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soient appliqués à l'accroissement des re- Nancy, en plus grande solennité, pour y yenus du chapitre. Le tout sous le consen-être inhumé avec ses ancêtres dans l'église tement de Henri d'Amelrin, fils de Henri des Pères Cordeliers.

de Blàmont, et de Cunegonde sa femme, Le château de Deneuvre, autrefois forfondateur et fondatrice. teresse considérable, est aujourd'hui enDans la suite, pour augmenter le nom-tièrement ruiné, de même que l'ancienne bre des chanoines, on obtint de l'abbé de église paroissiale située hors le bourg de Senones (1), le droit de patronage et la Deneuvre, elle était dédiée sous l'invocamoitié des dimes et des novales, de la pa- tion de saint Remi; on en a bàti depuis roisse de Deneuvre et Baccarat; au moyen quelques années une nouvelle dans l'emde quoi, lesdits abbés et religieux de Se-placement du château, laquelle se trouve nones, demeureront déchargés de toute par ce moyen entre Deneuvre et Baccarat, fourniture à ladite église, à l'exception de dont elle est église paroissiale. Collateur, la toiture qu'ils seront obligés d'entretenir le chapitre de Deneuvre qui la fait desservir à l'ordinaire, et demeureront en possession par un de ses chanoines; décimateurs, des novales anciennes, nouvelles et futu-l'abbaye de Senones pour la moitié de la res, comme du passé. Marguerite de Mon-grosse dime et des novales, et ledit chafaucon, et Henri son fils, comte de Blà-pitre pour l'autre moitié, sur laquelle les mont, fondèrent en 1556, une nouvelle abbé et religieux de Senones prennent un prébende, de pareil revenu que les pre-préciput de douze paires, scigle et avoine. mières.

Aujourd'hui Deneuvre est chef-lieu d'un doyenné du diocèse de Toul, sous le nom de Chrétienté de Deneuvre. Anciennement ce doyenné était à Flin, plus bas sur la Meurthe.

Seigneur, le roi. Chef-lieu d'une prévôté, bailliage de Lunéville, cour souveraine de Lorraine. 、

On voit dans la banlieue de Deneuvre l'hermitage de la Madeleine ou de la Rochette, la chapelle de Saint-Volfgang, un hôpital réduit à assez peu de chose; l'église ou la chapelle de Sainte-Catherine, située sur le chemin de Baccarat à Lunéville, auprès de laquelle autrefois on enterrait les pestiférés.

Le 5 septembre 1710, M. l'évêque de Toul, unit au chapitre de Deneuvre, 4° le petit chapitre de Blàmont, 2o les quatre prébendes de la chapelle de saint Jean de Thelod, 3o le prieuré de Marey, ci-devant appartenant à l'abbaye de saint Mihiel; Les annexes de Deneuvre ou Baccarat 4° la chapelle de saint Nicolas, ci-devant sont la Chapelle, Thiaville, la cense de érigée en l'église paroissiale d'Einville-au-Fagnon, Humberpaire, Bademénil et la Jar. Le 12 septembre 1710, le duc Léo-Chapelle de saint Loup à Humberpaire; pold confima cette union. sur quoi l'on peut voir le pouillé du diocèse de Toul.

Olry de Blamont, évêque de Toul, le dernier héritier de la maison de Blamont, augmenta considérablement la fondation de cette collégiale, et y choisit sa sépulture; et l'on y voit son mausolée dans une chapelle à gauche en entrant.

DEISTRICT, ou DESTROCH, ou DESTROFF, ancien comté. Voyez à la suite de Morhange.

DEUILLY, BOURG, CHATEAU ET PRIEURÉ. -Deuilly, en latin Duguliacum, autrefois Le duc François I, étant mort en 1545, château célèbre et qui a donné le nom à à Remiremont, son corps fut rapporté à une maison illustre et ancienne dans la Deneuvre, et déposé dans l'église de la Lorraine. Deuilly est situé entre Tignécollégiale, où on lui fit un service solen-court et Sérécourt, à une heure et demie nel, en attendant qu'on le transportât à de la Marche et de Bleurville; ce château, le bourg attenant et le prieuré situé au même lieu, sont aujourd'hui tellement

(1) Ann. 1354, sous le pape Clément VII.

