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h. Chant de n'estre point amoureux (p. 149) :

Ibid., p. 85.

Nul ne recoit d'amour vraye allegeance...

3o Extrait des euvres poetiques de IAQUES PELETIER :

Le temps à qui tout est possible... (p. 156).

Cette pièce avait paru l'année précédente, parmi les Opuscules de Peletier, imprimés à la suite de son Art poetique (Lyon, de Tournes, 1555, in-8, p. 112), sous le titre de Le Contant. A Geofroi Chereau du

Mans.

4o Strambots (p. 173):

:

Las, faut-il que ie reuele ..

5° Chanson (p. 176):

L'Amant :

Si bien aimer est prisé pour offense

6° Strambots (p. 179):

Puis que malheur tant me presse...

7° Extrait du douzieme livre d'Amadis (p. 181):

a. Chanson:

L'aage de l'or precieux...

b. Autre :

O bien heureux amazs dont l'extreme beauté...

c. Autre de chasteté :

La sacree chasteté...

8° Chanson (p. 186):

Triste vie ja m'ordonne..

En résumé, ce volume contient 89 pièces; elles se retrouvent toutes dans le recueil dit de Walcourt, Anvers, Waesberghe, 1576, in-12. (Voy. Brunet, V, 1402.) L'édition de 1556 est du reste aussi rare que les précédentes; le seul exemplaire connu, celui de Cigongne (Cat. no 787), fait actuellement partie de la Bibliothèque de S. A. R. Mgr le Duc d'Aumale à Chantilly. Nous en devons la description à notre ami M. Émile Picot.

10. RYMES DE GENTILE, ET || VERTVEVSE DAME || D. PERNETTE DV || GVILLET LYON- || NOISE. A LYON, || Par Iean de Tournes. || 1545. In-8 de 80 pp. chiffr. Italiq. -Biblioth. nationale, Rés. Y. 4446. Biblioth. de Lyon C. 17 183 (ex. Coste).

B.

Le titre est orné de la marque du Quod tibi (Silvestre, no 187); le vo Les pp. 3-7 contiennent une épitre d' « ANTOINE DU MOULIN

en est blanc.

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aux Dames Lyonnoises », épître datée : « De Lyon ce XIII. d'Aoust 1545 ». La p. [8] renferme un huitain en vers décasyllabes de « L'imprimeur au lecteur ».

Le texte occupe les pp. 9-77; les seules pièces qui portent un titre sont: Parfaicte Amytié (pp. 29-49); Conde Claros de Adonis (pp. 49-59); Coq à Lasne (pp. 59-62); La Nuict (pp. 62-69); Desespoir traduict de la prose du Parangon Italien (pp. 69-72); Confort (pp. 72-77).

On trouve enfin, pp. 78-80, les Epitaphes de la gentilde & spirituelle Dame Pernette du Guillet dicte cousine, trespassee lan M. D. XXXXV, le XVII de luillet. Ces pièces sont au nombre de cinq: la première est signée M. [AURICE] SC [EVE]; les deux suivantes, non signées mais avec le titre de Aultre, sont probablement du même; la quatrième porte les initiales D. V. Z., qui doivent être celles de la devise de JEAN DE VAUZELLES D'un vray zele, et la cinquième, I. D. V., qui indiquent certainement le même personnage. Cette dernière pièce se termine par les lettres R. I. P. (Requiescat in pace).

Voy. sur ce volume, et sur la préface de Du Moulin, Émile Picot, Catalogue de Rothschild, no 637.

Les Rymes de Pernette du Guillet ont été réimprimées à Paris, par Jeanne de Marnef, 1346, in-16, et avec quelques pièces ajoutées, par Jean de Tournes, 1552, in-8; enfin l'imprimeur Louis Perrin à Lyon en a donné deux éditions: l'une en 1830, in-8, l'autre en 1856, pet. in-8, et Scheuring une dernière, en 1864, in-12. (Voy. Brunet, II, 1822, et Supplement, I, 581.)

11. PANEGYRIC || DES DAMOY || SELLES DE || PARIS || || SVR LES NEVF | MVSESA LYON, || Par Iean de Tournes || 1545. In-8 de 47 pp. chiffr. et 1 p. bl. Italiq. Biblioth. nationale. Inv.

