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AN. 1075.

P. 341. D.

P. 3+4. E. Doct. Chr. 111.

c. 9.

Ib. c. 16.

Joan. 6.

mes, comme leur incrédulité ou leur négligence. Et en effet, ce n'eft point fon corps qui fe corrompt, mais les apparences fenfibles: comme il dit ensuite expreffément. Berenger. Quand le corps de JESUS-CHRIST feroit auffi grand que la plus haute montagne, il feroit confumé depuis qu'on le mange. Guimond. Cela feroit bon, fi nous concevions qu'il fût mis en piéces & mangé par parties: mais nous avons montré c'eft que comme la voix d'un feul homme, que chacun des auditeurs entend toute entiere.

gez

que

Berenger. Saint Auguftin dans le livre de la doctrine chrétienne, dit le facrement de Pautel eft un figne qu'il faut révérer, non par une fervitude charnelle, mais avec une liberté fpirituelle. Et enfuite, que quand l'écriture femble commander un crime, c'eft une locution figurée. Comme en ces paroles : Si vous ne manla chair du fils de l'homme. Guimond. Saint Augustin dit en cet endroit, que la célébration du corps de Notre Seigneur eft un figne: parce qu'en cette action nous ne le faifons pas mourir de nouveau, nous faifons feulement la mémoire de fa mort; & ce qu'il dit de la fervitude charnelle, regarde les Juifs & les fiAug. inf. 98. gnes de l'ancienne loi. Quand au crime que JESUSCHRIST femble ordonner, en commandant de man

in Jo.tract. 27.

P. 347.

ger

sa chair, faint Auguftin s'explique nettement ailleurs, en montrant que ce crime n'étoit que dans l'imagination groffiere des Capharnaïtes, qui croyoient qu'il faudroit mettre fon corps en piéces pour le manger, comme la chair des animaux; & c'eft en ce fens qu'il eft dit, que la chair ne la chair ne profite de rien. Au refte nous ne craignons point de dire, que l'euchariftie est un signe & une figure. JESUS-CHRIST lui-même eft nommé

figne dans l'écriture, & la figure n'exclut pas la réalité.
Les autres réponses aux objections de Berenger, font
à
peu près les mêmes que celles de Lanfranc que j'ai
rapportées.

AN. 1075..

Sup. lib. 1x1.n.21.

Il employe auffi les mêmes preuves, pour montrer que nous recevons le vrai corps de JESUS-CHRIST en fa fubftance. Premierement l'autorité de Péglise catholique, puis en particulier celle de faint Augustin, qui sur le pleaume trente-troifiéme dit, que JESUS-CHRIST fe portoit en fes mains. Celles de faint Ambroife, de faint Leon, de faint Cyrille d'Alexandrie, de saint Gregoire, de faint Hilaire. Il rapporte quelques miracles à l'occa- Greg. hom. 22. in fion defquels il remarque, que Berenger nioit, contre Hilar. 8. Trinis. la foi de l'évangile, que JESUS-CHRIST fût entré chez P.369. C. fes difciples les portes fermées.

evang.

Guimond combat enfuite ceux qui foutenoient l'impanation; c'est-à-dire, que le pain & & le vin demeuroient dans l'euchariftie avec le corps de JESUS-Christ. Il les réfute par l'autorité des peres, principalement de p.36%. faint Ambroise, par les paroles de JESUS-CHRIST même, qui n'a pas dit: Mon corps eft ici caché, mais: Ceci eft mon corps. Enfin par le canon de la messe, où nous demandons à Dieu, que notre oblation devienne corps & le fang de fon Fils, non pas qu'il vienne s'y

le

cacher.

Il remarque le petit nombre de Berengariens, qui p.367.D. n'occupoient pas la moindre ville, ni le moindre village; d'où il conclut qu'ils ne font pas léglise de Dieu. Elle a condamné, ajoûte-t-il, par le pape Leon, ces inventions de Berenger dès leur naiffance: enfuite le pape Gregoire qui gouverne à préfent léglife Romaine & qui en étoit alors archidiacre, en montra la fausseté

AN. 1075.

P. 371.

Poft. Lanf. p. 73.

dans le concile de Tours, & reçut avec clemence Beren
ger qui paroiffoit corrigé. Il remarque fa condamna-
tion fous le pape Nicolas, & infifte fortement fur Pau-
torité de Péglite univerfelle. Puis il ajoûte : Si ceux-ci
font l'églife, ou elle n'a pas commencé par JESUS-
CHRIST, ou elle a ceffé d'être quelque temps après;
car il est très-manifeste qu'en ce temps-ci, ces folies
n'étoient point avant que Berenger les eût avancées.
Or il eft certain par Pécriture, que Péglife ne peut
cef-
fer d'être. Il montre l'utilité de la creance de Péglise
catholique, pour nous exciter à recevoir Peuchariftie
avec un fouverain refpect & une ardente dévotion; &
il exhorte les hérétiques à fe rendre à la vérité, puif-
qu'il ne s'agit pas ici de l'honneur de la victoire, com-
me dans les écoles, ou de quelque interêt temporel,
comme dans les tribunaux feculiers. En cette dispute il
n'y va pas
moins que
Enfin il réfute l'opinion de ceux qui difoient, que
corps de JESUS-CHRIST ceffe d'être dans Peuchariftie
à l'egard des indignes. Il montre qu'elle est fans fon-
dement; & il ajoûte : Ce feroit donc au hazard que
peuple répondroit Amen à la communion, puifqu'il ne
fçauroit fi ceux qui s'en approchent seroient dignes;
& quand un prêtre indigne celebre la meffe & commu-
nie feul, comme il arrive fouvent, il ne fe feroit point
de changement, les paroles de JESUS-CHRIST feroient
fans effet, & la foi de Péglife feroit vaine.

