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» aiment mieux s'en éloigner pour quelque temps, ≫ nous ne pensons pas qu'on doive blâmer leur dé- FÉVRIER 2. »votion (10) ». Ce temps eft limité dans quelques Diocèfes à un certain nombre de jours. Dans les lieux où la coutume ni aucun Statut particulier n'ont rien décidé fur cet article, une mere chrétienne doit remplir ce devoir auffi-tôt qu'elle peut fortir de fa maison fans courir aucun rifque. Il eft bien jufte en effet que fa premiere vifite foit pour l'Eglife. Là elle doit premiérement remercier le Seigneur de fon heureufe délivrance & le prier de répandre fes bénédictions tant fur elle que fur fon enfant. La nature feule nous dit qu'un bienfait exige de la reconnoiffance. Eft-ce que nous nous flatterions d'être difpenfés de ce devoir à l'égard de Dieu ? La Foi ne nous enseigne-t-elle pas que l'ingratitude tarit la fource des graces? Nous ne fommes pas moins obligés de remercier Dieu de fes bienfaits, que de le louer & de l'aimer. De là vient que faint Paul recommandoit fi fortement aux Fideles l'action de graces, & que les Chrétiens avoient fi fouvent à la bouche ces paroles graces à Dieu. C'étoit même leur formule ordinaire de falutation, felon faint Auguf tin, qui s'écrie à ce fujet : « Que pouvons-nous » penser, dire, ou écrire de mieux que ceci : graces à Dieu (11)»? En effet, remarque faint Grégoire de Nyffe (12), Dieu nous ayant comblés de bienfaits par le paffé, nous en promettant d'ineftimables pour l'avenir, & nous. donnant à tous les moments de notre vie de nouvelles preuves de fa bonté, ne devrions-nous pas, s'il étoit poffible, l'en remercier à chaque inftant?

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(11) Ep. 41. olim 77.
(12) Or. 1. de prec. T. 1. p. 71%

Il eft certain que les graces fignalées méritent VRIER 2. de notre párt une reconnoiffance toute particuliere. Or c'est le cas où se trouve une mere chrétienne. Elle met fon heureuse délivrance, ainfi que la naiffance de fon enfant, au nombre des graces fignalées. Il eft donc bien jufte qu'elle aille se profterner aux pieds du Seigneur, pour lui protefter folemnellement qu'elle n'oubliera jamais fes miféricordes. Ce feroit peu, fi elle s'en tenoitlà. Il faut encore qu'elle demande les fecours dont elle a befoin pour élever dans la vertu l'enfant qu'elle a mis au monde & qu'elle prenne une ferme réfolution de préferver fon ame des fouillures du péché. Car, que lui ferviroit d'être devenue mere, fi le fruit de fes entrailles devoit tomber fous la puiffance du démon, & être enfuite condamné aux fupplices de l'enfer ? Qu'elle ait foin, la premiere fois qu'elle paroîtra dans l'Eglife après fes couches, de confacrer fon enfant au Seigneur. Son facrifice ne peut manquer d'être accepté, fi elle entre dans les difpofitions où étoit la Sainte Vierge le jour de fa Purification, fi elle la prie de préfenter elle-même à Dieu les actes de reconnoiffance, de demande & d'offrande qu'elle doit produire avec tous les fentiments de piété & de ferveur dont elle est capable.

LE MEME JOUR.

SAINT FLOSCULE ou FUSCOLE,

VULGAIREMENT

SAINT FLOU, DIXIEME ÉVÊQUE D'ORLÉANS. CE Saint vivoit vers l'an 480. On trouve fon nom au 2 de Février dans le Martyrologe d'Ufuard. En 1029, fes Reliques furent folemnellement transférées par l'ordre du Roi Robert dans l'Eglife de faint Agnan, & on les y garde encore dans une châffe. Saint Flou eft Patron Titulaire d'une Eglife d'Orléans, dite autrefois de Sainte Marie, & aujourd'hui de la Conception. Cette Eglife eft Paroiffiale & en même temps un Prieuré de l'Ordre de faint Auguftin.

