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+ S. GREGOIRE, ÉVÊQUE DE GERGENTI, EN SICILE.

D'après sa vie dans Métaphraste et dans Surius, p. 437. Voyez aussi Baillet sous le 23 Novembre.

Sixième siècle.

GRÉGOIRE naquit vers la fin du règne de l'Empereur Justin Jer, dans une bourgade du territoire d'Agrigente, aujourd'hui Gergenti, ville considérable de la Sicile, sur la côte méridionale. Ses parens qui étaient aussi charitables que riches et vertueux, le firent instruire avec grand soin dans les lettres et la piété chrétienne, et le laissèrent, vu les dispositions précoces de son esprit, entrer dans la cléricature dès l'âge de douze ans. A peine le germe de la vertu fut-il développé dans ce jeune homme plein d'espérances, qu'il entreprit un voyage dans la Terre-Sainte, afin que, rapproché du berceau de la chrétienté, il pût puiser dans les monastères d'Orient le véritable esprit de la science du salut et de la perfection. Après s'être exercé quelque temps à la discipline monastique dans une des maisons religieuses de Jérusalem, il fut fait diacre par le patriarche du lieu, que l'on croit être Eustache ou Macaire II. De la Palestine il se rendit à Constantinople, où il fut témoin de tout ce qui se passa au cinquième concile écuménique. On dit même que d'après le commandement des Pères de l'assemblée, il y parla, et fut généralement admiré à cause de son talent oratoire. A son retour en Sicile il se voua au service de l'église de Gergenti, où il fut ordonné prêtre. A la mort de l'évêque Théodore, sa vertu et ses capacités lui avaient acquis une célébrité si bien fondée, qu'il fut appelé par le clergé et par le peuple, à le remplacer. Ce ne fut qu'après bien des violences et une longue résistance de sa part qu'il

se laissa imposer les mains. La vigilance et la charité avec laquelle il s'acquitta de toutes ses fonctions de l'épiscopat, fit voir que c'était Dieu même qui l'avait appelé à ce haut ministère, et l'avait doué de tant de qualités distinguées, afin de remplir avec éclat, et pour le bien de l'Eglise de Dieu et de l'humanité, la charge qui lui avait été confiée. Pour que sa vie ne s'écoulât pas dans une tranquillité et sécurité trop grande, Dieu permit à quelques malintentionnés de mettre sa patience et son humilité à l'épreuve. Nous ne savons quel fut le sujet de leurs accusations : mais nous voyons que le Pape Grégoire-le-Grand s'interressa à sa cause et qu'il en voulut connaître lui-même (1). En 593 le Vicaire de Jésus-Christ écrivit à Maximien, évêque de Syracuse, pour lui demander les points d'accusations. Celui-ci cependant traîna l'affaire en longueur et augmenta par là les souffrances, mais aussi les mérites de l'évêque de Gergenti. Ce retard obligea le saint Pape de récrire à Maximien, pour le presser de lui envoyer toutes les informations de ce procès, afin de le terminer et de faire cesser le scandale qu'il causait dans la province. Si l'on peut se rapporter à ce que dit l'auteur de la vie de notre Saint, une femme de mauvaise vie aurait été instiguée par les ennemis du saint évêque, afin d'accuser celui-ci d'avoir eu des habitudes criminelles avec elle. Ses délateurs étaient Sabin et Crescentin, qui, fâchés comme le dit le biographe, de ce que Grégoire leur avait été préféré dans la nomination à l'épiscopat, le firent traduire devant le tribunal de l'exarque de l'Italie; son jugement fut renvoyé au Pape. Cependant le Saint fut gardé dans une étroite prison, poursuivi par l'outrage et la calomnie, jusqu'à ce que le Pape dans un synode de plusieurs évêques le déclarât innocent et le renvoyât absous. Ses délateurs furent condamnés au

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bannissement, mais par l'intercession du saint évêque leur peine leur fut remise. La femme accusatrice se soumit à une pénitence exemplaire. Baillet, cependant, tient toute cette histoire pour très-suspecte. Ce qui est certain c'est que le bienheureux prélat mourut d'une sainte mort. Nous ignorons s'il survécût au saint Pape Grégoire. Le martyrologe romain marque sa fête au 23 Novembre. Lorsque l'auteur de sa vie parle des monothélites, il paraît confondre notre Saint avec un second Grégoire, qui fut aussi évêque de Gergenti, sous le Pape Agathon, et qui assista l'an 680, au concile de Rome, qui était de 150 évêques.

