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(mort en 395), sur le sépulcre renfermant les ossements des papes Léon II, Léon III et Léon IV, ainsi que sur la cathedra d'ivoire de St-Maximianus, archevêque de Ravenne, mort en 553 '.

Après avoir examiné attentivement cet ivoire et après avoir recueilli les observations judicieuses de quelques archéologues auxquels il a été montré, nous n'oserions affirmer que cette naïve sculpture soit originale, il nous paraît même très-probable que l'ivoirier, ne se sentant pas capable de modeler la figure humaine et de régler l'ordonnance d'un tableau, a pris pour modèle un diptyque consulaire auquel il n'a fait que changer quelques détails. Quant au personnage représenté dans cette tablette, le défaut d'attributs précis nous empêche d'y voir un apôtre plutôt qu'un évangéliste quant à y trouver la figure du Christ, tout le monde sait que dans l'antiquité le Messie était représenté sous les traits d'un jeune homme imberbe, et d'ailleurs le respect avec lequel il présente la loi sacrée ne s'accorde nullement avec les données de l'iconographie chrétienne. Serait-ce peut-être un souverain chrétien, un pape ou un évêque, dont l'ivoirier a été chargé de reproduire les traits, car l'action de bénir convient à l'un ou à l'autre de ces personnages'? Nous nous permettrons toutefois d'observer que la singulière coiffure qui couvre la

1 LABARTE, Histoire des arts industriels au moyen âge et à l'époque de la Renaissance, t. I.

* Nous devons observer toutefois que le Christ a été représenté de tant de manières différentes, que le savant M. CH. LENORMANT, dans le Trésor de glyptique et de numismatique, partie II, page 5, planches 9, 10 et 11, a pris pour saint Mathieu, une figure du Christ gravée dans un ivoire conservé à la bibliothèque impériale de Paris.

3 Les empereurs chrétiens donnaient leur bénédiction au peuple. CONST. PORPHYR. De cerem. aulae Byz., cap. 4, XIV.

JULES LABARTE, Le palais impérial de Constantinople et ses abords, pp. 54, 82, 181.

tête du personnage représenté dans cet ivoire, semblé indiquer un souverain; on la trouve en effet sur la tête d'Eudoxie, femme d'Arcadius, dans une médaille de cette princesse, dans un médaillon représentant Théodora, femme de Justinien (527), et dans des images byzantines très-anciennes, représentant la mère du Christ.

Quant à l'exécution, le bas-relief est d'un dessin assez correct; il y a du mouvement et même de l'expression, mais les lois de la perspective ont été complétement méconnues cependant la pose, le costume, le dessin, l'ornementation et l'ensemble de la composition indiquent chez son auteur, l'étude des œuvres anciennes et nous permettent d'assigner à cette sculpture constantinopolitaine ' une haute antiquité; peut-être même appartient-elle au VIe ou au VIIe siècle.

Hauteur de la tablette d'ivoire, 332 millimètres; largeur sans l'encadrement, 119 millimètres; largeur avec l'encadrement, 137 millimètres.

'L'ivoire était fort rare dans le Nord de l'Europe; on se servait pour la sculpture de la défense du morse; du reste les diptyques sculptés à Constantinople sont bien supérieurs à ceux qui furent exécutés en Italie.

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PUITS ROMAINS,

DÉCOUVERTS A VECHTEN (PAYS-BAS).

NOTICE

PAR M. le comte MAURIN NAHUYS,
ARCHÉOLOGUE A UTRECHT.

Près de la bourgade de Vechten, à une demi-lieue environ d'Utrecht, on reconnaît les traces d'un camp romain, à l'endroit dit Fethna. Au double point de vue de l'art et de l'archéologie, il y a lieu de se féliciter du résultat des fouilles qu'on y a pratiquées. Des objets de toute sorte ont été mis au jour : monnaies, statuettes, ustensiles, lames, clefs, ornements, styles, fibules, épingles à cheveux, anneaux et bagues, clochettes, lampes, clous, poteries, urnes, amphores, objets en verre, etc., etc. Mais ce qui m'a paru le plus important, c'est la découverte de puits en bois dont la construction ingénieuse et pratique mérite l'attention sérieuse des antiquaires.

On a retrouvé jusqu'ici quatre puits, forés dans l'intérieur du castrum, à une distance de 26 mètres du vallum, dont les palissades existent encore. Ils sont à peu près tous de même forme et de même dimension; un espace de 46 mètres les sépare les uns des autres.

Voici la description et le dessin d'un de ces puits, qui a peu souffert des injures du temps.

Commissaires rapporteurs: MM. H. SCHUERMANS et A. LE ROY.

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