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les Abeilles qu'on y renferme, ne manquent pas d'y conftruire des cellules royales: 20. qu'on fuppofe qu'il ne dépend que d'elles de choifir, parmi les Œufs dépofés dans les cellules Ouvrières, celui qu'elles jugent à propos d'élever à la royauté: 30 qu'il ne s'agit pour cela que de l'inftaller dans la cellule royale qu'on lui a préparée, & lui fournir une nourriture abondante; c'eft ce qui va paroître de plus en plus, par la fuite des expériences de Mr. Schirach, que je vas continuer de rapporter.

Je dis, c'eft ce qui va paroître, & non ce qui eft prouvé, parce qu'en effet, il y a tout lieu de croire que ces prétendues expériences roulent fur trois erreurs de fait. 10. La Ponte des Eufs de Reine, que bien des Obfervateurs croient n'avoir lieu que vers le commencement du mois de Mai, & qui n'ont pas été apperçus par M. Schirach, lorfqu'il a fait le partage de fes gâteaux dans plufieurs hauffes: 2o. le lieu où ces Œufs font dépofés, ou la diftinction qu'en peuvent faire les Abeilles ouvrières, avant de les tranfporter dans leur Palais 30 la

construction de ces édifices majestueux, qui ne fe commence qu'après la Ponte de ces Eufs, ou le tranfport qu'elles en font fur le fommet de trois cellules ordinaires, & ne fe continuë qu'à mefure que le Ver prend fon accroiffement. C'eft Mr. Schirach lui-même qui fait naître ces foupçons.

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Il fit encore conftruire, dit l'Extrait, fix petites hauffes à Couvain, 2 pour examiner foigneufement les différens états du Ver appellé à la Souveraineté, pendant les fix à sept ,, jours qui précèdent l'état de Nym,,phe. Elles furent garnies le 12 de Mai au matin, comme les hauffes dont il eft parlé ci-devant, de différens gâteaux de Cire, de Miel & de Couvain, fans cellule royale: on ,, y enferma également une poignée, d'Abeilles. Mr. Schirach ne fongeoit à vifiter fes hauffes que le jour fui,, vant; mais un accident imprévu lui », préfagea ce qu'il devoit attendre de fon effai. Ayant enfermé avec trop », peu de précaution les Abeilles d'une Ruche qu'il vouloit dégraiffer, un », gros de Mouches s'échapa avec la Reine. L'ayant retrouvée le lende

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main, escortée encore de quelques Sujets fidèles, fon premier foin fut de la rendre à fa petite Colonie. Il examina alors l'état de la Ruche; il apperçut avec étonnement, fur les angles des gâteaux, trois cellules royales à demi formées. Il enleva une portion du gâteau qui ,, en contenoit deux chaque cou,, pole à demi conftruite étoit appuyée par le côté, de quelques cellules ordinaires, dont les Ouvriéres avoient enlevé les parois: elles avoient mis, dans chacune de ces cellules ébauchées, un Ver éclos ,, depuis trois jours le lendemain, le Ver qui fe trouvoit dans la troifiéme cellule en avoit été arraché depuis le retour de la Reine égarée : ,, la nourriture avoit été prodiguée à ,, l'un & à l'autre tous deux na» geoient dans la liqueur qui leur devoit fervir d'aliment.

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Le morceau de gâteau que Mr. » Schirach avoit enlevé, contenoit d'autres Vers ordinaires, placés dans les cellules qui devoient fervir de berceaux aux Ouvriéres ; ils » égaloient en groffeur ceux deftinés

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ཞོ།

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à la Royauté, & leur âge étoit fans doute le même. Il en prît deux, dans le nombre, pour les comparer à ceux des deux cellules royales, & les fit paffer tous quatre fous l'ob

"" jectif d'un microfcope, fans y ap

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,, percevoir aucune différence : il ouvrit enfuite un Ver de chaque ef,, pèce, & il les trouva femblables ,, dans l'intérieur.

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Son attention s'étoit portée à examiner également la fituation des deux Vers placés dans les cellules royales. Ils n'y étoient point. tournés la tête vers le fond, comme l'avoit annoncé Mr. de Réaumur dans fes Mémoires.

Mr. Schirach vifita la premiére hauffe le 14 de Mai, qui lui offrit dans deux cellules les mêmes réful,, tats, & des Vers dans le même état de ceux de la grande Ruche : les gâteaux de la feconde, vifitée le ,, 15, n'avoient qu'une feule cellule royale, placée dans l'endroit où les Vers de trois jours étoient les ,, plus abondans. Celui qu'elle contenoit étoit un peu plus gros que le " premier. La hauffe fuivante, qui

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fut ouverte le lendemain, contenoit de ces cellules, placées de mê,, me. Dans l'une, le Ver furpaffoit par fa groffeur celle des précédens : dans l'autre, il étoit plus petit*, & fon* C'est que l'un étoit habitation étoit bien moins avanéclos plûtôt que l'au ?? cée peut-être fon élection avoit elle été plus tardive.

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Enfin le 17, il ouvrit une nou" velle hauffe, il y trouva trois gran,, des cellules: les Vers qui les habitoient étoient très-gros; mais ceux des Ouvriéres avoient très-peu avancé.

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Le temps de la formation des ,, Nymphes approchant, Mr. Schirach borna là fes recherches.

Malgré ces expériences que l'on affura avoir été réitérées depuis, qu'il me foit permis de dire, que la maniére même dont elles font préfentées, elles ne me paroiffent pas à beaucoup près fuffifantes, pour détruire celles de Mr. de Réaumur, & je crois que les apparences ont pu facilement féduire cet Obfervateur.

10. M. Schirach n'a fait fes expériences que dans le mois de Mai, qui eft précisément le temps où les

tre..

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