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avaient voulu qu'elles fussent le premier lait que l'on fit sucer aux hommes, qui devaient les considérer comme un aliment qui passe dans l'esprit sans peine, et qui, l'entretenant agréablement, le rend enfin capable d'une plus solide nourriture.

ce qui n'est point dans l'original. Je me suis assujetti, qui a fait dire à Platon que les sages de l'antiquité dans tout le reste à n'exprimer que ce que dit mon auteur. J'ai pourtant changé quelque chose dans un endroit où il semble se contredire lui-même. C'est dans le reproche qu'il fait faire par Penthée aux vieillards de Thèbes, qui, après s'être exilés de Tyr, leur patrie, et avoir passé de vastes mers pour venir bâtir leur nouvelle ville, ont la lâcheté de se vouloir soumettre à Bacchus. Tous ceux qui avaient suivi Cadmus, quand Agénor lui ordonna d'aller chercher sa sœur Europe, avaient péri, ou par les morsures, ou par l'haleine empestée du serpent de Mars; et Cadmus étant resté seul de cette défaite, c'est à lui seul que j'ai cru que Penthée pouvait adresser la parole. J'aurais encore quelques légères remarques à faire sur de pareilles difficultés, mais il ne sera pas malaisé de concevoir la raison qui m'a fait transposer ou changer quelques vers, partout où l'on s'apercevra qu'il y aura du changement ou de la transposition.

Je ne parle point des anachronismes. Plusieurs tiennent qu'il ne faut point observer d'ordre de temps dans les fables, et il y a grande apparence qu'Ovide était de ce sentiment, puisqu'en traitant l'aventure de Phaeton', il dit que les étoiles de l'Ourse, échauffées pour le première fois des rayons dont il était environné dans le char du soleil son père, tâchèrent inutilement de se plonger dans la mer pour s'en garantir. Cependant Calisto n'avait point encore été changée en astre, puisque nous voyons par la suite 3 que Jupiter ne prit de l'amour pour elle que lorsqu'il alla réparer dans l'Arcadie les désordres que l'embrasement du monde, causé par Phaeton, y avait produits....

Ce serait ici le lieu de parler de différentes beautés que l'on admire dans l'original, et qui ont fait acquérir au fameux Ovide une gloire qui portera son nom jusque dans la postérité la plus éloignée; mais qui ne les connaît pas, et quelle nation ne s'est pas empressée à traduire les Métamorphoses? Les Grecs même, qui se vantent d'avoir ouvert le chemin des sciences à toute la terre, et de n'avoir eu besoin du secours d'aucun autre peuple pour les acquérir, n'ont pas dédaigné de les mettre en vers dans leur langue, tant ce merveilleux ouvrage leur a paru digne d'être lu, comme étant un parfait modèle de tout ce qui est à imiter ou à fuir dans la vie humaine et dans la civile. Cela est si vrai, que si l'on examine bien les fables, on reconnaîtra qu'elles contiennent non-seulement ce qu'il y a de plus excellent dans les plus nobles sciences, mais encore les plus beaux secrets de la morale, de la physique, et même de la politique. C'est ce

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En effet, quelles grandes utilités ne tire-t-on pas de la connaissance de la fable qui nous donne de si belles instructions de morale, en nous apprenant à nous gouverner dans l'une et dans l'autre fortune, en détournant notre esprit des passions déréglées par les exemples qu'elle nous propose des malheurs arrivés à ceux qui s'y sont abandonnés, et en nous enseignant la crainte de Dieu, crainte salutaire, qui vaut seule toutes les vertus ensemble !

L'ENVIE'.

[che;

Au fond d'une vallée étroite, obscure, affreuse,
Que cache de deux monts la cime sourcilleuse,
Est un antre lugubre, où d'un sang infecté
Croupit de jour en jour la noire humidité:
Jamais par ses rayons le soleil ne la sèche;
Le vent pour s'y couler cherche en vain quelque brè-
Point pour lui de passage: un froid toujours cuisant
Y fait avec la nuit régner un air pesant.
L'horreur en est extrême, et de ces lieux funèbres,
Comme aucun feu jamais n'a percé les ténèbres,
Sitôt qu'on s'en approche, on sent de toutes parts
La dégoûtante odeur des plus sales brouillards.
Pallas, que la colère a fait partir sur l'heure,
Voit à peine de loin cette horrible demeure,
Qu'elle frémit, s'arrête et dédaignant d'entrer,
Pour se faire obéir, ne veut que se montrer.
Elle vient à la porte, et son bras qui s'avance
N'emploie à la toucher que le bout de sa lance :
La porte cède, s'ouvre, et soudain un faux jour
Pénètre la noirceur de ce triste séjour.

L'Envie avidement, ainsi qu'à l'ordinaire,
Dévorait au dedans de la chair de vipère,
Et par cet aliment digne de sa fureur,
De ses jaloux chagrins entretenait l'horreur.

