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injure à la divinité, que de la renfermer à garder l'entrée de la Lorraine en Alsace;

car alors il y avait, au pied du gros Dou– non, un chemin qui subsiste encore aujourd'hui, pour entrer en Alsace. Ils y firent les exercices de leur religion, et n'eurent pas de peine à engager les Gaulois leurs sujets à les imiter.

dans un temple, ou de la représenter sous une figure sensible. Ils adoraient la divinité dans les plus sombres forêts et sur les plus hautes montagnes, remplis d'une fayeur secrette qu'inspire la solitude de ces lieux déserts et ténébreux. Lucos ac nemora consecrant, deorumque nominibus appellant L'inscription Belliccus Surbur qu'on secretum illud, quodsolá reverentiá vident; | voit dans une espèce de cartouche, sur un dit Tacite.

Lucain décrit ainsi un bois sacré qu'on voyait près de Marseille (1).

Lucus erat longo numquam violatus ab

00:

rocher au haut de la montagne du Dounon, a beaucoup exercé les savans, quí ont entrepris de l'expliquer; ce cartouche a trois pieds de long, deux pieds de haut, et enfoncé de quatre pouces dans le rocher. Au dessus du mot BELLICCVS, car il est ainsi orthographié, se voit un chien, la gueule ouverte et la queue retroussée, comme menaçant un sanglier, qui est auSylvani, Nymphæque tenent; sed barba-dessous du mot SVRBVR; ces deux figu

Hune non ruricolæ panes, memorumque potentes

ra ritu

Sacra Deúm, structæ diris altaribus

aræ;

Omnisque humanis lustrata cruoribus

arbos.

Arboribus suus horror inest, tum plurima nigris

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Fontibus unda cadit simulacraque mæsta deorum

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res sont d'un fort mauvais goût de même que l'écriture qui les accompagne.

Le mot Bellicus est bien latin, et peut signifier un guerrier; mais Surbur est allemand, et signifie fier, aigre; et Bur ou Burica, un étable de porcs dans les bois, un lieu où les porcs se retirent dans les forêts; voyez le titre 9, des lois allemandes. Il y a toute apparence que ce monument a été gravé en mémoire de quelque chasse, où un guerrier, un seigneur de la maison de Surbur a forcé un sanglier dans son fort, au fond des forêts du Dounon. On a des panon vulgatis sacrata figris, On en a fait graver une à la tête du Glossaire reilles chasses représentées sur des agathes. de Ducangc édition d'Allemagne. On en peut voir un assez grand nombre dessinées d'après l'antique, tom. 3. de l'Antiquité expliquée, page 324 325.

Arte carent, cæsisque extant informia

truncis.

Numina sic metuunt.

Les Romains eux-mêmes dans les commencements, n'avaient point de statues de leurs dieux (2); mais dans la suite ils en firent une quantité prodigieuse et le commerce que nos Gaulois eurent avec eux, leur fit Feu M. Schilter de Strasbourg, a cru bientôt changer de maximes et de pratiques que Bellicus était l'épithète de Surbur ; (3). Ils représenterent leur grand dieu Mer- et que l'inscription marquait la valeur cure, ou Vodans, sous une forme humaine d'un guerrier de la maison de Surbur dans le goût des Romains; et ces derniers peuples ayant conquis les Gaules s'emparèrent du Dounon, comme d'un lieu propre

Lucan Pharsal. 1. 3. carm. 400. (2) Plutarch. in Numa. Plin. 1. 34. c. 4. (3) August. de Civit. 1. 5. c. 31.

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autrefois considérable dans l'Alsace, qui pouvait bien avoir fondé ou contribué à la fondation de l'abbaye de Surbur située sur la route de Landau à 12 ou 15 lieues du Dounon, à deux lieues d'Haguenau sur la rivière de Surr qui prend sa

source en un lieu nommé Surbron, ou Elles ne prirent le nom d'abbesses que fontaine aigrelette, où l'on trouve plusieurs long-temps après. Cæsarius vivait en médailles. 1210, cela pourrait bien montrer qu'elles

Beatus Rhenanus dit que ce monastère étaient chanoinesses régulières, et non a été fondé par Dagobert en 680, et qu'il moniales. a été brulé et ruiné dans les guerres des paysans en 1525. La maison de Surbur est éteinte en 1560, comme on le peut voir dans un livre intitulé Commentationes et privilegia nobilium Alsatia, imprimé cèse de Metz. Elle fut fondée en 1130, par à Strasbourg. Viric de Valcourt; ce seigneur était appa

nesses.

