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nimement reconnues et dont l'application est trop souvent subordonnée aux intérêts du moment.

Dans cette louable tentative, dont il a su en grande partie éviter et surmonter les écueils, M. Bluntschli, s'il n'a pas encore eu des imitateurs, a rencontré du moins des encouragements et des partisans. Le Droit international codifié a été traduit en espagnol par Covarrubias. M. Covarrubias, publiciste mexicain, qui a trouvé des éclaircissements à ajouter aux notes si précises du professeur allemand, surtout en ce qui touche aux coutumes et aux lois des États du nouveau monde.

Dudley-Field.

Lawrence.

Bulmerineq.

Mancini.

M. David Dudley Field, sénateur des États-Unis, est encore allé plus loin dans la voie tracée par le savant professeur de Heidelberg. Sous le titre de: Outlines of an international code (Esquise d'un code international), il a, en 1873, rédigé tout un plan de législation à adopter par les nations pour régir définitivement leurs relations entre elles, ainsi que les rapports des habitants d'un pays avec ceux des autres. Ce travail n'est qu'un projet, destiné à servir de base aux discussions sur le même sujet de l'Association pour le progrès et la codification du droit des gens et de l'Institut de droit international, desquels M. Field est un des fondateurs.

Le révérend T.-J. Lawrence, professeur de droit international à Cambridge, a publié dans cette ville, en 1884, des Essais sur quelques controverses du droit international moderne (Essays on some. disputed questions of modern international law).

M. A. Bulmerincq, ancien professeur de droit à la Faculté de Dorpat (Russie), dans son livre Praxis, Theorie und Codification des Völkerrechts (Pratique, théorie et codification du droit des gens) (Leipzig, 1874), pose ainsi la question: codification complète, ou point de codification du tout; en tout cas, la codification

ne doit pas avoir pour objet de créer, mais uniquement de constater

le droit existant.

Ce besoin de réformer le droit international dans ce sens est une tendance de notre siècle : c'est ce que l'illustre jurisconsulte M. P.-S. Mancini, fait ressortir dans un ouvrage spécial consacré à la question Sulla vocazione del nostro secolo per la riforma e la codificazione del diritto delle genti (De la vocation de notre siècle pour la réforme et la codification du droit des gens).

C'est ici le lieu de dire quelques mots de l'école italienne, école autant philosophique que juridique, dont les doctrines nous sont

clairement exposées dans les travaux particuliers de ses représentants actuels les plus autorisés.

Dans le courant de l'année 1873, M. Mancini, que nous venons de citer, a publié à Naples une série de conférences qu'il avait faites dans différentes villes d'Italie, sur le droit international; nous y trouvons une Esquisse du droit des gens ancien et moderne, une étude sur les progrès du droit dans la société, dans la législation et dans la science pendant le siècle dernier; enfin, la principale deces conférences sanctionne en quelque sorte l'idée favorite des publicistes italiens: la naionalisé comme fondement du droit des gens.

Sur ce terrain M. Mancini est suivi par M. Carnazza Amari, professeur de droit à l'Université de Catane, qui a fait paraître à Milan, en 1875, un Traité de droit international public de la paix (Trattato sul diritto internazionale di pace) dans lequel il pose pour base de son système « l'organisation de l'humanité selon l'inspiration de la conscience nationale. »

Le traité de M. Carnazza-Amari a été traduit en français (Paris 1880-2), 2 vol. par M. Montanari-Revest, sous le titre de Trailė de droit international public en temps de paix.

:

Dans ses Leçons sur le droit international (Lezioni del diritto internazionale), qui ont été publiées en 1870, après sa mort, le professeur Casanova considére pareillement les rapports juridiques entre les nations comme dérivant des mêmes principes que les rapports juridiques qui existent entre les individus.