INVIDIA.

Domus est imis in vallibus antri
Abdita, sole carens, non ulli pervia vento;
Tristis, et ignavi plenissima frigoris ; et quæ
Igne vacet semper, caligine semper abundet.
Huc ubi pervenit belli metuenda virago,
Constitit ante domum (neque enim succedere tectis
Fas habet), et postes extrema cuspide pulsat.
Concussa patuere fores. Videt intus edentem

I OVID. lib. II, 761.

Pallas qui l'aperçoit en détourne la vue.

Elle, à qui rien ne plaît, lentement se remue :
Et venant recevoir son ordre à pas rampants,
Ne cesse qu'à regret de ronger ses serpents.
L'éclat que la déesse emprunte de ses armes
Est pour elle un sujet de soupirs et de larmes ;
Elle en gémit de rage, et ce gémissement
Fait sur elle à Pallas jeter l'œil un moment.
Qu'elle la voit hideuse! une pâleur extrême
Semble avoir peint la mort sur son visage blême.
A force de maigreur, aride, consumé,

Son corps est moins un corps qu'un squelette animé.
De ses yeux enfoncés la prunelle égarée
Ne lui laisse rien voir d'une vue assurée;
L'écume est dans sa bouche, et ses jaunâtres dents
Par leur rouille font voir la noirceur du dedans.
Sa poitrine, qu'elle aime à tenir découverte,
Moite du fiel qui l'enfle, en paraît toute verte ;
Son cœur même en regorge, et, par un noir destin,
Sa langue a pour sucer toujours quelque venin.
On lui voit pour la joie une haine mortelle,
Et comme la douleur est toujours avec elle,
Elle ne rit jamais, si les malheurs d'autrui
Ne lui font par hasard suspendre son ennui.
Mille cruels soucis dont elle est travaillée

A toute heure, en tout temps, la tiennent éveillée;
Et son chagrin sans cesse allant au plus haut point,
Le sommeil est un dieu qu'elle ne connaît point.
Si quelque heureux succès a frappé ses oreilles,
Ce sont des désespoirs, des rages sans pareilles :
Elle en sèche, languit, et son esprit jaloux
Des traits qu'il fait lancer sent les plus rudes coups.
Ainsi par là toujours livrée à sa malice,
Elle-même est sa peine et son propre supplice,
Et, portant au murmure un cœur toujours ouvert,
Elle ne fait souffrir qu'après qu'elle a souffert.
Quoique jamais Pallas ne la vît qu'avec peine,
L'ardeur de se venger l'emporta sur sa haine,
Et pour punir Aglaure, et troubler son repos,
Elle se contraignit à lui dire ces mots :

Vipereas carnes, vitiorum alimenta suorum,
Invidiam: visaque oculos avertit; at illa
Surgit humo pigra, semesarumque relinquit
Corpora serpent a, passuque incedit inerti.
Utque deam vidit, formaque armisque decoram,
Ingemuit, vultumque ima ad suspiria duxit.
Pallor in ore sedet; macies in corpore toto;
Nusquam recta acies; livent rubigine dentes;
Pectora felle virent; lingua est suffusa veneno.
Risus abest, nisi quem visi movere dolores.
Nec fruitur somno vigilacibus excita curis;
Sed videt ingratos, intabescitque videndo,
Successus hominum; carpitque et carpitur una,
Suppliciumque suum est. Quamvis tamen oderat illam,
Talibus affata est breviter Tritonia dictis :

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Des filles de Cécrops l'une a su me déplaire; Ma vengeance me presse, il faut la satisfaire : Va, cours de ton venin infecter ses esprits, Aglaure en est le nom ; je commande, obéis. A ces mots, repoussant la terre de sa lance, En hâte vers le ciel, d'un saut elle s'élance. L'Envie en désespère, et d'un œil de travers Lui voit prendre son vol par le milieu des airs. Si tourmenter Aglaure a pour elle des charmes, C'est faire, triompher la déesse des armes ; Et l'une à satisfaire étouffe dans son cœur Ce que l'autre à punir lui promet de douceur. Elle en laisse échapper quelques plaintes chagrines, Puis s'arme d'un bâton entortillé d'épines, Et d'un nuage épais couvrant son corps affreux, S'en fait contre le jour un voile ténébreux. Partout où sa fureur détourne ce nuage, Quel horrible dégât! quel funeste ravage! Ce qu'elle en fait exprès exhaler de vapeurs Consume également les herbes et les fleurs. De son souffle malin les plaines sont gâtées, Les arbres desséchés, les moissons infectées, Et l'empestée odeur de ses sales poisons Souille rivières, prés, bois, villes et maisons. Sa course enfin s'achève; elle découvre Athènes, Et c'est là plus qu'ailleurs que redoublent ses peines. Tant de biens que le ciel y daigne renfermer, Tant d'excellents esprits qui s'y font estimer, Les douceurs de la paix, les plaisirs du bel âge N'offrent à son esprit qu'une odieuse image; Elle y voudrait trouver les plus sanglants malheurs, Et pleure de n'y voir aucun sujet de pleurs. Aussi se dérobant à tout ce qui la blesse, Elle court accomplir l'ordre de la déesse, Au palais de Cécrops s'avance promptement, Et va chercher Aglaure en son appartement.