Tuinés, qu'on ne voit plus que quelques et marquis du Pont, et Guy de Luxem

bourg, comte de Ligny et de Saint-Paul, au sujet de la guerre qu'ils ont eue ensemble et du siége mis par lesdits seigneurs devant la forteresse de Deuilly appartenant

débris du château où sont logés quelques fermiers, et on ne voit pas même les ruines du bourg et du prieuré; ce monastère est aujourd'hui transféré à une demi-lieue de sa première situation et se voit près le vil-à-Jean de Chaufour, la prise et rasement lage de Morizécourt.

On ignore le temps de la fondation du château de Deuilly et du premier seigneur qui l'a habité; mais dès l'an 1044, Gautier, seigneur de Deuilly, avait fondé un prieuré joignant son château, et lui avait donné des biens considérables, puisqu'en cette année 1044, l'évêque de Toul, Brunon d'Egesheim, qui fut depuis pape sous le nom de Léon IX, confirme cette fondation faite par Gautier de Deuilly, par le conseil et du consentement de sa femme Adile, et le don qu'il a fait à ce prieuré de certaines églises qui lui étaient échues en héritage, et a soumis pour toujours ce prieuré à l'abbaye de Saint-Evre de Toul. L'évêque ajoute qu'il a dédié l'église de ce lieu à la Sainte Vierge et qu'il y a consacré trois autels; il veut que tous ceux qui résideront dans le château ou dans le bourg de Deuilly, soient paroissiens de cette église et soient soumis aux religieux ou au vicaire qu'ils établiront pour la desservir; il nomme quatre villages, dont il leur donne les églises et la dime.

Pierre, évêque de Toul, en 1188, renouvela le titre de fondation qui avait été brûlé, et Henri, évêque de la même église, en 1152, régla ce qui devait appartenir au vicaire de Deuilly; enfin le pape Célestin III, en 1195, confirma le prieuré et tout ce qui lui appartenait, et permit au prieur de recevoir pour religieux tous ceux qui voudraient y faire profession.

de ladite forteresse, et les gens qui étaient dedans qu'ils détenaient prisonniers, les quels ledit comte de Ligny répète; ensemble ses dommages et intérêts résultant du rasement de ladite place; en sorte que ne pouvant pas s'accorder, ils se sont remis à l'arbitrage du roi, pour en juger dans Pâques prochain, pendant lequel temps il ne sera fait aucune guerre de part et d'autre. Je n'ai point vu la décision de cette affaire.

En 1397, Perrin de Deuilly obtient de Robert, duc de Bar, deux cents francs pour réparer la maison-forte de Deuilly. et en 1469, Nicolas de Valfrancourt, abbé de Saint-Evre, représenta au pape Paul II, que les revenus de son abbaye de St.-Evre étaient tellement diminués, qu'il ne pouvait plus ni vivre honnêtement selon sa dignité, ni supporter les charges de son abbaye; c'est pourquoi il demanda que les biens du prieuré de Deuilly fussent réunis au monastère de Saint-Evre, pour sa vie seulement; le pape lui accorda sa demande et lui permit d'entrer en possession du prieuré, après la mort, ou la démission, ou résignation du prieur actuel, et d'en percevoir les fruits pendant qu'il serait abbé de Saint-Evre, en acquittant les charges du prieuré.

fut

Le même Valfrancourt, en 1477, demanda en cour de Rome que tous les biens du prieuré de Deuilly fussent unis à perpétuité à l'abbaye de Saint-Evre, et que la En 1220, Hugues, comte de Vaudé- moitié de ces biens fussent attribués à la mont, et en 1246 et 1250, Villerme, sei- mense abbatiale, et l'autre moitié à l'office de Deuilly, et Alix sa femme, aug-de pitancier du monastère. Cette gneur grace mentèrent encore la fondation de Deuilly encore accordée, à condition que le prieuré par de nouveaux biens qu'ils lui donnèrent ne serait pas privé de ses services ordiet dont le prieuré jouit paisiblement. naires; que le soin des ames ne serait pas Le septième du mois d'août 1367, fut négligé, et qu'on en acquitterait les charfait appointement entre Jean, duc de Lor-ges accoutumées. En conséquence de cette raine et Marchis, Robert, duc de Bar dernière union, on ne laissa à Deuilly qu'un