Les ouvrages que nous venons de citer, sont loin d'être des traités complets du droit des gens; à M. Pasquale Fiore, professeur de droit international à l'Université de Turin, il était réservé de faire. pour l'Italie ce que Wheaton a fait pour l'Amérique, Sir Robert Phillimore et Sir Travers Twiss pour l'Angleterre. On doit à M. Fiore, sur Le nouveau droit international public suivant les besoins de la civilisation moderne, un livre plein de sages aperçus, de sentiments humanitaires, dans lequel l'auteur a appliqué le précepte recommandé par un autre publiciste, son compatriote, M. Ercole Vidari, professeur de droit commercial à l'Université de Pavie, savoir: «le concours de la science et de la pratique ». Ce livre a été traduit de l'italien, annoté, précédé d'une introduction historique et suivi d'une table analytique et alphabétique des matières par P. PradierFodéré (Paris, 1868, 2 vol. in-8°). Plus récemment, M. Fiore a complété son œuvre en y ajoutant un troisième volume sur le Droit international privé, qui a été également traduit par le même commentateur (Paris, 1875).

Carnazza

Amari.

Casanova,

Fiore.

J. Lorimer.

Perez Gomar.

de Olivart.

Holtzendorff.

F. de Martens

L'auteur a publié lui-même une seconde édition (Turin, 1883-4. 3 vol.) entièrement refondue et considérablement augmentée de son grand ouvrage, édition qui a été traduite et annotée par M. Ch. Antoine, sous le titre de Nouveau droit international public (Paris, 1885-6, 3 vol.). M. Fiore s'attache plutôt à mettre en lumière le côté philosophique des questions qu'il traite.

M. J. Lorimer, publiciste anglais, s'est fait connaître principalement par son traité de droit international (The institutes of the laws of nations, etc. Edimbourg et Londres. 1883, 2 vol. ), dont M. Nys a publié une traduction française. L'auteur part du principe que le droit des gens est le droit de la nature réalisé dans les relations des sociétés politiques distinctes.

M. Perez Gomar, publiciste sud-américain, professeur à l'Université de Montévideo, né en 1834, mort en 1885, a publié un cours de droit international qui est précédé d'une introduction sur le droit naturel, et suivi d'une histoire abrégée du droit des gens (Curso de derech de gentes, etc. Montévideo 1864-66, 2 vol.).

M. le marquis de Olivart a publié en 1886, à Madrid, un Manual de derecho internacional publico y privado (Manuel de droit international public et privé). La partie qui traite du droit privé est suivie d'un aperçu du droit privé espagnol; celle du droit public est précédée de notions préliminaires sous forme d'introduction. M. de Olivart est aussi l'auteur d'un important ouvrage intitulé: La Posesion, su nocion en el derecho abstracto (La possession, sa notion dans le droit abstrait), paru à Barcelone en 1884.

En 1885, M. le professeur François de Holtzendorff a entrepris la publication d'un Manuel du droit des gens (Handbuch des Völkerrechts), dont il n'a paru jusqu'ici qu'un volume, où figurent l'éditeur de l'ouvrage et M. A. Rivier. Il comprend l'introduction au droit international. Parmi les collaborateurs chargés des volumes qui vont suivre, nous citerons MM. de Bulmerincq, Carathéodory, Dambach, Gareis, Geffeken, Gessner, Lommasch, Lueder, Meili, de Melle et Störck. Une traduction française de cet ouvrage de haute érudition est sous pressc.

M. F. de Martens, professeur de droit à l'Université de SaintPétersbourg, et attaché au Ministère des affaires étrangères de Russie, a publié un ouvrage sur l'ensemble du droit des gens: Le droit international actuel des peuples civilisés (en russe) (Saint-Pétersbourg, 1882, 2 vol. in-8°). Le premier volume. est consacré à la partie générale du droit des gens; le deuxième à

l'administration internationale des États, dans le domaine des intérêts intellectuels, physiques et économiques des peuples. M. A. Leo a fait paraître à Paris, en 1883, une traduction française du livre de M. de Martens. Elle est intitulée: Traité du droit international.

Citons, pour complèter cet aperçu, quelques ouvrages utiles à consulter.

Du domaine international, par Eugène Ortolan, 1861. Trattato del diritto internazionale (Traité de droit international), Pierantoni. par le professeur Pierantoni (Rome, 1881).

Ortolan,

Institutes of international law (Instituts du droit international), par Richard Wildman (Londres, 1829).

