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rantit par-là, ou même on les guérit à coup fûr, de cette terrible maladie.

Les Mémoires de la Société de la Haute-Luface nous parlent encore d'une maladie, qu'ils appellent le Saulbrut, laquelle vient de la corruption occafionnée par le Couvain mort dans les Alvéoles. Voici ce qu'ils en disent : >> Cette maladie fe divife en trois »efpèces la premiére a lieu lorfque la fuite des Abeilles, la faim, le froid, des fumigations mal ména»gées, ou quelqu'autre accident ont » fait périr le Couvain: la feconde >> provient de la mauvaife fituation » des Œufs, lorfqu'au temps de la

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Ponte ils fe trouvent placés à re>>bours dans les cellules, & cette mau» vaife difpofition eft indiquée par l'é» lévation de leurs couvercles: la troi» me eft que, lorfque les Œufs étant » bien placés, le Ver périt avant d'ê»tre parvenu à l'état de Nymphe, par » la mauvaise qualité de la nourriture » que lui donnent les Ouvriéres.

» Si le Ver meurt dans les premiers » temps, on remarque dans le corps » de la cellule un petit Ver noir; fi au » contraire il eft plus formé, la cellu

» le eft remplie à moitié d'une matiére » noire & fétide.

Selon ces Mémoires, on n'a pas encore trouvé de remèdes aux deux premiéres espèces, & celui de Mr. Seidel, qu'ils citent pour la troifiéme, n'eft autre chofe qu'une tranfvafion dans une autre Ruche, encore cette tranfvafion n'eft-elle pas préfentée d'une façon trop intelligible & trop facile à exécuter. Ces Mémoires, ou du moins l'Extrait que les Journaux en ont donné, n'annoncent pas même les fignes qui indiquent cette maladie. Voici donc ce que j'ai remarqué à ce sujet.

On connoît qu'une Ruche en eft attaquée, lorfqu'on voit les Abeilles ordinaires occupées à traîner dehors les Vers morts & noirs, qu'elles ont arrachés des cellules, pour se préferver de leur infection.

Si l'on n'apperçoit [4] au pied de la Ruche que peu de cadavres, & que les Abeilles continuent leurs travaux comme à l'ordinaire, on ne doit point s'inquietter fur les fuites de cette maladie;

[a] Il ne faut pas confondre cette maladie avec les Vers & les Nymphes des Mâles, que les Abeilles détruisent elles-mêmes vers le mois de Juillet.

c'est une marque qu'il n'y a que quelques Vers d'attaqués, & elles en auront bien-tôt débarraffé la Ruche; mais forfque le nombre en eft grand, que l'on voit la Ruche languir, & ceffer en partie fes travaux, alors le feul moyen de prévenir fa deftruction entiére, eft de la marier fur le champ à une autre, de la maniére qu'il eft expliqué au Paragraphe 18o.

§. 21.

Façon de dégraiffer les Ruches nouvelles; facilité de faire cette opération; en quel temps on la doit faire.

Lorfqu'on

Orfqu'on veut dégraiffer une Ru che, il faut commencer par y ajoûter, le foir précédent, une nouvelle hauffe; & fi au-lieu d'avoir fait une entáille à la table, pour fervir de bouche, ainfi que je le pratique, on l'a faite aux dépens de la hauffe, alors il faut la boucher avec de l'argile détrempée ou de la boufe de vache, afin que les Mouches n'ayent point d'autre fortie que celle de la hauffe d'en-bas. Le lendemain, vers les dix heures du matin,

(c'est le temps où il reste moins d'Abeilles dans la Ruche) on commence par étendre au devant un drap, pour opérer avec plus de tranquillité [], de façon néanmoins à ne pas interrompre les allées & venues des Abeilles. On détache ensuite ou l'on coupe la ficelle qui tient cette hauffe affujétie à celle de deffous, & on la décolle tout alentour avec la pointe d'un couteau []: on enlève auffi le petit bouchon de liége, pratiqué au milieu ou à côté du grand qui bouche l'ouverture du milieu de la voute, pour y adapter le fer cours bé d'un foufflet, fous lequel une Perfonne tient un réchaud où l'on a mis quelques vieux linges à brûler. Après y avoir introduit la fumée, par quelques coups de foufflet, donnés avec modération & un peu d'intervalles, pour procurer aux Abeilles le temps de defcendré dans les hauffes inférieures on enlève celle-ci, & s'il y en refte encore quelques-unes, on la renverse devant la Ruche, à peu de distance, pour

[a] Ceux qui ont un certain nombre de Ruches peuvent fe fervir d'un camail fait exprès, pour éviter toutes piquures. Voyez ci-devant, page 31.

[b] Les Abeilles ont foin de coller les interftices avec la Propolis.

les exciter par quelques petits coups, à l'abandonner & à fe réunir aux autres, après qu'elles font revenues de l'étourdiffement que leur a caufé la fumée.

Il faut avoir l'attention, au moment qu'on enlève cette hauffe, de boucher le trou de celle de deffous, qui devient alors la premiére de la Ruche, avec le tampon de liége ou de bois qui doit y être attaché, comme je l'ai dit au Paragraphe 12, ou, fi l'on y appercevoit des Mouches en trop grand nombre, il faut y mettre deffus une ferviette ou torchon, mouillés & ployés en plufieurs doubles, qu'on enlève le foir, lorfqu'elles font calmes, pour placer le tampon, & on a foin de l'enduire tout alentour d'argile ou de bouse de vache.

Si l'on veut faire cette opération fans fe fervir de fumée, il faut la commencer dès le matin, que les Mouches font encore tranquilles; mais je préviens qu'on trouvera la hauffe fupérieure plus garnie de Mouches qu'en opérant fur les neuf à dix heures du matin. On eft libre de pratiquer celle des deux. méthodes que l'on trouvera la plus facile.

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