Images de page
PDF
ePub
[ocr errors]

Haïffable, bizarre, & même extravagant.

Mais quand je reviendrai, vous me verrez charmant, Sage, aimable, difcret, digne enfin de vos charmes ; Et je vous forcerai de me rendre les armes.

CONSTANCE.

Je n'ai rien à répondre à de pareils adieux.

BELFORT.

D'Orville vous tiendra compagnie en ces lieux.
au Marquis.

Je te laiffe-le' foin de divertir ces Dames.
Le talent d'un François eft d'amufer les Femmes.
LE MARQUIS retenant Belfort.

Emilie.....

BELFORT bas au Marquis.
Eh! ce foir tú la détromperas.
LE MARQUI S.

Je n'aurai plus ce droit, quand tu n'y feras pas.
A mon état cruel tu dois être fenfible.

Recule ton voyage.

BELFORT.

Il ne m'eft pas poffible.

Je vais au Parlement, où je fuis appellé.

Qu'il attende.

LE MARQUIS.

BELFORT.

Comment? Quand il est assemblé?

LE MARQUIS.

Je te conjure, Ami.....

BELFORT.

Tes inftances font vaines.

Adieu. Je reviendrai, Marquis, dans trois semaines.

[blocks in formation]

Trois semaines! Milord, ah! c'est pour en mourir.
BELFORT.

Laiffe-moi; car je crains de me voir retenir
Par un autre embarras, qui n'eft pas moins étrange.
Emilie aujourd'hui veut me suivre.

LE MARQUIS.

BELFORT.

Qu'entens-je ?

Ce qui redouble encor ma crainte à ce sujet,
Je fçai qu'elle s'apprête à partir en effet.

[ocr errors][merged small]

C'est un nouveau motif qui veut que je t'arrête.

BFL FOR T...

Elle vient. Je ne puis éviter la tempête.

SCENE XIII. ET DERNIERË.

LE MARQUIS, BELFORT, EMILIE, CONSTANCE, LA FLEUR.

EMILIE à Belfort:

Monfieur, me voilà prête à marcher sur vos pas ;

Et j'ai tout difpofé pour ne vous quitter pas.
BELFOR T.

Un tel empreffement de votre part me flatte.
Mais, Madame, je pars pour affaire, à la hâte;
Et vous me jetteriez dans un dérangement....

EMILI E.

Je vous prouve par-là mon tendre attachement.
BELFORT.

Mon cœur en eft touché d'une façon très-vive ;
Mais.....

EMILIE.

Quoique vous difiez, il faut que je vous fuive

[ocr errors][merged small]

Vous m'embaraffez fort. Je n'ofe commander ;

Mais je vous prie en grace, & daignez m'accorder

Ce qu'un jufte motif,

EMILIE

EMILI E.

Ma raison eft meilleure.

BEL FOR T.

Conftance, le Marquis, tout le monde demeure.

EMILIE.

Excufez moi, Monfieur; nous allons tous partir.
Avec Milord Faufter Conftancé va s'unir.

Et puifqu'au Parlement vous allez prendre place,
Je dois fuivre vos pas. J'aurois mauvaise grace
Derefter feule ici, quand vous ferez absent.
Pour Monfieur, vous fçavez très-pofitivement
Qu'il y peut demeurer beaucoup moins que perfonne.

BELFORT.

Il le peut comme Ami.

EMILIE.

Puifqu'il l'eft, je m'étonne

Que vous ne preffiez pas vous-même fon départ, Qui, pour fon propre bien, ne veut point de retard.

CONSTANCE.

Milord, à ce difcours il n'eft point de replique.

[blocks in formation]

Et vous êtes inftruit, puisqu'il l'a publié,

Que l'hymen de fon Maître en France fe difpofe.
LA FLEUR à part.

J'ai tout gâté tantôt, & réparons la chose.
EMILI E.

N'eft-il pas vrai, la Fleur, que fon Pere l'attend,
Pour former ce lien ?

LA FLEU R.

Oui, rien n'eft plus conftant..

Mais j'ai, depuis tantôt, appris une nouvelle
Qui change ce projet, & fait taire mon zéle.
Ici, depuis trois jours, mon Maître eft marie.

Marié !

EMILIE.

LA FLEUR.

Comme vous, je me suis recrié.

EMILI E.

Son Pere blâmera peut-être fa conduite.
Pour moi, j'en fuis charmée, * & je l'en félicite.
*Avec une joie contrainte, & mêlée d'un depit caché.
LE MARQUIS.

Mon fort fera parfait, fi j'ai votre agrément.

CONSTANCE.

Nous n'avons rien appris d'un noeud fi furprenant.

LA FLEUR à Conftance.

Vous êtiez de la nôce.

« PrécédentContinuer »