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de trois enfans en bas âge; elle se retira avec eux à Médina. Jean fut envoyé au collège pour y apprendre les premiers élémens de la grammaire. Peu de temps après, l'administrateur de l'hôpital, qui avait été témoin de sa piété extraordinaire, le prit avec lui, dans la vue de l'employer au service des malades. Jean s'acquitta de cet emploi avec un zèle beaucoup au-dessus de son âge : sa charité éclatait sur-tout dans les exhortations qu'il faisait aux malades, pour leur inspirer les sentimens dont ils devaient être pénétrés. Il pratiquait en secret des austérités incroyables, et continuait en même temps ses études dans le collége des Jésuites.

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Lorsqu'il eut atteint sa vingt-unième année, il prit l'habit chez les Carmes, à Médina, et ce fut sa dévotion pour la Sainte-Vierge qui le détermina de préférence pour cet ordre religieux. Jamais novice ne montra plus de soumission, d'humilité, de ferveur et d'amour de la croix. Son zèle loin de diminuer après le noviciat, ne cessa de prendre de nouveaux accroissemens. Ayant été envoyé à Salamanque pour faire sa théologie, il continua d'y pratiquer des austérités extraordinaires. Il voulut loger dans une cellule étroite et obscure qui était au fond du dortoir. Un ais creusé, qui ressemblait à un cercueil, lui servait de lit. Il portait un cilice si rude, que le moindre mouvement mettait son corps tout en sang. Ses jeûnes et ses autres mortifications avaient quelque chose d'incroyable. Tels furent les moyens qu'il employa pour mourir au monde et à lui-même. Mais en même temps l'exercice continuel de la prière, auquel il se livrait dans le silence et la retraite, faisait prendre l'essor à son âme. La maxime fondamentale de perfection, dont il faisait la règle de sa conduite, et qu'il établit depuis dans ses écrits, était que celui qui veut être parfait, doit commencer par faire toutes ses actions en union avec celles de Jésus-Christ, désirant de l'imiter et de se revêtir

de son esprit. Il doit, en second lieu, motifier ses sens en toutes choses, et leur refuser tout ce qui ne peut point être rapporté à la gloire de Dieu. Il aurait voulu n'être que frère convers: mais ses supérieurs refusèrent d'y consentir.

Son cours de théologie, qu'il avait fait avec succès, étant achevé, il fut ordonné prêtre. Il avait alors vingtcinq ans. Il se prépara à la célébration de sa première messe, par de nouvelles mortifications, par de ferventes prières et par de longues méditations sur les souffrances de Jésus-Christ, afin d'imprimer dans son cœur les plaies précieuses du Sauveur, et d'unir au sacrifice de l'Homme-Dieu, celui de sa volonté, de ses actions et de toute sa personne. Les grâces qu'il reçut de cette première célébration des saints mystères, augmentèrent encore en lui l'amour de la solitude. Il délibéra sur la pensée qui lui était venue d'entrer dans l'ordre des Chartreux.

Sainte Thérèse, qui travaillait alors à la réforme du Carmel, eut occasion de faire un voyage à Médina-del-Campo. Ce qu'elle avait entendu dire de notre saint religieux, lui inspira le désir de le voir et de s'entretenir avec lui. Elle lui dit que Dieu l'avait appelé à se sanctifier dans l'ordre de Notre-Dame du Carmel; qu'elle était autorisée par le général à établir deux maisons réformées pour les hommes, et qu'il devait être le premier instrument que le Ciel employerait à cet important ouvrage. Peu de temps après, elle fonda son premier monastère d'hommes dans une maison pauvre du village de Durvelle. Jean de la Croix s'y retira. Deux mois s'étaient à peine écoulés, que quelques autres religieux vinrent l'y joindre. Ils renouvelèrent tous leur profession, le premier Dimanche de l'Avent, en 1568. Telle fut l'origine des Carmes déchaussés, dont l'institut fut approuvé par Pie V, et confirmé en 1580 par Grégoire XIII. Les austérités de ces premiers Carmes réformés étaient portées si loin, que sainte Thérèse crut nécessaire de leur pres

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