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» à combattre..... Courrons dans la lice, pour remporter

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une couronne immortelle...... Voici ce que dit Jésus

» Christ Conservez vos corps purs et vos âmes sans ta

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che, afin que vous puissiez parvenir à la vie éternelle. »

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SAINT AMPHILOQUE, qui tient un rang distingué parmi les Pères du quatrième siècle, était intime ami de saint Basile et de saint Grégoire de Nazianze, quoiqu'il fût beaucoup plus jeune qu'eux. Il sortait d'une famille noble de Cappadoce. Dans sa jeunesse, il étudia la rhétorique et le droit; il plaida depuis avec un grand succès, et se fit singulièrement estimer par sa probité. Lorsqu'il exerçait la fonction de juge, saint Grégoire de Nazianze lui recommanda les affaires de plusieurs de ses amis (1).

Notre Saint était jeune encore, quand, par l'avis de saint Grégoire, il quitta le monde pour aller servir Dieu dans la retraite. Il paraît que ce fut avant l'année 373 (2). Il choisit pour demeure un lieu solitaire de la Cappadoce, nommé Ozizale. Le pays était si aride, qu'il n'y venait point. de blé. Saint Grégoire de Nazianze en fournissait à son ami, qui à son tour lui envoyait des fruits et des légumes du jardin qu'il cultivait. Amphiloque avait avec lui son père, qui était âgé et infirme, et il remplissait à son égard les devoirs d'un fils tendre et respectueux.

Sa liaison avec saint Basile était fort étroite, en sorte

(1) S. Greg. Naz. ep. 19, 106, 160.

(2) Voyez S. Bas. ep. 150.

que quand le saint docteur fut fait archevêque de Césarée, Amphiloque l'aurait suivi volontiers, si deux obstacles ne l'en eussent empêché. Premièrement, il ne pouvait s'éloigner d'un père auquel sa présence était nécessaire. Secondement, il appréhendait que l'archevêque ne l'engageât dans les fonctions du ministère ecclésiastique. Il l'évita donc, lorsqu'il le vit métropolitain de la province (3). Mais Dieu, qui l'appelait à la conduite des âmes ménagea tellement les circonstances, qu'il ne put prévoir ce qui devait lui arriver. Il se trouva à Icône dans le temps que l'église de cette ville n'avait point de pasteur. Icône était la capitale de la seconde Pisidie, autrement appelée Lycaonie. Lorsqu'on sut qu'Amphiloque était dans le pays, le clergé et le peuple l'élurent évêque d'une voix unanime. Amphiloque, qui ne s'attendait point à cet événement, résolut de prendre la fuite; mais il ne lui fut pas possible d'exécuter son projet. Saint Basile regarda son élection comme un effet extraordinaire de la Providence; il lui écrivit à ce sujet une lettre (4), où il l'exhortait à s'opposer fortement aux vices et aux hérésies, à corriger les abus, à ne jamais conniver au mal, à gouverner lui-même, et à ne pas se laisser gouverner par les autres. Il fallut quelque temps pour consoler Amphiloque, et pour lui rendre la tranquillité que la crainte de l'épiscopat lui avait ôtée. Son père fut extrêmement affligé de sa promotion, parce qu'il se voyait privé d'un secours sur lequel il avait compté dans sa vieillesse ; il s'en plaignit à saint Grégoire de Nazianze, qu'il soupçonnait avoir concouru à l'élection de son fils.

Amphiloque ayant été sacré en 374, alla voir saint Basile à Césarée; il y prêcha devant le peuple, qui témoigna

(3) Voyez S. Basile, ep. 162.

(4) Saint Basile, ep. 161.

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la plus grande satisfaction de l'avoir entendu. Dans les affaires difficiles, il consultait l'archevêque de Césarée, qui lui répondait avec modestie, et lui parlait comme un disciple aurait pu faire à son maître. Saint Basile l'invita à revenir à Césarée pour la fête de saint Eupsychius; mais notre Saint ne put se rendre à cette invitation. Une maladie l'empêcha de se rendre aussi à une troisième invitation, en 375. Saint Basile, qui fut dangereusement malade quelque temps après, lui recommanda le soin de son église, dans le cas où la mort l'enleverait.

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L'année suivante, saint Amphiloque tint un concile à Icône, contre les macédoniens, qui niaient la divinité du Saint-Esprit. Il assista, en 381, au concile de Constantinople assemblé contre ces hérétiques, et à un autre concile qui fut convoqué dans la même ville, en 383. Une loi donnée par l'Empereur Théodose, en 381, le représente comme un des centres de la foi catholique en Orient.