Là, ce monstre hideux, toujours de nuire avide, Sur la princesse à peine étend sa main livide, Qu'elle languit, frissonne, et sent dans sa langueur Mille aiguillons piquants qui lui percent le cœur.

«Infice tabe tua natarum Cecropis unam, Sic opus est, Aglauros ea est. » Haud plura locuta Fugit, et impressa tellurem reppulit hasta. Illa deam obliquo fugientem lumine cernens, Murmura parva dedit ; successurumque Minervæ Indoluit; baculumque capit, quod spinea totum Vincula cingébant; adopertaque nubibus atris, Quacunque ingreditur, florentia proteril arva, Exuritque herbas, et summa cacumina carpit; Afflatuque suo populos, urbesque, domosque Polluit, et tandem Tritonida conspicit arcem, . Ingeniis, opibusque, et festa pace virentem; Vixque tenet lacrymas, quia nil lacrymabile cernit. Sed postquam thalamos intravit Cecrope natæ Jussa facit, pectusque manu ferrugine tincta Tangit, et hamatis præcordia sentibus implet;

Le vent contagieux de sa brûlante haleine,

Se coulant dans sa bouche, entre dans chaque veine,
Et son sang que corrompt ce souffle envenimé
Répand partout l'ardeur dont il est consumé.
Pour håter sa douleur elle fait toutes choses,
Tâche d'en avancer les effets par les causes,
Et d'une pleine vue à son esprit blessé
Etale avidement le triomphe d'Hersé.
Elle lui peint Mercure avec tout l'avantage
Qui peut combler de gloire un heureux mariage,
Et doublant les objets pour la mieux éblouir,
Lui fait voir mille biens dont sa sœur va jouir.
La malheureuse Aglaure en a l'âme saisie
De la plus inquiète et vive jalousie.
Rien ne peut dissiper l'ennui de cet amour,
Elle y rêve la nuit, elle y rêve le jour,
Et le feu dévorant du poison qui la tue

Fait qu'insensiblement tout son corps diminue,
Comme se fond la glace en ces temps ambigus
Où le soleil se montre et puis ne paraît plus.
Elle a beau faire effort pour vaincre cette rage,
Ce qui doit la calmer l'irrite davantage,
Et plus l'heureuse Hersé lui paraît comme sœur,
Plus l'envie est ardente à lui ronger le cœur.

HIPPOLYTE'.

Si le nom d'Hippolyte est venu jusqu'à vous, Vous devez avoir su par quel chagrin jaloux Thésée, écoutant trop la haine opiniâtre Qui possédait le cœur d'une indigne marâtre, Consentit à donner contre un fils malheureux

Inspiratque nocens virus, piceumque per ossa Dissipat, et medio spargit pulmone venenum. Neve mali spatium causæ per latius errent, Germanam ante oculos, fortunatumque sororis Conjugium, pulchraque deum sub imagine ponit, Cunctaque magna facit. Quibus irritata, dolore Cecropis occulto mordetur; et anxia nocte, Anxia luce gemit, lentaque miserrima tabe Liquitur, ut glacies incerto saucia sole:

Felicisque bonis non secius uritur Herses,

Quam quum spinosis ignis supponitur herbis;
Quæ neque dant flammas, lenique vapore cremantur.

L'arrêt le plus injuste et le plus rigoureux.
Vous aurez plaint ce fils d'un arrêt si funeste;
Mais pourrez-vous assez vous étonner du reste?
Ce sont événements si peu dignes de foi,

