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lier avait pu se manifester pendant l'exercice 1857, mais par un système à la fois prudent et libéral. Outre les avances considérables faites directement aux compagnies formant la clientèle de la Société, elle avait procuré à plusieurs grandes compagnies de chemins de fer les fonds indispensables à la continuation de leurs travaux. Le nombre des obligations vendues par son intermédiaire s'était élevé, l'année dernière, à 378,000 ayant produit plus de 100 millions. On n'avait pas seulement effectué ces placements en France, mais en Angleterre, en Suisse, en Allemagne.

Pour embrasser l'ensemble des affaires du Crédit mobilier, il fallait se rendre compte, au moins sommairement, de la situation des entreprises auxquelles il avait contribué.

I. Compagnie parisienne d'éclairage et de chauffage. Emprunt consenti en sa faveur.

II. Compagnie de l'hôtel et des immeubles de la rue de Rivoli. Il ne lui manquait d'après le compte rendu que des statuts moins étroits.

III. Compagnie maritime. Elle avait eu à souffrir de la dernière crise, mais beaucoup moins que la malveillance n'en avait répandu le bruit, et les pertes étaient loin d'atteindre le chiffre qu'indiquait le cours de ses actions.

IV. Compagnie des chemins de fer de l'Ouest. Le Crédit mobilier avait prêté, au commencement de l'année, un concours important à cette compagnie pour le placement de ses obligations,

V. Compagnie des chemins du Dauphiné. Le Crédit foncier l'avait aidée à opérer la transformation qu'elle avait sollicitée. VI. Compagnie du Midi. Le Crédit foncier avait facilité aussi le placement des obligations de cette compagnie.

Affaires à l'Etranger. I. Société des chemins de fer autrichiens. Tous les engagements pris par elle en 1854 avaient été remplis : au 1er février de cette année (1858), le dernier terme du remboursement stipulé envers le gouvernement de Vienne, se payait avec la même exactitude que tous ceux qui l'avaient précédé; en même temps, les travaux poursuivis avec activité touchaient à leur terme;

II. Le chemin d'Orient, dit de l'Empereur François-Joseph.

Une fusion entre ce chemin et ceux de la Société autrichienne, semblait indiquée par la nature des choses et la configuration géographique. Mais la question n'était pas mûre en Autriche, où le gouvernement et le public n'étaient pas encore convertis à l'utilité de ces grandes agglomérations de lignes qui assuraient le prompt achèvement d'un réseau.

III. Chemins de fer suisses. La constitution du pays morcelait à l'infini ces voies ferrées. Pour concourir à leur réunion, le Crédit mobilier profita de la position que lui donnaient ses intérêts dans les lignes de l'Ouest et du Central suisse, et de ses bonnes relations avec les lignes Franco-Suisses et du nord-est. Lors de la Note du Moniteur (9 mars 1856), la Société projetait divers autres projets; elle dut les ajourner. Cependant, sans recourir aux capitaux français, elle avait pu mener à bien l'entreprise des chemins russes. Réalisation de ce côté d'une première série de 600,000 actions représentant un capital de 300 millions de francs.

Le rapport de M. J. Pereire appuyait sur les nombreux avantages de cette entreprise. Mais telle avait été l'intensité de la dernière crise financière, que jusqu'ici cette affaire n'avait pas donné de bénéfice.

Le Crédit mobilier de Madrid avait également traversé prudemment la crise qui avait sévi partout, et l'on espérait pouvoir commencer et activer bientôt l'entreprise des voies ferrées du nord de l'Espagne.

Au 31 décembre 1857, la situation financière de la Sociétémère se résumait dans les chiffres suivants :

Passif (V. les détails à l'App.) 141,615,803 fr. 31 c.

Il représentait en rentes, en

actions et obligations.

83,563,991 » 40 »

Placements en effets divers, etc. 49,341,450 »> 12 »

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Accroissement des effets en portefeuille; diminution de celui

des reports ou avances sur actions et fonds publics. Ce dernier

Selon le document ministériel, à aucune époque, les journées de prestations en nature n'avaient été votées en nombre aussi considérable. La valeur de ces journées totalisées pour la période quinquennale de 1852-1856, atteignait le chiffre de 170,396,678 fr., soit 34 millions par an, nombre rond.

En présence d'un pareil résultat, on pouvait penser que ce mode d'entretien des chemins vicinaux était passé dans les habitudes de la population.

Cote moyenne annuelle de la prestation en nature. On l'évaluait à 8 fr. 48 c., en prenant pour point de départ le montant des rôles pour 1852-1856, soit 188,714,765 fr. pour 4,490,630 chefs de famille inscrits aux rôles.

Aux termes de l'article 4 de la loi du 21 maí déjà citée, la prestation peut être acquittée en nature ou en argent plus des 3/4 des contribuables avaient préféré le premier mode de libération.

Centimes spéciaux communs. Concurremment avec la prestation en nature des centimes, jusqu'au maximum de cinq, ils peuvent être votés ou imposés d'office, en cas d'insuffisance des revenus ordinaires pour l'entretien des chemins vicinaux (article 2, loi du 21 mai 1836). Un centime, assis sur toutes les communes de France, équivaut à 2,600,000 fr. Pour la période 1852-1856, ce centime, voté dans tous les départements, a produit la somme de 47,743,196 fr. pour les cinq années, soit par an environ 9,550,000 fr.

