marches, & qu'elles puiffent commu niquer aisément d'une hauffe à l'autre. Une plus grande ouverture feroit nuifible, parce qu'elle leur donneroit le moyen de prolonger leurs gâteaux, fans interruption d'une hauffe à l'autre, ce qui obligeroit de les rompre lorfqu'on voudroit enlever la premiére & une moindre ne leur donneroit pas un paffage fuffifant pour travail-* ler commodément, & fans fe nuire les unes aux autres. Il est effentiel de fe précautionner de liége en planches, pour en tailler, au befoin, des tampons de la grandeur de chaque ouverture: & fi l'on ne peut avoir de liége, on fe fert de bois. On attache chaque tampon avec une ficelle à la hauffe à laquelle il doit être appliqué, lorfqu'en dégraiffant ces Ruches cette hauffe deviendra la prémiére, & par cette raifon demandera d'être bouchée, parce qu'il ne feroit pas temps alors de le tailler, par la difficulté de le faire précisément de la grandeur qu'il convient. Il faut encore avoir foin de pratiquer, au milieu ou à côté à son choix, un ́trou ou entaille ronde de la groffeur du petit doigt, pour être bouchée en temps & lieu, avec un petit bouchon de liége ou de bois, jufqu'à ce qu'on enlève cette hauffe lorfqu'elle fera pleine de Miel, comme il fera expliqué au Paragraphe 21. J'avois coutume, dans les commencemens, de faire avec un couteau une entaille de quatre grands pouces de longueur, au cordon de la hauffe inférieure, pour fervir de fortie aux Abeilles, après avoir affujéti le cordon des deux côtés, à demi pouce de l'endroit où j'avois résolu de la faire, avec une ficelle, à laquelle je faifois faire plufieurs tours par le moyen de la même éguille. Je dirigeois ma coupe en la diminuant de dehors en dedans de la Ruche, environ d'un demi pouce de chaque côté, afin d'y placer tantôt une plaque de fer blanc, pour tenir les Abeilles renfermées dans les mois de Novembre, Décembre, Janvier & Février, comme je l'expliquerai en fon lieu, & tantôt un ratelier de latte ou autre bois applati, pour en interdire l'entrée aux Mulots & Souris, vers le com mencement & la fin de l'hiver, & empêcher dans certaines faifons le pillage affez commun, tant des autres Mouches, que des Guêpes & Frelons. ' J'ai préféré depuis de n'y faire aucunes entailles, parce qu'elles font toûjours difficiles à tenir bouchées lorfque les hauffes deviennent à tour de rolle les premiéres de la Ruche, mais plûtôt de la faire au-devant & fur le bord de la table fur laquelle doit po fer la Ruche, en lui donnant environ quatre pouces de longueur, fur neuf à dix lignes de profondeur. J'observe feulement, 1 que cette entaille foit un peu en pente, pour l'écoulement des pluies: 20 qu'elle aille un peu en diminuant de largeur, jufqu'à l'entrée de la Ruche; 3° qu'il y ait à cet endroit une petite retraite de chaque côté, pour affujétir le ratelier ou la grille felon les faifons: 4° qu'elle fe prolonge enfuite, en s'élargiffant dans l'intérieur de la Ruche jufqu'à trois ou quatre pouces en avant, en venant à rien, jufques vers le bord de la natte voutée, dont je vas parler dans un inf tant. Il n'est besoin à ces nouvelles Ru ches ches d'aucuns bâtons ou traverses en croix, comme à celles dont on eft dans l'ufage de fe fervir: le peu de hauteur de chaque hauffe rend ces bâtons inutiles & même nuifibles, en ce qu'ils rompent les gâteaux, lorfqu'on vient à les arracher: j'ai remarqué que ces bâtons dérangent les travaux des Abeilles & l'ordre de leurs dimenfions, ce qui retarde leurs opérations, & occafionne une quantité de cellules imparfaites, qui ne font propres à contenir ni Miel ni Couvain. Il est effentiel de les couvrir fur le champ d'un furtout ou chape de glui, fortement ferrée par le haut d'un lien, auquel on fait faire trois ou quatre tours, ainfi qu'il eft d'ufage dans bien des endroits, en obfervant, 1o de paffer un petit cercle par deffus, de grandeur à pouvoir defcendre au moins jufques vers le milieu des Ruches, pour rapprocher d'elles le bas de cette cha pe, & empêcher que les pluies ne les puiffent pénétrer: 20 de mettre une pierre fur chaque côté du cercle, pour réfifter plus fermement à l'impétuofité des vents: 30 lorfque la chape eft placée, de n'échancrer le glui du furtout qu'à quatre à cinq pouces au deffus de la bouche de la Ruche, de crainte que l'ardeur du Soleil, dans la Canicule, en. fondant la Cire, ne détruise tout le Couvain, & que les pluies n'y foient jettées par les vents, ce qui feroit moifir les gâteaux & occafionneroit également la deftruction des Ruches. Ce n'eft pas tout, il faut encore avoir un nombre fuffifant de hauffes à demi faites; c'eft-à-dire, de toute la partie voutée, pour en mettre une sur chaque table, avant d'y pofer la Ruche garnie de Mouches, ce qui forme une efpèce de plateau convexe de huit à neuf pouces tout au plus, pour qu'on puiffe le placer dans la Ruche, de maniére qu'il ne puiffe nuire aux allées & venuës des Abeilles. Cette précaution est d'autant plus effentielle, que fans cette natte voutée, les Abeilles venant à prolonger leurs gâteaux au niveau d'une table qui feroit plate, il ne feroit pas poffible d'ajoûter lorfqu'il le faut, une nouvelle hauffe convexe fans s'expofer évidemment à les rompre, & à écrafer une partie des Abeilles & du Couvain. Cependant fi, malgré cette natte, on |