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de Polybe et de Josèphe. Cette conclusion est confirmée par le rapprochement du récit de Josèphe et de quelques papyrus grécoégyptiens de l'époque ptolémaïque. La Syrie méridionale est restée soumise au système de perception des tributs emprunté aux cités grecques par les successeurs d'Alexandre. On n'y a pas appliqué le régime introduit. en Égypte par Ptolémée II Philadelphe, et qui a pour trait distinctif le contrôle exercé par des fonctionnaires royaux sur l'adjudication et la perception des tributs.

CONCOURS

Prix Sainlour. L'Académie décerne un prix de 1000 francs à M. Kammerer, Essai sur l'histoire antique d'Abyssinie, et un prix de 2000 francs à M. l'abbé Chaine, La Chronologie des temps chrétiens de l'Égypte et de l'Éthiopie.

Prix Bordin extraordinaire. Un prix de 2500 francs est décerné à M. l'abbé de Genouillac, Céramique capadocienne et un prix de 500 francs à M. Lubor Niederle, Manuel de l'antiquité Slave.

ACADÉMIES ÉTRANGÈRES

PAYS-BAS.

ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES D'AMSTERDAM. CLASSE DES LETTRES.

Mededeelingen (Communications), tome 59, série A (Philologie), 1925.

J. J. G. Vürtheim, Rhadamanthys, Ilithyia, Elysion. Rhadamanthys, qui était vénéré près d'Haliartus en Boétie sous le nom de «< Aleos », était la personnification de la chaleur du soleil (λéx). Le mot sin, <«< ardeur du soleil », se retrouve dans le nom de la déesse Eilioneia, invoquée à Argos par les femmes en mal d'enfant (cf. le nom latin Lucina du radical luc), et dans celui d'Ilithyia, qui aurait signifié «< rayonnant de l'ardeur du soleil ». Elysion [ou Enelysion] a primitivement le sens de « endroit frappé par la foudre ».

F. M. Th. Böhl, Etymologie populaire et jeux de mots dans les récits de la Genèse. L'auteur se pose la question de savoir jusqu'à quel point l'étymologie populaire et le calembour ont influé sur le caractère et la formation des récits de la Genèse. A la base du premier livre de la Bible se trou

vent des contes populaires, qui ont été adaptés plus tard à la religion des Juifs. Les jeux de mots, quand même ils ont été souvent abrégés ou obscurcis par l'emploi de synonymes, sont restés essentiellement tels qu'ils étaient, de sorte qu'ils fournissent un moyen excellent de reconstruire les vieux récits. L'auteur distingue: 1. les explications étymologiques des noms propres, par exemple Ruben, identifié avec l'hébreu ra'u ou re'u, « voir », et avec beon, « ma misère», ou ban, « il m'aimera >> ; 2. les jeux de mots, comme ceux qui (Gen., xxш, 4-8) sont faits sur le nom de lieu Machanaïm; 3. les expressions à double entente, surtout dans les prophéties et les interprétations de songes; 4. les noms d'idoles ou d'idolâtres estropiés à dessein, par exemple celui de Nimrod, prononcé et écrit de façon à se confondre avec un verbe hébreu signifiant nous serons rebelles contre Dieu ». L'auteur donne de nombreux exemples se rapportant à ces quatre groupes.

D. Plooy, Le commentaire de Zacharie de Besançon sur le Diatessaron. Le texte syriaque primitif de l'Harmonie des Évangiles (Dialessaron) de Tatianus a été dé

truit parce qu'il était considéré comme hérétique, ou plutôt parce que la fusion avec l'église grecque ne pouvait se faire qu'au moyen d'une traduction des quatre Évangiles séparés qui, seuls. avaient l'autorisation apostolique à Antioche et à Rome. La traduction latine du Diatessaron a eu avec l'Évangile de Marcien une influence profonde là-même où l'on ne sentait plus aucun lien avec l'église marcienique-tatianique, et l'on en trouve des traces jusque dans la Vulgate. Le texte latin, lui aussi, a dû céder le terrain aux Évangiles séparés, mais il n'a pas disparu aussi complètement que l'original syriaque: M. Plooy a découvert qu'un texte moyen-néerlandais du Dialessaron, qui se trouve à Liège, est une version de cette traduction latine ancienne. Randel Harris avait déjà signalé que le Commentaire de Zacharie de Besançon (XIIe siècle) contient, lui aussi, des restes de l'ancienne version latine de l'œuvre de Tatianus. La comparaison de ce commentaire avec le texte du ms. de Liège permet de reconnaître et de retrouver ces restes. On peut même parfois prouver que les leçons du commentaire et du texte moyennéerlandais remontent à la traduction syriaque.

A. J. Wensinck, Le second commandement. L'auteur attire l'attention sur la double défense que contient le Décalogue, d'abord celle de faire des images, et puis celle de les adorer. Il montre, au moyen de la théologie mahométane, que, contrairement à l'opinion généralement admise d'après laquelle, dans la Bible, seule l'adoration des images est considérée comme un péché, le fait d'en fabriquer n'était pas, en Israël, chose indifférente, parce que c'était une usurpation de la fonction créatrice de Dieu. C'est ce qui explique qu'il n'en est question que dans le Décalogue, où le droit de Jahwé au titre de Créateur unique est fortement accentué.

Tome 60, série B (Sciencès historiques), 1925.

