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En faveur d'un fils si charmant :

Il va goûter en paix, après un long tourment,

Une félicité qui doit être éternelle.

Toutes les divinités chantent ensemble ce couplet à la gloire de l'Amour.

Célébrons ce grand jour,

Célébrons tous une fête si belle;

Que nos chants en tous lieux en portent la nouvelle;
Qu'ils fassent retentir le céleste séjour !
Chantons, répétons tour à tour

Qu'il n'est point d'âme si cruelle
Qui tôt ou tard ne se rende à l'amour.

APOLLON Continue.

Le dieu qui nous engage
A lui faire la cour

Défend qu'on soit trop sage.
Les plaisirs ont leur tour,
C'est leur plus doux usage
Que de finir les soins du jour.
La nuit est le partage
Des jeux et de l'amour.

Ce serait grand dommage
Qu'en ce charmant séjour
On eût un cœur sauvage.
Les plaisirs ont leur tour,
C'est leur plus doux usage
Que de finir les soins du jour.
La nuit est le partage

Des jeux et de l'amour.

Deux Muses, qui ont toujours évité de s'engager sous les lois de l'Amour, conseillent aux belles qui n'ont point encore aimé de s'en défendre avec soin, à leur exemple.

CHANSON DES MUSES.

Gardez-vous, beautés sévères,

Les amours font trop d'affaires,
Craignez toujours de vous laisser charmer:
Quand il faut que l'on soupire,

Tout le mal n'est pas de s'enflammer 1
Le martyre

De le dire

Coûte plus cent fois que d'aimer.

1. On remarquera que ce vers est de neuf syllabes.

1

SECOND COUPLET DES MUSES.

On ne peut aimer sans peines,
Il est peu de douces chaînes,
A tout moment on se sent alarmer;

Quand il faut que l'on soupire,
Tout le mal n'est pas de s'enflammer;
Le martyre

De le dire

Coûte plus cent fois que d'aimer.

Bacchus fait entendre qu'il n'est pas si dangereux que l'Amour.

RÉCIT DE BACCHUS.

Si quelquefois,

Suivant nos douces lois,

La raison se perd et s'oublie,
Ce que le vin nous cause de folie
Commence et finit en un jour;

Mais, quand un cœur est enivré d'amour,
Souvent c'est pour toute la vie.

Mome déclare qu'il n'a point de plus doux emploi que de médire, et que ce n'est qu'à l'Amour seul qu'il n'ose se jouer.

RÉCIT DE MOME.

Je cherche à médire

Sur la terre et dans les cieux;

Je soumets à ma satire

Les plus grands des dieux.

Il n'est dans l'univers que l'Amour qui m'étonne;

Il est le seul que j'épargne aujourd'hui ;
Il n'appartient qu'à lui

De n'épargner personne.

ENTRÉE DE BALLET

Composée de deux Ménades et de deux Égipans qui suivent

Bacchus.

ENTRÉE DE BALLET

Composée de quatre polichinelles et de deux matassins qui suivent Mome, et viennent joindre leur plaisanterie et leur badinage aux divertissements de cette grande fête.

Bacchus et Mome, qui les conduisent, chantent au milieu d'eux chacun une chanson, Bacchus à la louange du vin et Mome une chanson enjouée sur le sujet et les avantages de la raillerie.

RÉCIT DE BAcchus.

Admirons le jus de la treille :
Qu'il est puissant! qu'il a d'attraits!
Il sert aux douceurs de la paix,
Et dans la guerre il fait merveille;
Mais surtout pour les amours,
Le vin est d'un grand secours.
RÉCIT DE MOME.

Folâtrons, divertissons-nous;

Raillons, nous ne saurions mieux faire:
La raillerie est nécessaire

Dans les jeux les plus doux.
Sans la douceur que l'on goûte à médire,
On trouve peu de plaisirs sans ennui;
Rien n'est si plaisant que de rire,
Quand on rit aux dépens d'autrui.
Plaisantons, ne pardonnons rien,
Rions, rien n'est plus à la mode :
On court péril d'être incommode
En disant trop de bien.

Sans la douceur que l'on goûte à médire,
On trouve peu de plaisirs sans ennui;
Rien n'est si plaisant que de rire,

Quand on rit aux dépens d'autrui.

Mars arrive au milieu du théâtre, suivi de sa troupe guerrière, qu'il excite à profiter de leur loisir en prenant part aux divertis

sements.

RÉCIT DE Mars.

Laissons en paix toute la terre,
Cherchons de doux amusements;
Parmi les jeux les plus charmants
Mêlons l'image de la guerre.

ENTRÉE DE BALLET.

Suivants de Mars, qui font, en dansant avec des enseignes, une manière d'exercice.

ENTRÉE DE BALLET.

Les troupes différentes de la suite d'Apollon, de Bacchus, de Mome et de Mars, après avoir achevé leurs entrées particulières, s'unissent ensemble, et forment la dernière entrée, qui renferme toutes les autres.

Un chœur de toutes les voix et de tous les instruments, qui sont au nombre de quarante, se joint à la danse générale, `et termine la fête des noces de l'Amour et de Psyché.

DERNIER CHŒUR.

Chantons les plaisirs charmants
Des heureux amants.
Que tout le Ciel s'empresse
A leur faire sa cour.
Célébrons ce beau jour

Par mille doux chants d'allégresse,
Célébrons ce beau jour

Par mille doux chants pleins d'amour.

Dans le grand salon du palais des Tuileries, où Psyché a été représentée devant Leurs Majestés, il y avait des timbales, des trompettes et des tambours, mêlés dans ces derniers concerts, et ce dernier couplet se chantait ainsi :

Chantons les plaisirs charmants
Des heureux amants.
Répondez-nous, trompettes,
Timbales et tambours;
Accordez-vous toujours

Avec le doux son des musettes,

Accordez-vous toujours

Avec le doux chant des amours.

FIN

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