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quinze jours devant. Autrement tous auroient choifi fe fortifier ces temps où on ne pouvoit les atta

pour

quer.

AN. 1054.

c. 8.

c. 9.

C. 10.

Les débiteurs qui refusent de payer feront excommuniez, & leurs églises interdites jufques à ce qu'ils fatisfaffent. Défenfes de couper les oliviers, parce qu'ils fourniffent la matiere du faint crême & du luminaire des églifes. Les brebis & leurs pafteurs feront en fûreté 11. 12. &c. en vertu de la tréve, en tout temps & en tous lieux. Quant aux églises, on obfervera une entiere paix, & il ne fera permis d'ý exercer aucune violence ni à trente pas à l'entour; ni de rien ufurper des biens & des revenus des églifes. Les clercs & les moines, les religieu- c.15. fes, & ceux qui les accompagnent fans armes, feront aussi en fûreté avec tous les biens des perfonnes confacrées à Dieu. Défense de piller les marchands & les pélerins. On joint en ces canons les peines temporelles aux fpirituelles, parce que les deux puiffances concouroient en ce concile. Environ deux ans après, vingt- Tom. 9. p. 1082. deux évêques de la même province & des provinces voifines, avec les archevêques d'Arles & de Vienne, tinrent un concile à faint Gilles; où ils firent trois canons pour la confirmation de la paix.

foient par fes

C. 24.

XVII. Victor II. Pape.

Les légats du pape étant arrivez en Italie à leur retour de Conftantinople, chargez des préfens de Pempe- Vhr. Caff. 11. reur Constantin, tant pour eux que pour faint Pierre ; c. 88. Trafimond comte de Tiete les arrêta comme ils pafterres, les garda quelque temps, & les relâcha enfin, après leur avoir ôté tout ce qu'ils apportoient. Cependant les Romains après la mort du pape c.89. Leon, avoient envoyez à Pempereur Henri Hildebrand foudiacre de léglise Romaine, avec charge d'élire en

AN. 1054.

an. 1054.

me,

Allemagne, au nom du clergé & du peuple de Rocelui qu'il jugeroit digne de remplir le faint fiége; parce qu'il ne s'en trouvoit point dans PEglife RoContin. Herm. maine. Cette élection fe fit dans une affemblée tenuë à Mayence, où Hildebrand fit élire par les évêques Gebehard évêque d'Eichftet, proche parent de l'empereur, fuivant l'intention des Romains. L'empereur en fut fort afflige; car il aimoit tendrement cet évêque. Il difoit qu'il lui étoit abfolument néceffaire, & en proposoit d'autres qu'il jugeoit plus propres à cette dignité mais il ne put jamais perfuader à Hildebrand de changer. Gebehard lui-même ne voulut point être pape; car outre fa grande capacité dans les affaires, étoit après l'empereur le plus puiffant & le plus riche du royaume. Hildebrand l'emmena donc à Rome malgré l'empereur & malgré lui; & on prétendit depuis, que c'étoit la cause pourquoi ce pape n'aimoit point les moiContin. Herm. nes; car Hildebrand Pétoit. Il fut reçû à Rome avec

il

grand honneur, reconnu pape d'un commun confentement & intronifé le jeudi faint treiziéme d'Avril 1955. on le nomma Victor II. & il tint le faint fiége deux ans & trois mois, gardant en même temps Pévêché d'Eichftet. Un foudiacre voulant le faire périr, mit du poifon dans le calice; & le pape ne pouvant le lever après la confécration, fe profterna avec le peuple, pour

demander à Dieu de lui en découvrir la caufe. Auflitôt l'empoisonneur fut faifi du demon; & le pape connoiffant fon crime, fit enfermer le calice dans un autel avec le fang de Notre Seigneur, pour le garder à perpétuité avec les reliques: puis il fe profterna de nouveau en priere avec le peuple, jufqu'à ce que le foudiaLamb. an. 1054. cre fût délivré. C'eft Lambert, auteur grave & du temps, qui raconte cette merveille.

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Petr.

n.

XVIII.

to. ix. conc. p.

1080.

L'empereur vint en Italie la même année, & ayant célébré la Pâque à Mantouë, il fit la Pentecôte à Flo- AN. 1055. où le rence pape tint un grand concile en fa présence. Hildebrand léOn y corrigea plufieurs abus, & on y renouvella entr'-gat en France. autres les défenfes d'aliener les biens des églifes. Le pa- Dam. lib. IV. pe envoya en France le foudiacre Hildebrand pour ré-epift. 12. primer la fimonie qui ravageoit principalement PItalie & la Bourgogne. Il tint un concile à Lyon, où le pre- Vita Greg. VII. mier jour on accufa un évêque d'être entré par fimonie ". 17. dans fon fiége; mais la difcution de l'affaire n'ayant pû être achevée ce jour-là, on la remit au lendemain. L'évêque accufé craignant la févérité infléxible du juge, corrompit par argent pendant la nuit les accufateurs & les témoins. Le lendemain il fe préfenta au concile, demandant fierement où étoient les accufateurs. Tous gardoient le filence; mais le légat Hildebrand jettant un profond foupir, dit à Pévêque coupable: Croyezvous que le Saint-Esprit soit de même substance que le Pere & le Fils? Je le crois, répondit-il. Hildebrand continua: Dites Gloria Patri. L'évêque commença; mais il ne pût jamais nommer le Saint-Efprit, quoyqu'il effayât jusqu'à trois fois. Alors fe jettant aux pieds du léil confeffa fon crime, & fut déposé de Pépiscopat; & aussi-tôt il prononça fans peine le Gloria Patri enticrement. On cite pour témoin de ce fait le pape Callifte II. qui tenoit le faint fiége en 1120. & faint Hugues abbé de Clugny; & Pierre Damien dit Pavoir appris de Hildebrand même. Il ajoûte qu'il y eut fix évêques dé- Opufc. xix. e. pofez en ce concile pour divers crimes.

