Après douleur amère, Six mois durant, Mourut la pauvre mère, Toujours pleurant.
Et sur elle la bière Se renferma,
Et puis à la chaumière Quelqu'un frappa. . .
Bel officier de guerre, Vaillant houzard, Entra dans la chaumière, C'était trop tard! .
Le roi des preux, le fier Roland, Francais, au danger vous appelle; Auprès de son glaive sanglant Marche la Victoire fidèle.
Le paladin et les soldats, Nobles enfants de la vaillance Chantaient, en allant aux combat: ; "Vive le roi! vive la France !"
En vain les Maures valeureux Opposaient leur triple barrière ! Roland s'est élancé sur eux, Ils ont tous mordu la poussière. "Sont-ils nombreux leurs escadrons ?" S'écriait un jeune trompette. Roland dit : "Nous les compterons Le lendemain de leur défaite."
Et nous qui marchons sur ses pas, Nous que la même ardeur anime, Français, dans les jours de combats, Suivons cet exemple sublime ! Que son feu brille dans nos cœurs, Que la victoire nous devance; Et répétons ces mots vainqueurs : "Vive le roi! vive la France!"
Du mal qu'une amour ignorée, Nous fait souffrir, J'en porte l'âme déchirée Jusqu'à mourir !
Mais j'aime trop pour que je die Qui j'ose aimer,
Et je veux mourir pour ma mie Sans la nommer.
Laisse-moi parsemer de roses La tendre mousse oû tu t'assieds, Et près du lit où tu reposes Laisse-moi m'asseoir à tes pieds. Heureux le gazon que tu foules, Et le bouton dont tu déroules Sous tes doigts les fraiches couleurs ! Heureuses ces coupes vermeilles Que pressent tes lèvres, pareilles, A l'abeille amante des fleurs !
Souviens-toi de l'heure bénie, Où les dieux, d'une tendre main, Te répandirent sur ma vie, Comme l'ombre sur le chemin. Depuis cette heure fortunée, Ma vie, à ta vie en chaînée, Qui s'écoule comme un seul jour, Est une coupe toujours pleine, Où mes lèvres à longue haleine, Puisent l'innocence et l'amour.
L'Amant a qui la Mort a Enlevé Sa Maitresse.
Tout se tait, tout est calme et dans l'air et sur l'onde, L'on n'entend que le bruit des ailes du zephyr : Tout dort autour de moi dans une paix profonde ; Moi seul je veille pour souffrir.
Déjà vers l'orient, sur un char de lumière, L'aurore à l'univers annonce un jour nouveau ; Ce jour est un bienfait pour la nature entière; Pour moi seul il est un fardeau.
Sous le poids des chagrins je sens que je succombe, Nisida, cher objet d'amour et de douleur, Nisida, tu n'es plus : la pierre d'une tombe, Enferme ton corps et mon cœur.
Le soleil du matin brille sur la prairie, Il brille, et ses rayons, trompeurs comme l'espoir, Recueillent les vapeurs dont se forme la pluie Qui tombera ce soir.
Le soleil du bonheur, dont la lumière pure, Un moment, quelquefois, vient réjouir nos cœurs, Prépare seulement pour une heure future Des regrets et des pleurs.
La Chapelle.-L'hymne des Morts.
Là haut la chapelle domine, Silencieuse, le vallon;
Là bas au pied de la colline, Le pâtre chante sa chanson.
Mais tout à coup la cloche tinte, Des morts, voici le chant plaintif ; La voix joyeuse s'est éteinte, Le pâtre écoute tout pensif.
Ceux qui chantaient dans la campagne, C'est là haut leur dernier séjour. Berger, pour toi, sur la montagne, On doit aussi chanter un jour.
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