Images de page
PDF
ePub

portée a cette audience. Plusieurs avo-
cats ont été entendus.

M. Trélat, président de la société
des Amis du Peuple, a lu un discours
pour sa défense. Jetant un coup d'œil
rapide sur les événements qui se sont
succédés depuis la révolution de juil.
Jet, il a soutenn que les agitations ne
sont que le résultat de la marche du
gouvernement.

Audience du 14.

la cause de M. Pècheux d'Herbinville,
Me Glandaz plaide
et Me Paillet celle de M. Goilley.
Ces deux accusés n'en prononcent pas
moins des discours pour compléter
leur justification.

M. Cavaignac se défend lui-même :
« Mon père, dit-il, fut un de ceux qui,
dans le sein de la Convention natio-
male, proclamèrent la république à la
face de l'Europe. Il la défendit aux ar-
mées. C'est pour cela qu'il est mort
dans l'exil après quinze années de pros-
cription, et tandis que la Restauration
elle-même était forcée de laisser à la
France les fruits de cette révolution
qu'il avait servie, tandis qu'elle prodi-
gruait ses faveurs à ces hommes que la
Bepublique avait créés, mon père et
ses collegues souffraient seuls pour la
grande cause que tant d'autres trahis-
saient.

<< Cette cause, Messieurs, se lie à tous mes sentiments comme fils. Les principes qu'elle proclamait sont mon Heritage. L'etude a fortifié cette direction donnée naturellement à mes idées politiques, et aujourd'hui que l'occasion s'offre enfin à moi de prononcer un mot que d'autres poursuivent, je le déclare sans affectation commue saus feinte, de cœur et de conviction: Je suis républicain!!!

M. le président: Accusé, je vous invite à vous renfermer dans votre défense; je proteste, dans votre intérêt ème, contre ce que vous venez de dive.

M. Cavaignac continue son disconrs. J'examinerai, dit-il, si la monarchie actuelle a plus de gages de durée que celle qui l'a précédée....

M. le président : Mʊn devoir m'empeche de vous laisser continuer.

M. Cavaiguac: J'ai fini, M. le président.......

Cette nouvelle combinaison satisfait beaucoup d'esprits; le general Lafayette s'est rallié à elle avec tout l'ascendant de son immense popularité. Laissons

233

l'épreuve s'achever, laissons le fardeau à ceux qui veulent s'en charger, laissons user encore les hommes et les systèmes; quand votre tour viendra, vous aurez encore assez à faire. Dans la marche rapide où la société est lancée, à présent les hommes et les systèmes se succèdent pour la conduire au but; le dernier relais est celui qui árrive. Eh bien! ce sera vous. Nous vivons dans le siècle des gouvernements suicides. La monarchie fera nos affaires, elle s'épaise à votre place; elle conspirera contre vous. Oui, Messieurs, c'est ainsi que nous comprenons notre position; nous ne conspirons pas, nous nous tenons prêts. »

[ocr errors]

M. Guinard, autre accnsé, aussi un discours où il justifie l'artilprononee lerie et lui-même en particulier des imputations dont ils ont été l'objet, Plusieurs avocats prennent successivement la parole.

Audience du 15. M. Hardonin président de la Cour, a fait le résumé des longs débats ouverts depuis le 6 de ce mois.

M. le président analyse les charges de l'accusation; puis, arrivé à l'ensemible des moyens de défense, ce magistrat s'exprime ainsi:

«Je vous le disais au commencement, Messieurs, mon intention n'est pas de vous retracer les discussions politiques soulevées dans cette enceinte, et que j'aurais voulu abiéger; en effet, les passions qui devaient se taire devant vous ont fait entendie leur langage amer, irritant, afin qu'il se repandit au loin. On a fait des professions de foi intempestives et dont la violence semblait avoir pour but de braver le pouvoir; ce qu'on vous a dit sur les sociétés populaires pent vous donner à réfléchir, mais non à délibérer; il nous suffira de distraire de ces longues discussions les vrais moyens de la défense, de vous les reproduire, non avec la chaleur qu'ils avaient dans les accents de la défense, mais simples et, s'il n'est permis de le dire, refroidis par ma bouche, »

"

Le résumé de M. Hardouin s'est términé par les observations qui suivent : Tel est, Messieurs les jurés, l'ensemble de cette cause, tels sont les principaux moyens pour on contre l'accusation; ce sout là les éléments de votre opinion: peut-être dans tout le cours de ces débats avez-vous déploré

