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raisons fans replique, les Obferva tions de Swammerdam, Maraldy & autres......& qu'il ne préfume ,, pas que le Traité de Mr. de Palteau ,, (qui venoit de paroître ) ait assez de crédit & de réputation, pour qu'il puiffe en aucun temps porter préju ,, au fien [4].

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Ce n'eft pas en fupprimant les Expériences de ces Auteurs & de Mr. de Réaumur, qu'il doit fe flater de les réfuter folidement aux yeux du Public : je le renvoie à son jugement, & je passe à celles de la Société de la Haute-Luface, qui, fans avoir peut-être beaucoup plus de fondement, offrent du moins des apparences plus fpécieuses, & des recherches bien dignes d'exciter à les réitérer avec plus d'exactitude, pour les conftater, & réfoudre les objections que je leur opposerai à la fin de l'Extrait que j'en vas donner.

[a] Avis, en tête de l'Édit de 1758, à Paris, chez Nyon, Libraire.

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Expériences de la Société de la Haute

Luface fur la Génération des Abeilles, & réflexions fur le peu de certi tude qu'elles offrent.

N trouve dans l'Extrait que les Journaux ont donné de ces Mé moires, que la Reine ne pond que de deux fortes d'oeufs; les uns destinés à produire les Mouches ouvrières, & les autres les Bourdons, parce qu'elle n'a, dit-on, que deux rangs d'ovaires, aulieu de trois qu'elle devroit avoir. pour contenir chaque efpèce d'oeufs: que tout Ver destiné à produire une Abeille ouvriére, & éclos depuis trois jours, peut également produire une Reine; que cela ne dépend probablement que de la plus grande contenance de la cellule où il éclôt, & où il prend fon accroiffement, & de l'abondance de la nourriture qui lui eft prodiguée; au-lieu que les Abeilles communes, logées dans des cellules plus étroites, n'ont que le fimple néceffai& que peut-être ces deux chofes,

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*C'eft, fans doute,

des hauffes de bois,

de Palteau.

en concourant à donner à la Reine
une forme un peu plus groffe & plus
allongée que celle des Mouches ou-
vriéres, la rend propre à perpétuer
l'espèce, en dévelopant en elle des
organes & un fexe que le peu
peu de
nourriture, & des cellules plus étroi-
tes & plus courtes, empêchent de fe
manifefter dans les Abeilles ouvriéres,
que l'on doit, par ce moyen, regar-
der plûtôt comme condamnées à ja-
mais à l'état de Veftales, que comme
des Infectes neutres.

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Voici ce qu'en dit le Mercure de Décembre 1769. » Mr. Schirach fit pratiquer trois petites hauffes; * il comme celles de M. >> plaça dans chacune un gâteau de » Cire vuide, un de Couvain, & un » troifiéme rempli de Miel. Le mor» ceau de Couvain contenoit des » Œufs, des Vers & des Nymphes; » mais il ne s'y trouvoit aucune cel» lule royale. Il ajoûta à ces gâteaux » environ trois cents Abeilles ouvrié»res, qu'il enferma avec, & les » ayant laiffé fortir au bout de huit » jours, elles allérent butiner com» me les autres; dès le lendemain » de leur fortie & le dernier Mai,

»il ouvrit les hauffes, où il apperçut >> que chacune fe disposoit à produire >> une Reine.

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Le 9 Juin, pour former l'Ef » faim, il chercha de grand matin, » les trois Reines, qu'il enferma dans » leurs cellules natales. Sur les dix » heures, il fit rapporter dans fon >> Rucher trois anciennes Ruches

qu'il en avoit déplacées à deffein, » dès le mois de Mars, pour les met»tre dans fon jardin ; il leur fit fubfti» tuer dans le même endroit du jar

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din, où elles fe trouvoient aupara»vant, trois Ruches exactement fem» blables; mais vuides & frottées de » Méliffe dans l'intérieur : les Abeil

les parties de leurs Ruches, (au » nombre tout au plus d'un quart) » & qui y retournoient chargées de » butin, fe rendirent aux nouvelles >> Ruches qu'on leur avoit fubftituées : >> plufieurs d'entr'elles, qui s'apper» çurent qu'elles avoient été trom

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pées, fortirent auffi-tôt ; mais dans » la derniére heure fuivante, Mr. >> Schirach ayant mis dans chacune >> des trois nouvelles Ruches une des » Reines, toûjours détenue dans fa

»cellule, & y ayant fait entrer en mê >>> me temps les Ouvrières qui l'avoient » fait éclore, elles fe raffemblérent >> peu à peu, ainfi que celles qui re» venoient des champs, au-tour de la >> Reine en un monceau : dès le foir » même, ce n'étoit qu'un Peuple, >> qu'une Souveraine.

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» Le lendemain, les Abeilles fe répandirent avec empreffement dans » les champs. Trois jours après, leur >> travail étoit devenu fi confidérable, » qu'elles avoient muré, pour ainfi

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dire, la Reine emprisonnée, de » forte qu'il eut affez de peine à la dégager de fa captivité : chaque » Ruche contenoit neuf gâteaux.

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Les vieilles Ruches fe trouvérent » peu affoiblies, n'ayant perdu que » le quart des Ouvriéres : mais elles travaillérent d'abord avec moins d'activité que les nouvelles.

Il fuivroit de ces expériences, qu'on pourroit fe former autant d'Effaims qu'on voudroit, & qu'on multipliroit ainfi fes Ruches à l'infini, en partageant, à fon gré, les gâteaux d'une Ruche dans plufieurs hauffes, du moins au mois de Mai, puifque, 1o

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