Le crépuscule des chimères

Couverture
La Volte - 350 pages
Granville, année inconnue. Le futur est décrit par allusions : membranes de dépistage où l’on s’immerge à l’entrée des immeubles pour assurer une totale sécurité, symbiotes qui se fixent à la nuque pour communiquer (celui qu’on appelle “Robert” délivre des mots-valises), attentats suicides d’animaux transgéniques, etc. Anjel y est un médecin légiste aux neurones sérieusement imprégnés d’alcool. Voici qu’il se réveille pour découvrir à ses côtés son père et sa mère adoptifs égorgés. Daren, son frère jumeau, n’a pas supporté qu’un désinsectiseur lui gaze sa collection d’araignées vivantes. Marbella boucle l’enquête. Mais la flic est-elle aussi vraie qu’elle le semble ? Alice, psychanalyste, tente d’épargner à Anjel une sévère dépression, découvre qu’une tumeur en forme de serpent fossile occupe son cerveau. Après son opération, elle l’incite au sevrage. Par quelle étrange perversion se livre-t-elle à la prostitution ? Que signifie ce cadavre de femme, vieux de trois mille ans, qui possède le même code génétique qu’Anjel ? C’est alors que la réalité se déglingue et s’anamorphose. Il paraîtrait qu’à Garampaga se déroulent des expériences peu rassurantes. En plongée vers l’île maudite, les événements sanglants et fabuleux se succèdent dans une symphonie psychanalytique qui délivre les clés de l’Olympe. Jacques Barberi offre un livre heurté, concupiscent, ou le désir de donner une forme littéraire à ses visions les plus fantasques prime sur celui d’élaborer un scénario incontournable. Mais n’est-ce pas aussi le sujet du roman que ce perpétuel foisonnement d’hallucinations où la réalité ne joue que les personnages secondaires ? L’humour et l’érotisme servant de contrepoint au delirium tremens qui emporte le récit. Ici, les chapitres sont enclavés les uns dans les autres selon le principe des poupées russes afin de créer la sensation d’un cauchemar proliférant d’où l’on ressort étrillé par les mots.

À propos de l'auteur (2013)

Jacques Barbéri est né en 1954 à Nice et publie romans et nouvelles depuis 1985. Ses premiers textes s’expriment entre l’enclume du psychédélisme et le marteau de la punkitude. Il pratique l’art dentaire avant de créer un choc littéraire avec Kosmokrim qui expose ses principales obsessions d’écrivain : le temps, la mémoire, la perception du réel, la création des mythes et les métamorphoses de la chair. Des thèmes qui l’apparentent à des auteurs comme J.G. Ballard ou Philip K. Dick, mais c’est du côté de Cordwainer Smith que le fait lorgner son goût pour les histoires spatiales poétiques et déjantées. Jacques Barbéri écrit pour la télé, traduit des romans de l’italien, sévit du sax et de la compo du côté de Palo Alto et en duo avec Laurent Pernice. Il vit aujourd’hui à Marseille. Découvrez Barbéri « de Narcose à Barjoland » : une postface abécédaire écrite par Richard Comballot dans L’homme qui parlait aux araignées.

Informations bibliographiques