[ocr errors]

prunté à un boucher. Quand la foule fut maitresse des lieux, elle se dispersa dans toutes les parties de l'édifice et brisa différents objets. Le peuple ne songeait qu'à se livrer à des actes de vengeance; mais il y avait là des gens qui ne suivent les rassemblements que pour piller; aussi, sans s'occuper de savoir s'il y avait des fleurs de lis à briser, ils s'arrêtèrent à la porte, et trois troncs destinés à recevoir les dons de la bienfaisance publique furent brisés et dépouillés. Dans ce tumulte, de graves excès furent commis envers la garde nationale; un capitaine fut renversé, un soldat désarmé, on tambour qui battait le rappel non loin de là fut maltraité par ceux qui s'opposaient à ce qu'il continuât de rappeler. C'est au milieu de ce rassemblement que furent remarqués Schildknecht, menuisier, et Clochet, bottier; ils furent arrêtés, et ils ont comparu aujourd'hui devant les assises.

Après une très longue délibération, MM. les jurés rentrent et déclarent Schildknecht coupable de pillage et de dégât commis en réunion et à force ouverte, et Clochet coupable d'avoir provoqué au même crime, sans que la provocation ait été suivie d'effet. La Cour condamne Schildknecht à cinq ans de travaux forcés et au carcan, et Clochet à un an de prison.

23. Théatre-Francais. Première représentation de CHARLOTTE CORDAY, drame en cinq actes et en prose, par M. Kegnier Destourbet.-L'héroïsme de Charlotte Corday appartient à cet or dre de faits qui fournissent de belles pages à l'histoire, mais que le théâtre doit respecter; car leur simplicité repousse toute fiction étrangère et parasite. D'un autre côté, ne rien inventer, ne rien créer, c'est abdiquer le plus beau privilége du poëte, c'est en dépouiller le caractère, et s'en interdire la mission. L'auteur de Charlotte Corday, préoccupé du désir d'éviter le premier écueil, échona contre le second, on, pour mieux dire, contre l'on et l'autre : quoique son ouvrage fû! totalement dénué d'invenpresque tion, cependant il dérogeait à la stricte vérité : ce n'était plus de l'histoire, et ce n'était pas du drame. En outre, l'introduction des scènes révolutionnaires sur le Théâtre-Francais, à une époque où depuis long-temps déjà les

petits théâtres s'en disputaient les lambeaux, ne parut pas heureuse. Une seconde épreuve devait en être tentée (voy. 18 mai): après quoi, on jugea prudent d'y renoncer.

24, Cour d'assises. Affaire de SaintGermain-l'Auxerrois. Le concours du public est moins nombreux qu'l n'a coutume de l'ètre dans les affaires politiques, surtout dans celles qui sont de nature à entraîner la peine cepitale.

Les accusés, au nombre de cinq, déclarent se nommer, to Philippe Vale rius, âgé de 36 ans, bandagiste mecanicien: 2o Pierre Marie, Thomas Durouchoux, âgé de 23 ans, fils d'un négociant en vins; 3. Jacques Thomas Quinel, épicier; 40 Louis Charles Boblet, âgé de 29 ans, graveur et matchand d'estampes; 50 Léopold Victor de Balthazard, âgé de 21 ans, élève de l'école de Saint-Cyr.

Nous avons raconté ailleurs (7: l'Histoire, pag. 80) les faits qui se sont passés dans la cérémonie célébrée le 14 février à Saint-Germain-l'Auxerrois. C'est à raison de ces faits que les accusés comparaissaient devant la Cour d'assises, les uns comme prévenus d'an complot ou attentat tendant à détruire ou à changer le gouvernement, les autres d'avoir exposé des signes seditieux. Les accusés ont été déclarés non coupables par le jury, et mis en liberté.

25. Odéon. Première représentation de NORMA, OU L'INFANTICIDE, tragédie en cinq actes et en vers, par M. Alexandre Soumet. Cette tragédie, qni obtint un grand succès d'acclamations, plutôt que de recettes, échappe à tonte espèce d'analyse. « L'auteur lui-même, suivant un critique, aurait peine à dire quel fut son but, à quelle passion il s'est principalement adresse. Nona, ce n'est pas un seul personnage, ce n'est pas une passion unique, ce n'est pas une catastrophe unique; ce sont plusieurs passions, vengeance, tendresse maternelle, jalousie et fuke, assez de passions ponr suffire à cinq tragédies ordinaires. L'action est confuse souvent, souvent elle s'arrête, souvent elle marche trop vite; il fant la suivre avec le plus grand soin pour la comprendre. Norma, ce n'est pas ue creation, c'est un souvenir, ou

