Dieu est, nous sommes ou nous existons; il affirme l'état que nous attribuons aux êtres: Paul est assis, je suis fatigué; il affirme l'action que nous attribuons aux êtres: Paul écrit une lettre.

Définition du verbe.-Le verbe est un mot dont on se sert pour affirmer l'existence des êtres, l'état ou l'action qu'on leur attribue.

Le verbe doit avoir un sujet qui représente l'être dont on affirme quelque chose, Paul étudie, et peut avoir un ou plusieurs compléments, directs, indirects ou circonstantiels. Ils complètent l'idée exprimée par le verbe: Paul fait la cha rité; Paul donne aux pauvres; Paul donne généreusement.

Différentes sortes de verbes.

Il faut distinguer le verbe abstrait des verbes attributifs. Verbe abstrait.-Le verbe abstrait est le verbe être, lequel exprime simplement l'existence du sujet de la pensée, et la liaison de ce sujet avec une qualité déterminée: Dieu est éternel.

Dans cette proposition la qualité attribuée à Dieu s'appelle attribut.

Verbes attributifs.-Les verbes attributifs sont ceux qui renferment en eux à la fois le verbe être ou l'affirmation, et l'attribut: le cheval court.

Le verbe, court, renferme l'affirmation est, et l'attribut courant, car le cheval court équivaut à le cheval est courant. Les verbes attributifs se distinguent en verbes transitifs et verbes intransitifs.

Verbes transitifs.-Ce sont ceux qui expriment une action qui sort du sujet pour s'exercer sur un autre être ou sur le sujet lui-même.

Il y a trois sortes de verbes transitifs: le verbe actif transitif, le verbe neutre transitif et le verbe réfléchi.

Le verbe actif transitif, ou simplement le verbe actif, est

celui qui exprime une action qui sort du sujet pour s'exercer sur un autre être directement. Il a un complément direct: Pierre aime Paul. L'action d'aimer sort du sujet, Pierre, pour s'exercer sur un autre homme qui est Paul.

Le verbe neutre transitif est celui qui exprime une action qui sort du sujet pour s'exercer sur un autre être indirectement, c'est-à-dire au moyen d'une préposition; il a un complément indirect: Pierre parle à Paul.

Le verbe réfléchi est celui qui exprime une action qui sort du sujet pour s'exercer sur le sujet lui-même: Pierre s'aime. L'action d'aimer sort du sujet, Pierre, pour s'exercer sur luimême.

Il y a des verbes qui ne se conjuguent que sous la forme réfléchie. Ainsi, se repentir, se moquer. Ces verbes sont appelés verbes essentiellement réfléchis.

Verbe intransitif.—Le verbe neutre intransitif est celui qui exprime une action qui ne sort pas du sujet; il n'a aucun complément, ni direct, ni indirect: Pierre dort, il marche.

Certains verbes intransitifs sont impersonnels ou plutôt unipersonnels. Ce sont ceux qui n'ont que la troisième personne du singulier: il neige, il a neigé, il neigera.

Verbe passif.-Le verbe passif est celui qui exprime que l'action est soufferte par le sujet : Paul est aimé de Pierre. Verbes auxiliaires.-Ce sont les verbes qui servent à conjuguer les autres. Il y en a deux: avoir et être.

Exercice 54.

Traduisez le passage suivant, et dans votre traduction, marquez entre parenthèses quelle espèce de verbes vous employez. Marquez aussi les compléments, directs, indirects et circonstantiels:

"Dearest Kate:-I set off at nine o'clock on Tuesday in the diligence, with a French lady and her father, who has an estate near Calais. I found him a sensible man, with that

propensity which the French have for explaining things which do not require explanation. He explained to me, for instance, what he did when he found coffee too strong; he put water in it! He explained how blind people found their way in Paris, by tapping upon the wall with a stick; what he principally endeavored to make clear to me was, how they knew when they were come to a crossing;—it was when there was no longer a wall to strike against with their stick! I expressed my thorough comprehension of these means used by blind men, and he paid me many compliments upon my quickness. I had fine weather for my journey, and arrived at Calais at four o'clock on Wednesday. I went to Quilliac's Hotel, which I found less good and less dear than that of Dessein. God bless you all!"-SYDNEY SMITH.

