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LUTZVEILLER.

Lutzveiller, vil

L'an 1500, Philippe de Norroy et Re-bois, à prendre par an, en la forêt de né de Florainville, tuteur de Jean de Sa- Mondon. vigny, fils de feu Jean de Savigny, et d'Anne de Norroy sa sœur, sachant que François lage entre la Horne et la Schvelde, à trois et Ferri de Savigny frères, et Pierre Des lieues et demie de Bitche, une lieue salles dit le Baill, seigneur de Gomberval, d'Hornbach, diocèse de Metz, bailliage avaient vendu à René roi de Sicile, duc de Bitche, appartenant autrefois à l'abde Lorraine, la part que chacun d'eux baye de Bouzonville, tout proche et joiavait au moulin de Lunéville, ils lui ven-gnant le duché des Deux-Ponts, à deux dirent aussi la portion qu'ils y avaient pour journées de chemin de l'abbaye de Bouzonville, engagé ci-devant une somme totale de mille francs. la pour somme Thiebaut duc de Lorraine, donna en de huit cents florins d'or, et depuis racheté 1306, à l'abbaye de Moyenmoutier, pour et remis à l'abbaye. Par le secours du duc entretenir la chapelle de Dariot, et au cha-Charles de Lorraine, la religion catholique pelain pour y célébrer toutes les semaines, y fut rétablie à l'exclusion de la luthétrois messes en l'honneur de la Vierge, dix rienne, qui s'y était glissée. Ce village de livres de terres à petits tournois, à Lutzveiller fut échangé du consentement dre tous les ans sur les poignets de Luné- dudit duc Charles, avec le village de Medville, aux termes de la Pentecôte et de St. taltorf et le bois de Bochartrolz, situé Remi. Il veut que ceux qui tiendront ces près le monastère de Bouzonville, où l'on poignets, paient sans retardement ces dix li- avait érigé un village. Ceci arriva au XVI® vres à Moyenmoutier, et qu'ils puissent y siècle, sous l'abbé Jean Sellin. être contraints, mêmes par censures ecclésiastiques.

pren

En 1317, Burnike de Riste et Jeanne de Blåmont sa femme, donnent un acte au duc Ferri, par lequel ils déclarent qu'après leur décès le château de Lunéville et les maisons qui sont dans les faubourgs,

lui reviennent.

LUXEMBOURG, Luxembourg, ville capitale du duché de Luxembourg, nommée dans les anciens monumens Luciliburgum; elle est située sur la petite riElle est aussi connue dans les histoires du vière d'Elz ou d'Olzet, en latin Alizuntia. Luzelembourg, c'est-à-dire, le petit moyen âge, sous le nom de Lucelebore ou bourg ou Lucilibourg, Lucebourg, LuEn 1344, Jean de Nancy, sieur de cembourg, aujourd'hui communément Gomberveaux, et châtelain de Vaucou-Luxembourg, et passe pour une des meilleurs, vendit au duc Raoul tout ce qui leures forteresses de l'Europe. On la divise lui appartenait à Lunéville, de la suc-en haute et basse ville; la haute ville est cession de Burnike de Riste, pour une somme de neuf mille livres de bous petits tournois.

L'abbaye de saint Remi de Lunéville, jouisait autrefois des droits de passage des ponts de Lunéville et d'Einville, et de ante du premier de ces lieux; mais comme les malheurs des temps elle n'en tirait que très-peu de profit, Michel de Grand, abbé élu de Lunéville, du consentement de ses religieux, proposa au duc Charles III en 1565, de lui abandonner tous ces droits; ce que le duc accepta, et leur rendit en échange, quatre arpens de

un heptagone, situé en partie sur des rɔchers, et en partie dans une plaine. La ville basse est dans une profonde vallée, et comprend le Grunth et le Pfaffenthal; la rivière d'Elz ou Alzet, en latin Alizuntia, y coule du midi au nord, et y forme deux peninsules; l'une à la montagne appelée la Rame; et l'autre à la porte du château baigne à l'orient ces roc escarpés, de même que la Pétreuse au midi, et va sẹ décharger par les prairies de Mersch, à Ertellbruche, où elle se perd dans la Sâre, Il y a d'assez fortes conjectures que la montagne voisine de Luxembourg, "nom

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que cette ville fut érigée en duché par l'empereur Charles IV, qui était de la maison de Luxembourg, et qui voulut la décorer du titre de duché, en faveur de Venceslas son frère,

