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core plus grande (1). Les Reliques de S. Blaife FÉVRIER 3. ayant été apportées en Occident durant les Croifades, fon culte y, devint célebre. Plufieurs guérifons miraculeuses, opérées par fon interceffion, augmenterent encore la vénération des peuples pour ce faint Martyr. Il eft le Patron titulaire de la République de Ragufe (2).

Pourrions-nous réfléchir fur les tourments que les Martyrs ont endurés pour l'amour de JefusChrift, fans nous confondre à la vue de notre lâcheté? Que d'instabilité dans toutes les résolutions que nous prenons fans ceffe de fervir un Dieu qui en a tant fait pour nous! La moindre difficulté nous déconcerte, & nous rentrons bientôt dans la voie de nos premiers égarements. Quoi ! N'aurons-nous jamais le courage de conformer notre vie à nos lumieres? Aurons-nous toujours la foibleffe de céder au torrent du monde, de fuivre fes exemples, d'adopter fes maximes, que nous réprouvons comme contraires à l'efprit de l'Evangile, lorfque nous les confidérons dans le filence des paffions? Ne cefferons-nous point d'être les efclaves d'une imagination qui groffit les obftacles à nos yeux, pour nous empêcher de mettre la main à l'œuvre? Nous laifferons-nous continuellement aveugler par l'amour propre, qui nous déguife notre lâcheté fous des apparences fpécieuses? Ah! formons aujourd'hui une nouvelle réfolution de nous attacher au fervice de Dieu; mais une réfolution qui foit efficace, & qui nous rende victorieux de tous les efforts que la chair & le monde pourroient faire pour nous rengager dans nos anciennes infidélités.

(1) Voyez Chatelain, au 3 | loc. cit. p. 507. & M. Joseph de Février. Affémani, in Calend. Univ. as (2) Voyez Bollandus; leu Febr. T. 6. p. 123.

P. Pagi, ad an. 316. Chatelain, I

SAINT ANSCHAIRE,

ARCHEVÊQUE

de Hambourg & de Brême.

Tiré de fon excellente Vie, écrite par S. Rembert fon fucceffeur, que D. Mabillon a publiée avec de favantes remarques, A&t. Ben. T. 4. p. 401. & du difcours préliminaire du P. Henfchénius, P. 391. Voyez Adam de Bréme, Hift. Epifc. Hamb. & Olof Dolin, Auteur d'une bonne Hiftoire de Suede, fous les regnes de Liften, Bel & Bagnar, c. 16.

L'AN 865.

FÉVRIER 3.

ANSCHAIRE, Moine de la vieille Corbie en Picardie, paffa dans la nouvelle que faint Adélard avoit fondée en Saxe. Il y fut chargé d'enfeigner les Lettres, d'inftruire le peuple, & de prêcher publiquement dans l'Eglife: fonctions dont il s'acquitta avec autant de piété que de fuccès. Harold ou Hériold, Prince de Danemarck, ayant reçu le Baptême à la Cour de l'Empereur Louis le Débonnaire, chez lequel il s'étoit réfu gié, demanda quelques Miffionnaires zélés pour l'accompagner dans fon pays. On lui donna notre Saint qui ne foupiroit qu'après l'accroiffement du regne de Jefus-Chrift. Anfchaire prêcha la Foi premiérement aux Danois, puis aux Suédois, & enfin aux peuples qui habitoient le Nord de l'Allemagne. Le Seigneur répandit tant de bénédictions fur fon miniftere, qu'un grand nombre d'Idolâtres embrafferent le Chriftianifme. Le Pape Grégoire IV le nomma en 832, Légat du faint Siége & Archevêque de Hambourg. Après la ruine de cette ville, qui fut pillée & brûlée par les

Normands en 845, Anfchaire travailla de toutes FÉVRIER 3. fes forces à confoler & à foutenir dans la vraie foi fon troupeau difperfé par les Barbares. Le Siége de Brême étant devenu vacant en 849, le Pape Nicolas le réunit à celui de Hambourg, & confia à notre Saint le gouvernement des deux Eglifes.

Anfchaire en quittant le Danemarck & la Suede, y laiffa des Miffionnaires tirés de la nouvelle Corbie, pour cultiver le champ qu'il avoit défriché. Mais tous les foins de ces ouvriers évangéliques ne purent empêcher les peuples de ces deux Royaumes de retomber dans l'Idolâtrie. Le triste état de cette Eglife naiffante demandoit le retour de fon Fondateur. Anfchaire reparut donc dans le Danemarck, où, avec la protection du Roi Horic, il vint à bout de faire refleurir la Religion chrétienne. Son zele rencontra plus de dif ficultés en Suede. Olas, Prince fuperftitieux, vou lut que le fort décidât fi le libre exercice du Christianisme feroit permis dans fes États. Le faint Evêque, qui ne voyoit qu'avec peine la caufe de Dieu foumise aux caprices du hazard, recommanda du moins au Ciel l'iffue d'une décifion fi bizarre. Les chofes tournerent comme il l'avoit défiré c'eft-à-dire, au défavantage du Paganisme. La lu miere de l'Evangile n'eut pas plutôt brillé, qu'il fe convertit une multitude prodigieufe de peuple. Anschaire fit bâtir plufieurs Eglifes, qu'il pour vut d'excellents Pafteurs avant que de retourner à Brême.

