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lui donnait 4.000 pieds cubes par minute sous une pression de 4 livres par pouce quarré.

Quoique le problème fût résolu, à savoir que l'on pouvait faire la fonte de fer avec l'anthracite, de nouvelles découvertes étaient encore nécessaires avant qu'on pût présenter avantageusement ces fontes sur les marchés de Philadelphie et de New-York en concurrence avec les fontes anglaises et écossaises; et grâce à ces découvertes dont je parlerai plus loin, la Pensylvanie a quatre-vingt-onze hauts fourneaux à anthracite, les États voisins de New-York, de New-Jersey et de Maryland en ont ensemble vingt-neuf, formant un total de cent vingt hauts fourneaux qui, à quelques exceptions près, sont en feu et produisent cette année 500.000 tonnes de fonte, dont la valeur sur le marché de Philadelphie ou de New-York est au minimum de 50 millions de francs.

Pour se rendre compte de la valeur réelle de cette source de richesse aux États-Unis, il suffit de comparer le prix actuel d'une tonne de fonte à l'anthracite, qui est de 20 dollars, avec la fonte au charbon de bois de l'est de la Pensylvanie qui në peut être vendue à Philadelphie à moins de 26 dollars.

Les fontes anglaises peuvent être rendues sur les marchés de Philadelphie et New-York, droits d'entrée compris, à 22 dollars la tonne; mais si, en addition des débouchés actuels, ce pays avait à fournir annuellement aux États-Unis 500.000 tonnes, le prix serait bien plutôt 26 dollars que 22.

En dernier lieu, la partie ouest pourrait fournir ses fontes au coke; mais, par suite du transport et de l'infériorité de la qualité, ces fontes ne seraient pas préférables à la fonte au charbon de bois au prix indiqué; car les fontes à l'anthracite sont plus pures qu'aucune autre traitée au combustible minéral, et elles sont aujourd'hui utilisées dans des cas où l'on ne se servait autrefois que de la fonte au charbon de bois.

Les causes de la supériorité des fontes à l'anthracite sur les fontes au coke sont : 1° l'absence comparative du soufre dans l'anthracite; 2° la volatisation plus complète des substances étrangères qui se trouvent dégagées par l'intensité de la chaleur obtenue sous la pression d'une immense masse d'air, pression calculée au triple de l'air injecté dans les hauts fourneaux au coke.

Comme je l'ai fait remarquer plus haut, la machine soufflante construite en 1840 pour le premier haut fourneau de la Cram

Iron compagnie » lançait 4.000 pieds cubes d'air par minute sous une pression de 4 livres par pouce quarré. Cette puissance de machine est employée dans le grand nombre de hauts fourneaux construits de 1845 à 1855. Ces hauts fourneaux ont en général de 40 à 50 pieds de hauteur, et produisent en moyenne 5.000 tonnes de fonte par année.

Depuis cette époque, des machines plus puissantes sont employées avec grand succès. Elles fournissent 10.000 pieds cubes d'air par minute sous une pression de 8 à 9 livres par pouce quarré. Avec une de ces machines estimée à 250 chevaux de force, un haut fourneau de 60 pieds de haut produit 10.000 tonnes de fonte par année. Le combustible nécessaire pour cette production est de 12 à 15.000 tonnes, tandis qu'autrefois, pour réduire cette même quantité de métal, il fallait de 25 à 30.000 tonnes de charbon. La main-d'œuvre est également considérablement réduite.

L'expérience n'a encore indiqué la supériorité d'aucune espèce de machine soufflante. Elles sont toutes à cylindres à double effet, placées le plus souvent verticalement, quelquefois à mouvement direct, mais aujourd'hui préférablement à balancier. Il n'y a pas de machine directe oscillante.

Dans le mode d'injection de l'air dans les hauts fourneaux, on a fait de très-grands progrès dans ces dernières années. On a reconnu qu'en n'injectant l'air que par trois tuyères, la fusion s'opérait mal. L'augmentation du diamètre du fourneau a nécessité une augmentation dans le nombre des jets, et là où dans le temps on se servait de trois tuyères, on en a aujourd'hui douze à quinze distribuées sur la circonférence, de manière à égaliser la distribution de la masse d'air injecté. Le haut degré de chaleur a également conduit à entourer les tuyères d'un courant d'eau froide, afin de les rendre plus durables sous l'influence de cette chaleur.

Vers 1846, on a eu l'idée d'utiliser les gaz des hauts fourneaux pour la production de la vapeur, ainsi que pour le chauffage de l'air. Si cette belle invention a été avantageuse pour les hauts fourneaux au charbon de bois, elle est indispensable pour les hauts fourneaux à l'anthracite, par suite de la grande masse d'oxygène nécessaire pour enflammer le charqon en masse compacte, et du danger de refroidissement du haut fourneau, si cette masse d'air était injectée au degré de température de l'atmosphère.

La manière d'obtenir ces gaz, ainsi que les appareils pour les brûler, sont les mêmes que ceux dont on se sert en France. Le degré de chaleur que l'on donne ici à l'air injecté est de 600° Fahrenheit.

Le gueulard des hauts fourneaux à l'anthracite est couvert d'une plaque en fonte laissant une ouverture pour l'introduction du minerai et du combustible. Son objet est de former un réservoir annulaire où les gaz peuvent se réunir pour passer par les carneaux sous les générateurs et l'appareil à chauffer l'air pour les fourneaux. Cette ouverture dans la plaque en fonte a généralement 4 pieds de diamètre, tandis que le gueulard a 8 à 9 pieds de diamètre.

(Extrait d'un mémoire adressé à M. le ministre des affaires étrangères par M. DE LA FOSSE, consul de France à Philadelphie. - 1er mars 1861.)

Sur la découverte d'un gisement de houille
au Monténégro.

Les eaux de la Rieka, en se retirant, ont mis à découvert une couche de charbon de terre. Le prince Nicolas ayant invité les consuls de Scutari à venir la voir, nous avons emmené avec nous un mécanicien anglais du vapeur, qui a trouvé ce charbon d'une qualité supérieure. Cette mine est située sur le bord d'une rivière portant bateau. La main-d'œuvre est peu coûteuse et les travailleurs sont nombreux au Monténégro. Il sera donc facile de l'exploiter si les couches inférieures sont en rapport avec les affleurements. Cette découverte serait une fortune pour les Monténégrins, car ce charbon trouverait un écoulement assuré pour la navigation dans l'Adriatique. Le consul d'Angleterre vient de se rendre à Cettigne, et je crois que l'exploitation future de cette mine de charbon n'est pas étrangère à ce voyage.

(Extrait d'une dépêche adressée à M. le ministre des affaires étrangères par M. HOCQUARD, Consul de France à Scutari. 16 mars 1861.)

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Pages.

Extraits de minéralogie. Travaux de 1866; par M. de Se-
narmont, ingénieur en chef, professeur à l'École des
mines..

site et la cérinite...

Sur la franklinite..

255

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Description d'un appareil servant à la recherché de plu-

sieurs acides; par M. Pisani . . .

...

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477

État présent de la métallurgie du fer en Angleterre; par
M. Gruner, ingénieur en chef, professeur à l'École des
mines, et M. Lan, ingénieur des mines, professeur à
l'École des mineurs de Saint-Étienne (1" partie). ... 151

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