plutôi ce sont plusieurs souvenirs ag glomérés, entasses, qui se poussent et se hearteat; c'est tout à la fois la Velleda de M. de Chateaubriand, avec ce mélange si poétique de christianisme qui commence à se manifester dans les forêts de la Gaule, la Médée antique avec ses fureurs sans frein et ses sanglantes réactions de vengeance et d'amour; c'est quelquefois Mérope; puis, dans la piece, c'est l'enfant d'Athalie à côté de Jason, ce sont les Gaules farouches réunies à l'Italie guerrière, ce sont les deux polytheismes qui cèdent, comme dans les Martyrs, à la pensée chrétienne professée par un esclave. Rien n'est original dans ce drame, excepté la manière habile et bardie avec laquelle tous ces éléments divers ont été mêlés et fondus ensemble pour en faire un seul et même tout. »

[blocks in formation]

Un autre peintre d'histoire, M. Garnier, lui a succédé, et a fait un rapport sur le concours de 1830, pour le prix de 1200 fr., fondé par M. le comte de Volney. Ce prix a été remporté cette année par M. Eugène Burnoaf, qui, jeune encore, s'est déjà placé au premier rang de nos philo. logues.

Au nom de l'Académie des Beaux-Arts, M. Raoul-Rochette a lu ensuite l'extrait d'un rapport sur les sculptures trouvées à Olympie (Rofeo ou Miraca), par les artistes français qui ont suivi notre expédition de Morée. Il résulte de cette découverte que l'on n'a plus de doutes maintenant sur l'emplacement du grand temple de Jupiter Olympien, dont les bas-reliefs et les statues, long-temps enfouis avec d'autres raines, et tout récemment rendus aux amis des arts, sont, suivant toutes les conjectures, l'ouvrage da célèbre Phidias.

L'Académie des Sciences avait choisi cette fois pour organe M. le baron Charles Dupin. Cet académicien a lu

un Mémoire sur les progrès de la richesse francaise, écrit rempli de calculs et de faits positifs, d'après lesquels on voit qu'après s'être accrue du double dans l'avant-dernier siecle, la richesse nationale a quadru plé dans le 18e; et que, depais la division des propriétés rurales, la progres sion de cette même richesse a été d'une rapidité prodigieuse, malgré tous les malheurs de 1793 et tous cenx de l'invasion étrangère. Deux branches de prospérité, néanmoins, ne sont point encore cultivées en France aussi bien qu'elles pourraient l'être; c'est l'agriculture et la navigation. L'auteur du Mémoire exhorte ses concitoyens à redoubler d'efforts pour ne point rester en arrière dans l'emploi de ces deux grandes ressources.

Un fragment que M. le comte La→ borde avait intitulé: Les Derniers jours de la semaine sainte à Jérusalem a ter miné le cours de ces lectures savantes. M. Arnault, de l'Académie française, a égayé ensuite la fin de la séance par la lecture de six fables dont la narration piquante et les moralités épigrammatiques ont été vivement applaudies.

ΜΑΙ.

3. Paris. Théatre de la Porte-SaintMartin, Première représentation d'AxTONY, drame en cinq actes, par M. Alexandre Dumas. Dans un siècle et dans un pays où la bâtardise serait une flétrissure imprimée par la loi, sanctionnée par les mœurs, une véritable damnation sociale, contre laquelle un homme, d'ailleurs riche de talens, d'honneur, de fortune, lutterait vainement, on s'expliquerait sans peine le but moral du drame d'Antony; mais à présent, qu'en France tous les préjugés de naissance sont vaincus, aussi bien ceux de naissance naturelle que ceux de naissance roturière, ponrquoi ce fouguenx plaidoyer, auquel manquent nécessairement la contradiction et la réplique? Le but moral n'existant pas dans Antony, que restet-il à cet ouvrage ? La peinture frénétique d'une passion adultère, qui risque tout pour s'assouvir, qui joue avec les dangers, avec le poignard, avec la mort. Au premier acte, Antony, ne se rapproche d'Adèle, de la femme qu'il aime, et qui, pendant son absence, a épousé le colonel Hervey, qu'en ris

