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15. Lyon. Longévité.—On lit dans le Courrier de Lyon :

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<< Sur la commune de Caluire, paroisse de Cuire, est décédé, le 4 août dernier, un vieillard nommé Jean-Claude Chabert, natif de Charly (Rhône), âgé de cent un ans; il était né le 23 juillet 1732.

« Il avait recommandé d'enterrer avec lui le squelette de son fils, qui en effet a été trouvé après sa mort, dans son grenier. Il parait qu'il s'occupait de la recherche de la pierre philosophale, et que pour cela il invoquait les esprits infernaux; car sur sa table de travail se trouvaient ouverts le grand et le petit Albert, une tête de mort que l'on dit être celle de sa femme, et d'autres débris d'ossemens humains. Le curé de Cuire lui a refusé les prières de l'église. L'intérieur de son appartement surpasse les descriptions les plus romantiques sur un pareil sujet. »

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Le duc de Northumberland.

fait ressortir l'inconcevable impassi bilité de l'accusé, qu'un spectacle imposant, aussi nouveau, aussi extraordinaire pour son âge et pour ses habitudes, n'a ni ému ni surpris. Il a été, au milieu de cette assemblée nombreuse dont il attirait les avides regards, le même qu'il était en prison, ne faisant jamais de réponse qui pût compromettre la ténacité de son système de défense; étudiant d'un coup d'œil la physionomie et l'intention de celui qui parlait; puis, les yeux baissés, et parfaitement recueilli, méditant une réponse dont il cherchait l'impression dans tous les traits de son interrogateur.

Déclaré coupable avec discernement, il a été condamné au minimum de la peine (dix années d'emprisonnement dans une maison de correction).

Quelques personnes, qui n'étaient point initiées dans la connaissance du moral de cet enfant, s'attendaient à le voir pleurer en entendant prononcer sa condamnation. Mais, après avoir fort bien compris son sort sur les seules conclusions du ministère public, il a dit qu'il était très-content de rester dix ans dans une maison où il serait bien.

Au premier abord, cet enfant paraît avoir de beaux yeux; mais, attentivement examiné, son regard est presque toujours équivoque; et par. fois on serait, malgré soi, disposé à reconnaître dans ses yeux et dans son sourire quelque apparence de férocité.

On a voulu savoir quelle avait été sa conduite en prison; et voici l'un des faits qui lui sont reprochés pendant le séjour qu'il y a fait. Il s'était notamment donné la cruelle jouissance d'implanter des fragmens de verre dans les fentes des pavés de la cour des prisonniers, sans doute pour que ces malheureux se blessassent les pieds dans leur promenade au moment de la récréation.

nuel des principaux propriétaires territoriaux de la Grande-Bretagne :

3,600,000

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Les comtes de Grosvenor. de Lonsdale.

de Fritz-Williams. de Bridgewater.

Les marquis de Landsdown

de Devonshire.

Le duc de Portland.

M. Coke (Norfolk).
Le marquis de Sligo.
Sir W. W. Wynne.
Sir W. Manners.
Sir Francis Burdett.

DÉCEMBRE.

4. Paris. Théatre de l'Opéra. Première représentation de LA REVOLTE AU SERAIL, ballet de M. Taglioni musique de M. Labarre; décors de MM. Cicéri, Léger, Feuchères et Desplechin.

Un sérail de Grenade, le palais de l'Alhambra, un calife et sa cour, des noirs, des eunuques, de magnifiques décors, des costumes riches et pittoresques, des cafetans, des yatagans, des turbans, des sultanes, des rubis, des topazes, des poignards à manches scintillans, des jets d'eau, de la magie, des enchantemens, et surtout une armée d'odalisques, mademoiselle Taglioni en tête, faisant des émeutes, s'échappant du sérail l'arme au bras, bivouaquant au milieu des montagnes, et exécutant toutes les manoeuvres militaires; tout cela forme un spectacle ravissant qui a enlevé ce soir le public de l'Opéra. Il n'y a pas de général qui danse avec plus de grace, ni de danseuse qui commande une armée avec plus d'a plomb que mademoiselle Taglioni, La musique, par sa clarté, son élégance et sa vivacité, peut aussi revendiquer sa part dans ce brillant

Buccès.