Voyez le Gallia Chrift. nova, T. 8. col. 1413.

SAINT LAURENT, ARCHEVÊQUE DE CANTORBÉRY. CE Saint fut un de ceux qui accompagnerent S. Auguftin en Angleterre, lorfqu'il paffa dans cette ifle vers l'an 597, pour y prêcher l'Evangile. Après la mort de ce faint Miffionnaire, il fut jugé digne de lui fuccéder fur le Siege Épifcopal de Cantorbéry. Eadbaud, fils & fucceffeur du faint Roi Ethelberd, ayant donné dans les fuperftitions de l'Idolâtrie, & ayant même époufé la veuve de fon pere, Laurent mit tout en ufage pour le retirer de l'abyme où il s'étoit précipité; mais il eut la

FEVRIER 24

douleur de voir tous les efforts fans fuccès. DéFÉVRIER 2. sespérant donc de convertir un Prince qui étoit tout-à-la-fois païen & inceftueux, il réfolut de paffer en France, comme quelques autres Chrétiens l'avoient déjà fait. Il étoit même fur le point d'exécuter fon deffein; & il alloit partir fans un événement extraordinaire qui le retint. Saint Pierre lui apparut en fonge la veille de fon départ, & il lui reprocha la lâcheté qui lui faifoit abandonner un troupeau racheté de tout le fang de JefusChrift; il le fouetta enfuite fi rudement, qu'il en eut le corps tout couvert de plaies. Le Roi, qui vit de ses propres yeux les plaies caufées par les coups que Laurent avoit reçus, en fut fi vivement frappé, que fes yeux s'ouvrirent à la lumiere. Il fe convertit, embraffa la Religion Chrétienne, & ne chercha plus que les moyens de faire connoître Jesus-Chrift à fes fujets. Notre Saint ne furvécut pas de beaucoup à ce merveilleux changement. Il mourut en 619, après avoir gouverné onze ans fon Eglife. On trouve fon nom dans le Martyrologe Romain (a).

Voyez Bede, Hift. l. 2. c. 4. 6. 7. & Guillaume de Malmesbury, l. 1. Pontif. Angl.

point Moine, mais Prêtre féculier. Il eft aifé de fentir le peu de folidité de cet argument. Voyez Collier, Did Suppl. & le P. Henschénius

(a) On lit dans Bede (1. 1.
e. 27.) les paroles fuivantes :
Auguftin envoya à Rome le Prêtre
Laurent & le Moine Pierre.
Quelques Modernes ont inféré
de là que faint Laurent n'étoit p. 290.

FÉVRIER 3.

111. JOUR DE FÉVRIER.

SAINT BLAISE,
EVÊQUE DE SÉBASTE,
EN ARMÉNIE,
Martyr.

Nous avons quatre fortes d'Actes différents de faint
Blaife, tous écrits en Grec. Les Auteurs n'en
font pas fort anciens, & méritent peu de créance.
Bollandus, en publiant ces différents Actes, y
a joint de favantes remarques que nous avons
fuivies,

L'HISTOIRE de la Vie de ce faint Evêque

nous eft inconnue. Nous ne favons de lui autre chofe, finon qu'il étoit Evêque de Sébaste, & qu'il fut martyrifé par les ordres d'Agricolaus, Gouverneur de Cappadoce & de la petite Arménie, vers l'an 316, durant la perfécution de Licinius. Nous lifons encore dans les Actes de faint Euftrate qui fouffrit fous Dioclétien, que faint Blaife, Evêque de Sébaste, recueillit fes Reliques avec refpect, pour les mettre avec celles de faint Orefte, & qu'il exécuta ponctuellement les dernieres volontés du bienheureux Euftrate (a). La fête de notre Saint eft d'obligation chez les Grecs, & fe fait le 11 de Février. On trouve auffi fon nom dans les anciens Martyrologes d'Occident qui font attribués à faint Jérôme. Il eft nommé le 15 de Février dans Adon, dans Ufuard, & dans d'autres Martyrologistes, qui ont une antiquité en

(a) Ce faint Martyr eft honoré dans l'Eglife le 13 de Décembre,

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