le

FREISTROFF, abbaye de citeaux.— Freistroff, abbaye de l'ordre de cîteaux, située dans une belle plaine sur le bord de la Nied, à une lieue de Bouzonville; dio

et

FRAU-LAUTER, abbaye de chanoi-remment Lorrain: il avait donné à l'ab-Je n'ai rien trouvé de certain sur baye de Chaumousey, la quatrième partie l'origine de l'abbaye de Frau-lauter; elle de l'église d'Igney. Voyez histoire de est située sur la Sâre, à un quart de lieue Lorraine, tome 2, page crii. Preuves. au-dessus de Sarlouis, et possédée auLe duc Simon Ier et son éponse Adelaïde, jourd'hui par des dames chanoinesses. favorisèrent cet établissement, et donnèElles nous ont dit que la tradition du pays rent aux religieux de ce lieu, en 1137, était qu'un seigneur de Tiffenbach, dont une maison dans le village de Freistroff, et le fils s'était noyé près de là dans la Sâre, leur accordèrent leur protection. Simon, fit vœu de bâtir une chapelle au lieu où deuxième abbé de Freistroff, en dissipa corps de son fils avait été trouvé. Il exé- les biens, en sorte que lesdits religieux cuta sa promesse, et la chapelle se voit abandonnèrent le monastère. Ceux de Jusencore aujourd'hui dans le chapitre temont, ordre de prémontré, et ensuite des dames. Ensuite le même seigneur ceux de sainte Croy, même ordre y furent donna son château et tous ses biens pour appelés par Bertrand évêque de Metz, fonder le monastère de Frau-lauter, qui l'abandonnèrent de même, et sous le mêfut d'abord gouverné par une abbesse nom-me évêque. Le duc Mathieu Ier introduisit mée Marguerite; mais on ne nous a pas à Freistroff, des religieuses de citeaux, qui appris la suite des abbesses qui lui ont y furent maintenues en 1210 (1), par le succédé, ni aucune date de ces événemens. même évêque Bertrand, contre les reliEn 1581, le 25 août, le duc Charles gieux de sainte Croix, qui avaient prétenIII (1), passa une transaction avec le comte du y rentrer. Philippe de Nassau Sarrebruck, par laquelle le comte se déporte au profit du duc, de ses prétentions sur l'abbaye de Frawlouter, et sur quelques autres lieux ; et le duc en même temps se déporte, au profit du comte, de ce qu'il prétendait sur les abbayes d'Herbieshem, et de Wadassen, et sur les dîmes de quelques villages des

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En 1414, Valkeranges, abbesse de Marienflos, ordre de citeaux, près la ville de Sierk, ayant été obligée de céder son monastère à Charles II duc de Lorraine, pour y établir des chartreux ; Jean abbé de câteaux, consentit que les religieuses de Marienflos entrassent dans l'abbaye de Freistroff, et y vécussent avec les religieuses de ce monastère. Les religieux de cîteaux rentrèrent seuls en possession de l'abbaye vers

l'an 1460.

Jacques abbé de Freistroff, est connu en 1481, et Etienne de Senones en 1521. En

(1) Hist. de Lorr., t 2, p. 5.

1626, Claude Genneval, abbé de Freistroff, assista à l'entrée solemnelle du duc Charles IV à Nancy. Nous y avons vu M. Pierre Aubertot, qui a réédifié l'église et le monastère.

lieutenant de roi à Sarrelouis, abbé commandataire sans bulles.

1705, Pierre Aubertot, qui réédifia l'église et le monastère.

1740, Nicolas Judes-Thadée Klely, qui

En 1749, Monsieur de Klely, fit démis- s'est démis volontairement de l'abbaye, en sion pure et simple de son abbaye, en fa-1749, en faveur de Nicolas-Joseph Protais veur de son neveu Nicolas Joseph Protais Sevin, abbé moderne.

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La terre, seigneurie et paroisse de Freydorff ou Freistroff sur Nied, à six lieues de Metz, consiste au chef-lieu de ce nom, dans lequel est un grand, et autrefois deux forts châteaux, avec doubles fossés et pontslevis, et en quatre villages: Anzeling, Edling, Diding, Guiching, et la cense de Vintrange.

Le possesseur moderne dudit château est François-Louis-Joseph-Luc, baron Schenek de Schmidtbourg, au nom de son épouse Marie-Thérèse, baronne d'Eltz, unique héritière de ladite terre et seigneurie.

