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çaises.

de la patrie et à votre espérance ORDRE DU JOUR aux troupes fran dans la providence divine, soit détruit par les commotions et les convulsions de la discorde intérieure, et que votre nom, auquel tant de faits historiques assurent l'immortalité, soit terni par l'égarement d'indignes passions. Quelle que soit la grandeur de la tâche que nous impose ce noble but, nous serons abondamment récompensé si nous parvenons à l'achever.

« Au moment où je monte sur le trône de la Grèce, je vous donne l'assurance solennelle que je protégerai votre religion, que je maintiendrai fidèlement les lois, que j'exercerai la justice envers tous, et qu'avec l'assistance divine je défendrai votre indépendance, vos libertés et vos droits contre qui voudrait y porter atteinte. Mon premier soin sera de rétablir et de consolider la tranquillité et l'ordre public, afin que chacun puisse jouir sans crainte et sans entraves d'une égale sécurité. Les égaremens politiques du passé sont livrés à l'oubli; mais j'attends aussi avec confiance de vous, Hellènes, les lois et les autorités que chargées de les exécuter seront convenablement respectées, et que chacun rentre.a paisiblement dans ses foyers. J'ai l'espoir fondé que l'on m'épargnera la douloureuse nécessité d'employer contre les perturbateurs du repos public, ou contre des rebelles, la sévérité des lois pénales.

« Puisse la providence céleste bé nir nos efforts réunis et rendre un nouveau lustre à ce beau pays, dont le sol recouvre les cendres de tant de héros et de tant de grands citoyens, qui, dans l'antiquité, a rempli une des plus belles pages de l'histoire du monde, et dont les derniers antécédens ont prouvé à nos contemporains que le courage et les sentimens sublímes de ses immortels ancêtres ne sont pas éteints. « Donné à Nauplie, le 25 janvier '6 février). Au nom du roi : La régence, « Comte D'ARMANSPERG, V. MAUrer, v. HeideCK. »

« Le général Guéhéneuc ne peut mieux terminer sa mission en Grèce qu'en faisant connaitre à ses frères d'armes les adieux qu'il avait adressés en leur nom au roi Othon et à la régence, et la réponse qu'il a pla à S. M. d'envoyer par M. le lieutenant-colonel baron Pfeil de Scharffenstein, commandant d'un régi ment de lanciers grecs. Les troupes françaises verront dans la lettre royale que les services qu'elles ont rendus à la Grèce sont dignement appréciés, et obtiennent une juste reconnaissance, Enfin on peut affirmer (car de nombreux faits le prou vent) que les sentimens de la plus bienveillante sympathie règnent entre les nations grecque, bavaroise et française.

« A bord du vaisseau le Suffren, rade de Navarin, le 13 août 1833. »

A S. M. le roi de la Grèce.

« Sire,

« Prêt à quitter le sol de la Grèce, j'éprouve un vif regret d'être privé de l'honneur d'offrir à V. M., comme c'était mon devoir, les hommages et les voeux des troupes dont le roi des Français m'a confié le commande

ment.

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Obligé, d'après les ordres minis tériels, de présider aux détails de l'embarquement et à la remise des forteresses de la Messénie, je ne saurais choisir un plus digne interprète de nos sentimens que mon honorable collègue M. le général Corbet; il vous dira, Sire, que, de retour dans leur patrie, les Français tourneroht souvent leurs regards vers ce royaume naissant, vers cette Grèce toujours héroïque, dont l'indépendance, si glorieusement conquise, est consoli dée par l'élévation au trône d'un prince qui a déjà su gagner tous les cœurs. Long-temps témoins des maux et des agitations de ce pays, nous le voyons maintenant dans une tranquillité profonde. Cet heureux

effet de votre présence, Sire, donne à tous les Grecs la confiance que l'avenir le plus prospère leur est réservé; cet avenir, ils le trouveront sous le règne de Votre Majesté par le développement des sages institutions que la régence prépare, dans l'intérêt identique du trône et des libertés publiques. Je m'estime heureux d'avoir à dire au roi LouisPhilippe, toujours si bienveillant pour la Grèce, les espérances de prospérité qu'il est permis de former pour le pays, sous le gouvernement d'un prince dont l'arrivée seule (je me plais à le répéter) a suffi pour rétablir partout la sécurité publique. Rentrés dans nos foyers et redevenus simples philhellènes, mes frères d'armes et moi nous ne serons jamais étrangers aux destinées de ces belles contrées, et nous formerons toujours des vœux pour leur prospérité. Nous en formerons d'autres non moins sincères pour la gloire de votre règne, Sire, ainsi que pour le bonheur personnel de Votre Majesté, qui doit être la conséquence de ses hautes et belles qualités.