gat

Le même Hildebrand, & un cardinal nommé Gerard, auffi légat du faint fiége, tinrent la même année un concile à Tours, où Berenger fe trouva & Lanfranc

6.

AN. 1055. To. ix. conc. p. 1081.

Mabil. praf. 2. fac. 6. n. 23.

XIX. Maurille arche

auffi. On donna à Berenger la liberté de défendre fon opinion; mais ne lofant faire, il confeffa publiquement la foi commune de Péglife, & jura que dès-lors il croiroit ainfi. Il foufcrivit de fa main cette abjuration; & les légats le croyant converti, le reçurent à la com

munion.

La même année on tint un concile à Rouen, où larvêque de Rouen. chevêque Maurille préfida, & où lon traita de la continence des clercs, & de Pobfervation des canons. On croit que c'est le même concile, où on dressa une profeffion de foi, portant que le pain mis fur l'autel n'eft que du pain avant la confécration; mais qu'alors il eft changé en la fubftance du corps de JESUS-CHRIST; & de même le vin en son sang, avec anathême contre 2. Analect. p. quiconque attaque cette créance. Maurille avoit fuccédé la même année à Mauger, qui deshonoroit le fiége fa vie fcandaleuse, & en diffipoit les biens par fes prodigalitez. Il y avoit été mis jeune, & Poccupoit depuis dix-huit ans fous les papes Clement II. Damafe II. & Leon IX. dont aucun ne voulut lui envoyer le pallium; & ayant été plufieurs fois appellé à Rome pour affifter à des conciles, il ne tint compte Acta Arcb. Ro- d'y obéir. Le duc Guillaume fon neveu, l'avoit pluthom. to. 2. Ana- fieurs fois averti de fe corriger; enfin il fit tenir à LiChr. Cadom.bif. fieux cette année 1055. un concile, où préfida Her

461.
Gefta Guill. p.

194. 195.

Order. Vital. lib. v. c. 45.

lect. p. 439.

Norm. p. 1017.

de Roüen

par

menfroi évêque de Sion en Valais, légat du pape Leon IX. avec tous les évêques de la province de Rouen, & Mauger y fut dépofé. Le duc lui donna une isle près du Cotentin, où il vêcut plufieurs années d'une maniere indigne de fon caractère; & se noya enfin dans la mer; laiffant un fils nommé Michel, qui fut un brave chevalier.

Maurille,

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AN. 1055.

·Elog. fac. 6.

Maurille, qui fut mis à la place de Mauger, étoit né d'une famille noble au diocèfe de Reims, & fut élevé dans l'église de la même ville, d'où il paffa à Liege, Ben. part. 2. p. & y apprit tous les arts libéraux; enfuite il fut écolâtre 222. de Péglise d'Halberstat en Saxe, & y vêcut honorablement pendant plufieurs années. Puis touché du defir du ciel & dégoûté du monde, il vint fe rendre moine à Fefcamp, apparemment fous Rabbé Guillaume, & y demeura long-temps, donnant un grand exemple de vertu. Mais l'amour de la perfection l'en fit fortir par la permiffion de l'abbé. Il paffa en Italie avec Gerbert. fon ami, faint & fçavant moine, depuis abbé de faint Vandrille, & ils menerent quelque temps la vie hérémitique, travaillant de leurs mains.

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L'abbé de fainte Marie à Florence étant venu à mourir, le marquis Boniface feigneur du pays, la donna à Maurille, qui malgré fa répugnance fut obligé de l'accepter par le confeil des gens de bien, & y demeura long-temps, faisant obferver la régle de faint Benoist autant qu'il lui étoit poflible. Mais les moines accoûtumez à la licence fous fon prédéceffeur, s'efforcerent de Pempoisonner. Ainfi voyant qu'il exposoit fa vie fans aucun fruit, il les quitta, & revint à Fefcamp, où il croyoit paffer en repos le refte de fes jours, quand il en fut tiré pour être ordonné archevêque de Rouen en 1055. & la même année il célébra dans fa cathédrale le concile dont j'ai parlé avec tous fes fuffragans, en préfence du duc Guillaume, pour réparer la difcipline fi déchûë fous fes trois prédéceffeurs Hugues, Roger & Mauger: Maurille tint le fiége de Rouen douze ans.

XX. Thierri abbé de

L'année fuivante 1056. il alla à l'abbaye de faint
Evroul, pour y mettre la paix entre Pabbé Thierri & S. Evroul.

Tome XIII.

F

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