le

de la vie éternelle.

le

Après Guimond, Durand abbé de Troarn dans la même province de Normandie, écrivit auffi contre Berenger un affez long traité divifé en neuf parties, mais d'un ftile diffus, avec peu d'ordre & de justesse dans fes raisonnemens. Je n'y vois rien de confidérable qui n'ait

été dit par Lanfranc & par Guimond. Il marque que quelques-uns ne communioient qu'une fois en neuf ans, & s'éleve contre cet abus.

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XIX.
Fin de Suenon roi

Dans les premiers mois de l'année 1075. le pape écriyit deux lettres à Suenon roi de Dannemarc, la pre- de Dannemarc. miere du vingt-cinquième de Janvier, où il dit : Quand 11. ep.51. nous étions encore dans l'ordre de diacre, nous recevions fouvent de votre part des lettres pleines d'affection mais il femble qu'elle foit refroidie, puifque nous n'en avons point reçu depuis que nous fommes en une place plus élevée. Et comme à présent le soin de toute l'églife nous regarde, nous vous écrivons d'autant plus volontiers, que nous fçavons combien vous êtes diftingué entre les princes par la connoiffance des lettres & l'amour des inftructions eccléfiaftiques. Et enfuite : Nous vous avons envoyé des légats, pour traiter avec vous fur ce que vous avez demandé au faint fiége du temps du pape Alexandre, tant pour l'établissement d'une métropole, que pour les autres avantages de votre royaume : mais les troubles de PAllemagne rendant le paffage dangereux, ont obligé nos légats à revenir. C'est pourquoi fi vous defirez quelque chofe de nous, faites-le-nous fçavoir par des envoyés fidéles, & ce que l'églife Romaine peut efperer de vous, fi elle a befoin de vos troupes contre les ennemis de Dieu. Au refte il y a près de nous une province très-riche occupée par de laches heretiques, où nous défirerions qu'un de vos fils vînt s'etablir, pour en être le prince & le défenfeur de la religion : s'il est vrai, comme nous a dit un évêque de votre pays, que vous avez dessein de l'envoyer avec quelques troupes choifies au service de la cour apoftolique.

11. ep. 75.

Eric. bift. p. 299.

p. 191. Saxo lit. XI. p. 192.

L'autre lettre au roi Suenon eft du dix-septiéme d'AAN. 1075. vril, & contient en termes généraux les mêmes offres de la part du pape, qui apparemment ne fçavoit pas Pon. tan. lib. v. encore la mort de ce roi arrivée l'année précédente 1074. après un regne de vingt-fix ans. Il fut enterré à Rofchild dans l'eglife cathédrale, & l'évêque Guillaume allant au-devant du corps, fit porter deux cercueils, un pour le roi, un pour lui-même: auffi mourut-il dans temps des funérailles, & fut enterré avec lui. Après la mort de Suenon, il y eut quelque temps d'interregne, parce que les uns vouloient reconnoître pour roi Harald fon fils aîné, les autres Canut, qui avoit beaucoup plus de mérite. Harald l'emporta, & Canut fe retira en Suede.

XX. Concile de Rome.

24.

le

Le pape avoit indiqué un concile à Rome pour la premiere femaine de carême de l'année 1075. & il y 11. ep. 42. 33. avoit appellé plufieurs évêques en particulier. De Lom35. ep. 1. ep.2.23. bardie Guibert de Ravenne, Cunibert de Turin, Guillaume de Pavie. De France, les évêques de Bretagne, Ifembert évêque de Poitiers, qui avoit diffipé à main armée un concile où préfidoient les légats du pape & où l'on devoit examiner la validité du mariage du comte de Poitiers. L'évêque Isembert avoit été cité à Rome pour la faint André 1074. & n'y avoit point comparu: c'est pourquoi il fut suspendu de ses fonctions & cité 11. ep. 28. 29. au concile du carême fuivant. Le pape y appella aussi plufieurs évêques d'Allemagne, fçavoir, Liemar archevêque de Brême, & Sigefroi archevêque de Mayenep. 25. ce avec les fuffragans, comme j'ai dit : Bennon évêque d'Ofnabruc & l'abbé de Corbie en Saxe, fi l'archevê43. que de Cologne ne lès accordoit auparavant. Enfin il y appella Hugues évêque de Die avec quelques-uns de

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