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ce que le prêtre soit monté à l'autel, faites avec lui la préparation, qui consiste à vous mettre en la présence de Dieu, à confesser votre indignité, et à demander pardon de vos péchés.

2. Depuis que le prêtre est monté à l'autel jusqu'à l'Evangile, considérez la venue et la vie de notre Seigneur en ce monde, vous en faisant une idée simple et générale.

3. Depuis l'Evangile jusqu'après le Credo, considérez la prédication de notre Sauveur : faiteslui une sincère protestation que vous voulez vivre et mourir dans la foi, dans la pratique de sa divine parole, et en l'union de la sainte Eglise catholique.

4. Depuis le Credo jusqu'au Pater noster, appliquez votre cœur au mystère de la passion et de la mort de Jésus-Christ, qui sont actuellement et essentiellement représentés dans ce saint Sacrifice que vous offrirez avec le prêtre et avec tout le peuple à Dieu, le père des miséricordes, pour sa gloire et pour votre salut.

5. Depuis le Pater noster jusqu'à la communion, excitez votre coeur, de toutes les manières que vous pourrez, à désirer ardemment d'être uni Jésus-Christ par les liens d'un amour éternel.

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6. Depuis la communion jusqu'à la fin, remerciez sa divine majesté de son incarnation, de sa vie, de sa passion, de sa mort, et de l'amour qu'il nous témoigne encore dans son saint Sacrifice, le conjurant par tout cela de vous être à jamais propice, à vos parens, à vos amis, à toute l'Eglise et puis vous humiliant profondément, recevez avec beaucoup de dévotion la bénédiction divine que notre Seigneur vous donne par son

ministre.

Mais si vous voulez faire votre meditation du rant la Messe sur les sujets qui vous sont ordinaires, cette méthode ne vous sera pas nécessaire: il suffira d'avoir au commencement l'in

tention d'offrir le saint Sacrifice, d'autant plus que tous les exercices qui entrent dans cette méthode se trouvent presque tous réunis dans une méditation bien faite.

CHAPITRE XV.

Des autres Exercices de dévotion publics et communs.

LES dimanches et les fêtes étant des jours consacrés à un culte de Dieu plus distingué et plus grand, vous jugez bien, Philothée, que la dévotion doit s'y occuper beaucoup plus que les jours ordinaires des devoirs de la religion, et qu'outre les autres exercices il faut assister à l'office le matin et le soir, autant que votre commodité vous le permettra. Vous y goûterez une grande douceur de piété, et vous en pouvez bien croire saint Augustin, qui nous assure, dans ses confessions, que quand il entendait le divin office, au commencement de sa conversion, il sentait son cœur se fondre en suavité et ses yeux en larmes. De plus (car il faut que je le dise une fois pour toutes), tout ce qui se fait de l'office de l'église en public porte toujours plus d'utilité et de consolation que tout ce qui se fait en particulier : Dieu ayant voulu que, dans tout ce qui est de son culte, nous préférassions la communion des fidelés à toutes sortes de particularités.

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Entrez volontiers dans les confréries du lieu où vous demeurez, et principalement en celles don't les exercices vous feront espérer plus d'utilité et d'édification; ce sera une manière d'obeissance fort agréable à Dieu car, bien que l'on ne vous commande Pien sur ce point-là, il est toutefois aisé de voir que l'église nous le recommande, et ses intentions se font assez connaitre par les ín

dulgences et les autres privilèges qu'elle accorde à ces pieuses sociétés. D'ailleurs, c'est un vrai exercice de la charité chrétienne que d'entrer dans les saintes intentions des autres et de contribuer à leurs bons desseins; et quand vous feriez en votre particulier et avec plus de goût quetque chose d'aussi bon que ce qui se fait dans les confréries, Dieu y est plus glorifié par cetto union que la piété y fait des esprits et des oblations.

Je dis la même, chose de toutes les prières et des dévotions publiques auxquelles nous devons contribuer, autant que nous pouvons, de notre bon exemple, pour la gloire de Dieu, pour l'édification du prochain, et pour la fin commune qu'on s'y propose.

CHAPITRE XVI

Il faut honorer et invoquer les Saints.

