SCENE X. LA FLEUR, LE MARQUIS. Belfort LE MARQUIS. Elfort vient-il? Répons, tranquilife mon ame. Il ne peut pas, Monfieur, quitter fi-tôt Madame. LE LA MARQUIS. J'étouffe, je fuffoque. FLEUR. Pour lien, pour garant d'une paix réciproque, כב » Mon cher petit Mari, tenez, gardez, dit-elle >> Gardez-bien ce doux gage; & foyez-moi fidelle. Tous deux en même temps viennent de s'embraffer, LE MARQUIS. Tai-toy. Ce malheureux eft fait pour m'annoncer Des chofes, des détails toujours défagréables. Eft-ce ma faute à moi s'ils ne font pas aimables? S'ils dépendoient de moi, je les rendrois charmans. Je refpire, ces mots foulagent ma fouffrance. Ma Coufine eft enfin au comble de fes vœux. LE MARQUIS. Oui, j'en fuis informé. CONSTANce. Vous en êtes furpris ; vous en êtes charmé ? Non... Si fait.... CONSTANCE. Mêlez donc votre joye à la nôtre. Vous y devez, Monfieur, prendre part. LE MARQUIS. CONSTANCE. Plus qu'un autre. Vous me le témoignez d'un air bien férieux. Mon visage eft ingrat pour exprimer la joye: Belfort va devenir l'exemple des Epoux. SCENE X I I. LE MARQUIS, CONSTANCE, BELFORT. CONSTANCE à Belfort. Vous venez à propos, & je parlois de vous. En bien préfentement vous vous faites connoître ; Et vous voilà, Monfieur, tel qu'un Mari doit être, Je vous rends mon eftime. BELFORT. Un tel prix m'eft bien doux, C'est le feul, c'eft l'unique, où j'aspire entre nous. Dans les empreffemens que j'ai pour Emilie Vous voyez le tableau, vous voyez la copie De tous ceux que j'aurai pour vous que je chéris, Conftamment chaque jour, quand nous ferons unis CONSTANCE. Comment ? vous revenez encore à vos folies? BELFORT. Oh! pour m'en corriger, elles font trop jolies CONSTANCE. Ofez-vous bien tout haut ?.... BELFOR T. Oui, d'Orville eft difcret, Et pour un tel Ami je n'ai rien de fecret. CONSTANCE. Mais je ne reviens point de ma furprise extrême. Ce changement, Monfieur, qui s'eft fait en vousmême, Ces foins pour votre Femme, & ces transports fubits, N'étoient donc que joués, & n'étoient pas BELFORT. fentis? J'ai fait exactement ce que je devois faire. Te parler plus long-temps, ni refter davantage. Madame, en vous quittant, je vous parois volage, |