Nombres, personnes et modes.

Le verbe a deux nombres comme les substantifs; le singulier: je parle, Paul écoute; le pluriel: nous parlons, ils écoutent.

Le verbe a en outre trois personnes : j'aime, je suis aimé; tu aimes, tu es aimé; il aime, il est aimé.

Les modes sont les différentes manières d'affirmer l'existence, l'état, ou l'action que l'on attribue aux êtres.

Il y a six modes: l'indicatif, le subjonctif, l'impératif, le conditionnel, l'infinitif, le participe.

Mode indicatif.-C'est celui qui sert à exprimer les faits certains ou tenus pour certains: le soleil est au haut du ciel, il s'est levé ce matin, il se couchera ce soir.

Mode subjonctif.-C'est celui qui sert à exprimer les faits qui sont sous la dépendance d'un autre fait, et incertains par conséquent: je désire que vous fassiez cela.

Mode impératif.-C'est celui qui sert à exprimer un ordre: taisez-vous; ou une simple prière: veuillez me passer ce plat.

Mode conditionnel.-C'est celui qui exprime un fait subordonné à un autre fait qui est peu probable: si vous étiez attentif, vous comprendriez; ou à un fait que nous savons n'avoir pas existé: si vous aviez été attentif, vous auriez compris.

REMARQUE.-Les quatre modes qui précèdent sont appelés modes personnels, parce qu'ils ont les trois personnes. L'infinitif et le participe sont appelés modes impersonnels, parce qu'ils n'ont pas de formes particulières pour les personnes.

Mode infinitif.-C'est celui qui sert à exprimer l'affirmation d'une existence ou d'une action d'une manière indéterminée: être, aimer.

Ce mode du verbe est souvent employé comme substantif. Dans ce cas on le fait précéder de l'article: le boire, le manger, le dormir.

Mode participe.-C'est celui qui sert à exprimer une action comme attachée à l'être auquel on l'attribue: un cheval courant au galop; un homme aimé de tout le monde.

Exercice 55.

Marquez les indicatifs, et les subjonctifs, les conditionnels et les impératifs des phrases suivantes :

“Donnez! pour être aimés du Dieu qui se fit homme,
Pour que le méchant même en s'inclinant vous nomme,
Pour que votre foyer soit calme et fraternel,
Donnez! afin qu'un jour à votre heure dernière,
Contre tous vos péchés vous ayez la prière
D'un mendiant puissant au ciel!"

"Un savetier chantait du matin jusqu'au soir:

C'était merveille de le voir,

Merveille de l'ouïr; il faisait des passages,
Plus content qu'aucun des sept sages.

Son voisin, au contraire, étant tout cousu d'or,
Chantait peu, dormait moins encor:

C'était un homme de finance.

Si sur le point du jour parfois il sommeillait,
Le savetier alors en chantant l'éveillait;
Et le financier se plaignait

Que les soins de la Providence

N'eussent pas au marché fait vendre le dormir,
Comme le manger et le boire."

"Si nous ne nous flattions point nous-mêmes, la flatterie des autres ne nous pourrait nuire."

"Le corbeau, honteux et confus,

Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus." "Hypocrite, ôtez premièrement la poutre de votre œil, et alors vous verrez comment vous pourrez tirer la paille de l'œil de votre frère."

"La nuit a ralenti les heures,

Le sommeil s'étend sur Paris.
Charmez l'écho de nos demeures,
Éveillez-vous, oiseaux chéris.
Dans ces instants où le cœur pense,
Heureux qui peut rentrer en soi!

De la nuit j'aime le silence:

Doux rossignols, chantez pour moi."

"Garde-toi, tant que tu vivras,

De juger des gens sur la mine."

Temps.

Les temps sont les formes du verbe destinées à indiquer les circonstances du temps. Il y a donc trois temps essentiels : le présent, le passé, le futur.

Présent. Le présent est le temps qui marque qu'un fait a lieu dans le moment où l'on parle: je suis ici, j'apprends ma leçon.

Passé indéfini.—C'est le temps qui marque que le fait a eu