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suite on lui meurtrit le corps, et on lui brisa les os à coups de bâtons; après quoi, il fut chargé de chaînes. Isaac ayant comparu, le Roi lui reprocha la hardiesse qu'il avait eue de bâtir des églises; mais rien ne put ébranler sa constance. Il donna ordre à plusieurs des principaux de la ville, que la crainte avait fait apostasier, de l'emporter et de le lapider. Le bienheureux Sapor triompha de joie, à la nouvelle de sa mort. Deux jours après il mourut en prison de ses plaies. Le prince barbare, pour s'assurer de sa mort, lui fit couper la tête, et ordonna qu'elle lui fût apportée. On amena les trois autres prisonniers. Leur persévérance à confesser Jésus-Christ, transporta le Roi de rage. Mahanès fut écorché depuis le haut de la tête jusqu'au nombril, et expira dans ce supplice. Abraham eut les yeux percés avec un fer rouge, et mourut deux jours après. Siméon fut enterré jusqu'à la poitrine et tué à coups de flèches. Les chrétiens enterrèrent secrètement ces saints martyrs, qui souffrirent en 339.

Voyez M. Etienne-Evode Assémani, Act. Mart., Orient. t. I, p. 229, et M. Jos. Assémani, Bibl. Orient. t. I, p. 184, et t. III, part. 2, p. 748.

Saint Jean, évêque de Beth-Séluc ou Beth-Séleucie, mourut aussi pour Jésus-Christ, mais avant les martyrs dont nous venons de parler. Il souffrit sous Ardascirus, gouverneur d'Adiabène, frère du Roi Sapor II, la septième année de la persécution excitée par ce prince.

Voyez Sozomène, l. 2, c. 13; et Jos. Assémani, Bibl. Orient. t. I, p. 189.

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SAINT TUGDUAL eut pour patrie l'île de la Grande-Bretagne. Ayant passé dans l'Armorique, il fonda dans le comté de Léon un monastère connu sous le nom de LanPabu. Il fonda ensuite celui de Trécor. Quelque temps après, ce second monastère fut érigé en évêché, qui prit dans la suite le nom de Tréguier. On élut de concert avec Childebert, Roi de Paris, saint Tugdual pour le gouverner, vers l'an 332. Le saint évêque s'attira par son zèle la persécution des méchans. Il mourut le 30 Novembre vers l'an 553. Il y a en France plusieurs églises dédiées sous son invocation. On l'honore principalement en Bretagne, à Laval et à Chartres. Les Bretons l'appellent vulgairement saint Pabut (1). La chapelle de l'ancien collége fondé à Paris pour le diocèse de Tréguier, était dédiée

sous son nom.

Voyez Lobineau, Vies des SS. de Bretagne, p. 56; Baillet, etc.

(1) Pabut signifie la même chose que papa. Ce titre n'était point réservé au pape du temps de notre Saint. Les Bretons le donnèrent à saint Tugdual, afin d'exprimer la vénération qu'ils avaient pour sa vertu.

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SAINT TROJAN, ou saint Troyen, fut élevé vers l'an 511 sur le siége épiscopal de Saintes, ville de la seconde Aquitaine. Nous apprenons de saint Grégoire de Tours, qu'il fut célèbre par ses vertus et ses miracles; et que même dès son vivant, on conservait les franges de ses habits aussi précieusement que des reliques. Ses lumières lui avaient aussi acquis une grande réputation. Eumérius, évêque de Nantes, ayant trouvé dans son diocèse un enfant qui ne se souvenaient pas d'avoir été baptisé, mais seulement d'avoir eu la tête enveloppée d'un linge, le consulta sur ce qu'il devait faire. Le Saint, après lui avoir fait observer que le linge dont cet enfant avait eu la tête enveloppée, était un signe équivoque, lui donna cette décision: «Il est ordonné que qui» conque ne se souvient point d'avoir été baptisé, si personne ne peut prouver qu'il l'ait été, doit recevoir au plutôt le baptême, de peur qu'on ne nous demande compte de cette âme, si elle demeure privée de ce sacrement (1). » Il mourut au plus tard en 532, puisqu'Eusèbe, son successeur, assista au second concile d'Orléans, tenu en 533. Il fut enterré auprès de Bibien ou Vivien, un des premiers évêques de Saintes, au tombeau duquel il s'opérait fréquemment des miracles. Il est nommé en ce jour dans le martyrologe romain, et dans ceux d'Adon et d'Usuard.

