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dont se compose le pays; il s'ensuivit une guerre entre les évêques d'Urgel et l'État d'Andorre, qui dura 400 ans, et à laquelle les cointes de Foix prirent part comme protecteurs de la république. Enfin intervint un traîté en vertu duquel les évêques d'Urgel et les comtes de Foix furent reconnus conjointement suzerains du pays d'Andorre. Avec le temps cette suzeraineté se transforma en un protectorat conjoint ou indivis.

Plus tard, la famille des comtes de Foix s'étant confondue dans la maison de Béarn, et celle-ci, à son tour, dans la maison de Bourbon, Henri IV, en montant sur le trône des Valois, transmit sa part de protectorat sur Andorre à la France, qui l'a conservée depuis.

Le gouvernement de la république est exercé par un conseil souverain, composé de vingt-quatre conseillers élus à vie par les habitants et présidé par un syndic, également élu à vie, mais par les membres du conseil.

Le syndic est chargé du pouvoir exécutif; l'administration de la justice est confiée à un juge civil, que nomme alternativement la France ou l'évêque d'Urgel, et à deux viguiers désignés conjointement par les protecteurs; le viguier choisi par la France doit appartenir au département de l'Ariège, et la durée de ses fonctions n'est pas limitée; le viguier nommé par l'évêque d'Urgel doit être citoyen d'Andorre, et la durée de ses fonctions n'est que de trois

ans.

Tous les citoyens sont tenus de porter les armes et de se réunir, sur l'appel des viguiers, pour maintenir l'ordre et la tranquillité publics.

La république paie annuellement une redevance à l'évêque d'Urgel 460 francs, et à la France, 960 francs; (1) mais en revanche, du côté de cette dernière, elle jouit de certains avantages douaniers.

SAINT-MARIN. La république de Saint-Marin, encore moins considérable que celle d'Andorre, est enclavée dans les provinces appartenant autrefois au Saint-Siège, sous la protection duquel elle était placée avant l'annexion de ces provinces au royaume d'Italie en 1860.

Son origine remonte au cinquième siècle de notre ère. Depuis lors elle a constamment joui de son indépendance, excepté pendant quelques années dans le siècle dernier, où l'exercice en fut suspendu

(1) En 1793 le Gouvernement de la Convention repoussa ce tribut comme entaché de féodalité ; Napoléon le rétablit le 27 mars 1806 à la demande des Andorrans.

par le cardinal Alberoni; mais elle ne tarda pas à recouvrer ses anciennes franchises, et l'empereur Napoléon, lorsqu'en 1797 il entra dans les États de l'Église, reconnut formellement son indépendance, qui a été également reconnue par le roi d'Italie.

Le gouvernement de ce petit État est des plus compliqués en égard au peu d'étendue de son territoire 18 milles italiens et à sa faible population -8,000 habitants environ.

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Le pouvoir suprême est exercé par un conseil souverain, qui se nomme lui-même et se compose de soixante membres à vie, dont une fraction de douze, avec l'assistance d'un jurisconsulte, fait fonctions de cour royale et de cour de cassation. Le pouvoir exécutif est entre les mains de deux capitaines régents, choisis parmi les membres du conseil souverain et remplacés tous les six mois; ils sont assistés d'un secrétaire général d'État, de deux autres. secrétaires d'État, l'un pour l'intérieur, l'autre pour les affaires extérieures (car la république entretient des agents à l'étranger), et d'un trésorier général. Il y a, de plus, un général commandant supérieur de l'armée, laquelle, à peine de 1,200 hommes, ne comptent pas moins de 200 officiers.

Outre la ville de Saint-Marin, métropole, la république renferme trois communes rurales, ayant chacune leur administration municipale particulière.

Nous devons aussi ajouter qu'en 1859 le grand conseil souverain a jugé nécessaire de créer un ordre de chevalerie.

États dépendants, mi-souverains, tributaires, etc.
PRINCIPAUTÉ DE BULGARIE. ILE DE SAMOS.