seul religieux pour y dire la messe tous les à Deuilly, avec une maison pour le loge-jours. ment du religieux commis pour y dire la Charles le Hardi, duc de Bourgogne, messe; mais Olry du Châtelet, devenu ayant commencé la guerre en Lorraine en seigneur de Deuilly, ayant embrassé les 1475, fut tué devant Nancy en 1477. Pen- erreurs de Calvin, renversa cette chapelle dant toute cette guerre la Lorraine fut ex-et en employa les matériaux à réparer les posée à une infinité de ravages de la part bâtimens de sa basse-cour; il bâtit en sa des troupes bourguignones. Ces maux ne se terminèrent pas à la défaite et à la mort de ce prince. Thiébaut de Neufchâtel, maréchal de Bourgogne, avait obtenu du roi Louis XI, en 1465, la seigneurie d'Epinal; les bourgeois de cette ville refusèrent de le recevoir, pour seigneur, et le roi Louis XI donna Épinal au duc de Lorraine Jean, surnommé duc de Calabre.

place un prêche pour l'exercice de sa religion calvinienne; ceci arriva en 1560.

L'abbé de Saint-Evre s'en plaignit à Olry du Châtelet lui-même, et envoya dom Riquechier, prieur de son abbaye, pour traiter avec lui; mais il n'en put tirer d'autre indemnité qu'une maison bourgeoise au village de Seraucourt, qui n'est pas loin de Deuilly. Ladite transaction passée à Antoine de Neufchâtel, fils de Thiébaut, Gerbéviller, le 25 juin 1568, mais cette maréchal de Bourgogne, était alors évêque maison ne convenant point à la résidence de Toul; la guerre s'alluma entre les bour- d'un religieux, tant parce qu'elle n'avait geois d'Epinal, ceux de Châtel-sur-Moselle, point de chapelle et qu'elle était éloignée de Charmes, de la forteresse de Chaligni et de l'église paroissiale, que parce qu'il n'éde Liverdun. Ces petites guerres peu consi- tait pas du bon ordre qu'un religieux dedérables en elles-mêmes, causèrent de ter-meurât continuellement au milieu des séribles ravages dans le pays. Le maréchal de Bourgogne s'étant répandu dans la Lorraine à la tête de six mille hommes, y fit des dégats extraordinaires : on compta cinq cents villages brûlés ou ravagés.

culiers, l'abbé et les religieux de St.-Evre demandèrent au pape Grégoire XIII de faire faire le service à Seraucourt par un prêtre séculier, ce qui leur fut accordé par un bref du 23 février 1580.

Ce fut pendant ces désordres et pendant Mais lesdits abbé et religieux, peu satisl'absence du duc René I, qui était allé en faits de la transaction avec Olry du ChâteSicile, que le seigneur de Deuilly fit lui- let, passée en leur nom par dom Riquemême démolir son château, détruisit le chier, prieur de Saint-Evre, lequel avait prieuré de Deuilly et s'empara de tout ce outrepassé ses pouvoirs à cet égard, préqu'il y trouva, jusqu'aux calices, cloches sentèrent, en 1575, leur requête au duc et ornemens ; ce qui fut cause qu'Antoine de Lorraine, portant qu'ayant donné leur de Neufchâtel, fils de Thiébaut et évêque procuration à un religieux nommé dom de Toul, transféra au monastère de Saint-Riquechier, pour traiter avec le sieur Olry Evre tout le service qui se faisait au- du Châtelet, et demander le rétablissement paravant au prieuré de Deuilly. L'acte du prieuré, il avait, contre leur intention, est du 4 juin 1480, l'évêque y dit que le seigneur de Deuilly, craignant que les ennemis ne se servissent des édifices du prieuré contigus à son château pour l'assiéger plus facilement, les prévint et le ruina de fond en comble; ce qui n'empêcha pas que le château ne fut pris et que les ennemis ne s'emparassent de tout ce qu'ils y trouvèrent appartenaut au prieuré.

On rétablit dans la suite un petit oratoire

abandonné le fond et la propriété dudit prieuré, moyennant une maison à Seraucourt, qui lui avait été donnée en indemnité par ledit sieur du Châtelet, ils priaient Son Altesse de les relever de ce que ledit Riquechier avait pu faire à leur préjudice; les supplians n'obtinrent le relief de son Altesse qu'en 1614.

