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ses voies, et produit au jour ses ouvrages; ce qui est si grand, qu'il ne faut pas craindre que la majesté et l'éternité du Fils de Dieu en soient rabaissées.

II. AUX THESSALONICIENS.

LVIII. PASSAGE, ET REMARQUE.

Sur le terme d'apostasie, ch. 11. la note sur le *. 3. interprète que la plupart des chrétiens abandonnent leur religion : c'est ajouter au texte trop visiblement et sans aucune raison. Un grand nombre n'est pas la plupart, et ce grand nombre suffit pour l'apostasie, quoique d'ailleurs le corps de l'Eglise catholique, dont on se détache, demeure toujours le plus grand, ainsi qu'il est arrivé dans tous les schismes.

LIX. PASSAGE, ET REMARQUE.

Au chap. 11. . 14. ce ne peut être que pour contenter les protestans, qu'on a pris plaisir de mettre avec eux doctrine dans le texte, et de reléguer à la note le mot de tradition qui est consacré par l'usage des catholiques et par la Vulgate, aussi bien que par la suite du discours, et par le témoignage exprès des saints Pères, à la doctrine de vive voix seulement. Cependant on n'a point de honte d'une telle traduction ni d'ôter à l'Eglise un de ses plus forts argumens, pour établir l'autorité de la tradition.

1

TOME QUATRIÈME.

ÉPITRE A PHILÉMON.

LX. PASSAGE, ET REMARQUE.

DANS la traduction du y. 21. j'espère que vous m'écouterez: pourquoi non que vous m'obéirez, comme la Vulgate et tous les autres traduisent, conformément à l'original? la note est encore plus mauvaise, puisqu'elle ose même rejeter le terme d'obéir comme impérieux, quoique saint Paul s'en serve en cet endroit et partout, ce qui tourne directement contre l'Apôtre, et ne peut servir qu'à un visible affoiblissement de l'autorité ecclésiastique.

ÉPITRE AUX HÉBREUX.

LXI. PASSAGE, ET REMARQUE.

Au ch. 1. . 3, texte même, à la droite de Dieu, rien ne devoit empêcher de traduire comme dit la lettre, et comme porte la note, à la droite de la Majesté ou de la souveraine Majesté, en y ajoutant l'explication. C'est se rendre auteur, et non pas traducteur, que de faire si souvent de tels changemens.

LXII. PASSAGE.

Sur ces mots : Vous êtes mon fils, tiré du Ps. 1. . 7. la note porte, que l'Apôtre veut montrer

par ce passage des Psaumes, que Jésus-Christ n'est pas Fils de Dieu comme les anges, qui sont quelquefois appelés fils de Dieu, mais qu'il l'est d'une manière spéciale.

REMARQUE.

Il devoit donc dire, que jamais les anges ne sont appelés de ce nom en cette sorte, ni au nombre singulier et par excellence. On ne leur a jamais dit, ni je vous ai engendré, ni que ç'a été aujourd'hui ; ce qui dénote le jour de l'éternité, selon l'explication des deux Cyrilles et des autres Pères. L'auteur ne sait qu'affoiblir les passages qui établissent la divinité, et c'est le fruit qu'on peut retirer de ses critiques. Par cette même raison, il se contente de dire, que Jésus-Christ est Fils de Dieu d'une manière spéciale, ce que les sociniens ne refusent pas, comme nous l'avons souvent remarqué: mais pour parler en théologien et en catholique, il falloit encore ajouter que cette manière spéciale d'être fils, est d'être vraiment fils, vraiment engendré, et né de la substance de son père; autrement on supprime les vrais caractères personnels et substantiels du Fils de Dieu. On va voir encore d'autres effets de cet affoiblissement de la saine théologie, par rapport à la divinité de Jésus-Christ.

LXIII. PASSAGE.

Dans la même note sur le . 5. Je vous ai engendré aujourd'hui: saint Paul, dit le traduc

I.

L'auteur en

teur, applique avec les Juifs de son temps an Messie, par un deras, ou sens sublime et spirituel, ce qui s'entendoit à la lettre de David élevé sur le tróne.

REMARQUE.

On voit ici un effet de l'esprit des sociniens et tre dans les de Grotius qui éludent les prophéties au séns véprit d'éluder ritable, et les réduisent en un sens mystique et les prophé- spirituel : le critique entre ici trop visiblement ritable géné- dans cet esprit, faute d'expliquer, comme il deration du Fils voit, que son deras, ou sens sublime et spirituel,

ties et la vé

de Dieu.

est souvent le sens véritable, et que celui de saint Paul en cet endroit est proprement et directement de la première intention du saint Esprit; puisque même l'élévation de David à la royauté n'épuise pas la grandeur de cette expression: Dieu m'a dit, à moi proprement et uniquement, vous êtes mon fils, unique et par excellence: Je vous ai, non pas adopté, mais, engendré de mon sein; et le reste que je ne dois pas prouver, mais supposer en ce lieu; puisque même je l'ai démontré ailleurs (1).

Ainsi ceux qui ne voient ici que David proprement et naturellement, ne prennent que l'écorce de la lettre, et en abandonnent l'esprit;, comme il paroît par la suite du texte, tant du psaume que de saint Paul, et par la tradition de toute l'Eglise, ainsi qu'on le pourra voir dans notre exposition sur ce psaume (2), si on daigne y jeter les yeux.

(1) Voyez Suppl. in Psal. et la Dissert. Prelimin. sur Grotius. — (2) Voyez in Ps. 11. et Suppl. in Psal.

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II.

L'auteur af

Juifs.

Selon ces principes, qui sont de la foi et de la tradition expresse de l'Eglise, il ne faut pas dire foiblit la traavec l'auteur, que saint Paul applique ce passage dition des à Jésus-Christ avec les Juifs de son temps; c'est trop resserrer la tradition, que de la réduire au temps de Jésus-Christ: ce n'est pas ici une application à Jésus-Christ, comme à un sujet étranger au texte; mais une explication naturelle et véritable, qui étant du dessein premier et principal du saint Esprit, a été transmise de main en main aux Juifs spirituels, et en effet s'est conservée par une tradition dont les Juifs ne marquent point d'origine, jusqu'au temps de Jésus-Christ et audelà.

C'est une chose à déplorer, que l'explication ennemie des prophéties, soit insinuée si fortement dans une traduction du nouveau Testament, qu'on met entre les mains du peuple, et qu'on lui apprenne, conformément à l'ancien esprit des critiques précédentes (1), à éluder les prophéties qui sont le fondement de notre foi.

LXIV. PASSAGE.

Dans la note sur le ỳ. 6. du même ch. 1. de l'épître aux Hébreux, « il explique le premier » né, c'est-à-dire, le Fils unique, ce qu'il a de plus cher; et saint Paul prouve encore par-là,

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» que Jésus-Christ est Fils de Dieu d'une manière

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