La terre de Freistroff paraît avoir tiré son origine des comtes de Freydorff.

On appela la terre ou seigneurie du nom de ces seigneurs, Freydorff ou Freistroff, qui signifie en français franc-aloeuf ou villefranche, parce que les sujets de cette terre ne servaient anciennement qu'à leur seigneur dans son district.

L'an 1022, Beringer de Freydorff, fit un testament et disposa du comté de Freydorff en faveur de Sigefrid, comte de Viltzbourg, comme le prouvent les termes dudit testament écrit en latin.

Quatenus bona et jura, ope et marte servata, sine heræde non desinant, hæredem meum instituo Sigfridum comitem Viltzburgensem, nepotem et consangui

пет тент.

Le testateur nomma en outre, en cas d'extinction de la famille de Viltzbourg, par forme de substitution, le comte de Grineck et Rudolph, en ces termes :

Casu, quo Sigfridus, comes Viltzbur

gensis, hæreditatem non capit, sive Sig-frères, citoyens de Metz, reprennent de fridus et successores Viltzburgenses sine Ferri duc de Lorraine, en hommage, le hærede sunt, Grinecktium comitem et Ru- chateau de Freistroff; la haute justice rédolphum nobilem Eltzianum legitimos hæ-servée au duc. L'acte est passé par Géredes quorumcumque eorum specialiter rard évêque de Metz. substituo, qui in comitatu de Freydorff, insignibus armis, et omni possessionum jure, et jurium servato ordine invicem suc

cedent.

Il est encore exprimé par le même titre que les successeurs ne changeraient jamais le nom appellatif de cette terre, Freydorff,

dont voici les termes du testateur :

Fn 1471 le jeudi après la saint Remy, Henri de Warsberg écuyer, reprend au nom de Fulker d'Ellentz, son beau père, le château de Freistroff, avec ses dépendances.

En 1474 le jour de la translation saint Nicolas, Henri de Wasperg, écuyer reprend du duc René II le château et Ità tamen, quo comitatus de Freydorff revenus de Freistroff, en fief héréditaire. nomen, quod ab ortu meorum Atavorum En 1457 la veille de la fête-Dieu, Foultraxit, apud se et suos successores perpe-ques d'Ellentz, Voué de Vinkringen, re

tuò maneat.

prend de Jean duc de Calabre et de Lor

Ce testament est scellé des armes du tes-raine, le château de Freistroff, et la haute tateur et finit comme suit : justice, à la dédicace dudit lieu, et les amendes pendant l'année.

Meam ultimam voluntatem in publicum do, ut omnibus et singulis noteat. Datum et actum more castrensi sub sigillo meo Comite XIIII, calendas Ms. anno millesimo vigesimo secundo, Henrico secundo imperatore regnante.

En 1295, il y avait deux châteaux appelés le château haut et le château bas.

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Bémond Gomer, comte de Viltzbourg représentait pour lors le seigneur du haut château et avait les qualités de châtelain.

un fief noble héréditaire.

En 1493 le jour de saint Brice, Gaillaume de Warsberg reprend de René II pour mélioration de son fief, la haute justice de son château de Freistroff. La haute justice lui avait été donnée par le duc, en 1492.

En 1497 le 25 mai, le duc René II Villaume de Vasperg. donne la haute justice de Freistroff, à

1

En 1555 le 12 juin, Philippe de WarsRegnier et Elisa, son épouse, représen-berg, tant en son nom, que comme tutaient le seigneur du bas château qui était teur des enfans de son frère Jean de Warsberg, et de Marguerite d'Helmstat sa femme; à savoir: Samson et Jean. Item Contestation survint à cette époque enau nom de Jean et Jean Fauste de Stromtre ces deux seigneurs, à cause de la châ-bourg, à cause de Christine de Putelange, tellenie: sur l'arbitrage de Simon comte de Salm, Ferri comte de Choiseuil, et Jean de Germiny, les difficultés ont été composées et décidées.

Cette transaction est scellée avec cinq sceaux y appendans. Volfang Adolphe et Friderich Ernest, barons d'Eltz, ayeuls et respectivement grands-pères de madite dame de Schmidtbourg, ont réuni avec ces deux châteaux, la chatellenie en 1699.

En 1301 Virion et Regnier de Freistroff

femme audit Philippe. Item Catherine d'Helmstat, veuve d'honoré sieur Philippe de Libestein, tant en son nom, que comme tutrice de Philippe, Jacob, Jean, Otto, Fraultz, Frideric et Anne ses enfans, tous ensemble, seigneur de Freistroff, en font les reprises de S. A.

