Puis, contemplant mon coursier sans haleine, Morne et pensif, je l'appelai trois fois ; En vain, hélas !......il fut sourd à ma voix ; Et j'élevai sa tombe dans la plaine.
Depuis ce jour, tourment de ma mémoire, Nul doux soleil sur ma tête n'a lui : Mort au plaisir, insensible à la gloire, Dans le désert je traîne un long ennui. Cette Arabie, autrefois tant aimée,
N'est plus pour moi qu'un immense tombeau ; On me voit fuir le sentier du chameau, L'arbre d'encens et la plaine embaumée.
Ce noble ami, plus léger que les vents, Il dort couché sous les sables mouvants. Quand du midi le rayon nous dévore, Il me guidait vers l'arbre hospitalier ; A mes côtés il combattait le More, Et sa poitrine était mon bouclier. De mes travaux compagnon intrépide, Fier, et debout dès le réveil du jour, Au rendez-vous et de guerre et d'amour Tu m'emportais comme l'éclat rapide.
Tu vis souvent cette jeune Azéide, Trésor d'amour, miracle de beauté ; Tu fus vanté de sa bouche perfide; Ton cou nerveux de sa main fut flatté. Moins douce était la timide gazelle ; Des verts palmiers elle avait la fraîcheur............... Un beau Persan me déroba son cœur ; Elle partit!......Tu me restas fidèle,
O noble amí, plus léger que les vents, Qui dors couché sous les sables mouvants.
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IT is difficult to ascribe all the following songs to the proper authors; many come from vaudeville plays or operas, some are written as songs, and, becoming in a short time public property, are much more popular than their authors.
Mire dans le puits tes yeux, Ma belle Jeanette,
Mire dans le puits tes yeux, Tes jolis yeux bleus. Tes yeux, ma belle brunette, Tes jolis yeux bleus.
La nuit se mire sans voiles, Dans son flot limpide et pur;
Mais tout l'azur des étoiles De tes yeux vaut-il l'azur?
Elle s'y mire coquette Comme à sa glace, ma foi, Elle rit, fait sa toilette, Et ne songe plus à moi.
Mire dans mes yeux tes yeux, Ma belle Jeanette,
Mire dans mes yeux tes yeux Tu les verras mieux.
Mai, jaloux qu'elle m'oublie, De dépit j'y laisse choir. La fleur que j'avais cueillie Pour elle, adieu le miroir.
Pour mirer tes jolis yeux, Ma belle Jeanette.
Le plus beau miroir des cieux,
Ne vaut pas mes yeux.
Mes yeux, ma belle brunette, Mes yeux amoureux.
Quand tout renaît à l'espérance, Et que l'hiver fuit loin de nous, Sous le beau ciel de notre France, Quand le soleil revient plus doux, Quand la nature est reverdie,
Quand l'hirondelle est de retour, J'aime à revoir ma Normandie,
C'est le pays qui m'a donné le jour.
J'ai vu les champs de l'Helvétie,
Et ses châlets et ses glaciers.
J'ai vu le ciel de l'Italie,
Et Venise et ses gondoliers.
En saluant chaque patrie,
Je me disais: Aucun séjour
N'est plus beau que ma Normandie, C'est le pays qui m'a donné le jour.
Il est un âge dans la vie, Où chaque rève doit finir, Un age où l'âme recueillie, A besoin de se souvenir.
Lorsque ma muse refroidie, Aura fini ses chants d'amour, J'irai revoir ma Normandie
C'est le pays qui m'a donné le jour.
75. L'Orage.-Chanson.
Il pleut, il pleut, bergère ; Presse tes blancs moutons ; Allons sous ma chaumière, Bergère, vite, allons ; J'entends sur le feuillage,
L'eau qui tombe à grand bruit ; Voici, voici l'orage;
Voila l'éclair qui luit.
Entends-tu le tonnerre; Il roule en approchant ; Prends un ami, bergère, A ma droite en marchant, Je vois notre cabane.
Et, tiens, voici venir Ma mère et ma sœur Anne Qui vont l'étable ouvrir.
Bonsoir, bonsoir, ma mère ; Ma sœur Anne, bonsoir ; J'amène ma bergère
Près de vous pour ce soir. Va te sécher, ma mie, Auprès de nos tisons; Sœur, fais-lui compagnie. Entrez, petits moutons.
Soignous bien, O ma mère,
Son tant joli troupeau, Donnez plus de litière
A son petit agneau.
C'est fait. Allons près d'elle. Eh bien! donc, la voila? En corset qu'elle est belle! Ma mère, voyez-la.
Soupons; prends cette chaise, Tu seras près de moi ; Ce flambeau de mélèze, Brûlera devant toi ; Goûte de ce laitage.
Mais tu ne manges pas ?
Tu te sens de l'orage, Il a lassé tes pas.
Eh bien! voilà ta couche, Dors-y jusques au jour ; Laisse-moi sur ta bouche, Prendre un baiser d'amour. Ne rougis pas, bergère,
Ma mère et moi, demain, Nous irons chez ton père Lui demander ta main,
Brigitte la fleurie Avait un fils, Qu'à la vierge Marie Avait promis.
Avait si frais visage, Le jouvenceau. Onc ne fut au village Garçon si beau !
Grande était sa liesse, Fallait la voir
C'était pour sa vieillesse Si doux espoir! . . .
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