Craignant, comme faint Paul, d'être réprouvé après avoir prêché Jesus-Chrift aux autres, il réduifoit fon corps en fervitude par la pénitence & la mortification. Il portoit le cilice, & ne fe nourriffoit communément que d'eau & de pain. Jamais il n'entreprenoit rien, fans avoir imploré aupa ravant le fecours du Ciel. Quoiqu'il poffédât le

talent de la parole dans un degré fupérieur, il r'attendoit que de Dieu le fuccès de fes prédi- FÉVRIER 34 cations. Sa charité pour les pauvres ne connoif foit point de bornes ; & fon plus grand plaifir étoit de leur laver les pieds & de les fervir à ta→ ble. Il avoit toujours ardemment défiré le martyre; & il étoit perfuadé que fes péchés feuls lui avoient ravi la gloire de verfer fon fang pour Jefus - Christ. Dans la vue de s'exciter à la componction & à l'amour de Dieu, il s'étoit fait un recueil de paffages fort touchants, dont il mit une partie à la fin de chaque pfeaume (a). Il mourut à Brême, en 865, à la foixante - feptieme année de fon âge, & à la trente-quatrieme de fon Epifcopat; il s'opéra plufieurs miracles par fon interceffion. Son nom fut inféré dans les Martyrologes peu de temps après fa mort. On l'appelle en Allemagne faint Scharies, ce qui a fait nommer la Collégiale de Brême Sant-Scharies. Celle de Hambourg qui portoit le même nom, a été convertie par les Luthériens en un Hôpital pour les Orphelins (b).

(a) Fleury dit qu'on voit en- | faire aucune mention, ni de fa core de ces paffages dans des Pieautiers M. Le favant Fabricius faifoit un grand cas du recueil dont nous parlons. Voyez fa Bibliotheque latine du moyen âge.

perfonne, ni de fes travaux. Saint Anschaire nous a laiffé une Vie de faint Willehad, premier Évêque de Brême, qui mourut en 789 ou 791. C'est un Ouvrage écrit avec beaucoup de (b) Il paroît par une Charte fageffe & d'élégance. Il est préde Louis le Débonnaire, que cédé d'une Préface que l'on le vrai nom de notre Saint étoit regardera comme un chef-d'œuAnfgar. Il eft auffi appellé de vre, fi l'on confidere fur-tout même dans une de fes lettres. le temps où vivoit fon Auteur. Il attribue dans cette lettre, ap. Surius donna un affez mauvais Boll. & Mabil. toute la gloire extrait de cette Vie, qui fut im de la converfion des peuples primée en entier à Cologne, en feptentrionaux, auxquels il avoit 1642. Le P. Mabillon l'a publiée prêché la Foi, au zele de Louis de nouveau. Fabricius l'a fait le Débonnaire, & à celui d'Eb-auffi réimprimer dans fes Hifiobon Archevêque de Reims, fans riens de Hambourg, T. 2,

FÉVRIER 3. SA IN TE WERE BURGE,

VULGAIREMENT

SAINTE WERBOURG, VIERGE, ABBESSE ET PATRONE de Chester.

Tiré de Harpsfield, de Bede, de Bompton, de Florent de Worcester, de Higden, de la Chronique de Langhorn, des Collections de Léland, de l'Hiftoire de Galles, par Powell, de la Chronique Saxone, de Siméon de Durham, & d'une Vie fort curieufe de la Sainte, écrite en anciens vers Anglois, par Henri Bradshaw, Moine de Chefter, qui travailloit d'après le Paffionnaire de fon Monaftere (a). On peut confulter sur cez Ouvrage, Wood, Ath. Oxon.Vol. 1. p. 9. n. 14& Tanner, Bibl. p. 121. Cette Piece, qui eft devenue très-rare, a été imprimée en 1521, chez Richard Pynfon, Imprimeur de Henri VIII. Voyez auffi l'ancienne Vie de fainte Wéréburge. Camden en envoya à Rofweide une copie que le P. Henfchénius a publiée avec des Notes p. 386. On peut voir encore un Abrégé de la Vie de fainte Wéréburge, avec une defcription hiftorique des figures gravées fur fa Chaffe (aujourd'hui trône épifcopal dans le Choeur de la Cathédrale de Chefter) par Guil. Cooper. Chefter, 1749.

SAINTE

Septieme fiecle.

AINTE Wéréburge eut pour pere Wulfere,
Roi de Mercie; & pour mere, fainte Erménilde

(a) Bradshaw mourut en 1521.

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