Centimes imposés d'office par les préfets. Jusqu'en 1861, la moyenne annuelle s'était toujours maintenue entre 1,500,000 fr. et 1,600,000 fr., actuellement ils représentaient pour so départements 1,100,000 fr. par an, chiffre moyen.

Ensemble des centimes spéciaux votés et imposés d'office: 1852-1856. On trouvait pour cette période un total de 53,253,194 fr., soit 10,650,000 fr. par an.

Ressources facultatives: 1° Impositions extraordinaires. (Loi du 28 juillet 1824). 78 départements avaient usé de cette faculté de 1855 à 1856; 2° Subventions départementales. Les subventions de ce genre, accordées au service vicinal par ses conseils généraux, toujours durant la même période, s'élevaient à la somme totale de 87,823,899 fr.

Ressources éventuelles. 1° Cotisation des propriétés de l'Etat et de la Couronne (Loi du 21 mai 1836, article 36). L'Etat possède des propriétés productives de revenus dans 70 départements; elles ont payé (1852-1856) 933,376 fr. La Couronne a payé (même période) pour ses propriétés dans sept départements 137,466 fr. Les cotisations réunies de l'Etat et de la Couronne, pour le service vicinal, s'élevaient donc pour cette période à 1,070,842 fr.

2° Subventions d'exploitations et d'établissements industriels. A raison (art. 14, loi du 21 mai 1836) des dégradations occasionnées par leurs transports aux chemins vicinaux entretenus à l'état de viabilité. Jusqu'en 1852, à raison de difficultés d'application, la moyenne annuelle de ces subventions n'avait guère dépassé 250,000 fr. En 1853, nouveau règlement général sur les chemins vicinaux, et accroissement notable de la quotité de cette nature de ressources.

3o Souscriptions volontaires. Produit de ce concours dans 74 départements (1852-1856): 6,854,189 fr.

4° Allocations extraordinaires accordées par l'Etat. La période de 1852-1856 avait compté plusieurs années de disette; les populations ouvrières souffraient. Le Gouvernement, pour leur venir en aide, ouvrit au budget du ministère de l'intérieur plusieurs crédits considérables (V. Ann. 1856 et 1857) destinés à exécuter des travaux d'utilité communale. Une partie des allocations accordées aux communes fut employée à l'ouverture d'ateliers de charité sur les chemins vicinaux. Cette affectation eut le double avantage d'améliorer la voierie vicinale, et de donner aux ouvriers laborieux le moyen de gagner honorablement de quoi vivre. Somme de ces allocations: 12,558,092 fr.

De 1852 à 1856, le service des chemins vicinaux ordinaires et d'intérêt commun avait absorbé une somme de 213,348,064 fr.; soit 42,670,000 fr. par an. Si à ces 213,348,064 fr. on ajoutait les ressources employées sur les chemins vicinaux ordinaires depuis 1837 et sur les chemins vicinaux d'intérêt commun dans ces dernières années, on trouvait que depuis la loi du 21 mai 1836 la somme affectée aux travaux de la petite vicinalité s'élevait à 753,977,104 fr., tant en argent qu'en prestation en nature. 1858 13

Chemins vicinaux de grande communication. Le réseau de ces chemins était à peu près complet dans tous les départements. Partout ressources considérables votées par les conseils généraux et les communes. Le nombre de ces voies s'élevait actuellement à 3,514 d'un développement total de 74,510 kilomètres, dans la proportion des deux tiers des communes pour plus des deux tiers de la population de l'Empire.

Relativement au personnel chargé de la direclion des travaux, c'est aux préfets (article 11, loi du 31 mai 1836) qu'il appartient de nommer les agents voyers dont le conseil général fixe le traitement. Tel quel le personnel ainsi constitué avait rendu de grands services. « Mais, disait le ministre, l'administration ne trouvait pas toujours chez les agents d'un ordre inférieur, les mêmes garanties de capacité. » Le concours des ingénieurs des ponts et chaussées, réclamé suivant l'instruction générale du 24 juin 1836, relative à l'exécution de la loi de la même année, d'abord utile, devait cependant être insuffisant. En effet, chargés déjà des routes impériales et départementales, les ingénieurs ne pouvaient s'occuper qu'accessoirement du service de la voirie vicinale. C'est donc sur ce point de la nécessité d'une plus efficace organisation du personnel en cette partie, que devalt se porter la sollicitude de l'administration.

MOUVEMENT MARITIME.

Navigation au long cours (1857). Entrée: 25,726 navires jaugeant ensemble 4,121,777 tonneaux. Dans ces chiffres, 10,971 navires et 1,248,086 tonneaux appartenaient au pavillon français.

Sorlie 15,977 navires sur lesquels 7,010 navires sous pavillon national.

Cabotage (dernières publications), 1856 mouvement général des marchandises expédiées par cette voie : 2,432,813 tonnes. Principales marchandises expédiées par cabotage: grains et farines, bois commun, sel marin et gemme, vins, houilles, fer, fonte et acier.

L'administration financière de la capitale de l'Empire se rattache si étroitement au Gouvernement général du pays, que, comme les années précédentes, on résumera les chiffres et renseignements fournis au Conseil municipal (session ordinaire de

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