11. Cour d'assises. Complot con

792,000 720,000

tre la sûreté de l'état.—Long-temps avant l'ouverture des portes, une foule considérable assiége les issues Un auditoire nombreux, composé qui conduisent à la salle d'audience. en grande partie de dames et d'avecats, envahit bientôt et le barrean et les banquettes distribuées dani Fintérieur du prétoire. A l'intérieur comme à l'extérieur les postes de troupes de ligne, de gardes municipaux et de sergens de ville ont été doublés.

Près du bureau de la cour, gisent, pêle-mêle, parmi les pièces de conviction, une vingtaine de fusils de munition, trois épées, deux moules à balles, un lingot de plomb, un faisceau de mandrins à cartouches, des cuillers, des fourchettes, des verres, des bouteilles et une multimensions. tude de brochures de diverses di

A dix heures et demic les garde municipaux introduisent les accusés. Hs sont au nombre de vingt-sept. Parmi eux on remarque l'ancien capitaine de cavalerie Kersausie le chimiste Raspail, et quatre élèves de l'école Polytechnique qu sont revêtus de leur uniforme: den

accusés portent l'uniforme de } [ garde nationale.

L'acte d'accusation annonce que

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la Société des Droits de l'Homme avait d'abord choisi l'anniversaire des journées de juin pour attaquer le gouvernement à force ouverte, mais elle avait ensuite renvoyé l'exécution de ses projets aux journées de juillet. Jusque-là, elle chercha à fortifier ses rangs par des affiliations nouvelles et par des séductions adressées à l'armée; elle essaya de jeter des fermens de discorde dans la garde nationale elle-même, et de s'insinuer au sein de l'école Polytechnique. Après l'armée et l'école, la société s'adressa au peuple.

« Mais la Société des Droits de l'Homme ne s'est pas bornée à attaquer le gouvernement par la propagation de ses désastreux principes; elle n'a pas eu la patience d'attendre l'effet de cet homicide poison qu'elle a trouvé trop lent; elle a voulu devancer le temps et détruire tout d'un coup à main armée l'édifice social qu'elle avait commencé à miner. Elle a choisi le jour et pour ainsi dire marqué son heure.

« C'était le 28 juillet, au moment de la revue que le roi devait passer sur les boulevarts. La société avait d'avance fait provision d'armes et de munitions; ses hommes étaient réunis dans les divers quartiers par le conseil supérieur; la troupe, enrégimentée, connaissant ses chefs et leur obéissant, attendait le signal. Un mot, un geste, le tocsin sonnait, et le fer et le feu, au milieu du trouble que les cris: à bas les forts! à bas les bastilles! à bas le roi ! devaient produire, allaient porter la désolation au sein de la capitale et renverser toutes les espérances que la France avait placées dans un gouvernement national. Si le mot ne fut pas prononcé, si la faction, ainsi préparée, ne reçut pas le signal, c'est le cœur qui manqua. Le calme de la garde nationale, son enthousiasme pour la monarchie, le dévoùment de la troupe, l'attitude de l'autorité, l'arrestation qu'elle fit faire de plusieurs coupables d'une section et de plusieurs chefs pris, pour ainsi dire, en flagrant délit, tout concourut à déjouer ce mouve

ment insurrectionnel qui, pour n'avoir pas réussi, n'en mérite pas moins d'être puni. Ainsi le veulent d'abord la loi, puis l'intérêt de l'état et la paix publique que la justice a le devoir de conserver, »

