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BELFORT,

Le moyen que je tienne à ce dernier trait ci?
LA FLEUR.

Je pense que Monfieur a des vapeurs auffi ?
Pardon, fi ma franchise....

BELFORT.

Oh! loin que tu m'offenses

Tout ce que tu me dis, & tout ce que tu penses, Me divertit fi fort que j'éclate en vrai fou.

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Ne vous contraignez pas. Riez tout votre faou.
Vos Vapeurs font du moins joyeuses, agréables,
Et telles qu'on les voit dans nos François aimables.
Leur caractére plaît par un je ne fçai quoi.

Ah! leur force me gagne & s'empare de moi.
A préfent, comme à vous, l'avanture me femble
Très-comique en effet, & rions-en ensemble.

Il rit avec Belfort.

BEL FOR T.

Viens montons chez ton Maître, & quand il l'apprendra,

Lui-même, j'en fuis fûr, comme nous en rira.

Fin du premier Acte.

A CTE I I.

SCENE

PREMIER E.

EMILIE feule.

DE mon doute, à la fin, je fuis trop éclaircie.

Du Marquis languiffant la longue maladie,
D'un violent amour étoit l'effet fecret ;

Et de ce feu fatal, c'eft moi qui fuis l'objet !
Voilà ce que j'ai craint, & ce qui me déchire.
La Fleur vient d'engager Marton à me le dire
Pour preffer le départ de fon Maître attendu.
Ma raison en frémit; mon coeur en est ému.
Je ne puis furmonter, ni démêler mon trouble.
On vient.... C'eft le Marquis. Son aspect le
redouble.

SCENE I I.

LE MARQUIS,

Madame

EMILIE.

LE MARQUIS.

Adame, je ne puis me taire plus long-temps.

Je dois vous réveler des fecrets importans.

J'ofe, pour mon bonheur, pour votre propre gloire, Vous prier de vouloir m'écouter & me croire,

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Moi, pour votre avantage, & pour votre repos,
Je dois trancher d'abord d'inutiles propos,

Et vous preffer, Monfieur, de retourner en France.
Je sçai qu'on vous attend; partez en diligence.
LE MARQUIS.

Ce difcours me furprend. Qui peut vous avoir dit?... EMILI Ė.

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Et fuivre fans délai les volontés d'un Pere.

LE

MARQUIS.

Un devoir plus facré me défend de partir.
EMILI E.

Vous ne pouvez refter fans lui défobéir.
LE MARQUIS.

L'eftime & la raison, l'honneur & la droiture,
Tout m'en fait une Loy dans cette conjoncture.
EMILI E.

Eh! qu'allez-vous, Marquis, vous mettre dans l'efprit?
Revenez à vous-même ; & fongez qu'il s'agit

D'un Hymen, d'une épouse aimable, jeune & belle, Qui vous doit....

LE MARQUIS.

Je le fçai, Madame ; & c'eft pour elle,

Pour elle uniquement que je dois tout quitter.

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Mais vous n'y fongez pas, votre raifon s'altére.

LE MARQUIS.

Vous-même en ce moment vous êtes dans l'erreur ; Et pour la diffiper.....

Votre état....

EMILI E.

Vous m'affligez, Monsieur.

LE MARQUIS.

Justement eft un point qu'on ignore.

C'est trop vous le cacher; Apprenez que j'adore....

EMILIE.

Je vois que votre efprit s'égare tout-à-fait.
LE MARQUIS.

Non: daignez jufqu'au bout entendre mon fécret.

EMILI E.

A mes fages confeils, cédez plutôt vous-même.

Vous devez....

Monfieur !

LE MARQUIS.

Je ne puis, Madame, je vous aime.

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D'un front fi fier ceffez de vous armer.

Sçachez en même temps que je dois vous aimer. C'est un devoir chez-moi, dont rien ne me dispense, EMILIE,

Ah! c'eft pouffer, Monfieur, trop loin l'extravagance; Et je fors.

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écouté.

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