- Bradshaw le détail de plusieurs miracles opérés FÉVRIER 3. par l'interceffion de sainte Wéréburge. Ces miracles font des guérisons supérieures aux forces de la nature, la délivrance de Chester assiégée en 1180 par les Gallois, les Danois & les Écossois & celle d'un horribe incendie, qui s'éteignit tout , , Eglifes & les villes de Stafford, Chester, allant en pélerinage à tion de sainte Wéréburge qu'il avoit réclamée, le bonheur qu'il eut d'échapper à l'armée des Gallois, qui avoient dessein de se saisir de sa personne. Guillaume, son Connétable, pour perpétuer la mémoire de l'heureuse délivrance de fon maître, donna le village de Newton à & fonda l'Abbaye de Norton fur la Dee, à l'endroit même où son armée avoit passé miraculeusement cette riviere à gué pour voler au secours de Richard. Ce lieu, dit Bradshaw, se nomme Sondes, c'est-à-dire, le gué du encore Constable Connétable. Les Rois Athelstan & Edgar firent de riches présents à l'Egli- l'Eglise de sainte Wéréburge. se de sainte Wéréburge de Chester, qu'ils vifiterent par dévotion. Sous le regne de saint Édouard le Confeffeur, parut le pieux Léofric, Comte de Mercie, qui épousa la vertueuse Godithe. Ils fonderent l'Abbaye de Léonence près d'Héréford, & celle de Coventry, ville que Léofric affranchit de tout impôt. Ils rebâtirent ou réparerent plusieurs Eglifes entr'autres celle de S. Jean de Chester & Les Reliques de sainte Wéréburge furent dissipées fous Henri VIII. On fit alors de la Chasse de la Sainte un Trône celle de fainte Wéréburge en-épiscopal, que l'on voit encore vers laquelle ils avoient une aujourd'hui dans la Cathédrale dévotion finguliere. En 1093, de Chester. C'est un monuon ôta l'Eglise de sainte Wéré- ment de pierre, haut de dix burge aux Chanoines séculiers pour la donner à des Moines qui furent gouvernés par un Abbé venu de l'Abbaye du Bec en Normandie. Richard, fils & successeur de Hugues Lupus, que Guillaume le Conquérant avoit fait Palatin du Comté de pieds, & chargé de trente figures antiques, qui représentent des Rois & des Princes de Mercie, ancêtres, ou du moins parents de sainte Wéréburge. Voyez les remarques de Cooper sur chacune de ces figures. FÉVRIER 3. à-coup lorsqu'on fut forti proceffionnellement avec la chasse de la Sainte (e). LE MÊME JOU R. SAINT HADELIN, au Diocèse de Liege. , SAINT Hadelin né en Aquitaine, quitta sa patrie & tout ce qu'il possédoit dans le monde pour suivre Jesus-Christ. Il embrassa la pénitence dans l'Abbaye de Solignac en Limoufin. Il passa depuis dans celle de Cougnon, située fur la riviere de Sémoy (a), avec saint Remacle fon Abbé. Quelques années après il fut obligé de fortir de sa solitude, pour servir l'Eglise de Mastricht, dont le gouvernement avoit été confié à faint Remacle, sur la démission de saint Amand. Le nouvel Evêque l'éleva au Sacerdoce, afin de donner à fon zele & plus d'étendue & plus d'activité. Lorsque saint Remacle se retira dans l'Abbaye de Stavelo, faint Hadelin l'y fuivit encore.. Ils se séparerent cependant depuis. Hadelin alla fixer fa demeure vers la riviere de Lesch, à une demie lieue de Dinan. Quelques autres Solitaires fe joignirent bientôt à lui. Tous servoient Dieu avec une grande ferveur dans la priere, le jeûne & les veilles. La réputation de sainteté dont jouiffoit Hadelin, lui attira de fréquentes visites. Pepin, Maire du Palais, vint le voir avec Plectrude (e) Bradshaw a tiré ce qu'il Chester. rapporte, du troisieme livre du (a) Entre Chini & Bouillon Passionnaire du Monastere del Ce n'est plus qu'un Prieuré. fa femme; & il leur donna à l'un & à l'autre des FÉVRIER 3. instructions sur les vanités du monde, fur la grandeur des biens du Ciel, & fur l'obligation commune à tous les hommes d'observer les faintes maximes de l'Evangile. Les libéralités de Pepin & de quelques autres Seigneurs le mirent en état de bâtir un Monastere où il rassembla ses disciples, qu'il continua d'édifier par fes vertus. Ce Monastere prit le nom de Celles, à cause des petites cellules auxquelles il avoit été substitué (b). Hadelin étant tombé malade, se prépara avec une nouvelle ferveur à paroître devant Dieu, & exhorta ses disciples à s'occuper sans cesse de leur dernier moment. Il mourut vers l'an 690, après avoir reçu le saint Viatique. Son corps fut en terré à Celles, où par la suite des temps on (b) Il y avoit anciennement Ces raisons, jointes à la vétusté dans le Palatinat du Rhin un 1 Voyez l'Ouvrage intitulé : S. Philippus Cellenfis in Palatinatu ad Rhenum cultu olim celebris, hodie fermè ignotus, fed oblivioni ereptus, Aut. Jung. Profes. Hift Ecclef. in Univerfitate Heidelberg. Cet Ouvrage a éré imprimé a Heildelberg en 1780. On en trouve l'Extrait mit des Chanoines à la place des Religieux. En 1338, le Chapitre fut transféré à Wifet, pe- FÉVRIER 3. tite ville fituée sur la Meuse, entre Liege & Mastricht. On y porta aussi les Reliques du Saint. Sa fête se célebre le 11 d'octobre, & le Dimanche dans l'octave de la Nativité de la Sainte Vierge; mais on la faisoit anciennement le 3 de Février. Voyez la Vie du Saint, par Notger, Evêque de Liege; Bulteau, Hift. de l'Ord. de Saint Benoit, T. 1. p. 639. Baillet, &c. SAINTE MARGUERITE, ON garde fon corps chez les Cifterciennes de (a) Sylva Benedicta. (b) C'est la tradition du pays, qui a été adoptée par MM. de Sainte-Marthe, Gal. Chr. vet. T. 4. p. 823. & par D. Beaunier, Recueil hist. des Abbayes de France, T. 1. p. 314. (c) Il y en avoit une copie manuscrite au College des Jéfuites à Paris, avec des Notes du P. Pierre-François Chifflet. mort de sa mere, entreprit un pélerinage à MontFÉVRIER 3. Serrat en Espagne, d'où elle alla à Notre-Dame du Puy en Vélay. Elle embrassa ensuite l'état monastique chez les Cifterciennes de Seauve-Benoite (d), où elle mourut dans le douzieme fiecle. Voyez le Gallia Christ. nova, in Diœcef. Anicienfi feu Podienfi, T. 2. p. 777. (d) Il ne paroît pas très-cer- le Roi Henri II, avec les patain que notre Sainte soit entrée rents & les amis de S. Thomas dans l'Ordre de Citeaux. Du de Cantorbéry. Elle quitta le moins n'est-il parlé dans les fiecle par l'avis de son frere, & Annales de cet Ordre par Henri- se fit Ciftercienne à Laon, où quez, que d'une fainte Margue- elle mourut en odeur de sainrite d'Angleterre, dont le frere, teté en 1192. Voyez Henriquez nommé Thomas, fut exilé par sous cette année. |