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Ces Etats compren

nent la plus grande partie de l'Amérique du Nord. Par une convention passée récemment avec la Russie et moyennant une indemnité de 7,500,000 dollars en or (1), cette république a pu réunir à son territoire la contrée connue sous le nom d'Amérique russe. Le traité pour cette cession a été ratifié par le sénat de Washington le 10 avril 1867.

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MEXIQUE. Le gouvernement que le Mexique s'est donné après la chute de l'empire n'a pas encore été reconnu par toutes les puissances européennes. Cependant le cabinet de Vienne a entamé avec lui des négociations amiables pour la remise du corps de

(1) Débats, 29 avril 1867.

l'archiduc Maximilien. A la première demande qui en fut faite, le Mexique répondit qu'il était disposé à y faire droit, pourvu qu'elle fût présentée dans les formes consacrées. L'Autriche, se soumettant à cette condition, adressa au Mexique une note digne et respectueuse, dans laquelle, sans faire aucune allusion au passé ni formuler aucune plainte, elle réclamait le corps de l'archiduc. Le gouvernement de la république accéda alors aux désirs du gouvernement autrichien, et termina ainsi un incident qui ne laisse pas que d'avoir sa valeur au point de vue diplomatique. Le gouvernement autrichien, en effet, est le premier en Europe qui, depuis l'événement de Quérétaro, ait traité diplomatiquement avec la république mexicaine. Dans le cours de 1869, la Confédération de l'Allemagne du Nord et l'Italie ont renoué des relations diplomatiques avec le gouvernement mexicain, en accréditant des chargés d'affaires à Mexico, et un traité de commerce a été conclu, au mois d'août, entre le Mexique et les États du Zollverein. Le gouvernement belge a rétabli, l'année dernière, ses rapports diplomatiques avec le gouvernement mexicain, auprès duquel un arrêté royal du 10 mars 1879 a accrédité un ministre plénipotentiaire à Mexico.

ÉTATS DÉPENDANTS ET MI-SOUVERAINS :

TRIBUS DES INDIENS.

AMÉRIQUE CENTRALE.

Dans les premiers temps de son éman cipation (1823), l'Amérique centrale forma la république fédérative de Guatemala; mais plus tard (1839) elle se divisa en cinq États distincts, savoir les républiques de Costa-Rica, de Guatemala, de Honduras, de Nicaragua et de San Salvador.

ÉTATS SOUVERAINS ET INDÉPENDANTS :

Républiques. COSTA-RICA. - Forme depuis 1842 (proclamation de souveraineté indépendante en date du 30 août 1848 une république indépendante. Son indépendance a été reconnne par l'Espagne, suivant traité conclu à Madrid le 10 mai 1850 (1).

GUATEMALA. Vivant aussi comme république indépendante depuis 1842 (proclamation d'indépendance en date du 21 mars 1847), elle s'est donnée en 1851 la constitution qui y est encore en vigueur aujourd'hui. La reconnaissance de son indépendance par l'Espagne date du 29 mai 1863 (2).

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Depuis la dissolution de la confédérati

(1) Janer, Tratados de España, p. 30.

(2) Id., Ibid., p. 321.

l'Amérique centrale, cet État a tenté à diverses reprises de reconstituer une république fédérative, en s'unissant au Nicaragua et au San Salvador; mais les négociations engagées à ce sujet ont abouti le 4 mars 1854 à un nouvel acte de séparation.

NICARAGUA. De même que les autres républiques de l'Amérique centrale, celle-ci fit partie de l'empire mexicain jusqu'en 1823; elle se sépara de la confédération en 1839. Le traité de paix et d'amitié conclu le 25 juillet 1850 à Madrid entre l'Espagne et la république de Nicaragua consacre la reconnaissance de l'indépendance de celle-ci par l'ancienne métropole (1).