quant ses jours, et en recevant dans la poitrine le timon d'une voiture dont les chevaux entrainaient Adèle, Il ne trouve d'autre moyen de rester dans la maison d'Adele, où on l'a transporté, que de déchirer l'appareil de sa blessure. Au troisième acte, Adèle se rend auprès de son mari; inais Antony vient l'attendre dans une auberge, sur la route de Strasbourg, et quand Adèle va se mettre au lit, il pénètre dans sa chambre, en brisant un carrean, la pousse dans une alcôve sans issue.... et la toile tombe. Le quatrième acte est rempli de déclamations, parmi lesquelles se trouve une disser tation littéraire, qui pourrait servir de préface au drame de M. Dumas. Adèle, livrée tout entière à sa passion, regoit des humiliations de la part d'une femme du monde. Autony, qui ne peut la venger par le ier, la venge avec la même arme qui l'a blessée : il humilie et déchire à son tour. Enfin, au dernier acte, le retour du colonel est annonce: Antony veut fuir avec Adele. Celle-ci refase parce qu'elle tient à sa réputation. Sur ce mot, Antony se decirle il tire son poignard, il frappe Adele, et quand le colonel parait, il lui dit froidement, en lui montrant sa femme morte: « Elle me résistait!... Je l'ai assassinée!» Une telle conception ne supporte pas plus l'examen du bon sens qu'un crime déféré à la cour d'assises be sontient le conp d'œil du jury. L'auteur, en se placant dans la sphere exceptionnelle des passions delirantes, des passions ernelles; qui ne marchandent i les laranes, ni le sang, s'est soustrait à toute juridiction littéraire. Sa pièce est un monstre, dönt, il faut le dire avec justice, quelques parties sont enupreintes, à un degré peu commun, de vigueur, de grâce et de beauté. Bocage et madame Dorval se distinguerent par le talent et l'énergie avec lesquels ils remplirent les deux rôles principaux d'Antony et d'Adele,

3. Opéra - Comique. Première représentation de ZAMPA, OU LA FIANCÉK DE MARBRE, Opéra en trois actes, paroles de M. Melesville, musique de M: Hérold. La première représentation de cet ouvrage solennisa l'onvertare de l'Opéra Comique, dont l'ad⚫ministration venait de passer aux mains de M, Lubbert, déchu du gou

--

vernement de l'Académie royale de Musique. Sur un canevas plus bizarre qu'original, mais bien coupé pour la musique, et dont quelques situations rappelaient celles de Don Juan, M. Herold avait écrit une partition riche et vigoureuse, que des juges éclaires n'ont pas cessé de regarder comme son chef d'œuvre, même depuis que le Pre aux Clercs est venu clore si brillan ment et si tôt sa carrière musicale et sa vie.

5. Académie française. Réception de MM. Cousin et Viennet.-Un nombreux et brillant auditoire avait rempli de bonne heure la salle de l'Institut, attiré autant par l'intérêt qui s'attache encore aux séances académiques que par celui qu'inspiraient généralement les deux récipiendaires.

A deux heures et demie, la séance a été ouverte. M. Cousin a le premier pris la parole. Après avoir expliqué comment, lui, professeur et métaphysicien, avait pu être appelé dans le sein de l'Académie francaise, chargée désormais de recueillir toutes les illustrations où la litteratore entre pour quelque chose, il a abordé l'éloge de M. Fourrier, son prédécesseur. Ce sajet est vaste et beau. M. Fourrier est un des savants qui ont le plus honoré la France; il a mérité une réputation enPopéenne. La plupart des auditeurs connaissaient beaucoup son nom et fort peu ses titres scientifiques; le récipiendaire a pris soin de les en ins

truire.

Chose admirable! a-t-il dit, un homme paraît tout à coup, qui fait, à lui seul, plus d'observations que tous ses dévanciers ensemble. Dérobant à Pavenir ses perfectionnements, il developpe, agrandit, assure la science qu'il a fondée, et en tire les applications les plus ingénieuses et les plus ntiles au commerce de la vie, les inmières les plus inattendues et les plus vastes. Ce phénomène, si important et si long-temps negligé, c'est le phenomene de la chaleur ! M. Fourrier est le savant anquel le dix-neuvième siècle est redevable de cette science nouvelle. Non-senleipent il l'a trouvée, Messieurs, mais il l'a presque achevée; il est en quelque sorte le Newton de cette belle partie du système du monde. »>

M. Cousin, après avoir retracé avec esprit et éloquence la vie honorable

et laborieuse de M. Fourrier, a terminé par un éloge du roi, auquell a joint celui de la révolution de juillet et de la liberté.

M. de Féletz a répondu au récipiendaire. L'honorable président a un or gane tellement faible et une prononciation tellement méridionale, qu'il a ete impossible de rien saisir de son discours.

