LEANDRE. Mes nœuds ont plus de force & de folidité Et vous unir tous deux à perpetuité. Oh! ne badinons pas ! LEANDRE. Je l'ai defabulée Entierement fur mon fujet. LE MARQUIS. Et j'ai parlé fi-bien en ta faveur, Marquis, Ah! le tour eft perfide! Et tu vas m'engager Pour la nôce, mon cher, tâche de t'arranger; Plus que jamais cette importune folle. Tu n'as qu'à l'époufer pour fortir d'embarras. Je fuis toûjours outré dans ma reconnoiffance.. LE MARQUIS. En me rendant un fi mauvais office, La perfonne qui m'eft nuifible. Va, renouë au plutôt. LEANDRE. Ceffe de t'en flatter. Je te l'ai déja dit, la charge eft trop pénible. Puifque tu ne sçaurois feindre de foupirer LEANDRE. A ce projet, taupe de tout mon cœur ! Pour mieux conduire l'entreprise, Oui, comme, pour un rien, l'efprit de Cidalifo Un Médecin fur elle a grande autorité. LE MARQUIS. Oui, fa recette a réuffi très-fort. Il s'eft au mieux trouvé du Champagne propice Qui chez lui, du Bourgogne, a réparé le tort. Pour l'engager à cet office, Je cours le joindre, & je reviens après Te faire part de nos projets. Je t'attens; pars donc au plus vite. Léandre, avant que je te quitte; Un plaifir que tu peux aifément m'accorder Di, quel plaifir ? LE MARQUIS. LEANDRE. Qu'est-ce donc ? LE MARQUIS C'est pour ta fœur une Lettre, Que tu lui rendras. LEANDRE. Non, je ne puis la remettre. LE MARQUIS. Je t'en prie. Elle vient. Saifi ce moment-là. (Il fort vite.) SCENE IX. LEANDRE, LA COMTESSE D1 LA COMTESSE. Ites-moi, quel papier tenez-vous là, Léandre? LEANDRE. Mais c'eft, ma femme, un Billet doux Et d'un ton à ne pas devoir l'intimider; LA COMTESSE. Il doit fort fe louer de votre complaisance, Et vous devez auffi lui faire ce plaifir, Et qu'il fert d'Emiffaire à votre paffion, LEANDRE. Quoi! Sérieusement vous êtes dans l'idée Oui, j'en fuis très-persuadée. Pouvez-vous penser .... LA COMTESSE. moi? Je le doi Quand le Marquis tout haut lui-même le déclare ; Que tout Forge en eft convaincu. Ce bruit injufte autant qu'il est bisarre Et qu'il m'eft, de vos feux, un garant des plus doux. Oui, chez-vous il devient une grace piquante. Plus vous m'en ferez voir, plus vous ferez charmante! Sçavez-vous bien, Monfieur, que fi j'olois, Si je fuivois ma fantaisie, Pour moi, de tout mon cœur, je vous embrafferois: A votre égard, contentez votre envie ; Vos coups feront pour moi d'un goût flatteur, |