Vers le même temps, les seigneurs de Morizécourt informèrent les abbé et reli

gieux de Saint-Evre qu'ils étaient prêts mit une communauté dans ce monastère d'interpeller les héritiers d'Olry du Châte-jusqu'en 1691, que le chapitre général y let, mort en 1569, pardevant le bailli de nomma un prieur, un sous-prieur et un Bassigni, au siége de la Marche, pour les religieux; depuis ce temps, il y eût quelques faire condamner à rebâtir le prieuré, ne contestations pour savoir ce qui serait demandant que l'intervention des abbé et donné à cette nouvelle communauté par couvent de St.-Evre, avec promesse d'en le couvent de saint Evre; et enfin en 1715, faire la poursuite à leurs frais. Ces condi- le monastère de Morizécourt, fut bàti pour tions furent aisément acceptées ; et après la la plus grande partie, et depuis ce temps première sentence obtenue à la Marche, il augmenté et embelli; en sorte qu'il y a à y eut appel de la part des héritiers au par- présent une communauté assez nombreuse lement de Paris; comme l'affaire menaçait pour y faire l'office avec décence. d'une grande suite de procès, on en vint à une seconde transaction, par laquelle les-prieuré de Deuilly n'était ni belle ni gradits héritiers s'engageaient a faire bâtir à leurs frais une chapelle dans l'église parois siale de Seraucourt ou tout joignant, et de donner l'entrée et la sortie de ladite chapelle libre aux religieux ou à leurs commis, de l'orner et meubler décem-rement ruinés, il y reste seulement une ment pour y célébrer l'office divin; il y a encore quelques autres articles, le tout homologué au parlement de Paris, par arrêt du 28 novembre 1614.

Dans l'intervalle, Philippe Emmanuel de Ligniville se fit pourvoir en cour de Rome du prieuré de Deuilly, comme vacant par la mort du dernier titulaire, et s'en fit mettre en possession; mais les abbé et religieux dé saint Evre ayant fait voir l'irrégularité etla nullité de ses provisions, il y renonça volontairement en 1615.

Quelques années après les religieux de saint Evre songèrent sérieusement à rebâtir le prieuré de Deuilly; la question fut de savoir où on le rétablirait, si ce serait à Seraucourt ou à Morizécourt. (1). Le seigneur de Morizécourt menaçait de l'empêcher, si on voulait le rebâtir à Seraucourt; le sieur de Tornielie, héritier de monsieur du Châtelet, ayant consenti en 1622 que ce fut à Morizécourt, la chose s'exécuta en 1625, avec le consentement de toutes les parties et du pape Urbain VIII. Mais les guerres arrivées en Lorraine sous le règne du duc Charles IV, ont empêché qu'on ne

(1) Autrement Malsécourt, histoire de Lorraine t. 1. preuves, page 418, ann. 1041

La situation du château, du bourg et du

cieuse ni avantageuse, le château était posé sur une terre qui n'était pas vaste, près d'un petit ruisseau et d'un bois dans un lieu assez reserré; aujourd'hui comme on l'a dit, le château, le bourg et le prieuré sont entiè

cense qui forme un ban particulier, sur lequel M. le marquis de Bologne et Mr.... sont seigneurs hauts-justiciers, moyens et bas. Ils y ont un juge-garde, et il dépend de ce ban plusieurs métairies, dont les fermiers sont paroissiens de Seraucourt, auquel ce ban est uni pour les impositions. Dans les restes de l'ancien château, il y a trois ou quatre habitans. Il est du bailliage de la Marche, recette de Bourmont, présidial de Langres, parle ment de Paris. Deuilly est à une bonne demi-lieue du prieuré de Morizécourt, et à peu près à distance égale de l'abbaye de Flabémont.

J'ai tiré tous ces détails de l'histoire manuscrite de la réforme de la congrégation de St.-Vanne, par le R. P. D. Pierre Munier.

J'ai donné dans l'histoire de Lorraine la généalogie de la maison de Deuilly, fondue dans celle de Vaudémont, du Châtelet, et de Tornielle.

La maison de Deuilly portait burelé d'or et de sable de huit pièces.

DEUXVILLE, SAINT EVRE ET NOTRE-DAME DE LA OUSTRE.

