Oeuvres completes de Bossuet, évéque de Meaux: revues sur les manuscrits originaux, et les éditions les plus corrects, Volume 12

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J. A. Lebel, 1816

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Page 685 - O mort , nous te rendons grâces des lumières que tu répands sur notre ignorance. Toi seule nous convaincs de notre bassesse , toi seule nous fais connaître notre dignité. Si l'homme s'estime trop, tu sais déprimer son orgueil; si l'homme se méprise trop , tu sais relever son courage ; et , pour réduire toutes ses pensées à un juste tempérament, tu lui apprends ces deux vérités, qui lui ouvrent les yeux pour se bien connaître : qu'il est infiniment méprisable en tant qu'il finit dans...
Page 688 - Tertullien, parce qu'il nous montre encore quelque forme humaine, ne lui demeure pas longtemps : il devient un je ne sais quoi, qui n'a plus de nom dans aucune langue ; tant il est vrai que tout meurt en lui, jusqu'à ces...
Page 689 - Tout nous appelle à la mort : la nature , comme si elle c toi l presque envieuse du bien qu'elle nous a fait, nous déclare souvent et nous fait signifier qu'elle ne peut pas nous laisser long-temps ce peu de matière qu'elle nous prête , qui ne doit pas demeurer dans les mêmes mains...
Page 691 - Je ne suis pas de ceux qui font grand état des connaissances humaines , et je confesse néanmoins que je ne puis contempler sans admiration ces merveilleuses découvertes qu'a faites la science pour pénétrer la nature , ni tant de belles inventions que l'art a trouvées pour l'accommoder à notre usage. L'homme a presque changé la face du monde : il a su dompter par l'esprit les animaux qui le surmontaient par la force; il a su discipliner leur humeur brutale, et contraindre leur liberté indocile.
Page 688 - Qu'est-ce que cent ans? qu'estce que mille ans, puisqu'un seul moment les efface? Multipliez vos jours, comme les cerfs que la fable ou l'histoire de la nature fait vivre durant tant de siècles ; durez autant que ces grands chênes sous lesquels nos ancêtres se sont reposés, et qui donneront encore de l'ombre à notre postérité ; entassez dans cet espace, qui paraît immense, honneurs, richesses, plaisirs; que vous profitera...
Page 689 - Cette recrue continuelle du genre humain, je veux dire les enfants qui naissent, à mesure qu'ils croissent et qu'ils s'avancent, semblent nous pousser de l'épaule et nous dire : Retirez-vous , c'est maintenant notre tour. Ainsi , comme nous en voyons passer d'autres devant nous, d'autres nous verront passer, qui doivent à leurs successeurs le même spectacle. 0 Dieu! encore une fois, qu'est-ce que de nous?
Page 246 - Dieu, vous voyez en quel lieu je prêche, et vous savez, ô Dieu, ce qu'il y faut dire. Donnez-moi des paroles sages; donnez-moi des paroles efficaces, puissantes; donnez-moi la prudence ; donnez-moi la force ; donnez-moi la circonspection; donnezmoi la simplicité. Vous savez, ô Dieu vivant, que le zèle ardent qui m'anime pour le service de mon roi, me fait tenir à bonheur d'annoncer votre...
Page 448 - Et dans les provinces éloignées, et même dans cette ville, au milieu de tant de plaisirs et de tant d'excès, une infinité de familles meurent de faim et de désespoir: vérité constante, publique, assurée.
Page 686 - ... t'envisage, je ne vois rien en toi que je considère, parce que, de quelque endroit que je te tourne, je trouve toujours la mort en face, qui répand tant d'ombres de toutes parts sur ce que l'éclat du monde...
Page 704 - Combien de temps voudrois-je avoir effacé de mon adolescence ! Et quand je serai plus âgé, combien encore ! Voyons à quoi tout cela se réduit. Qu'est-ce que je compterai donc? car tout cela n'en est déjà pas. Le temps où j'ai eu quelque contentement, où j'ai acquis quelque honneur? Mais combien ce temps est-il clairsemé dans ma vie! C'est comme les clous attachés à une longue muraille, dans quelques distances; vous diriez que cela occupe bien de la place ; amassez-les ; il n'y en a pas...

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