BULLETIN DU BIBLIOPHILE, SOUS LA DIRECTION DE MM. CH. NODIER, DE L'ACADÉMIE FRANÇOISE, ET M. Paulin PARIS, DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BÉLLES- No 1. -4° SÉRIE. PARIS, NO 12. JANVIER 1840. 1 Le Bulletin est composé comme il suit , savoir : : 1. Série: -- Années 1834-1835. 20 numéros et une table méthodique; 14- » 2e Série. 1836-1837, i vol. avec une table métho ) 143e Série. - 1838-1839. 2 vol. in-8, avec une planche; la table methodique sous presse (avril 1840). 20- » La 4e Série commence avec l'année. 1840. 10 Fait à la Chambre des pairs par M. le vicomte SIMÉON, au nom d'une commission spéciale (1) chargée de l'examen du projet de loi relatif à la propriété littéraire. Messieurs, Dans aucun siècle, l'intelligence n'a exercé sur le monde un enpire aussi illimité et si peu contesté que de nos jours. A une renommée souvent incertaine , que les talens obtenoient autrefois , viennent se joindre aujourd'hui les distinctions sociales ; et la charge périlleuse de gouverner les hommes est un noble prix auquel ils peuvent aspirer. Ce n'est pas lorsque les mờeurs publiques nous ont conduits à ún progrès si remarquable, que la loi, dont la protection s'étend sur toute chose, pouvoit négliger les intérêts matériels des auteurs. Elle n'étoit pas , il est vrai, restée muette à leur égard; mais on réclamoit , depuis longtemps, une amélioration de ses dispositions. Cette amélioration est l'objet du projet de loi dont vous avez, messieurs , confié l'examen à une commission spéciale , et c'est pour me conformer à ses ordres que j'ose , avec témérité peut-être , me rendre son organe. Avant le xye siècle, les ouvrages littéraires ne se perpétuoient qu'au moyen de copies faites à la main; ils étoient, par conséquent, peu répandus, et leur valeur vénale étoit toujours considérable. L'industrie des copistes, dans l'antiquité et dans le moyen âge, pouvoit à grand’peine leur procurer une chétive existence. Il est permis de croire que les auteurs dont la pauvreté a souvent été déplorée , et qui , dans tous les temps, se sont plaints de ces hommes qui cherchent à se faire honneur et profit des cuvres d'autrui , n'avoient aucun droit reconnu sur les copies de leurs ouvrages, qu'ils en retiroient un très-faible avantage. (1) Cette commission étoit composéc de MM. BERtin de Veaux, le duc be BROGLIE , Cousin, le baron Charles Dupin, Félix FAURE , KÉRATRY, le vicomte Sinton, le baron Thénard, le vicomte de VILLIERS DU TERRAGE. |