Wildman.

Principles of the law of nations (Principes du droit des gens), par Polson (Il y est ajouté un Traité de la diplomatie, par Thomas H. Horne) (Londres, 1854);

Polson.

Commentaries on the law of nations (Commentaires sur le droit Manning. des gens), par W. Oke Manning (Londres, 1839);

Di un nuovo diritto pubblico europeo (D'un nouveau droit pu- Mamiani. blic européen), par Mamiani (1859);

in

International law, or rules regulating the intercourse of States peace and war (Le droit international, ou règles régissant les relations des États dans la paix et dans la guerre), par II.-W. Halleck (San Francisco, 1861). -Une nouvelle édition de cet ouvrage vient d'être publiée à Londres (1878) par Sir Sherston Baker, avec annotations, additions et citations de cas survenus depuis la première édition.

Compendium des europäischen völkerrecht (Abrégé du droit des gens européen), par le docteur Quaritsch (Berlin, 1875).

On a de M. Arntz, de son vivant professeur à l'université de Bruxelles, le Droit des gens, cours professé à cette université (un cahier in-folio).

M. Wharton publiciste américain a fait suivre ses travaux sur le droit criminel et le conflit des lois d'un traité de droit international (Digest of the international law) (Washington, 1886, 3 vol. in-8°) qui est plutôt un recueil de documents à l'appui de la manière de voir du gouvernement et des jurisconsultes des États-Unis dans les questions de droit international, et que par conséquent on pourrait ranger aussi parmi les recueils des sources de ce droit.

M. Rafael F. Seijas a publié, de 1884 à 1886, un ouvrage intitulé: El derecho internacional hispano-american, publico y privado. (Le droit international hispano-américain, public et privé). 5 vol. in-8°.

Halleck.

Quaritsch.

Arntz.

Wharton.

Seijas.

Ferguson.

H. Schulze.

Schiattarella.

M. Seijas fait l'historique de tous les jugements portés par les auteurs sur les différends qui ont surgi entre les États américains et ceux d'Europe; puis il rapporte et critique les décisions prises à cet égard par les gouvernements européens; il propose enfin d'établir un droit propre aux républiques sud-américaines.

Le Manual of international law (Manuel de droit international. Londres 1884, 2 vol.) de M. G. H. Ferguson est destiné spécialement aux marins, aux colonies et aux consulats. L'auteur est actuellement ministre des Pays-Bas en Chine. Il est sorti du service colonial néerlandais.

M. le professeur H. Schulze, a publié en 1880, sous le titre de Grundriss der Vorlesungen über Völkerrecht, le programme du cours qu'il donne, depuis de longues années, à l'Université de Heidelberg.

Sous le titre de Organismo e storia del diritto internazionale, M. Schiattarella a fait paraître à Vienne, en 1879, l'introduction au cours de droit international, qu'il professe à l'Université de cette ville.

Kent.

V. DROIT INTERNATIONAL PRIVÉ.

Parmi les nombreux ouvrages qui comprennent l'ensemble du droit international privé, voici ceux qu'on consultera avec le plus de fruit:

Un compatriote de Wheaton et de ses commentateurs, le grand juge de la Cour suprême des États-Unis, James Kent, né en 1768 et mort en 1847, publia en 1826 ses Commentaires sur le droit américain (Commentaries on american law), dans lesquels non seulement il expose la jurisprudence des États-Unis et les lois municipales des divers États qui composent l'Union, mais encore discute les principes du droit international. D'après la nature même de son ouvrage, le juge Kent n'a pu qu'aborder sommairement cette matière; aussi regrette-t-on la brièveté de ses appréciations, qui se font remarquer par une grande lucidité. Quoi qu'il en soit, le livre de James Kent, considéré comme un véritable digeste du droit américain et comme la meilleure source à consulter sur cette matière par le jurisconsulte aussi bien que par l'étudiant, jouit d'une grande autorité aux États-Unis, où il n'a pas eu moins de onze éditions. Celle qui a paru à Boston en 1867, éditée par G. E. Comstock, contient des annotations de l'éditeur et du juge William

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