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Voyez saint Grégoire de Tours, de Gloria Confessor. c. 59; Baillet, sous le 30 Novembre, et le P. Longueval, Hist. de l'Eglise Gallicane, t. II, p. 468.

(1) Le linge dont on enveloppait la tête des nouveaux baptisés est re

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S. ACCA était lié d'une étroite amitié avec le vénérable Bède, qui en parle en plusieurs endroits de son histoire, mais ne dit nulle part qu'il soit venu d'Angleterre en Frise avec saint Willibrord, dont il s'occupe cependant assez

souvent.

Il est avéré toutefois que saint Acca est venu en Frise et qu'il y demeura pendant quelque temps avec saint Willibrord. Mais il semble résulter du récit de Bède (1), que ce fut à l'époque où saint Acca accompagna son maître Wilfride dans son dernier voyage à Rome.

Saint Acca mourut évêque de Hagulstad, en 740.
Voyez Batavia sacra, p. 47.

+Ste HUNNE.

Septième siècle.

S. DÉODAT, évêque de Nevers, pendant son séjour en Alsace (1), fit connaissance avec un riche seigneur du pays, nommé Hunon, qui demeurait à Hunaweyer, grand village entre Ribeauviller et Reichenweyer, dans la Haute

marquable c'est sans doute à cause de l'onction du saint Chrême,
comme on fait encore aujourd'hui à la confirmation, en plusieurs en-
droits. Voyez le P. Longueval, Hist. de l'Egl. Gall., t. II, p. 468.
(1) Hist. gent. Anglor. 1. V, c. 21.

(1) Voyez sa vie dans les Bollandistes tome III de Juin, et ci-dessus, t. IX, p. 15.

i

Alsace (2). Hunne, son épouse, était alliée au duc Adalric ou Atticus, si on en croit Gebwiller, dans la vie de sainte Odilie (3). Sa piété et sa charité la rendirent recommandable aux yeux de Déodat; sa tendresse pour les pauvres, en qui elle honorait notre Sauveur lui-même, allait si loin, qu'elle leur rendait les plus humbles offices, et passait souvent des jours entiers à laver leurs linges, ce qui lui fit donner le nom de sainte Lavandière (4).

Elle eut un fils, que le saint évêque de Nevers baptisa et auquel il donna le nom de Déodat. Ses parens le vouèrent au Seigneur, et on dit qu'il mourut en odeur de sainteté religieux de l'abbaye d'Ebersmünster (5).

Hunne ne borna pas ses bontés au lieu de sa résidence; elle étendit sa libéralité à des contrées plus éloignées. Comme elle ne considérait ses richesses que comme un bien que Dieu lui avait confié, elle partagea en deux parties les biens qu'elle avait à Singolsheim et à Mittelweyer, et en donna une moitié au monastère d'Ebersmünster, et l'autre, avec ses biens d'Ungersheim, à celui de Jointure (6). Hunne fut canonisée en 1520, à la sollicitation d'Ulric, duc de Wurtemberg, par le Pape Léon X (7), et son

(2) Richerius, in chronico Senoniensi, lib. I, pag. 6.

(3) Page 102.

(4) Voyez De Ruyr, Antiquités de la Vosge, 2o partie, livre II, pag. 113 et 114.

(5) Vovez De Ruyr, ibid. lib. I, p. 94, et lib. II, p. 115; Herculanus, cap. 8 apud Hugo, Monument. sacræ antiq., tom. I, pag. 181. Voyez aussi Albrecht, History von Hobenburg, p. 98.

(6) Chronicon. Novientense, §. 10.

(7) Voyez De Ruyr, Antiquités de la Vosge, 2o part. 1. II, p. 116 et 117; Jean Herculanus, De antiquit. vallis galileæ, cap. 6, apud Hugo, in Monument. sacræ antiq. tome I, page 180; Le Cointe, Annal. eccl. Franc., t. IV, p. 113.

T. XVIII.

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