Que quand je les raconte à peine je les crois,
Moi qui sous d'autres traits suis ce même Hippolyte
Qu'on chargea de l'horreur que l'inceste mérite.
Phèdre, ma belle-mère, éprise d'une ardeur
Qu'en vain je m'efforçai d'arracher de son cœur,
Par ses honteux désirs lassa ma patience;
Et comme elle ne put vaincre ma résistance,
Soit que de son dépit l'impétueux transport
Pour punir mes refus lui demandât ma mort,
Soit que pour m'empêcher de découvrir son crime
Sa gloire lui fit voir ma perte légitime,
Elle osa m'imputer, en m'accusant au roi,
Le détestable amour qu'elle avait pris pour moi.
Du sang auprès de lui la voix m'est inutile;
Malgré mon innocence, il me chasse, il m'exile,
Et forme contre moi tout ce qu'on fit jamais
Contre un fier ennemi d'exécrables souhaits.
Je marche vers Trézène, et lorsqu'en ce voyage,
De la mer de Corinthe atteignant le rivage,
J'y fais rouler mon char, je vois cet élément
Par des flots amassés s'enfler en un moment.
D'une montagne d'eau qui commence à s'étendre
D'affreux mugissements se font d'abord entendre.
Sur le sommet qui s'ouvre un horrible taureau,
Découvert jusqu'aux flancs, se montre hors de l'eau ;
De ses larges naseaux, de sa gueule béante
Sortent de gros bouillons d'une mer écumante.
Ceux qui m'accompagnaient en sont épouvantés :
Je les vois s'éloigner et fuir de tous côtés.
Tandis que la frayeur les disperse et les guide,
A ce terrible aspect je demeure intrépide,
Et l'exil que me cause un rapport lâche et faux
Ne me laisse rien voir de plus grand que mes maux.
Mais cette fermeté qui soutient mon courage

HIPPOLYTUS.

(Lib. II, 761.)

Fando aliquem Hippolytum vestras, puto, contigit aures, Credulitate patris, sceleratæ fraude noverca

1 Lib., XV, 497.

Occubuisse neci. Mirabere, vixque probabo :
Sed tamen ille ego sum. Me Pasiphoia quondam
Tentatum frustra, patrium temerasse cubile,
Quod voluit, finxit voluisse, et crimine verso,
Indiciine metu magis, offensane repulsæ,
Arguit: immeritumque pater projecit ab urbe,
Hostilique caput prece detestatur euntis.
Pittheam profugo curru Trozena petebam,
Jamque Corinthiaci carpebam littora ponti,

Quum mare surrexit, cumulusque immanis aquarum
In montis speciem curvari et crescere visus,
Et dare mugitus, summoque cacumine findi.
Corniger hinc taurus ruptis expellitur undis,
Pectoribusque tenus molles erectus in auras,
Naribus et patulo partem maris evomit ore.
Corda pavent comitum : mihi mens interrita mansit,
Exsiliis contenta suis; quum colla feroces

Dans un si grand péril m'est un faible avantage.
Mes chevaux tout à coup s'emportent malgré moi;
Apercevant le monstre ils bondissent d'effroi,
Et prenant vers le roc une course rapide
Mettent leur force à fuir ce qui les intimide,
Je me penche en arrière, et roidissant la main
Je fais ce que je puis pour les soumettre au frein.
Leur fougue m'eût cédé; mais quand je les gourmande,
Une roue, et c'est là tout ce que j'appréhende,
Va donner contre un arbre, et par l'effort qu'ils font
Hors de l'essieu jetée, elle éclate et se rompt.
Ce choc me met par terre, et telle est ma disgrâce
Que je trouve une rêne où mon pied s'embarrasse.
Ainsi par mes chevaux avec le char tiré

Ad freta convertunt, arrectisque auribus horrent
Quadrupedes, monstrique metu turbantur, et altis
Præcipitant currum scopulis. Ego ducere vana
Frena manu, spumis albentibus oblita, luctor,
Et retro lentas tendo resupinus habenas.
Nec vires tamen has rabies superasset equorum,
Ni rota, perpetuum qua circumvertitur axem,
Stipitis occursu fracta ac disjecta fuisset.
Excutior curru : lorisque tenentibus artus
Viscera viva trahi, nervos in stirpe teneri,

Sur des cailloux pointus dont je suis déchiré, [chent;
Mon corps s'ouvre, et partout mes entrailles s'atta-
Rencontrant des buissons, ces buissons les arrachent.
Le char contre un rocher quelquefois est conduit,
Et l'on entend mes os s'y briser à grand bruit.
Dans ce terrible état dont encor je frissonne,
Lasse de résister mon âme m'abandonne;
Mes membres mutilés, dans leur sanglant dehors
N'avaient rien qu'on eût pris pour le reste d'un corps.
Ce n'était qu'une large et profonde ouverture;
Chaque blessure entrait dans une autre blessure;
Et jamais tant de morts dures à soutenir
Pour causer une mort n'avaient paru s'unir.

[tes,

Voyez, nymphe, voyez, quelles que soient vos plain

Si vous avez senti de pareilles atteintes,

Et si le coup fatal qui vous réduit aux pleurs

A rien qu'on puisse dire égal à mes malheurs.

Membra rapi partim, partim reprensa relinqui, Ossa gravem dare fracta sonum fessamque videres Exhalari animam, nullasque in corpore partes, Noscere quas posses; unumque erat omnia vulnus. Num potes, aut audes cladi componere nostræ, Nympha, tuam? .

(Lib. XV, 497.)

FIN.

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