deux foibles Effaims pour n'en faire qu'un bon, mais encore renouveller les Ruches affoiblies, foit pour en avoir donné un trop grand nombre, foit par maladies ou moififfures, ce qui eft abfolument néceffaire pour les faire fubfifter: 60 qu'on peut les vifiter & nétoyer en tout temps, & fournir les provifions & les remèdes à celles qui en ont befoin: 7o enfin qu'elles y produifent des Effaims en plus grand nombre qu'avec les Ruches ordinaires : tous moyens, qui, réunis ensemble, m'ont déterminé à les rendre publiques.

Je fçais que Mr. de Palteau a préféré de conftruire ses Ruches en bois plûtôt qu'en glui, parce qu'elles font impénétrables, dit-il, aux Souris & Mulots, au-lieu qu'ils peuvent percer ces derniéres en une nuit : mais outre que cela arrive rarement, je crois qu'il fuffit d'enduire le dehors de fuïe détrempée, ou autres drogues améres, dans lefquelles on peut encore mêler du verre pilé, du jonc marin, &c.

Il a été imprimé depuis peu en Angleterre un Traité des Abeilles, annoncé dans le Journal Encyclopédique, du mois de Novembre 1768, &

qui n'a point encore été traduit en notre langue. L'Auteur propofe, comme moi, des Ruches de paille à plufieurs hauffes; mais qui n'ont ni la même forme, ni les mêmes avantages que les miennes, fuivant l'Extrait qui a été fait des unes & des autres à la Société Royale d'Agriculture de Rouen en 1769.

Ce ne font point ici de vaines fpéculations que je préfente: ce font des expériences auffi faciles à faire que lucratives, pour ceux qui pourroient les révoquer en doute. Il ne faut dans chaque Canton que l'exemple d'un zêlé Patriote, pour accréditer un ufage qui ne peut manquer; je le répète, de verfer l'abondance dans un grand nombre de Familles. On pourroit même, dans les commencemens, accorder quelques gratifications, ou, du moins, quelque exemption de taille, pour raifon des Abeilles, à ceux qui adopteroient les premiers cette méthode, qui y réussiroient le mieux, ou qui feroient de nouvelles découvertes.

L'Auteur des Ruches de bois, qui m'a fervi de modèle & que je ne fçaurois trop louer, a puifé fes obfervations dans les Ouvrages de Mrs de Reaumur,

+

Buffon, Scammerdam, Smaraldé, Bazin, Daubenton, &c. Il en a fait une infinité d'autres, auffi curieufes qu'utiles; mais qui fe trouvent difperfées & comme noyées dans un Dialogue de près de 440 pages.

Mr. de Bomare, que j'ai déja cité, a donné, à la vérité, en 1765, dans fon Dictionnaire d'Hiftoire Naturelle, un Extrait de ces Auteurs; mais comme ils font tous d'un format & d'un prix trop confidérable pour paffer dans les mains des Habitans de la Campagne, & que les avantages de mes nouvelles Ruches ne peuvent être dévelopés fans que je traite une partie confidérable de cette matiére, pour en donner une parfaite intelligence, j'ai cru que je devois la présenter de nouveau en fon entier, afin de fatisfaire mes différens Lecteurs, en réuniffant tout à la fois le curieux & l'utile.

J'ai préféré la narration fimple à un dialogue, qui, loin d'être du goût de tout le monde, ne fert qu'à allonger inutilement la matiére. J'ai commencé par la defcription des Abeilles & de leurs travaux, comme un préliminaire néceffaire, pour mieux faire fentir les

avantages de mes nouvelles Ruches dans la defcription que j'en fais j'ai rendu compte de plufieurs obfervations nouvelles fort-oppofées à celles de Mr. de Reaumur, fur la Génération & la Formation des Abeilles, la Préparation de la Cire, &c. & je me fuis permis des réflexions, bien moins pour les critiquer & en faire voir le défaut, que pour engager à les réitérer avec plus de précaution qu'elles n'ont été faites. En général j'ai fuivi le Plan que Mr. de Palteau s'étoit propofé, & je le copierai même souvent, en n'y retranchant que ce qui m'a paru ou fuperflu, ou étranger à l'ufage de mes Ruches, ou différent des expériences que j'ai faites de concert avec plufieurs de mes Amis. Ceux qui ont traité des Abeilles avant lui, n'ont travaillé que pour les Sçavans & les Curieux; pour moi je n'écris que pour l'intérêt des Habitans de la Campagne, & le bien de l'État.

Extrait du Regiftre des Délibérations de la Société Royale d'Agriculture de la Ville de Rouen, ainfi qu'il fuit.

૩ .

A

l'Affemblée ordinaire du Jeudi 22 Juin 1769, où le font

» trouvés Meffieurs ...

Monfieur le Sécrétaire a préfenté à » la Compagnie Mr. de Boisjugan, » Membre de la Société d'Agricul»ture de Caen, lequel a donné lec»ture d'un Traité abrégé qu'il a fait » fur l'Éducation des Abeilles, les » moyens d'en tirer un produit, fans » les faire périr; de prévenir ou re»médier à leurs maladies. L'Auteur

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indique à cet effet des Ruches de » paille peu difpendieufes, compofées » de trois hauffes, dont la forme pré» vient une partie des inconvéniens qui réfultoient du haut prix, & de >> la forme des Ruches de bois inven»tées par Mr. de Palteau. Tout ce >> que l'Auteur avance eft fondé fur fes

ככי

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expériences, & préfente affez de fa»cilité dans l'exécution. Chacune de »fes hauffes eft de 4 pouces de hau»teur, fur 12 pouces de diamètre in