L'acte d'accusation, dans sa seconde partie, discute les faits particuliers à chacun des accusés. Ces faits son niés par eux de la manière la plus formelle. Ils soutiennent que l'acte d'accusation est un tissu d'indignes calomnies; que le complot, s'il y a eu complot, n'a existé que dans la tête de la police. Ils accusent à leur tour le parquet d'avoir falsifié les pièces produites contre eux, d'avoir dénaturé les dépositions des témoins, et signalent les changemens qu'elles contiennent, avec une extrême violence de langage. Dans la séance du 13, Mo Dupont, avocat de Kersausie, examinant une de ces pièces, s'écrie:

Ceci n'est pas de l'écriture de Kersausie, et je reconnais le crayon rouge du parquet. » L'organe du ministère public, M. Delapalme, demande aussitôt acte de ces expressions et des réserves qu'il fait à l'égard de l'incident. Presque toujours les accusés refusent de répondre aux questions du président et l'apostrophent grossièrement. Mais le plus grand scandale devait être donné dans la séance du 19. M. l'avocat-général Delapalme avait pris la parole pour soutenir l'accusation; après avoir repoussé les imputations lancées contre les magistrats, il s'était attaché à montrer la Société des Droits de l'homme formée avec la résolution constante d'agir contre les institutions du pays:

« Nous arrivons, ajoutait-il, aux faits particuliers qui se rattachent aux événemens des 27 et 28 juillet dernier. Nous avons parlé des divi sions qui avaient éclaté au sein de la Société; on les a présentées hier comme des querelles de famille promptement apaisées. Il est utile de les faire connaître, surtout relativement aux différences qui en sont résultées dans la manière d'agir des diverses fractions de la Société. D'ac

cord pour renverser, ils étaient loin de s'entendre sur le mode d'organisation du gouvernement républicain qu'ils mettraient à la place. Les uns voulaient le partage des propriétes, leur partage égal, en un mot la loi agraire. »

Une voix du banc des témoins : Tu en as menti, misérable. ( Mouvement d'indignation dans l'auditoire.)

M. le Président : Arrêtez l'homme qui a proféré ce cri.

La même voix : C'est moi qui ai crié, c'est moi qui ai accusé de mensonge l'avocat-général.

L'accusé Parfait : C'est vrai!

Un autre témoin: Je partage la même opinion; nous ne voulons les propriétés de personne.

M. Parfait et d'autres accusés :

Nous ne voulons le bien de personne, nous repoussons cette infâme calomnie.

M. le Président : Qu'on amène l'interrupteur au pied de la cour.

Les gardes municipaux amènent les témoins Petit-Jean et Vignerte, qui sont détenus à la Conciergerie pour d'autres causes, et sont chaque jour amenés aux débats.

M. Vignerte déclare sa profession d'avocat.

M. le Président : Vous avez interrompu l'avocat-général, en disant qu'il avait menti.

M Vignerte: J'ai dit : Tu en as menti, misérable.

M. le Président: Qu'avez-vous à dire pour votre défense?

M. Vignerte: Je n'ai pas besoin de défense. J'ai été révolté d'entendre l'avocat général calomnier la Société des Droits de l'homme, et dire qu'elle voulait le pillage et le partage des propriétés; je n'ai pu m'empêcher de lui dire : Tu en as menti, misérable!

M. le Président : Et vous, PetitJean?

M. Petit-Jean: C'est mon opinion j'y persiste. J'ai été, comme mon ami, indigné que l'on profé rât contre la Société des Droits de l'homme des expressions de cette

nature.

M. Vignerte: Je défie M.l'avocatgénéral de montrer un seul écrit de la Société des Droits de l'homme où il soit question de la loi agraire. Le soutenir c'est égarer le pays; il faut avoir de l'effronterie pour débiter de pareilles calomnies.

M. l'avocat-général : Nous regretune injure proférée envers noustons d'avoir à nous expliquer sur même; la cour comprend fort bien que nous devons distinguer en nous pas la personne qui a été injuriée; la personne et le magistrat : ce n'est aucune injure ne peut nous atteindre. Nous pouvons nous tromper sans doute, on peut combattre notre erreur; mais il s'agit ici de l'injure dirigée contre le magistrat. Le délit a été commis à l'audience; le Code d'instruction criminelle veut que la répression soit immédiate. Nous requérons qu'application de la loi soit faite au sieur Viguerte, car le sienr Petit-Jean n'a point proborné à dire qu'il partageait l'opinion féré la même exclamation; il s'est

de son ami.