mée la Rame, était autrefois fortifiée, et que les romains y avaient un camp; on y a trouvé quantité de médailles de Dioclé tien, de Maximien de Constance Chlore, et d'autres empereurs du bas empire, mais aucune, des empereurs du haut empire; et Sigefroi, premier comte de Luxembourg, ce fut apparemment l'empereur Gallien, était, dit-on, frère puiné de Godefroi, qui pour arrêter les courses des Allemands, comte de Verdun ; il avait aussi pour frè garnit de châteaux et de forts, toute cette res, Guerric et Gislibert, et pour sœur frontière. Il aurait pu faire la même chose à Jutte ou Judith, épouse d'Adalbert d'AlLuxembourg, et il y a quelque apparence sace, fondateur de l'abbaye de Bouzonqu'il l'a fait, et que ce fut un Romain ville, tige indubitable de la maison de Lornommé Lucilius, qui lui donna le nom de raine. On trouve le nom du comte Sigefroi Luciliburgum; mais encore qu'on n'y tron-dans les titres des années 948, 963, 964, ve ni médailles, ni autres antiquités romai- 965, 967, 974, 981, 982. On ignore l'annes, on sait qu'il était désigné sous le nom née précise de sa mort, on la place ordide chateau, lorsque Vikerse, abbé de S. Ma-nairement vers l'an 994; il fut enterré ximin de Trèves, mort en 966, le vendit à dans l'abbaye de saint Maximin de Trèves Conrade premier, comte de Luxembourg, dont il était défenseur ou avoué. On ouvrit en 963. son tombeau en 1608, on trouva deux cerLong-temps auparavant, Luxembourg cueils; dans l'un était un homme avec les était déjà connu comme une forteresse im- cheveux et la barbe tirant sur le roux, la portante, du temps do fameux Gerbert, poignée d'une épée travaillée et embellie à qui d'archevêque de Reims devint pape sous l'antique, le baudrier et un reste d'épée: le nom de Sylvestre II. Il vivait avant l'an Le baudrier était garni de plaques de cuivre. 670; il écrivit à Adalberon, archevêque de On y trouva aussi deux clefs de même granReims, que Godefroi comte de Verdun, et deur; ces deux clefs pouvaient marquer l'évêque de Verdun, s'étaient emparés de ce l'avocatie de S. Maximin et d'Epternach, château ou de la forteresse de Luxembourg. dont Sigefroi était avoué de plus deux cure Memento sortis Guifridi, et Virdunen-dents et un collier d'or, enrichi de quelques sis Episcopi, ob pervasionem Castri Lu pierres précieuses. ciliburgi.

Dans le second cercueil que l'on croit être celui de la comtesse Helvide, épouse du comte Sigefroi, on remarque des grains ou boulettes de couleur noire et blanche, qu'on crut avoir servi au collier de cette dame. On peut voir la suite de la généalogie des comtes et ducs de Luxembourg dans notre histoire de Lorraine, tome 1 de la première édition, pag. ccxxvi et suivantes.

On dit que Charles-Martel ayant obtent sa guérison d'une longue et fâcheuse maladie, par le mérite de saint Maximin (1) de Trèves, donna à l'abbaye de ce saint, la terre de Vermerskirchen, dont Luxem bourg était annéxe, et en même temps le château de Luxembourg, qui jusqu'alors avait appartenu aux empereurs Romains, ou aux rois d'Austrasie. Depuis ce temps, c'est-à-dire, depuis le commencement Ermensinde, comtesse de Luxembour dụ huitième siècle, l'abbaye de saint Ma- au mois d'août 1343 affranchit les bou ximin posséda l'église de Vermerskir-geois de la ville de Luxembourg, et leur chen et le château de Luxembourg, jusqu'à permit d'établir un justicier qu'ils présence que l'abbé le vendit au comte Sigefroi. teront au seigneur, pour leur rendre la Les seigneurs de Luxembourg ne portè- justice, et conserver leurs droits et ceux rent le titre de comtes, que jusqu'en 1354, du seigneur, Il ne sera en charge qu'un (1) Anonius, S. Maximini, apud Bolland. an, à moins qu'on ne juge à propos de

proroger son administration. On établira au roi de France Charles VII(1).On on de même des échevins. Chaque bourgeois fit la proposition, et on en dressa les conpaiera par an au seigneur quatre deniers,ditions. Mais la mort du roi arrivée à monnaie de Luxembourg. On donnera Melun le 22 juillet 1461 empêcha la paraussi certaines redevances pour chaque faite exécution de cet achat. Le roi Louis chose que l'on vendra dans la ville, et XI son successeur à la couronne, renonga on ne vendra que selon la mesure de la en faveur du duc de Bourgogne, à l'achat ville. Lorsqu'ils seront commandés par le que le roi son père en avait fait. seigneur pour quelque expédition militaire, Le duché de Luxembourg est borné au ils vivront à leurs dépens les huit pre-nord par l'évêché de Liége et par le terrimiers jours; les sept jours suivans ils yi-toire de Stavelo; à l'orient par Leissel et vront aux dépens de l'ennemi. S'ils man- par l'électorat de Trèves au midi il a la quent d'obéir aux ordres du seigneur, Lorraine ; vers Yoccident il s'étend jusqu'à ils paieront, le cavalier dix sols, et le fan- la Meuse. Ce pays fut occupé des premiers tassin cinq sols d'amende. Chacun sera par les Français, et depuis Thierri fils de armé selon ses facultés, à pied ou à cheval. Clovis, il a toujours été du royaume d'AusLorsque le comte fera créer son fils trasie ou de Lorraine, Il a eu des comtes chevalier, les bourgeois donneront deux particuliers, qui se sont succédés l'un à cents livres au comte, et autant à la l'autre, depuis Sigefroi I“ jusqu'à la cescomtesse quand elle se mariera. Nul boursion faite de ce duché à Philippe-le-Bon, geois ne chassera avec dos chiens, des filets ou des lacs, mais ils pourront aller à la chasse avec des faucons ou d'autres oiseaux de proie.

duc de Bourgogne, et son fils Charles-leHardi, père de Marie de Bourgogne, qui épousa Maximilien d'Autriche.