Rés. Ye. 1606.

Le titre, orné de la marque Quod tibi (Silvestre, no 187), contient au vo un dizain d'ANTOINE DU MOULIN Masconnois, au Lecteur. Ce dizain nous apprend que maitre Antoine n'est pas, comme l'a cru Brunet (III, 882), l'auteur, mais simplement l'éditeur du Panegyric. Nous renvoyons du reste, pour ce recueil, à la notice que lui a consacrée M. Émile Picot dans le Catalogue de Rothschild (no 805); le savant bibliographe montre, en particulier, que le Panegyric est une réponse aux attaques portées contre un certain nombre de dames de Paris, dans une pièce satirique intitulée La Semonce faicte à Paris des Coquus, en may 1535, pièce publiée en 1866 par M. de Montaiglon, d'après un manuscrit de la Bibliothèque de Soissons.

(A suivre.)

ALFRED CARTIER.
ADOLPHE CHENEVIÈRE.

DOCUMENTS INÉDITS

NOUVELLE CORRESPONDANCE INÉDITE

DE VICTOR JACQUE MONT

AVEC LE CAPITAINE DE VAISSEAU JOSEPH CORDIER, ADMINISTRATEUR DES ÉTABLISSEMENTS FRANÇAIS AU BENGALE

(1830-1832)
(Suite 1)

Cher Monsieur,

XVIII

Dehli, 22 décembre 1831.

Il me prend bonne envie d'envoyer au diable messieurs mes correspondants d'outre-mer. Si petits que je leur taille des morceaux, ils sont un si grand nombre que cela fait toujours des espèces de volumes.

Celui d'aujourd'hui n'est pas mal. Après-demain vous en verrez arriver un, non moins honnête. Plaignez-moi un peu pour l'amour de Dieu. Car, outre cette maudite correspondance, j'ai une quantité de travaux à finir et une bande d'ouvriers à surveiller, pour les empêcher de faire des bêtises, et, dans ma chambre, une demi-douzaine de domestiques, exercés à cela, qui imbibent d'une liqueur empoisonnée mes immenses collections de plantes, afin de les mettre à l'abri de l'attaque des vers et des insectes.

Tout à vous de cœur.

XIX

1er janvier 1832, Dehli.

Cher Monsieur Cordier,.

Voici une année qui commence bien, car le vent, qui nous apportait de la pluie tous les jours depuis un mois, de l'est vient de tourner à l'ouest, et nous avons le plus magnifique temps du monde. J'espère que l'année nouvelle nous sera heureuse à tous.

1. Voir Revue d'histoire littéraire, t. II, p. 577.

Il paraît que lord William restera encore toute cette année dans l'Inde. Il voyage maintenant dans le Rajepoutana et, au mois d'avril, retournera à Semla pour y passer l'été.

Mes caisses seront prêtes à partir dans quelques jours. Il y en a une, que je vous désignerai, que vous voudrez bien ouvrir pour y prendre les humbles étrennes que j'y fais enfermer aujourd'hui pour Madame Cordier et qu'elle me fera la grâce d'accepter, comme un souvenir de mon voyage à Cachemyr; dites-lui combien je regrette de ne pouvoir les lui porter moi-même. C'est une misère de peu de prix, tel qu'il convient à un pauvre diable de voyageur, et qui n'a absolument d'autre mérite que celui d'être offert par un ami sincère.

P.-S. Je joins ici une lettre d'affaires pour mon banquier. Voulez-vous me faire l'amitié de la faire jetter à votre poste. Adieu. Je vous embrasse de cœur.

XX

Le 10 janvier 1832, à Dehli.

Mille fois merci, cher Monsieur Cordier, de votre longue et aimable lettre du 30 décembre, que j'ai reçue ce matin.