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que M. Dupont en ses observations.... >>

M. Vignerte: Je ne me suis pas défendu.

Me Dupont: Je n'ai parlé que sur le sursis.

M. le président : « Vu les articles du Code d'instruction criminelle, en ce qui touche Vignerte, attendu que, pendant le réquisitoire de M. l'avocat général, Vignerte s'est écrié à deux fois en s'adressant au magistrat : « Tu en as menti, misérable!» qu'amené devant le conseil, il a persisté, et qu'après le réquisitoire, en s'adressant à la cour, il s'est écrié : « Vous êtes un tas de valets et de salariés; je ne vous reconnais pas comme juges; je ne reconnais pas votre gouvernement;

«En ce qui touche Petit-Jean. considérant qu'il résulte de l'instruction que les paroles n'ont pas été proférées par lui;

« En ce qui touche Parfait, attendu sa qualité d'accusé ;

Vu la disposition de l'article 222 du Code pénal (cet article prononce un emprisonnement de deux à cinq ans);

<< Condamne Vignerte à la peine de trois années d'emprisonnement. >> (Vives exclamations aux bans des accusés.)

Plusieurs accusés : C'est abominable! c'est une horreur! Nous demandons à partager la peine.

Un accusé: Il ne fera pas ses trois

ans.

M. le président : La cour renvoie Petit-Jean de la plainte, et surseoit à statuer en ce qui concerne Parfait.

M. Vignerte, en se retirant: Le roi vous donnera une poignée de main.

Après cet incident, M. l'avocatgénéral continue son réquisitoire, et la séance se termine par un discours que M. Raspail prononce pour sa défense.

Les audiences du 20 et du 21 sont consacrées aux plaidoiries des avocats. Me Moulin ayant parlé de la perfide habileté de l'acte d'accusa tion, le ministère public demande

acte de ces paroles pour être statué à la fin des débats. Me Pinart, Me Mi chel, Me Dupont avaient déjà été P'objet de réquisitoires semblables.

Enfin, dans la séance du 21, après le résumé de M. le président, les questions sont posées aux jurés, qui se retirent dans leur salle de délibération. Ils en sortent au bout de deux heures, et le chef du jury déclare que sur toutes les questions la réponse est : «< Non, les accusés ne sont pas coupables. » M. le président prononce leur acquittement.

La parole est ensuite à M. l'avocatgénéral pour développer ses réquisitions contre MMes Pinart, Dupont et Michel à raison de diverses paroles injurieuses proférées par eux dans le cours des débats contre les magistrats du parquet, et spécialement par Me Dupont dans sa plaidoirie. La cour, ayant entendu les avocats dans leurs défenses, et après une délibération de deux heures, a interdit à Me Dupont, à Me Pinart et à Me Michel, l'exercice de leur profession d'avocat, savoir le premier pendant une année, et les deux autres pendant six mois.

:

12. Nantes. Cour d'assises. Affaire de chouannerie. - La cour d'assises de Nantes vient de juger les nommés Poulain, Huet, Louis et Cadot, accusés de plusieurs assassinats, incendies, etc., commis par eux lorsqu'ils faisaient partie de la bande de chouans organisée par Terrieu, dit Coeur-de-Lion.

M. le substitut du procureur du roi a démontré que les accusés n'étaient pas seulement des réfractaires, des insurgés, mais des assassins, répandant partout la terreur par le meurtre; que leur crime n'était pas seulement une guerre au gouvernement, mais un assassinat contre l'humanité. Toutes les atrocités dont les accusés se sont rendus coupables ont été signalées par M. le substitut; il a montré l'épouvantable sang-froid de leurs auteurs ; leurs horribles et ironiques propos, leurs massacres calculés; il a nommé les nombreux martyrs de leur implacable férocité.

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