« Je suis avec un profond respect, Sire, de Votie Majesté, le très-humble et très-obéissant serviteur.

« Le maréchal- de- camp commandant en chef les troupes françaises en Mo

rée,

» L. GUEHENEUC. « » Navarin, 1er août 1833. «<

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veler ses remercimens de vive voix, et vous dire combien est grande l'estime qu'elle et la régence vous portent, et combien elle vous est obligée de l'excellente discipline que Vous avez tenue ainsi que de l'empressement avec lequel vous avez, dans toutes les circonstances, concouru aux mesures qui avaient pour but le bien général de la Grèce, et avec lequel vous avez appuyé les vues paternelles du roi. M. le baron de Pfeil vons dira encore combien S. M. reco inaît avec la régence les grands avantages qui sont résultés pour la Grèce de la présence des troupes de l'alliance, et de la manière distinguée avec laquelle vous avez, M. le général, rempli avec vos troupes le nob. but de votre mission.

» J'ai l'honneur de vous adresser, au nom du roi, les remercîmens de S. M. pour les sentimens que vous lui avez exprimés dans votre lettre du er de ce mois, et au témoignage desquels elle a été infiniment sensible. De même, j'ai à vous remercier, mon général, tant au nom du roi qu'en celui de la régence, pour la mission dont vous avez chargé le général Corbet.

«S. M. envoie à Modon M. le lieutenant-colone! baron de Pfeil-Scharffenstein, commandant de son régiment de lanciers, pour vous renou

» Sa Majesté m'a en outre chargé de saisir cette occasion pour exprimer la vive reconnaissance qui l'anime pour la sollicitude et l'amitié constamment manifestées à la Grèce par le gouvernement français, ainsi que pour les sentimens bienveillans dont le roi Louis-Philippe lui a, en véritable ami des Grecs, donné des preuves aussi nombreuses qu'éclatantes. Sa Majesté s'abandonne à l'agréable espoir que cet auguste monarque continuera à prendre le même intérêt au sort de ce pays, et lui conservera à elle-même son amitié.

« Veuillez, mon général, en quittant la Morée, recevoir pour vous et vos compagnons d'armes les vœux que je suis empressé de vous offrir de la part des membres de la régence, tant pour votre heureux retour en votre patrie que pour votre constant bonheur, et pour la gloire et la prospérité de la France.

« Si le souvenir que nous vous garderons peut nous assurer une place dans le vôtre, nous nous en féliciterons vivement.

« C'est dans ces sentimens que j'ai Phonneur de vous réitérer les assurances de la haute considération avec laquelle je suis, monsieur le général, votre très-humble et très-obéissant serviteur, « ARMANSPERG. «Nauplie, le 8 août 1833. »>

SUISSE.

CIRCULAIRE adressée par le vorort à tous les agens de la Confédération suisse dans les cours étrangères.

a Zurich, 18 septembre.

« Les affaires politiques de la Suisse se trouvant diversement présentées sous un faux jour à l'étranger par l'appréciation inexacte qu'on en fait, ainsi que par les relations défigurées de rapporteurs passionnés, le directoire fédéral se voit dans le cas de vous faire parvenir l'exposé succinct suivant de ces affaires, en vous chargeant de rectifier, par son moyen, là où il serait nécesaire, des jugemens erronés et partiaux et d'éclairer l'opinion publique sur le vrai état de choses.

« Les événemens de la dernière année avaient amené dans différentes parties de la Suisse des situations qui nécessitaient une prompte régularisation dans l'intérêt général de la Confédération; situations qui n'étaient nullement en harmonie avec nos intentions et les efforts de l'autorité fédérale, et qui, comme faits accomplis, ne pouvaient ni être négligées, ni bien moins encore être reniées; mais qui, vu la nature des circonstances, exigeaient plutôt d'être reconnues, pour prévenir une plus grande confusion. C'est ainsi que parmi les citoyens des cantons de Schwytz et de Bâle, il s'était opéré une séparation de fait sous une administration distincte, séparation que la Diète pouvait d'autant moins annuler par le rétablissement des relations précédentes que d'un côté, dans le canton de Schwytz, la prétendue Constitution, autrefois garantie, n'avaient été émanée d'aucune autorité compétente, et que de l'autre, dans le canton de Bâle, la Constitution garantie par la Confédération avait été, dans des points très-esentiels, formellement annulée par les autorités constitutionnelles, lorsque celles-ci retirèrent l'administration

à la plus grande partie de leurs

commettans.

