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commencement du sixième siècle. En 516, il fonda un col· lége ou monastère, près du canal de la mer qui sépare l'île d'Anglesey du pays de Galles. Peu de temps après, une ville fut bâtie en cet endroit par le Roi Mailgo, qui avait fourni aux frais du tombeau de saint David. On l'appela, suivant Ussérius, Bancor ou Bangor, à cause de la beauté du chœur du monastère. Saint Daniël, premier évêque de ce lieu, fut sacré par saint Dubrice. Il assista au concile de Brévi, mourut en 545, et fut enterré dans l'île de Bersey. La cathédrale de Bangor est dédiée sous l'invocation de saint Daniël. Le Neve n'a pu découvrir les noms d'aucun évêque de cette ville, jusqu'au douzième siècle (1).

Voyez les antiquités d'Ussérius, c. 14, p. 274, et le docteur Brown Willis, sur les cathédrales.

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Pepin

GRIMOALD, maire du palais, fils et successeur du B. de Landen, et frère de sainte Gertrude et de sainte Beggue, posa les bases de ce pouvoir immense que les maires du palais s'attribuèrent dans la suite, ne laissant presque autre chose aux Rois qu'un titre honorifique, et l'apparence extérieure de la royauté. Il avait donné, du temps de S. Sigebert, Roi d'Austrasie, plusieurs preuves de piété ; mais immédiatement après la mort de ce prince, il se laissa séduire par l'ambition, et la couronne, qui n'appartenait qu'à Dagobert (1), fils de saint Sigebert, il la plaça sur

(1) V. le Nève. Fasti Anglic. p. 25.
(1) Voyez sa vie sous le 23 Décembre.

la tête de son propre fils Childebert. Une injustice aussi révoltante ne demeura pas impunie: Grimoald fut livré à Clovis II, Roi de Bourgogne et de Neustrie, et mis à mort en 656 à Paris.

La haine de la famille royale contre Grimoald s'étendit à ses enfans, et particulièrement à sa fille Wulfetrude (2), religieuse au couvent de Nivelles, auprès de sa tante Gertrude. On voulut en faire sortir Wulfetrude, et confisquer les biens du couvent; mais le Seigneur protégea si bien sa servante Gertrude et sa communauté, qu'en peu de temps l'inimitié se transforma en amitié et la persécution en protection.

Sainte Gertrude, sentant approcher sa fin, avait remis à Wulfetrude les soins du couvent. Elle se mit donc à l'administrer, trois mois avant la mort de sa tante, en 659, et devint ainsi la seconde abbesse de Nivelles, arrivée dignité dont elle demeura revêtue jusqu'en 670, où elle mourut, dans la trentième année de son âge et la onzième de son administration. Wulfetrude avait été élevée au couvent dès sa plus tendre jeunesse, et à cette époque on pouvait déjà à seize ans entrer en religion on regardait moins à l'âge qu'à la maturité des mœurs. Du reste, on instruisait au couvent de Nivelles de jeunes filles, même que leur intention n'était pas d'embrasser la vie lors monastique.

Voyez Acta SS. Belgii selecta, t. III, p. 13 et 589-591; et Daniël, Hist. de France, t. II, 1, p. 44.

(2) Autrement Wilfetrude et Wolfetrude.

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S. TRON, PRÊTRE.

L'AN 693.

IL y avait encore beaucoup d'idolâtres dans la Hesbaie (1), lorsque S. Tron illustra ce pays par l'éclat de ses vertus. Il naquit, vers l'an 628, de parens distingués par leur naissance et jouissant d'une fortune considérable, mais animés aussi d'une piété remarquable. Il montra dès sa jeunesse un si ardent désir de la béatitude céleste, qu'il regardait avec mépris tous les biens de la terre, et distribuait aux pauvres tout ce qu'il pouvait. Les jeunes gens de son âge et de sa condition le sollicitaient souvent de prendre avec eux le divertissement de la chasse; mais le seul désir de notre Saint était de faire des progrès dans les sciences spirituelles. Quand la mort lui eut enlevé ses parens (2), il alla trouver S. Remacle, qui se trouvait à Zepperen, à un mille environ de Saint-Tron, et pria avec la plus profonde humilité ce prélat, de lui dire ce qu'il avait à faire pour servir Dieu.