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SAN SALVADOR. Après s'être détaché de la confédération centre américaine, le San Salvador chercha à former une alliance avec le Honduras et le Nicaragua ; mais la constitution, adoptée dans ce but le 13 octobre 1852 par les délégués des trois États réunis en convention à Tegucigalpa, ne fut jamais ratifiée par aucune de ces républiques, demeurées isolées et indépendantes. L'Espagne a reconnu le San Salvador comme État indépendant par traité en date à Madrid du 24 juin 1865 (2).

L'événement le plus remarquable que nous offre l'histoire des cinq républiques de l'Amérique centrale depuis leur séparation a été leur union momentanée en 1859, dans le but de repousser l'invasion des flibustiers nord-américains.

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Républiques. RÉPUBLIQUE ARGENTINE. Elle a, le 9 juillet 1816, proclamé son indépendance, qui n'a été reconnue que longtemps après par l'Espagne, aux termes de deux traités signés à Madrid le 9 juillet 1859 (3) et le 21 septembre 1863 (4).

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BOLIVIE. Son indépendance date du 6 août 1824; toutefois l'Espagne ne l'a reconnue qu'en 1847, par le traité de Madrid du 21 juillet (5).

CHILI. Son indépendance a été proclamée le 18 septembre 1810 et reconnue par l'Espagne le 25 avril 1844 (6).

ÉQUATEUR. - Cette république a fait partie de la Colombie jusqu'en 1831; depuis cette année elle forme un État distinct,

34.

dont l'Espagne a reconnu l'indépendance par traité en date du 16 février 1840 (1).

ÉTATS-UNIS DE COLOMBIE. Formés de l'ancienne vice-royauté espagnole de la Nouvelle Grenade, ils se déclarèrent indépendants en 1811, et composèrent de 1818 à 1830 la république de la Colombie avec l'Équateur et le Vénézuéla, qui s'en détachèrent l'année suivante. C'est en 1839 que l'indépendance de la Colombie ou Nouvelle Grenade a été reconnue par l'Espagne (2).

PARAGUAY. Aidé par l'armée patriote de Buenos Aires, il s'affranchit de la métropole dès 1811. Par suite du traité de Suret, conclu le 1o mai 1865, lequel a mis fin à la guerre avec le Brésil et la république Argentine, le Paraguay se trouve réduit au territoire situé entre les deux fleuves du Paraguay et du Parana. Une nouvelle constitution, proclamée le 25 novembre 1870, a remplacé la dictature par un gouvernement de forme démocratique, ayant à sa tête un président élu pour trois ans.

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PÉROU. Son indépendance, qui remonte à l'année 1821, n'a jamais été reconnue officiellement par l'Espagne, qui cependant a accepté « un complet oubli du passé et une paix solide et inviolable » entre ces deux pays, par un traité conclu à Paris le 14 août 1879. URUGUAY OU REPUBLIQUE ORIENTALE. L'Uruguay, qui s'était rendu indépendant de l'Espagne en 1814, fit partie des Provinces Unies de la Plata jusqu'en 1817; occupé à cette époque par une armée brésilienne, il fut en 1821 annexé au Brésil; mais en 1825 il se révolta contre cet Empire, qui fut forcé en 1828 par l'intervention des Provinces Unies de signer, sous la garantie de l'Angleterre, un traité aux termes duquel l'Uruguay fut reconnu comme indépendant sous le nom de République orientale de l'Uruguay. VÉNÉZUÉLA. Il prit part à la guerre de l'indépendance en 1811, se joignit en 1819 à l'Equateur et à la Nouvelle Grenade pour former la république de Colombie; mais depuis 1831 il forme un État indépendant, reconnu par l'Espagne aux termes d'un traité conclu à Madrid le 30 mars 18 45 (3).

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Empire. BRÉSIL. L'indépendance de cet empire a été reconnue par le Portugal en 1825 (4).

(1) Id., p. 230.

(2) Cantillo, pp. 877 et seq.

(3) Janer, p. 10.

(4) Castro, t. V, pp. 494, 498; Martens Nouv. recueil, t. VI, pp. 796, 799; t. VII, p. 515; State papers, v. XIII, p. 936.

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