« Il en résulta que la diète, si elle ne voulait pas opérer dans ces cantons, par l'emploi de la force des armes, une reconstitution bien plus préférable, à tous égards, qu'une séparation, dat, en reconnaissant les relations de fait exis tantes, leur accorder une existence intérieure indispensable à la conservation de la tranquillité et de l'ordre publics.

«Mais, si la grande majorité des cantons, par la reconnaissance da mal existant de la séparation de fait de deux cantons en deux communautés séparées, mal que son influence morale n'avait pu empêcher, crut prendre une mesure pro pre à prévenir le mal bien plus grand de l'anarchie, qui serait résulté d'une plus longue prolongation du non arrangement de ces affaires, une minorité des cantons en revanche, formée surtout des parties des deux cantons séparés de Schwytz et de Bâle, mécontentes de la diète, profita de la reconnaissance de la séparation comme d'un moyen pour donner une plus grande importance aux troubles de la Suisse, et pour organiser formellement, d'une manière nullement équivoque, la résistance contre l'autorité fédérale suprême.

«En effet, les députés de quelques cantons ont non seulement persisté à rester en dehors de la diète, qui, conformément au pacte fédéral, se compose des députés des vingt-deux états confédérés, et qui doit soigner les affaires de la Confédération; mais, bien plus en core, ils se sont formés en assemblée séparée, connue sous le nom de Conférence de Sarnen, et iis ont refusé de reconnaître la diete formellement constituée. Ils renonçaient par là d'avance à toute manifestation légale de leurs intentions. divergentes de celles de la majorite, vu qu'une telle manifestation ne peut et ne doit avoir lieu que dans le sein de la diète.

« L'existence de la Confédération

effet de votre présence, Sire, donne à tous les Grecs la confiance que l'avenir le plus prospère leur est réservé; cet avenir, ils le trouveront sous le règne de Votre Majesté par le développement des sages institutions que la régence prépare, dans l'intérêt identique du trône et des libertés publiques. Je m'estime heureux d'avoir à dire au roi LouisPhilippe, toujours si bienveillant pour la Grèce, les espérances, de prospérité qu'il est permis de former pour le pays, sous le gouvernement d'un prince dont l'arrivée seule (je me plais à le répéter) a suffi pour rétablir partout la sécurité publique. Rentrés dans nos foyers et redevenus simples philhellènes, mes frères d'armes et moi nous ne serons jamais étrangers aux destinées de ces belles contrées, et nous formerons toujours des vœux pour leur prospérité. Nous en formerons d'autres non moins sincères pour la gloire de votre règne, Sire, ainsi que pour le bonheur personnel de Votre Majesté, qui doit être la conséquence de ses hautes et belles qualités.

« Je suis avec un profond respect, Sire, de Votie Majesté, le très-humble et très-obéissant serviteur.

« Le maréchal-de-camp commandant en chef les troupes françaises en Mo

rée,

» L. GUÉHENEUC. «< » Navarin, 1er août 1833. «

» Monsieur le général,

» J'ai l'honneur de vous adresser, au nom du roi, les remercîmens de S. M. pour les sentimens que vous lui avez exprimés dans votre lettre du 1er de ce mois, et au témoignage desquels elle a été infiniment sensible. De même, j'ai à vous remercier, mon général, tant au nom du roi qu'en celui de la régence, pour la mission dont vous avez chargé le général Corbet.

«S. M. envoie à Modon M. le lieutenant-colone! baron de Pfei'-Scharffenstein, commandant de son régiment de lanciers, pour vous renou

veler ses remercimens de vive voix, et vous dire combien est grande l'estime qu'elle et la régence vous portent, et combien elle vous est obligée de l'excellente discipline que Vous avez tenue ainsi que de l'empressement avec lequel vous avez, dans toutes les circonstances, concouru aux mesures qui avaient pour but le bien général de la Grèce, et avec lequel vous avez appuyé les vues paternelles du roi. M. le baron de Pfeil vons dira encore combien S. M. reco inaît avec la régence les grands avantages qui sont résultés pour la Grèce de la présence des troupes de l'alliance, et de la manière distinguée avec laquelle vous avez, M. le général, rempli avec vos troupes le nob. but de votre mission.

» Sa Majesté m'a en outre chargé de saisir cette occasion pour exprimer la vive reconnaissance qui l'anime pour la sollicitude et l'amitié constamment manifestées à la Grèce par le gouvernement français, ainsi que pour les sentimens bienveillans dont le roi Louis-Philippe lui a, en véritable ami des Grecs, donné des preuves aussi nombreuses qu'éclatantes. Sa Majesté s'abandonne à l'agréable espoir que cet auguste même intérêt au sort de ce pays, et monarque continuera à prendre le lui conservera à elle-même son amitié.

