Rome depuis Brutus ne t'a jamais revûe. Et tes honneurs & tes faisceaux. Venife te conferve, & Gènes t'a reprise. Ne va plus, fous les noms & de Ligue & de Fronde, Protectrice funefte en nouveautés féconde, Troubler les jours brillans d'un peuple de vainqueurs, Qu'a-t-il befoin de tes faveurs, Quand fon joug eft fi doux qu'on le prend pour toi-même ? A 3 e L'union des sept Provinces. Dans Dans le vafte Orient ton fort n'eft pas fi beau. Chez tous les Lévantins tu perdis ton chapeau. Embelli ma retraite où l'Amitié t'appelle, f L'Auteur de la liberté Helvétique. LEs trois Difcours fuivans font de l'année 1734. Les quatre derniers font de l'an 1737. L'Auteur les a tous revus en dernier lieu. Le premier prouve l'égalité des conditions; c'est-à-dire qu'il y a dans chaque profeffion une mesure de biens & de maux, qui les rend toutes égales. Le fecond, que l'homme eft libre, & qu'ainfi c'est à lui à faire fon bonheur. Le troifiéme, que le plus grand obstacle au bonheur eft Penvie. Le quatrième, que pour être heureux il faut être mode ré en tout. Le cinquième, que le plaifir vient de DIEU. Le fixième, que le bonheur parfait ne peut être le partage de l'homme en ce monde, & que l'homme n'a point à fe plaindre de fon état. Le feptiéme, que la vertu confifte à faire du bien à fes Semblables, & non pas dans de vaines pratiques de mortification. PRE T DE LEGALITÉ DES CONDITIONS. U vois, fage Arifton, d'un oeil d'indifférence La grandeur tyrannique & la fière opulence; Tes yeux d'un faux éclat ne font point abufés. Ce Monde eft un grand bal, où des fous déguifés Sous les rifibles noms d'Eminence & d'Alteffe, Penfent enfler leur être & hauffer leur baffeffe. En vain des vanités l'appareil nous furprend. Les mortels font égaux; leur mafque eft différent. Nos cinq fens imparfaits, donnés par la Nature, De nos biens, de nos maux, font la feule mesure. Les Rois en ont-ils fix? & leur ame & leur corps Sont-ils d'une autre espèce? ont-ils d'autres refforts? C'est du même limon que tous ont pris naiffance; Dans la même faibleffe ils traînent leur enfance: Et le riche & le pauvre, & le faible & le fort, |