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A ces autres Ecritures, qu'elles soient celles de l'Ancien Testament ou d'autres Ecritures du Nouveau, sont assimilées les Epîtres de Paul ou celles-ci leur sont assimilées; elles sont donc divines les unes et les autres. Ces Ecritures ont joui, de la part des chrétiens, de la part des Eglises, de l'Eglise, de toute l'autorité de Moïse et des prophètes. Les Eglises ont, avec un tact admirable, un goût du divin tout particulier, fait choix des livres inspirés et canoniques, et ont rejeté tout ce qui n'était ni inspiré ni canonique.

Les Ecritures ont été citées comme telles par les amis, par les ennemis, par les hérétiques, les apocryphes, les gnostiques, et surtout par les chrétiens qui les ont défendues et maintenues envers et contre tous d'une manière victorieuse, malgré les efforts désespérés de l'incrédulité.

Entre Jésus-Christ et l'incrédulité il n'y a pas à hésiter; un témoignage de Jésus-Christ vaut plus que le témoignage de toute la sagesse humaine. En mille cas, et ici surtout, la sagesse humaine n'est qu'une folie devant Dieu; prenons donc garde de ne pas préférer à la sagesse de Dieu la folie de l'homme : ce qui serait, si, dans une mesure quelconque, nous voulions trouver Jésus-Christ en défaut. On l'a

fait souvent avec des intentions fort diverses, il est vrai; mais, chaque fois, on a ouvert un abîme à l'erreur, qui s'y est précipitée furieuse, comptant tout arrêter, tout compromettre : Jésus-Christ se serait trompé; Jésus-Christ aurait cédé à l'erreur des autres pour être et plus vrai et plus utile!

Et voilà Jésus-Christ érigé en docteur de mensonge, lui qui se dit la lumière du monde, le chemin, la vérité et la vie! Lui qui a fait de la défense de la vérité son œuvre; lui qui a travaillé sans relâche et usé ses forces à établir la vérité; lui qui n'a cessé de lutter contre les préjugés des Juifs, contre les fausses doctrines, contre les interprétations erronées des docteurs; lui qui a été persécuté, qui a souffert, qui n'a pas craint d'encourir la haine de ses adversaires et de subir la mort ignominieuse de la croix, toujours pour la vérité, il aurait fait des concessions à l'erreur! Il se serait accommodé aux préjugés charnels, aux fausses doctrines, aux gloses menteuses de ceux qu'il en voulait affranchir! Ce serait là une contradiction choquante, dont Jésus-Christ n'aurait en aucune sorte pu se rendre coupable. Une telle accusation montre à quelle extrémité sont réduits les adversaires de l'entière divinité, de la pleine inspiration des Ecritures pour devoir s'en servir.

Pour nous, Jésus-Christ est absolument infaillible dans tous ses jugements, comme il est saint dans toute sa conduite.

XII

Ce qui fait que l'on est chrétien.

Notre dessein dans ce travail, c'est de rechercher ce que c'est que d'être chrétien. Cette recherche, aujourd'hui nécessaire, suffirait à démontrer que le nom de chrétien n'a pas conservé son vrai sens, son sens spécifique, et qu'on l'applique à d'autres qu'au chrétien véritable.

Nous pensons qu'il importe beaucoup de savoir au juste ce qui fait qu'on est chrétien et ce qui fait qu'on ne l'est pas, ou qu'on ne l'est qu'en apparence, que par usurpation.

Etre chrétien, n'être pas chrétien, ce n'est certes pas, on le comprend, une même chose; c'est comme l'être et le non-être un abîme les sépare. Aussi l'erreur qui les assimile, qui les identifie ne saurait se soutenir à nos yeux

sans le plus grand danger, et nous devons tout faire pour la dissiper, afin de conjurer le danger.

Pour atteindre ce but, nous avons deux chemins à suivre le premier en montrant ce qui ne constitue pas le chrétien ou ce que le chrétien n'est pas; le second en montrant ce qui le constitue ou ce qu'il est.

Le chrétien n'est pas chrétien en tant qu'homme; la qualité d'homme ne constitue pas le chrétien. L'homme est tel par sa descendance, par sa naissance, par sa nature, comme membre de l'humanité, du genre humain ; et il reste homme, qu'il soit ou qu'il ne soit pas chrétien. L'homme est homme, qu'il professe ou non telle ou telle religion; qu'il en suive une ou qu'il n'en suive point. Il peut être chrétien, juif, mahométan, païen, idolâtre; il peut être sceptique, incrédule, même athée sans cesser un moment d'être homme.

L'homme est homme dans toutes les conditions, à tout âge, en tous pays, sous tous les climats, grec, barbare, esclave, libre, savant, ignorant, tandis que le chrétien n'est chrétien que par la foi et que la foi n'est l'effet ni de la naissance, ni de l'âge, ni de la position, ni des temps, ni des lieux la foi est une œuvre de grâce, un don de Dieu.

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