Images de page
PDF
ePub

Et se tollurent ce qu'ils purent;
Les plus forts les plus grands parts eurent.
Lors, convint que l'on ordonnât
Aucun qui les bornes gardât,
Et qui les malfaiteurs tous prît
Et si bon droit aux plaintifs fît,
Que nul ne l'osât contredire.
Lors s'assemblèrent pour l'élire

Un grand vilain entr'eux élurent
Le plus ossu de quant qu'ils furent,
Le plus corsu, et le greigneur
Et le firent prince et seigneur
Cil jura que droit leur tiendrait,
Se chacun en droit soi lui livre
Des biens dont il se puisse vivre
De là vint le commencement
Aux rois et princes terriens
Selon les livres anciens.

Translation.

Les hommes se partagèrent la terre, et au partage mirent des bornes. Mais après que ces bornes eussent été mises, ils se combattaient encore souvent, et s'enlevèrent ce qu'ils purent; les plus forts s'emparant des plus gros lots. Alors il fut convenu que l'on nommerait quelqu'un qui fût chargé de garder ces bornes, de saisir les malfaiteurs, et qui fît droit aux plaintes des opprimés, sans que nul n'osât le contredire. Alors on s'assembla pour l'élire. Ils élurent d'entr'eux un grand vilain, le plus osseux de tous tant qu'ils étaient, le plus charnu, le plus grand. Celui-ci jura qu'il maintiendrait leurs droits à condition que chacun lui livrât, comme son dû, des biens dont il pût vivre. Voila le commencement des rois et des princes de la terre, selon les livres anciens.

SIXTEENTH CENTURY.

3.

Charmante Gabrielle.

Henry IV., King of France, like a true son of Mars, had a very inflammable heart, and was enthralled by many ladies. One of them was Gabrielle d'Estrées, Duchess of Beaufort, to whom he writes the following, on his departure for the wars :

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

The following, also by Henry IV., is perhaps a compliment to the same lady.

[blocks in formation]

MADRIGALS FROM "LA GUIRLANDE

. DE JULIE."
""*

5.

Le Narcisse.

Epris de l'amour de moy mesme,
De Berger que j'etais je devins une fleur ;
Faites profit de mon malheur,

Vous que le ciel orna d'une beauté suprème
Et pour éviter son courroux,
Julie, aimez d'autres que vous.

6.

La Violette.

Franche d'ambition, je me cache sous l'herbe,
Modeste en ma couleur, modeste en mõ séjour.
Mais si sur vostre front je me puis voir un jour,
La plus humble des fleurs sera la plus superbe.

7.

L'Hyacinthe.

D'un éternel bonheur ma disgrace est suivie,
Je n'ai plus rien en moi qui marque mõ ennui,
Autrefois un soleil me fit perdre la vie,

Mais un autre soleil me là rend aujourd'hui.

I

2

3

* Julie Catherine d'Angennes was the daughter of the Duchesse de Rambouillet, a great patroness of literature and promotress of good taste in the end of the sixteenth or early in the seventeenth century. Julie had many poetical admirers, who once, on her fete day, presented her with a volume of manuscript madrigals, sonnets, and short poems, each personating a flower. The manuscript, beautifully illustrated, is still in existence.

MALHERBE.

The following stanzas are selected from a poem by François de Malherbe, the father of modern French poetry. Malherbe was a gentleman of ample means, holding dignified posts under government during the reigns of Henry IV. and Louis XIII. He was famous for his great pomposity and conceit, and for having constituted himself an oracle in matters of style and grammatical construction. This merit is not denied him, for he fixed the vacillating state of the French language in poetry, which up to his own period was anything but clear. His poems are chiefly panegyrics and eulogies of passing events, and he took immense pains and time in preparing them. It is said of the poem here given in part, which was written to comfort a poor father who had lost a much-loved daughter, that the afflicted gentleman had quite got over his loss before the consolatory effusion reached him. It is very beautiful, nevertheless, and we regret that we have not room for the whole of it.

8.

Consolation.

Ta douleur, du Perrier, sera donc éternelle ?

Et les tristes discours

Que te met en l'esprit l'amitié paternelle
L'augmenteront toujours?

Le malheur de ta fille au tombeau descendue

Par un commun trépas,

I

Est-ce quelque dédale où ta raison perdue

2

Ne se retrouve pas ?

« PrécédentContinuer »