Deux-ville-Notre-Dame, Duce-Villa, , seu
Villa beatæ Virginis, village du diocèse

de Toul, à une lieue d'Einville et de Luné-église était la paroisse des habitans qui ocville. L'église a pour patronne la sainte cupent les maisons qui sont du côté de la Vierge en son assomption. Collateur, l'abbé même église; et ces maisons forment le de Senones; décimateurs, le curé pour le village, qui s'appelait autrefois S. Evre. quart de la grosse dime, la moitié de celle Ces deux églises faisaient anciennement du vin et toute la menue. L'abbé de Seno-deux cures; mais ce n'en est plus qu'une nes a le quart de celle de vin le même aujourd'hui. Le curé et les décimateurs abbé avait ci-devant une part dans la grosse perçoivent actuellement les dimes sur tout dîme, qui a été cédée au curé pour l'en- le finage de Deuxville, et sur ce qui est tretien de l'église. D'autres disent que le appelé le ban de Luce. L'ancien village curé a la moitié de la grosse dime. Sei- qui s'appelait S. Evre, étant tout contigu gneur, M. le comte de Vitrimont; bailliage à l'ancien Deuxville, ce dernier nom a de Lunéville, cour souveraine de Nancy.prévalu sur l'autre par la suite des temps. Il y a dans l'église la chapelle de Notre- Saint-Evre, Sanctus Aper, belle censeDame de pitié, à la nomination de la fief, située à une lieue au-dessus de Lunéfamille des Cuni d'Epinal, chargée de deux ville, entre Léomont et Deuxville, étaît messes par semaine. Claude Grandcolas, autrefois un village, ayant son ban à part comme aîné de la famille du fondateur, yet sa paroisse, dont l'abbé de Senones était présenta en l'an 1680.

Dépend l'hermitage de sainte Anne, situé à droite des rivières de Meurthe et de Vezouze, à une demi-lieue de Lunéville. Il y a ordinairement quatre ou cinq hermites.

surtout

collateur. Cette paroisse ou église ayant été ruinée depuis long-temps, on projeta de la transférer à Deuxville, qui en était une dépendance. Le projet en avait été fait dès le temps que le duc Charles V possédait en commande l'abbaye de Senones, en Deuxville est très-ancien. On trouve même temps qu'il était primat de Lorraine. dans les archives de M. le primat de Nancy C'était pour le curé et pour les paroissiens une donation de Bertrade dame et com- une très-grande incommodité, tesse d'Amance, par laquelle elle donne à pendant les mauvais temps, d'être obligés l'abbaye de Clairlieu la seigneurie de Deux de sortir du lieu pour le service divin. La ville, allodium suum de Deuvilla. Elle translation ne fut faite qu'en 1713, lẹ 13 donne en même temps l'église et la moitié,juin, le tout du consentement des patrons des dîmes, ne se réservant que les hom- et des décimateurs. mes, c'est-à-dire, la juridiction. Cette On voit par une bulle du pape Caliste donation n'a eu d'effet que pour un gagnage, actuellement possédé dans le lieu par M. le primat, et pour partie des dîmes, avec le patronage de l'église que l'on appelle Notre-Dame de Laoustre. Cette donation est du commencement de la fondation de Clairlieu, qui est de 1149, et avant que nos ducs fussent propriétaires d'Amance.

L'église de Notre-Dame de Laoustre existe encore en masure, avec sept ou huit maisons de l'autre côté d'un ruisseau qui passe à Deuxville. L'église de saint-Evre était sur l'éminence d'une colline, éloignée d'environ trois cents toises du village. L'abbé de Senones en était collateur. Cette

II, donnée en 1123 a Antoine abbé de
Senones, par laquelle ce pontife confirme
les biens de cette abbaye, que le village de
S. Evre subsistait déjà avant le douzième
siècle ; entre autres biens de ce monastère
;
rapportés dans cette bulle, l'église de S.
Evre y est expressément nommée.

2

En 1190 (1), Gerard abbé de Senones engagea aux chanoines réguliers de Lunéville la cure de S. Evre, pour assurance d'une somme de neuf livres, monnaie de Toul, que les chanoines de Lunéville avaient prêtée à cet abbé, à faculté de rachat. Le traité portait ces conditions: que le

(1) Archives de Senones.

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