« Veuillez, mon général, en quittant la Morée, recevoir pour vous et vos compagnons d'armes les vœux que je suis empressé de vous offrir de la part des membres de la régence, tant pour votre heureux retour en votre patrie que pour votre constant bonheur, et pour la gloire et la prospérité de la France.

« Si le souvenir que nous vous garderons peut nous assurer une place dans le vôtre, nous nous en féliciterons vivement.

« C'est dans ces sentimens que j'ai Phonneur de vous réitérer les assurances de la haute considération avec laquelle je suis, monsieur le général, votre très-humble et très-obéissant serviteur, « ÁRMANSPERG. << Nauplic, le 8 août 1833. »

l'autorité fédérale; on déclara de plus qu'une participation prolongée de quelques états à une telle association était une violation des devoirs fédéraux contractés envers la Confédération, et l'on rendit ces états responsables de la persistance qu'ils mettraient à rester dans une telle position anti-fédérale.

« Tous les états dissidens se sont peu à peu soumis à la volonté positive manifestée par la diète d'assurer d'une manière durable le droit, la paix et l'ordre dans toute la Confédération; car les députés de Schwytz, pays intérieur, ont déjà paru en diète le 19 août, ceux de Bâle-ville le 23, ceux d'Unterwald, haut et bas, le 26, ceux enfin d'Uri le 30; après avoir déclaré qu'ils se retiraient de la conférence de Sarnen, ils ont prêté le serment fédéral prescrit, et dès-lors ils ont participé, conformément au pacte, aux délibérations de l'assemblée fédérale. Le seul canton de Neufchâtel a voulu d'abord persister à rester dans une position séparée, rien moins que conforme aux devoirs fédéraux. Fa effet, le corps législatif de ce canton refusa formellement le 28 août, non seulement d'envoyer des députés à la diète fédérale légitime; mais il voulut en même temps profiter de la double. position du pays de Neufchâtel, d'état confédéré d'un côté et de l'autre de principauté indépendante sons la suzeraineté de S. M. le roi de Prusse, pour se soustraire aux engagemens fédéraux qu'il avait contractés précédemment envers la Confédération tout entière, et qui n'avaient jamais été annulés par celle-ci, ainsi que pour rompre toutà-fait d'une manière arbitraire, pour autant qu'il pouvait dépendre de lui, les relat ons basées sur le pacte qui existe entre le canton de Neufchâtel et la Confédération suisse.

« La diète ne pouvait passer sous silence cette non-observation d'engagemens qui avaient été d'un côté clairement spécifiés par la convention du 19 mai 1815, en vertu de laquelle l'état de Neufchâtel avait été

reçu dans la Confédération en qualité d'état confédéré, et de l'autre, par le pacte fédéral du 7 août 1815 entre les vingt-deux cantons de la Suisse; elle dut, vu ses efforts bien prononcés de maintenir et de faire valoir l'état de droit existant, déployer toute son énergie, mais avec tous les égards que pouvait avoir, vis-à-vis d'un membre de l'alliance égaré, l'auto té fédérale suprême avec la conscience intime de son bon droit.

« En conséquence, le canton de Neufchâtel, en sa qualité d'état confédéré, et en manifestant sa volonté ferme et explicite de laisser dans cette occasion intacts ses rapports comme principauté et de ne toucher en rien non seulement aux droits de son souverain, mais plu tôt de les respecter à teneur des traités, ainsi qu'en l'année 1831, fut sommé de nouveau le 3 septembre de se détacher expressément, jusqu'au 11 du même mois, de la conférence de Sarnen, et d'envoyer des députés à la diète, conformé ment aux devoirs contractés par lui; dans le cas contraire, le canton de Neufchâtel serait occupé le 12 septembre par les troupes fédérales.

« Malgré une tentative de M. le chargé d'affaires du roi de Prusse en Suisse de s'immiscer dans les affaires intérieures de la Confédération, tentative repoussée le 7 septembre par l'autorité fédérale, le canton de Neufchâtel s'est rendu à cette sommation; car la députation, après avoir fait la déclaration demandée, a prêté le 10 septembre le serment fédéral prescrit.

«Par ce dernier fait, les députations de tous les vingt-deux états confédérés se trouvent ainsi réunies de nouveau en diète, conformément au pacte, et c'est certainement le moyen le plus propre à donner de la durée à l'ordre de choses rétabli avec énergie.

Tandis que le succès couronnait les efforts faits pour maintenir l'existence légale de la diète dans les limites de la Confédération, celle-ci continuait à considérer la

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