En 1357 il y a une reprise de Samson de Varnsberg, vicomte de Reincek. En 1625 le 6 août, Samson de Warsberg, reprend par Vautier de Warsberg, du duc

- FraCharles et Nicole, la moitié du château FRENELLE ou FRANELLE. et seigneurie de Freistroff, dont l'autre nelle la petite et Franelle la grande, toutes moitié est aux sieurs Jean-Paul Fauste deux à deux lieues de Vézelise, comté de de Strombourg et Christophe de Lives- Vaudémont, bailliage de Vézelise, cour tein. Item les trois quarts ès villages de souveraine de Lorraine. L'église est déPheningen, Eblingen, Bichingen, Tutting, diée à saint Eloph, martyr du pays; Holdingen et Rumelfangen, la moitié patron, l'abbé de St. Evre, qui perçoit d'Enselingen; l'autre moitié étant à S. A. la moitié de la dîme, et le curé l'autre En 1613 Samson de Warsberg, reprit moitié. La chapelle de saint Nicolas est chargée de vingt-quatre messes par an; En 1665, le 25 mai, Jean Edmond ba- de Suriauville. La maison de Frenelle au elle a pour revenu le sixième des dîmes ron Walpot de Baseinheim, reprend par comté de Vaudémont portait d'azur à trois procureur, la moitié du château et sei-bandes d'or, au chef chargé d'un lion gneurie de Freistroff.

du duc Henri.

En 1666 le 7 avril, François Philippe de Vignéville du Sars, reprend de S. A. le quart de la seigneurie de Freistroff.

naissant d'or.

Cettc maison est fort différente de celle de Frenau originaire d'Anjon, éteinte depuis assez long-temps; elle portait de gueules à deux faces d'argent, accompagnées de huit merlettes de même, 3 23. FRESCATY.

Frescaty château

,

Outre l'église de l'abbaye située sur le bord gauche de la Nied, il y encore à l'autre extrémité du village de Freistroff, une église paroissiale, elle est petite et très-considérable dans la plaine du Sablon, ancienne, et il en dépend plusieurs ha- à droite et à un quart de lieue de la Momeaux; l'abbé de Bonzonville, est col-selle, à gauche et près de la route de lateur et décimateur, le curé est à com- Metz à Pont-à-Mousson, à une lieue de pétence. Diocèse de Metz, bailliage de Metz. Bouzonville, cour souveraine de Lorraine.

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C'est une maison de plaisance, bâtie en FREMEREVILLE. Fremeréville ou 1709 par feu M. de Coislin évêque de Fromeréville, village de la Voivre, dio-Metz. Il renferme des parcs immenses, cèse de Verdun, à deux petites lieues de des bosquets et labyrinthes en charmilles, Commercy au couchant, et à six lieues dans lesquels il y a plusieurs bassins d'eau de Pont-à-Mousson à l'orient, à quatre et réservoirs, ainsi que différentes statues lieues de Toul au midi, à trois lieues de en marbre blanc. Les bâtimens attenans St. Mihiel; office, recette et bailliage de au château sont très-spacieux, et la chaSt. Mihiel, cour souveraine de Nancy. pelle, qui est à droite est fort belle. Le roi en est seul seigneur. La paroisse a pour patron saint Albin. Le chapitre de Montfaucon nomine à la cure; il y a 39 à 40 habitans dans le lieu. Le village de Fremeréville avec quantité d'autres lieux, fut cédé au duc de Lorraine Charles IIÍ par l'évêque de Verdun Nicolas Pseaume, en échange de ce que ledit duc avait dans le ban de Rosières, le fief du ban des Pillons, de la petite Soheme, etc. le 10 septembre 1564.

M. de St. Simon successeur de M. de Coislin dans l'évêché de Metz, qui a fait l'acquisition de cette belle maison, a beaucoup augmenté ses dépendances et embelli les bâtimens.

-

FRESNE-AU-MONT, LA HEYMEIX ET LOUVant. Fresne-au-Mont ou Fresneen-Barrois, village du diocèse de Verdun, à cinq lieues de Bar, deux ou environ au couchant de St. Mihiel; bailliage de cette dernière ville. La paroisse a pour patron En 1316 Philippe de Sorcy épousa St. Pierre ès liens. Le chapitre de la caJeanne, fille de Jacques le Roi de Freme-thédrale de Verdnn nomme à la cure. L'abbé de St. Mihiel est seigneur foncier

réville.

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