La ville de Luxembonrg est capitale de Henri-le-Blond s'étant croisé pour la l'une des dix-sept provinces des Bays-Bas. Terre-Sainte, mourut dans ce voyage en L'ancienne ville est située sur une hauteur, 1270. Ses enfans gouvernèrent le comté de la ville neuve s'étend dans la plaine. Le Luxembourg jusqu'à ce qu'Elizabeth, faubourg et l'abbaye de Notre-Dame de nièce de l'empereur Sigismond, appela à Luxembourg sont situés dans le vallon qui son secours Philippe-le-Bon, duc de Bour-environne la ville d'un de ses côtés. gogne, qui ayant chassé les ennemís d'E- Louis XIV ayant pris Luxembourg en lizabeth, cette princesse lui céda la pro- 1684 en augmenta si considérablement les priété du duché de Luxembourg, qu'il fortifications, qu'il la rendit une des meil– unit à ses autres grands états. Le due leures places de l'Europe. Elle fut rendue Charles-le-Hardi son fils, laissa par sa mort au roi d'Espagne Charles II par le traité ce duché à Marie de Bourgogne sa fille, de Risvich conclu en 1697. qui épousa Maximilien d'Autriche, depuis empereur, et par ce moyen le duché de Luxembourg est venu à la maison d'Autriche, qui le possède encore aujourd'hui. L'an 1458 et 1459 Guillaume de Saxe, et Anne son épouse (1) se prétendant hé ritiers du duché de Luxembourg et du comté de Chini, après la mort de Vences-nées en 1659. las, résolurent de vendre l'un et l'autre

(1) Elle était fille aînée d'Albert d'Autriche, et d'Elisabeth, fille de l'empereur Sigismond le Ladislas.

C'est dans cette ville qu'est le conseil provincial, dont il y a appel au conseil souverain de Malines: mais ce tribunal de Luxembourg, n'a pas à présent une juridiction aussi étendue qu'autrefois, depuis qu'une partie de ce duché a été cédée à la France par le traité des Pyren

Les ducs de Luxembourg avaient leurs monnaies particulières, qu'ils frappaient ordinairement à Luxembourg ou à Damvil

(1) Hist. de Luxemb., t. 7, p. 471 et suiv.

lers. Les premières monnaies de Luxem-¡ quer la ville de Luxembourg, et ce blocus bourg que nous connaissons sont de Henri dura jusqu'au mois de mars 1685, puis on II du nom mort dans son voyage de la bombarda d'une manière terrible. Après Palestine en 1270. Voyez le P. Bertho- le blocus la ville fut assiégée dans les let hist. de Luxemb., tom. VI Tebul. 16 formes le 24 avril 1684, et elle se rendit et notre supplément aux monnoyes de le 4 juin de la même année. Le prince Lorraine, nouvelle édition, tom. V. de Chimay la défendit avec beaucoup de En 1671 la ville de Luxembourg fut vigueur. Enfin par le traité de Risvik de considérablement augmentée par les ordres 1697 Luxembourg et le comté de Chini, du roi d'Espagne Charles II qui fit ruiner furent rendus aux Espagnols. 52 maisons au Grunth et 43 au Pfaffenthal, avec plusieurs jardins (1), et on Abbaye du St.-Esprit, près la ville de Luxembourg. obligea les bourgeois à bâtir des maisons dans la ville haute, en leur assignant pour cela des terrains convenables; c'est ce qui a occasionné les rues de Monterey, de Chimay et de Louvignies.

On connait près la ville de Luxembourg une abbaye nommée le vieux St. Esprit, ou le réduit du St. Esprit, fondée, diton, vers l'an 1234 par Ermensinde, duLe même roi vendit la haute justice de chesse de Luxembourg (1). Ce monastère Luxembourg aux magistrats de ladite ville, fut d'abord bâti sur une roche escarpée pour la somme de quatre mille livres, à aux portes de Luxembourg. Il y subsista 40 gros la livre, monnaie de Flandre (2). jusqu'en 1684 que le roi Louis XIV ayant En 1682 l'armée de France sous les pris Luxembourg, destina ce lieu et ce ordres du maréchal de Créqui, vint blo-couvent à y bâtir des casernes.

1) Hist. de Luxemb., t. 8, pag. 81. (2) Ibid., p. 81,

(1) Bertolet hist. du Luxemb,, t, 4, p. 432, 433, 434 et 435.

FIN DU PREMIER VOLUME.

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