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d'avoir embrassé la réforme; que c'était une des âmes les plus pures de l'Eglise; que Dieu lui avait communiqué de grands trésors de lumières, et que son entendement fut rempli de la science des Saints.

Dieu le glorifia, après sa mort, par plusieurs miracles, dont un fut opéré en 1705, sur une religieuse de l'Annonciade, à Neuf-Château, en Lorraine. Cette fille était attaquée d'une paralysie. Elle fit à saint Jean de la Croix une neuvaine, à la fin de laquelle elle fut guérie. L'évêque de Toul constata juridiquement la vérité de ce miracle.

Le serviteur de Dieu fut canonisé par Benoît XIII, en 1726, et sa fête fut fixée au 24 de Novembre dans le bréviaire romain. Son corps se garde à Ségovie.

On trouve dans sa vie, par le père Dosithée de SaintAlexis, l'histoire de ses révélations et de ses miracles, avec une notice exacte de ses écrits et de sa théologie mystique.

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L'esprit du christianisme est l'esprit de la croix. Les chrétiens doivent vivre et mourir sur la croix, ou du moins dans l'esprit de la croix. Jésus-Christ nous a mérité toutes les grâces que nous recevons, en souffrant pour nous et c'est en souffrant avec lui que nous nous en rendons dignes. Aussi le Sauveur a-t-il déclaré que les afflictions seraient le partage de ses plus fidèles serviteurs, en leur annonçant toutefois qu'il les en dédommagerait au centuple par ses consolations. La Sainte-Vierge, les apôtres et les plus grands Saints ont bu dans cette coupe, à proportion du degré de faveur auquel ils devaient être élevés. L'éminente sainteté est toujours précédée par de rudes épreuves. Citons des exemples plus récens. M. Henri Boudon, archidiacre d'Evreux, qui fit de si grands progrès dans la vie intérieure, comme on le voit par son règne de Dieu dans une âme, et par ses autres ouvrages, fut calomnié, persécuté par son propre évêque, et chassé avec une telle ignominie, que personne, pour ainsi dire, n'osait plus

lui donner l'hospitalité. Il éprouva de plus les angoisses de la désolation intérieure qu'il a décrites d'après sa propre expérience, dans ses saintes voies de la croix. N'oublions pas un autre contemplatif du dernier siècle, M. de BernièresLouvigny, gentilhomme de Normandie, et trésorier de France à Caen. Il fut dans la vie spirituelle le maître de M. Boudon et de plusieurs autres ecclésiastiques, qui devinrent célèbres par une rare piété; brûlant de zèle pour la propagation de l'Evangile, il envoya des missionnaires dans les Indes orientales et occidentales, ainsi que dans d'autres régions étrangères. Il parvint, quoique laïque, à la perfection de la vie intérieure; et les moyens qu'il employa pour y parvenir, furent une humilité profonde, un entier détachement de la terre, l'exercice continuel de la prière et de la méditation. Mais cette préparation aux grâces sublimes qu'il reçut, aurait encore été imparfaite, s'il n'eût passé par le feu des tribulations, et si, par le bon usage qu'il en fit, il n'eût achevé dans son cœur le crucifiement du vieil homme. On peut dire la même chose de tous les Saints; mais ils trouvaient dans la divine charité de quoi se payer avec usure de tout ce qui leur en coûtait. L'amour est à lui-même sa propre récompense; c'est un feu qui est son propre aliment (4).

(4) Il convient de rappeler à cette occasion l'admirable sœur laie, morte, il y a quelques années, à Dülmen. Elle aussi eut à souffrir des maux inexprimables et de nombreuses persécutions, pour pouvoir se montrer digne épouse de Jésus-Christ. Toutefois, ce n'est qu'en passant que nous appelons l'attention sur cette illustre servante de Dieu; nous espérons avec confiance qu'un homme instruit (M. Clément Brentano, de Francfort) nous donnera un jour une histoire détaillée de sa vie.

(Note de l'édit. allem.)

T. XVIII.

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Quatrième siècle.

L'ÉGLISE a inséré le nom de saint Chrysogone dans le canon de la messe. Ce saint martyr fut arrêté à Rome, et décapité à Aquilée, durant la persécution de Dioclétien. Il est nommé dans l'ancien calendrier de Carthage du cinquième siècle, ainsi que dans tous les martyrologes d'Occident, écrits depuis ce temps-là. Il est fait mention de l'église dont il est titulaire à Rome, dans un concile tenu par le Pape Symmaque, et dans des lettres de saint Grégoire-le-Grand. Cette église est un titre de cardinal-prêtre. On y garde le chef de saint Chrysogone, dans une belle châsse; mais le corps du Saint est à Venise.