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Saint Remacle envoya Trudon à Metz, auprès de saint Clou, évêque de cette ville, en lui disant : « Offrez vos >> biens temporels au martyr S. Etienne, par les mains de l'évêque Clou, et sollicitez ce dernier de vous instruire » dans les Saintes- Ecritures. » Saint Tron suivit ce conseil et résolut de partir incontinent pour Metz. Après son dé

(1) Hasbaniensis pagus, divisé autrefois en quatre comtés. Voyez Wastelain, Descript. de la Gaule Belgique, p. 192-199.

(2) Sa mère, la B. Adèle, est enterrée au village de Zeelem près de Diest, qui lui appartenait. On y garde une partie de ses reliques, et l'autre à Saint-Tron. - Voyez Acta SS. Belgii selecta, t. V, p. 3, num. 3, p. 30, not. b, et p. 31, note g.

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part, ceux qui se trouvaient près de l'évêque se mirent à parler de lui avec beaucoup de mépris, parce qu'il s'était présenté avec de mauvais habits, et ils s'étonnèrent que l'évêque l'eût reçu avec amitié et respect. Remacle les ayant entendus, les censura sévèrement pour n'avoir jugé de son mérite que par son extérieur. « Ce jeune homme, » dit-il, « vaut mieux aux yeux de Dieu, que nous; priez le Seigneur pour que par les mérites de Trudon vous » obteniez le pardon de vos péchés. » Ainsi parla ce saint prélat, parce que Dieu lui avait fait connaître les grandes destinées de notre Saint.

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Le saint évêque de Metz lui fit un accueil non moins amical; il le fit instruire dans les sciences cléricales, et l'éleva à la dignité de prêtre. Quelque temps après, saint Clou le renvoya dans sa patrie, disant qu'il devait aller travailler dans les terres qu'il avait offertes à S. Etienne, pour gagner encore beaucoup d'autres serviteurs au Seigneur.

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De retour dans sa patrie, il commença par aller voir son père spirituel saint Remacle, qui demeurait alors à Tongres. Celui-ci le reçut avec joie; il s'aperçut aussitôt des grands progrès qu'il avait faits dans la connaissance de la loi de Dieu, et lui donna la mission d'annoncer la foi par-tout son diocèse, de célébrer le saint service dans toutes les églises, et de bâtir une église dans ses terres conformément au vou qu'il en avait fait dans sa jeunesse. Trudon dédia cette église au saint martyr Quentin et au saint confesseur Remi; elle fut élevée dans un endroit nommé Sarchinium, près de la rivière la Cisindre. Il instruisit les peuples d'alentour dans les choses du Ciel, il reprimanda les orgueilleux, enseigna la bonne voie à ceux qui étaient égarés, et aux riches le bon usage de leurs biens terrestres. Son exemple excitait chacun à la pratique des vertus qu'il recommandait. Il opéra de la sorte de nombreuses conversions; plusieurs jeunes gens de naissance vinrent le

trouver pour apprendre de lui l'art de mépriser les biens du monde, afin de suivre la bannière de Jésus-Christ. En peu de temps il se vit entouré d'un grand nombre de disciples zélés, pour lesquels il fit bâtir son couvent : celui-ci ne devait pas servir seulement de retraite pour les solitaires, mais aussi d'école où la jeunesse pouvait se former à la fois aux sciences et à la piété. Ce monastère, appartenant à l'évêché de Liége, observait la règle de saint Benoît, quoiqu'on ne sache pas avec certitude si dans le principe et du temps de S. Tron, c'était un couvent de moines ou de chanoines réguliers. C'est ce même couvent, connu sous le nom de Saint-Tron, qui donna naissance à la ville qui porte aujourd'hui ce nom. Le saint prêtre fonda un autre monastère, près de Bruges, en Flandre, qui fut converti en abbaye de filles, et qui porta aussi le nom de Saint-Tron.

Notre saint fondateur mourut en 693. Peu de temps après sa mort, son tombeau devint célèbre par de nombreux miracles, et en 880 son corps fut solennellement levé de terre par Francon, évêque de Liége.

Saint Tron est nommé dans la plupart des martyrologes. Sa vie fut écrite par Donat, diacre de l'église de Metz, au huitième siècle.

Voyez Baillet sous le 23 Novembre et les Acta SS. Belgii selecta, V, 1-69, et Vita S. Trudonis Confessoris apud Hasbanos, auctore Gerardo Moringo. Louvain 1540, in-4°.

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