W. B. Kristensen, Le trépied de Delphes. Les deux objets sacrés qui sont comme les symboles de l'oracle de Delphes, l'« omphalos » et le trépied, ont tous les deux une signification chtonique. L'omphalos représente l'endroit qui, le premier, a surgi de l'eau de la création, la colline où l'état de mort (chaos) passait à l'état de vie ; il est donc en même temps le tombeau divin et la place de la résurrection. Le trépied, dans sa forme typique, est un chaudron placé sur trois pieds, et a eu sans doute primitivement la même signification que l'omphalos, avec lequel il alterne sur les images. D'abord, tous deux ont été considérés comme des tombeaux d'êtres divins; puis la partie essentielle du trépied a été le chaudron, non les trois pieds, et ce chaudron représente le monde souterrain; sur une amphore du musée britannique il en sort des serpents, qui font partie de l'empire des morts et qui, dans l'art, sont l'attribut des êtres chtoniques. Le trépied est devenu la place et le symbole de la prophétie, et forme double emploi avec le trou au-dessus duquel il était placé ; l'oracle sortait aussi bien du trou que du chaudron « chantant ». L'idée de résurrection s'y rattache aussi, car l'oracle de Delphes ne donnait pas uniquement des prophéties de l'avenir, mais pouvait tirer également les hommes. des pires catastrophes, qui, d'après la conception ception antique, n'étaient autre chose qu'une mainmise de la mort sur l'homme; sa délivrance était identifiée avec un retour à la vie; les maladies surtout étaient considérées comme une mort et la guérison comme une résurrection.

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dans la 97 sourate du Koran, a conservé, dans la tradition musulmane, des traits d'une nuit de la nouvelle année, dans laquelle l'ordre des choses pour la période suivante est établi. D'autre part, le Koran fait mention de la « nuit bénie dans laquelle chaque décret est séparé » (sourate 44), évidemment une autre nuit de nouvelle année. La première, selon la croyance populaire, tombe dans le dernier tiers du mois de ramadan, l'autre est fixée au 15 shaban. Dans l'ancien calendrier arabe, entre ces deux époques se plaçait la période de la chaleur et de la sécheresse estivales.

Il est indiqué dans l'ancienne littérature musulmane que la retraite spirituelle, enveloppée de rites de jeûne et de dévotion, se pratiquait de préférence au mois de ramadan. En l'an 2 de l'Hégire la signification de ce mois s'accentuait par l'institution du jeûne obligatoire pendant tout le mois. Selon toute apparence Mohammed n'empruntait pas, comme on l'a supposé, cette institution à quelque communauté religieuse, et ne faisait que continuer une ancienne tradition arabe. La célébration de la fête d'automne, du hadjdj, a conservé des traits qui ont aussi le caractère de rites de la nouvelle année. On dit qu'un groupe de tribus arabes, pendant cette période

d'automne, avait la coutume d'éviter l'entrée de leurs maisons par la porte, ou bien demeurait dans des tentes de cuir, s'abstenant de lait battu, de beurre, etc.

L'auteur du présent travail rapproche ces rites de tabou des préceptes de la fête des tabernacles, où les maisons étaient quittées pour un séjour dans des tentes. Ces tentes sont de deux types nettement distingués, l'un ayant le caractère d'une hutte pourvue des symboles de végétation, l'autre n'étant qu'une simple demeure provisoire.

L'idée d'un tabou de la maison paraît donc commune aux Sémites du Sud et à ceux du Nord. Une trace de la même idée se trouve dans la tradition de l'Exode sur l'institution de Pâques, selon laquelle les poteaux et les seuils furent marqués de. sang, afin de protéger les habitants contre l'ange de la mort.

Enfin l'auteur pose la question de la relation entre ces rites de tabou et les saisons. Il considère ces rites qu'on aurait tort de regarder d'un seul point de vue — comme ayant le but de soustraire l'homme aux pouvoirs surhumains, dont on craignait l'influence surtout au commencement des saisons, quand l'ordre des choses pour une période suivante était établi.

J. J. SALVERDA DE GRAVE.

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

ANTIQUITÉ

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gypten (Der alte Orient. Beiheft 7.) Leipzig, Hinrichs, 1926. In-8°, 59 p.

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to the Norman Conquest, 55 B. C. to A. D. 1066. London, Longmans, 1926. In-8°, xxxvIII-263 p.

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Otto Plasberg. Cicero in seinen Werken und Briefen (Das Erbe der Allen, 2, 11). Leipzig, Dieterich, 1926. In-8°, 1x-180 p.

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Reallexikon der Vorgeschichte. Hrsg. von Max Ebert. Bd. 6, Lfg. 5. Bd. 7, Lfg. 1. Keltisches Münzwesen-Kleidung. Kleinasien-Kreta. Berlin, de Gruyter, 1926. In-4o, p. 305-394 et 1-64.

V. FLIPO.

Le Gérant: Paul GEUTHNER.

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APR SU

DES SAVANTS

FONDÉ EN 1665

PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES

DE L'INSTITUT DE FRANCE (ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES)

MARS 1927

SOMMAIRE DU N° 3

MM. Ch. DIEL. Les peintures chrétiennes de la Cappadoce, avec deux figures hors texte, p. 97.

A. GRENIER. Les empereurs de Trèves, p. 110.

NOUVELLES ET CORRESPONDANCES. FR. CUMONT. Découvertes archéologiques en Germanie et en Cyrénaïque, p. 122.

LIVRES NOUVEAUX, p. 131.

ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES, p. 110.
ACADÉMIES ÉTRANGÈRES, p. 141.

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE, p. 143.

LIBRAIRIE ORIENTALISTE

PAUL GEUTHNER

13, RUE JACOB PARIS VIe

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