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Ste FLORE ET Ste MARIE, VIERGES ET MARTYRES EN

ESPAGNE.

L'AN 851.

Sous le règne d'Abdéramène II, Roi des Sarrasins de Cordoue, en Espagne, Flore, née d'un père mahométan, mais d'une mère chrétienne, fut élevée secrètement dans la véritable religion. Son propre frère la cita devant le cadi ou juge de la ville. Ce magistrat la fit battre de verges. On lui frappa aussi la tête de tant de coups, qu'on lui découvrit le crâne en plusieurs endroits. On la mit ensuite entre les mains de son frère, afin qu'il la fit renoncer au christianisme. Elle trouva le moyen de s'échapper, et de se retirer auprès d'une sœur à Ossaria. Quelque temps après

sa retraite, elle revint à Cordoue, où elle alla prier publiquement dans l'église du saint martyr Asciscle. Elle y trouva Marie, sœur du diacre Valabonse, lequel avait reçu depuis peu la couronne du martyre. Ces deux vierges, remplies de zèle pour la foi, convinrent de se présenter elles-mêmes à la cour du cadi. Elles furent renfermées dans un cachot obscur, où l'on ne laissait entrer que des femmes impies et corrompues. Saint Euloge, qui était aussi alors en prison, leur envoya son exhortation au martyre. Le cadi leur fit subir un nouvel interrogatoire, et les condamna à perdre la tête la sentence fut exécutée le 24 Novembre 851. Ces deux Saintes sont nommées dans le martyrologe romain.

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SAINT PORTIEN, vulgairement saint Pourçain, passa les premières années de sa jeunesse dans l'esclavage. Ayant depuis obtenu sa liberté, il prit l'habit dans un monastère voisin de la demeure de son maître. Ses éminentes vertus lui en firent donner le gouvernement après la mort de l'abbé. Son amour pour la pénitence éclata dans les austérités extraordinaires qu'il pratiqua. Thierri, Roi d'Austrasie porta le ravage dans l'Auvergne en 520. Saint Pourçain alla le trouver pour lui demander la liberté des prisonniers. Le prince le reçut avec respect, et acquiesça à sa demande. Le serviteur de Dieu mourut fort âgé, vers l'an 540, et sa sainteté fut attestée par divers miracles, au rapport de saint Grégoire de Tours. Son monastère prit son nom,

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et donna naissance à la ville de Saint-Pourçain, en Auvergne, au diocèse de Clermont. Ce monastère ne subsiste plus depuis long-temps. A la fin du dernier siècle il y avait encore un prieuré, soumis à l'abbaye de Tournus, en Bourgogne.

On garde une partie des reliques du saint abbé dans l'église de Saint-Martin, à Laigle, en Normandie; le reste est dans l'église qui porte le nom du Saint, en Auvergne. Notre Saint est nommé en ce jour dans le martyrologe romain (1).

Voyez saint Grégoire de Tours, de Vit. Patr. c. 5; Baillet, etc.

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S. SARIUS, PRÊTRE.
Septième siècle.

Ce saint prêtre et confesseur ne florissait pas au sixième ni au onzième siècle, mais, selon le sentiment le plus probable, au septième. On l'honore particulièrement à Lambres (1), village près de Douay, où l'on dit qu'il naquit d'une famille riche. Il est encore aujourd'hui le patron du village,

(1) Jacques Branche, dans ses Vies des Saints d'Auvergne, met à ce même jour la fête de saint Protais, reclus ou religieux de Combronde, prieuré dépendant de l'abbaye de Menat, en Auvergne. Il n'est connu que par ce qu'en dit saint Grégoire de Tours, dans la vie de saint Pourçain.

Usuard met aussi en ce jour la fête de saint Romain, prêtre de Blaye, au diocèse de Bordeaux, dont parle saint Grégoire de Tours, et dont Sigebert de Gemblours dit un mot dans sa chronique. Il fut disciple de saint Martin de Tours. Sigebert place sa mort en 385. On l'invoquait au sixième siècle contre les tempêtes et les naufrages. Saint Grégoire de Tours assure qu'étant en danger sur la Garonne, il fut sauvé par l'intercession de saint Romain. Voyez Baillet, etc.

(1) Lambrensis villa.

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