Nous apprenons de Théodoret (5), que saint Amphiloque étant à Constantinople, pria Théodose de porter une loi qui défendit aux ariens de tenir leurs assemblées, et de blasphemer le Fils de Dieu : ce que l'Empereur n'accorda point, sous prétexte qu'un tel parti serait trop rigoureux. Il alla quelque temps après au palais. Ayant trouvé Théodose avec son fils Arcade, proclamé auguste depuis peu, il salua le père, et parut ne point faire attention au fils. Théodose témoigna sa surprise et son mécontentement. «Eh quoi! dit Amphiloque, vous ne pouvez souffrir une injure faite à votre fils, et vous souffrez ceux qui dés>> honorent le Fils de Dieu ! » L'Empereur, frappé de cette réponse, porta une loi que nous avons encore, et qui proscrivait les assemblées des ariens, des eunomiens, des ma

(5) Hist. 1. 5, c. 16.

cédoniens, des manichéens; le prince étendit depuis cette défense aux apollinaristes.

Théodoret nous apprend encore que saint Amphiloque montra beaucoup de zèle contre une autre hérésie, qui commençait à faire des progrès. C'était celle des messaliens, autrement appelés euchites ou prieurs, de deux mots, l'un grec, et l'autre syriaque, qui ont la même signification. La secte de ces fanatiques, qui causèrent de grands troubles dans l'Eglise, avait pris naissance en Mésopotamie. Ils faisaient consister toute l'essence de la religion dans la prière seule; ils rejetaient les autres pratiques de piété, et même l'usage des sacremens. Ils demeuraient à la campagne avec leurs femmes et leurs enfans, et menaient une vie oisive et vagabonde. La nuit et le matin, ils s'assemblaient dans leurs oratoires, qui étaient ouverts par le haut, pour y chanter des cantiques spirituels et réciter des prières, sur-tout l'Oraison dominicale (6). Suivant saint Epiphane, ils prenaient à la lettre les textes où l'Ecriture exhorte les fidèles à vendre tous leurs biens, et à prier sans interruption. Ils prétendaient avoir des visions, et recevoir des lumières extraordinaires, ce qui venait de leur imagination échauffée, quoique Dicu puisse permettre que les illusions du démon produisent quelquefois des effets qui paraissent tenir du prodige. Enfin, ce que nous lisons dans les anciens concernant ces fanatiques, nous prouve qu'ils avaient beaucoup de ressemblance avec ceux qu'on a vus en France et en Angleterre. Saint Amphiloque les fit condamner dans le concile de Side en Pamphilie, au

(6) Voyez sur les messaliens ou massaliens, saint Epiphane, hær. 80; saint Jérôme, proem. in dial. adv. Pelag, etc. Joseph Assémani, Bibl. Orient. t. I, p. 128; t. IV, p. 171; Euthymiï Zigaleni, Panoplia, tit. 26, et Victoria et triumphus de secta Messalianorum, ap. Tollium, insigna itinerarii Italici, p. 106; Hermenopilus, de Sectis, p. 570.

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quel il présida, et il composa, pour les réfuter, plusieurs savans ouvrages (7).

Saint Grégoire de Nazianze appelle saint Amphiloque, un pontife irréprochable, un Ange, un héros de la vérité. Nous savons, par le témoignage du même père, que le saint évêque d'Icône procura la guérison à des malades, par ses prières, par l'invocation de la Sainte-Trinité, et par l'oblation du sacrifice. Il n'est plus fait mention de lui après l'année 394. Il paraît qu'il mourut vers ce temps-là, dans un age fort avancé. Les Grecs et les Latins l'honorent le 23 Novembre.

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ON doit se former une haute idée de la sainteté de Daniël, d'après la vénération singulière que les églises de la Grande-Bretagne avaient pour sa mémoire. Il florissait au

(7) Il ne nous reste des écrits de saint Amphiloque, que de longs fragmens, cités par les conciles d'Ephèse et de Calcédoine, par Théodoret, Facundus, saint Jean Damascène, Photius, etc. Les huit sermons que lui attribue Combéfis, sont indignes de sa plume, et sont évidemment d'un auteur qui a vécu plus tard. Peut-être sont-ils d'Amphiloque de Cyzique, ami de Photius, lequel florissait en 860. La vie de saint Basile, attribuée à notre Saint, paraît être l'ouvrage d'un Grec moderne, et ne mérite aucune créance. On reconnaît dans le poème à Séleucus, qui contient le catalogue des livres canoniques, le style de saint Grégoire de Nazianze, qui pourrait l'avoir écrit pour saint Amphiloque quoique ce Père ait aussi donné un catalogue des Livres saints qui composent l'Écriture, dans son trois cent trente-huitième poème.

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