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pas trouvé plûtôt le moyen de prévenir la deftruction que les Abeilles font forcées d'en faire, pour la confervation entiére de leur République. Ce n'eft que depuis quelques années qu'on a imaginé une efpèce de Piége ou Trebuchet, par le moyen duquel on les détruit en peu d'heures avec la plus grande facilité.

Ce Piége eft une boëte carrée, faite avec des planchettes fort minces, plus large à un bout qu'à l'autre, de longueur en tout, d'onze pouces ou environ. Voyez Pl. I. fig. 1ere. Il eft compofé de deux principales parties A & B. La partie B forme une espèce d'avant-corps, plus large à un bour qu'à l'autre, pour pouvoir s'emboëter dans la partie A, de deux pouces ou à peu près, & eft elle-même compofée de deux piéces B C. On affujettit cet avant-corps à la partie A, par le moyen de deux bouts de léton d d. Voyez cet avant-corps détaché, fig. E F, qui le repréfentent, vu par les deux bouts.

L'une & l'autre partie eft percée audeffus & aux côtés d'ouvertures longitudinales à volonté : mais de deux lignes précifes de largeur, pour que les

feules Abeilles ouvriéres puiffent fortir & rentrer facilement dans leurs Ruches.

A l'extrémité de la partie A eft un grillage en fil de fer à pareille distance de deux lignes l'un de l'autre, tanţ pour le paffage des Abeilles, que pour voir lorfque le Trebuchet eft rempli de Bourdons, & le vuider.

Dans l'intérieur, au bout le plus étroit de l'avant-corps B, font quatre petites bafcules de bois fort-minces, rangées deux à deux, à peu de diftance les unes des autres. Voyez les fig. hhh, qui les repréfentent, vues des deux côtés.

On pourroit ne mettre qu'un rang de bafcules; j'en propofe deux, pour que les Bourdons, qui auroient pénétré dans le ventre de la Machine, & qui feroient parvenus par leurs efforts redoublés à foulever l'une des deux premiéres, fuffent arrêtés par les deux autres, & obligés de retourner fur leurs pas. Elles font échancrées en rond par le bas, de la hauteur de deux lignes pour le libre paffage des Abeilles ouvriéres, & font fufpenduës dans cet avantcorps par le moyen d'un fil de fer, qui

les traverse avec aifance & les rend mobiles.

Un fecond léton traverse l'avantcorps, au- deffous & vers le milieu des bafcules, un peu en avant du premier, pour leur fervir de foutien, & les tenir inclinées vers la Piéce A, de façon qu'elles ne pofent pas tout-àfait fur leur bafe, afin que les Bourdons les puiffent foulever avec plus de facilité pour s'y rendre.

Sur les neuf à dix heures de matin ? quelques jours après qu'une Ruche à effaimé, lorfqu'on la voit garnie de Bourdons qui fortent en foule, pour aller à la promenade, on commence par préparer une base pour foutenir le Trebuchet horisontalement à la hauteur de la bouche, & on l'y applique après avoir approché cette Ruche fur le bord de la table, pour opérer avec plus de facilité.

Auffi-tôt qu'on le voit rempli de ces Parafites, on le retire on dégage l'avant-corps, en ôtant les deux petits létons dd, pour le fecouer dans un vafe plein d'eau, & on réitére l'opération jufqu'à ce qu'on en ait détruit la plus confidérable partie, ce qui est bientôt fait.

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§. 3.

爽爽爽

Defcription de la Reine-mere: il en naît au printemps 7 à 8, & quelquefois jufqu'à 15 & 20 dans chaque Ruche; il ne doit y en refter qu'une feule : maffacre des Reines furnuméraires, comme inutiles, & même nuifibles.

LA

A troifiéme espèce d'Abeille eft la Reine, qui eft feule chargée de donner des Sujets à la République, pour réparer fes pertes continuelles, & fonder de nouvelles Colonies. Si malheureufement une tête auffi précieufe vient à manquer, la confternation eft générale, le travail ceffe, l'indolence fuccède à l'activité la plus vive, & fa perte entraîne bientôt celle de l'État entier. Le feul moyen de réparer ce malheur, eft d'introduire une autre Reine, ou même une Nymphe de la Mere Abeille, dans la Ruche, de la maniére qu'il fera dit au Paragraphe 14. Sa préfence fait renaître auffi-tôt l'allégreffe avec le tra vail, & la fécondité qu'on fe promet d'elle, lui redonne une nouvelle vie:

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