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se rendre constamment compte de sa position, n'est pas seulement une satisfaction, mais elle est un devoir et un besoin, en ce qu'elle doit servir, non seulement én cas de contestation, mais encore à montrer la conscience et l'exactitude du commerçant; elle est aussi un élément de prospérité, puisqu'elle doit nécessairement arrêter celui qui pourrait entreprendre une suite d'opérations onéreuses, en le rendant plus sévère dans sa conduite. En effet, avec de l'honnêteté dans le caractère, comment enregistrer une opération dont les chances auront été désastreuses ou frauduleuses dès son principe, ou encore voir sa position se ruiner chaque jour sans pouvoir même la dissimuler? Ah! sans doute, si les commerçants avaient tous la salutaire précaution de s'armer contre leurs propres faiblesses ou leur défaut de vigilance, il n'y aurait pas autant de désastres à déplorer, et le commerce, en possédant toute la confiance dont il a besoin, n'en serait que plus florissant et plus productif.

PERFECTIONNÉE

SIMPLIFIANT LE SYSTÈME

DU

JOURNAL-GRAND-LIVRE.

PREMIÈRE PARTIE.

Chapitre 1.

DE LA PARTIE DOUBLE PERFECTIONNÉE,

DE SES AVANTAGES SUR LES MÉTHODES EN USAGE, ET DE LA MANIÈRE

DE LA SUBSTITUER.

1. Notre méthode, ne changeant rien au principe de la partie double, doit être mise en rapport avec la tenue des livres telle qu'elle a été présentée par Ed. Degrange et autres, et avec un système peu connu encore, mais qui, par ses avantages et nos améliorations, est appelé à détrôner l'ancien, que l'on appelle Journal Grand-Livre parce que la partie droite de chaque page du Journal représente, par des colonnes, tous les comptes ouverts, ainsi que le fait notre tableau des comptes généraux; en d'autres termes, notre méthode est celle du Journal-Grand-Livre, avec cette seule modification que le tableau, au lieu d'être à la droite de chaque page du Journal, est au commencement du Grand-Livre, sa véritable place, ou sur un livre séparé, suivant les besoins.

Nous allons chercher à en détailler les avantages, et,

comme la preuve reposera sur des chiffres, il ne sera pas difficile de se faire une conviction.

2. Commençons d'abord par la méthode la plus répandue, qui est la tenue des livres en partie double proprement dite, qui nécessite un compte ouvert et séparé au Grand-Livre pour chacun des comptes généraux.

Les avantages sont ici tellement saillants, que la méthode dont nous venons de parler ne peut en aucune manière soutenir la comparaison. En effet, pour tenir ainsi les livres, il faut en quelque sorte avoir un registre exprès pour les comptes généraux, et assez volumineux pour les contenir tous, leur distribuer d'avance à chacun un certain nombre de pages, et, lorsque l'on n'en a pas réservé assez, avoir l'ennui de les transporter à un autre folio, quelquefois éloigné, ce qui est contraire à l'unité nécessaire dans les comptes.

Le transport du Journal à ces comptes sur le Grand-Livre est non seulement fatigant, mais encore très long, et sujet à erreurs par le besoin de se reporter d'un compte à un autre, et par conséquent d'un folio à un autre. Aussi nous pouvons affirmer que l'on transcrirait cent articles et plus au tableau, tandis que l'on n'en transporterait pas vingt-cinq de la manière dont nous venons de parler.

Viennent maintenant les fins de mois, ou plutôt les balances, et, comparant, on verra quelle immense différence il y a pour le travail, pour la vérification en cas d'erreurs, et pour l'avantage d'avoir une balance constante, qui donne une situation, et même un inventaire si l'on veut, et cela, sans travail ni perte de temps.

Il est une satisfaction plus grande encore pour un chef de maison: c'est de pouvoir obtenir ces renseignements sans le secours de son teneur de livres, chose presque impossible par l'ancienne méthode, et ces renseignements sont d'autant plus certains que la vérification se fait d'elle-même du tableau avec le Journal.

Enfin, suivant nas exemples donnés, au lieu de porter au Grand-Livre 299 articles on n'en portera que 135, ce qui est une différence de plus de moitié ; les autres articles appartenant au tableau des Comptes-Généraux.

5. Avec le Journal-Grand-Livre la différence est grande, mais cependant n'est pas aussi sensible qu'avec l'autre méthode, le changement principal n'étant que dans la manière de placer le tableau des comptes généraux ; cependant les avantages de notre système sont assez considérables pour que la préférence qu'on doit lui accorder ne soit pas douteuse.

L'obstacle devant lequel on recule en général pour l'emploi du Journal-Grand-Livre est la grandeur excessive du livre que demande cette méthode, et le nombre prodigieux d'additions et de reports qu'elle nécessite. Ainsi, comparant encore avec notre Journal, pour le tenir suivant la forme du Journal-Grand-Livre, il faudrait que le tableau des comptes généraux se répétâl autant de fois qu'il y a de pages, et par conséquent 22 fois; ce qui donnerait, en les multipliant par 18, nombre des colonnes, 396 additions, et autant de reports, tandis que par notre modèle chaque ligne du tableau est employée, et le transport des 22 pages du Journal se fait en 4 tableaux, soit 72 additions et reports done, différence, en moins en faveur de la Partie double perfectionnée, de 324 additions, et autant de reports; économie de 18 pages de papier, ce qui est d'autant plus à apprécier que ces livres, étant lithographiés, coûtent cher.

En résultat, d'après ce qui vient d'être dit, notre méthode offre non seulement économie de temps, d'argent et de travail, mais encore l'avantage d'un format de livre plus petit, et l'agglomération des articles dans un espace cinq fois moins étendu, ce qui facilite les recherches et donne plus de clarté.

4. La manière d'établir nos balances ou vérifications des

Grands-Livres est encore une notable amélioration. En effet, tout en diminuant le travail par l'extinction des comptes soldés, nous évitons, pour ceux qui pourraient être considérables, l'obligation de les continuer d'un inventaire à un autre, ce qui est une des conditions les plus nuisibles dans la pratique des systèmes en usage. (V. les art. 107 et 108, et les modèles art. 252.)

5. La tenue des livres en partie simple', n'offrant aucune base de sécurité sur laquelle on puisse se reposer, ne peut entrer en comparaison, et il en sera de même pour une méthode à laquelle on donne le nom d'Autodidactique, qui ne diffère de la partie simple que parce que le Journal est par débit et crédit, changement qui n'offre aucun intérêt.

6. En général, les améliorations matérielles ne peuvent se faire que sur la manière de transporter les articles, c'est-àdire de les extraire du Journal, pour en faire des comptes spéciaux, et il sera bien difficile, si pas impossible, de toucher au principe fondamental de la partie double, qui possède si bien, et à juste titre, toute la considération des hommes vraiment éclairés sur cette matière, pour tous les services qu'elle rend au commerce.

7. Les maisons dont la comptabilité est en pleine activité peuvent substituer le système de la Partie double perfectionnée à leur méthode, sans rien changer à l'ordre déjà établi, et sans suspendre les écritures.

Il suffit de faire une balance générale, dans laquelle seront bien distinctes les diverses catégories de comptes que présente le tableau des comptes généraux, afin d'obtenir séparément les totaux de chacune d'elles.

Ces totaux seront portés en tête de chaque colonne du tableau, dont on fera un livre à part, et, en continuant le travail, le système nouveau doit être suivi dans tout son entier.

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