M. Viennet, l'heureux compétitenr de Benjamin Constant, qui manque désormais pour toujours à la gloire de l'Académie, M. Viennet s'est ensuite leve. L'organe sonore et plein du récipiendaire a tout d'abord réveillé l'attention. M. Viennet avait à faire l'éloge de M. de Ségur, son ami; il s'en est acquitté d'une manière touchante quand il a parlé de l'homme, et avec talent quand c'est l'ecrivain qu'il a loue.

Admis dans la familiarité de M. de Ségur, le récipiendaire nous a fait de son intérieur une peinture charmante, qui est en même temps un rapide résumé de sa vie

"Cet aimable contear, a dit M. Viennet, nous faisait vivre avec une foule de personnages illustres, dont il avait été le commensal et le familier. Et que n'avait-il pas à dire, celui dont la jeunesse avait reçu les conseils de D'Alembert et les éloges de Voltaire, et dont les yeux inourants ont vu l'avenement du roi-citoyen, celui qui pouvait dire; J'ai salue Washington sous sa tente, j'ai causé avec Frédéric, j'ai assisté aux entretiens de Joseph Il et de Catherine, j'ai introduit les rois de l'Europe aux pieds de Napoléon ? Aussi marrait-il souvent, et tout le monde l'écoutait avec délices. Sa femme alors, sa femme était incomparable; elle l'entendait depois cinquante ans, et elle était la plus attentive de l'auditoire

Par un hasard fort piquant, c'est M. Parseval, un de ces vieux et poeti ques débris de l'expédition d'Egypte, et l'auteur du poëme très sérieux de Philippe Auguste, qui était chargé de répondre à l'auteur du poëme très burlesque de la Philippule. Le doyen de nos poetes épiques s'est habilement tire de la dificulté. A la franchise, à l'esprit avec lequel il a loué M. Vien net, on a pa voir que la Philippide ne lui avait laissé aucune rancune.

M. Élie

9. Académie des Sciences. de Beaumont communique les extraits de deux lettres de Victor Jacquemont qui contiennent de nombreux détails sur les courses de ce voyageur dans 'Hymalaya; l'ane est datée de Lari dans le pays de Landack, le 9 septembre 1830, l'antre de Semlah dans l'Hymalaya indien, le 24 octobre 1830.

J'ai passé tout le mois de janvier au Bundekund ; j'y ai déterminé un des gisements de diaruant. Pour me rendre de là à Agrah par une route intéressante, il eût fallu passer par Gualior; mais des circonstances matérielles (de chariots et d'escorte) m'obligerent à gagner la Sumnah Calpee, et à filer de là par le Doàd (on pays entre les deux rivières) d'Agrah à Delhi, et de Delhi vers le desert de Bikamer, à FO. N. O. dans le pays des Sykes. J'étais alors engagé dans une partie de chasse; mais quoique nous nous soyons vantés d'avoir tué quatre lions, la vérité est que nos exploits n'ont atteint que quelques centaines de lièvres et de perdrix. Les Rajahs Sy. kes nous prêtèrent leurs petites armées et leurs équipages de chasse, de sorte que notre partie était la plus magnifique possible. Mes compagnons me firent la politesse de l'éléphant et du tròne d'oripau do Rajah de Paltialah...

[ocr errors]

« Nous avions trente éléphants, cinq cents cavaliers Sykes, une douzaine de tentes et une véritable armée de chameliers, de chars à boeufs et des valets à pied..... C'était à la fin de mars: les Notwinds menaçaient chaque jour d'envahir les plaines du nord et de l'Inde. Je descendis donc de mon trône de Paltialah, et remontai sur mon fidele Pégase, pour gagner à petites journées, comme j'étais venu de Calcutta à Delhi, le pied des montagnes,

J'entrai dans l'Hymnalaya par la vallée de d'Heyra ou le d'Hoon de d'Heyra, communément appelé par les Anglais the valley of the d'lloon, ce qui, traduit en français de l'anglais er

[ocr errors]

- ue

l'indoustan, signifie la va Luce de la vallée. C'est que lee longitudinale, excaver entre le pied de l'Hymalaya proprement dit et le terrain diluviai releve. J'y dis adieu anx comforts d'un voyageur indien dans les plaines, changeai mon cheval contre un bâton, mis mon bagage sur les épaules de trentecinq montagnards, et je commençai la serie des misères dont je vous parle

« PrécédentContinuer »