Il paraît que je me suis vanté de vertu qui ne m'appartient guère. Comme qui s'y frotte s'y pique, je m'y frotte le moins possible, attendu que ces piqûres-là sont fort incommodes à un pauvre diable de voyageur, toujours à pied ou à cheval. Par exemple, lorsque je quittai Lodianah, au printemps passé, pour aller à Lahore, j'en emportai certain souvenir qui me fit préférer de faire la route sur un éléphant. Frugal par système, je fus obligé de l'être plus encore qu'à l'ordinaire, afin d'oublier plus vite les Cachemyriennes de Lodianah. Je ne buvais que de l'eau et ne mangeais que du riz. Ma sobriété fit du bruit dans le Pendjab. Runjet Singh, avec tous les autres, crut bonnement que c'était par dédain, mépris des bons morceaux, par sagesse enfin, que je faisais si mauvaise chère. Ils firent de moi une sorte de faquir chrétien, de padri, enfin un Aflatoune, un Bocrate, un Aristoune, c'està-dire un Platon, un Socrate, un Aristote, une sorte de saint personnage. Ce caractère de sainteté avait ses bons et ses mauvais côtés : il m'attirait une grande considération, mais il m'obligeait, pour le soutenir, à persister dans la mauvaise cuisine, alors que je n'avais plus de raisons particulières pour cela. Cependant je pourrai vous parler avec tous les détails possibles des amazones cachemyriennes de Runjet Singh. Un jour, ou plutôt un soir, à Lahore, il m'en envoya, pour me divertir, une demi-douzaine des plus jolies. Quand on est mouillé jusqu'aux os, on ne craint guère de tomber à l'eau; par ce principe, plein du souvenir cuisant des brunes très foncées de Lodianah, je pensai que mon cas ne pouvait devenir pire pour quelques mots de conversation particulière avec les amazones de Runjet, et je donnai,

ce jour-là, un fier démenti à ma haute réputation de sagesse et de sainteté.

Toutes les danseuses du nord de l'Inde, si célèbres jadis pour leur beauté, étaient des jeunes filles des montagnes achetées dans leur enfance; l'abolition de l'esclavage a mis fin à leur beauté. Grâce à l'admirable hospitalité de mon ami Kennedy à Semlah et à Sabatou, j'ai vu encore de fort près les jolies figures des montagnes, mais ici je crois qu'il n'y en a pas une. C'est une bonne fortune pour moi, vu les conséquences souvent fâcheuses des conversations particulières. A ma place, ne seriez-vous pas de cet avis?

J'ai fort effrayé mon hôte en lui lisant ce que vous me mandez de la maison Alexander. C'est fort heureux pour moi que M. Cruttenden soit solide.

Le pauvre général Allard, d'après ce que vous me dites des 3000 roupies que vous avez perdues chez M. Bonaffé, doit avoir perdu dans la même faillite le très peu d'argent qui lui restait, après celle de Palmer, qui lui coûte 1/2 lak. Il a bien du malheur! Homme excellent!

Mes caisses ne seront prêtes que dans quelques jours, évidemment elles n'arriveront à Chandernagor qu'après le départ de tous les bâtiments français. Eh bien donc, elles resteront dans vos magasins, puisque vous êtes assez bon pour leur y donner place. Elles sont très solides, doublées intérieurement de fer-blanc, le couvercle en fer-blanc est soudé, après que les caisses sont emplies, de sorte que l'humidité ne saurait y pénétrer. Elles n'ont qu'un ennemi à redouter: les fourmis blanches.

Quant à leur embarquement pour l'Europe, si les capitaines ne veulent point s'en charger à la condition de n'être payés qu'en France, je vais écrire à M. de Melay officiellement pour le prier de vous autoriser à payer le fret sur votre caisse. Cela ne sera pas bien considérable, quatre tonneaux, je pense, si même autant. Je les ferai assurer sur la rivière pour 1000 roupies; elles seront escortées par un tchouprassy de l'assurance et par un homme à moi. Comme tout le monde sait que les objets que contiennent ces caisses n'ont absolument aucune valeur commerciale, elles ne tenteront pas les voleurs.

Adieu, cher Monsieur. Je joins ici un monstrueux paquet de lettres. Un autre semblable partira demain; il y a une lettre dedans pour M. Augustin Taboureau. Soyez assez bon pour mettre l'un de ces paquets à bord d'un vaisseau, et l'autre à bord d'un autre.

Nos souhaits de bonne année se sont croisés sur la route. Vous recevrez sans doute aujourd'hui les miens. A partir du reçu de la présente. veuillez m'écrire à Ajmeer, To await his arrival.

Mes hommages à Madame Cordier. Adieu encore, cher Monsieur. Mille et mille tendresses.

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