PUISQUE c'est par le ministère des Anges que nous recevons souvent les inspirations de Dieu, c'est aussi par eux que nous devons lui présenter nos aspirations, aussi bien que par les Saints et les Saintes, qui étant présentement semblables aux Anges dans la gloire de Dieu, comme le Sauveur nous l'a dit, lui présentent perpétuellement leurs désirs et leurs prières en notre faveur.

Joignons donc nos cœurs, Philothée, et à ces célestes esprits, et à ces ames bienheureuses, car, comme les petits rossignols apprennent à chanter avec les grands, nous apprendrons aussi par ce saint commerce à chanter les louanges de Dieu, et à le prier d'une manière plus digne de lui. Je chanterai, Seigneur, vos louanges, disait David, en la présence de vos Anges.

Honorez, révérez et respectez d'un amour spé

cial la sacrée et glorieuse vierge Marie, qui étant la mère de Jésus-Christ, notre re, est aussi trèsvéritablement notre mère : recourons donc à elle, et, comme ses petits enfans, jetons-nous à ses pieds et entre ses bras, avec une confiance parfaite, à tous momens et en toutes rencontres ; réclamons cette douce et bonne mère, implorons son amour maternel, ayons aussi pour elle le cœur d'un enfant pour sa mère, et appliquonsnous à l'imitation de ses vertus.

Rendez-nous familier le commerce de votre ame avec les Anges, faisant souvent attention à leur présence surtout aimez et révérez celui du diocèse où vous êtes, ceux des personnes avec qui vous vivez, mais spécialement le vôtre; faitesleur souvent quelques prières; bénissez Dieu pour eux; employez leur protection en toutes vos affaires, soit spirituelles, soit temporelles, afin qu'ils daignent entrer dans vos intentions.

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Le célèbre Pierre le Fèvre, premier prêtre premier prédicateur, premier professeur de théologie de la sainte compagnie du nom de Jésus et premier compagnon du bienheureux Ignace', son fondateur, venant un jour d'Allemagne, où il avait beaucoup travaillé pour la gloire de Dieu, et passant par ce Diocèse où il était né, racontait que la dévotion qu'il avait eué à saluer les Anges protecteurs des paroisses par où il avait passé, à travers plusieurs pays hérétiques, lui avait beaucoup valu pour la consolation intérieure de son ame et pour la protection qu'il en avait reçue; car il protestait qu'il avait sensiblement reconnu combien ils lui avaient été propices, soit pour le garantir des embûches des hérétiques, soit pour lui disposer plusieurs ames à recevoir la doctrine du salut avec plus de docilité, Mais il disait cela avec un si grand désir d'inspirer cette dévotion aux autres, qu'une demoiselle qui y était présente dans sa plus tendre jeunesse, le racontait elle

même il n'y a pas quatre ans, c'est-à-dire plus de soixante ans après, avec un grand sentiment de piété. Pour moi, je fus très-consolé l'année passée d'avoir consacré un autel au lieu même où Dieu fit naître son bienheureux serviteur, dans le petit village de Villaret, au milieu de nos montagnes les plus inaccessibles.

Choisissez quelques Saints, en l'intercession desquels vous preniez une particulière confiance, et dont vous puissiez lire la vie avec plus de goût pour l'imiter fidèlement : vous ne doutez pas que celui dont on vous a donné le nom au baptême ne doive être le premier de tous.

CHAPITRE XVII.

Comme il faut entendre et lire la parole de Dieu.

AIMEZ à entendre la parole de Dieu, mais entendez-la toujours avec beaucoup d'attention et de respect, soit au sermon, soit dans les conversations édifiantes de vos amis qui aiment à parler de Dieu : c'est la bonne semence qu'il ne faut pas laisser tomber à terre. Faites-la bien profiter; recevez-la comme un précieux baume dans votre cœur, à l'imitation de la très-sainte Vierge, qui conservait chèrement dans le sein tout ce qu'elle entendait dire de son divinenfant; et souvenez-vous bien que Dieu n'écoute favorablement notre parole dans nos prières, qu'autant que nous profitons de la sienne dans les prédications.

Ayez toujours quelque bon livre de dévotion, comme sont ceux de saint Bonaventure, de Gerson, de Denis le chartreux, de Louis Blosius, de Grenade, de Stella, d'Arias, de Pinelli, d'Avila, le Combat spirituel, les Confessions de saint Augustin, les Epîtres de saint Jérôme, et autres sem

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