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par elle les Grands-Livres ne sont pas vérifiés et les soldes particuliers ne sont pas représentés avec les titres des comptes auxquels ils appartiennent.

107. A cet effet, et pour remplir cette lacune, on fait une balance particulière qui a pour principal motif la vérification des Grands-Livres avec les deux colonnes du tableau représentant les comptes divers et les débiteurs divers; et, ces colonnes ayant été vérifiées par la balance générale, on est certain, lorsque les totaux sont semblables à ceux des colonnes dont il vient d'être parlé, que le transport des articles du Journal aux Grands-Livres a été bien fait.

Les balances particulières suivent l'impulsion du mode que l'on a suivi pour établir les livres, c'est-à-dire qu'elles se divisent en deux, si on a deux Grands-Livres dont l'un est pour les comptes divers et l'autre pour les débiteurs divers; ou simplement, pour remplir le même but, si on a divisé le même livre en deux parties.

:

Dans les comptes divers, il y a deux natures de comptes, savoir les comptes principaux et les comptes divers, c'est-à-dire pour ce dernier les vendeurs, les banquiers, etc. Ces comptes dans la balance doivent être divisés de manière à faire connaître le produit de chacune des deux catégories. On relèvera donc successivement, et par ordre de folio, les comptes divers que l'on totalisera; ensuite on transcrira les comptes principaux, dont on ajoutera les sommes à l'addition des premiers. La même opération sera exécutée pour les soldes, et de cette manière il sera facile de distinguer les totaux de chacun d'eux.

La seconde balance ne représente qu'une seule catégorie de comptes les débiteurs divers, c'est-à-dire la clientèle; c'est par la facilité de connaître le résultat des soldes de ces derniers comptes que l'on comprendra combien il est avantageux et utile de les diviser. En effet, dans maintes circonstances un commerçant est désireux de savoir à quel chiffre

de crédit son commerce l'entraîne, et il est, dans tout état de cause, toujours agréable de le savoir.

Les comptes dont il vient d'être parlé s'inscrivent également par ordre de folio et successivement.

Le tableau sur lequel on établira ces balances représentera donc, avec les folios et les titres des comptes, les totaux des sommes du débit et du crédit, et immédiatement, et sur la même ligne, les soldes que la différence de ces totaux devra produire; mais s'ils sont égaux, c'est-à-dire si le compte est balancé, on portera l'un d'eux seulement dans une colonne ouverte à cet effet, à la suite de celles des soldes, et appelée pour cette raison colonne des comptes soldés.

108. Cette colonne des comptes soldés se totalise ensuite, et son importance s'ajoute aux additions du débit et du crédit des comptes non soldés, afin d'obtenir le chiffre total que doit avoir la colonne du tableau des comptes généraux que la balance représente.

Aux balances des mois suivants, on relève de la précédente le total des comptes soldés, et on l'inscrit sur la nouvelle avec indication: Comptes soldés de tel ou tel mois, en tête de la 5o colonne. Par ce moyen, les comptes dont les sommes sont portées dans cette colonne n'ont plus besoin de reparaître, à moins que ce ne soit pour des affaires nouvelles.

A l'art. 100, relatif à la manière de solder les comptes, il est dit quand et comment une partie des sommes pourront être portées dans la colonne des comptes soldés et de celles non soldées.

109. Cette manière d'établir les balances est nouvelle, et fait partie des améliorations que j'ai apportées à la partie double; je la considère comme étant d'une très haute importance par les grands avantages qu'elle doit procurer dans la pratique, parce qu'elle évite l'ennui de cumuler une foule de comptes dont on n'a plus à s'occuper, et parce que l'on peut

diminuer l'importance de ceux qui ne se soldent qu'annuellement. Elle doit aussi aider à la propagation de la partie double, en ce qu'elle simplifie considérablement le travail par les raisons que nous venons d'expliquer.

Chapitre 21:

DE LA VÉRIFICATION DES LIVRES.

110. La vérification telle qu'elle est faite par la balance générale et par celle des Grands-Livres suffirait si les articles du Journal s'inscrivaient d'après les titres justificatifs; mais au contraire, comme ils sont inscrits d'après divers livres auxiliaires, il sera nécessaire de vérifier ces livres avec le Tableau des comptes généraux.

111. Dès lors, comme il a été dit à l'article de la balance, les Grands-Livres se vérifieront avec les deux premières colonnes du tableau des Comptes généraux, qui ont pour titre : Comptes divers et Débiteurs divers;

La CAISSE JOURNALIÈRE avec la 3o colonne, intitulée Caisse ; mais, comme ce livre est arrêté plus ou moins souvent dans le cours de l'année, ce ne sera qu'avec le solde que la vérification pourra se faire;

Le TABLEAU placé sur la chemise renfermant les factures d'achats avec le Débit de la 4o colonne (Marchandises générales);

Le Livre de venNTES avec le Crédit de la 4o colonne (Marchandises générales);

Le SOLDE des titres en portefeuille avec la 5° colonne (Titres à recevoir);

Le CARNET DES ÉCHÉANCES avec la 6e colonne (Titres à payer).

Il n'y a que les colonnes 7, 8 et 9, qui ne peuvent pas se vé

rifier; mais, comme elles sont sans importance relativement aux risques à courir, on doit ne pas s'en inquiéter.

112. RÉSUMÉ. Une vérification étant ainsi faite, il est, on peut dire, impossible qu'une erreur puisse exister, ce qui est un résultat digne de toute l'attention des commerçants.

Cependant, si un chef de maison s'occupant peu de la comptabilité avait quelque doute sur la fidélité de son gérant, qui serait en même temps teneur de livres et caissier, une vérification d'après les pièces à l'appui devrait être faite, d'abord sur le Journal, puis sur les Grands-Livres, à l'aide d'un pointage, et toutes les additions du Journal seraient repassées, même celles de détails. Cette mesure est nécessaire, car la fraude est toujours possible quand la même personne tient en main toute l'administration.

Chapitre 22.

DE LA MANIÈRE DE REDRESSER LES ARTICLES AU JOURNAL.

113. Le Journal doit être tenu sans blancs, lacunes ni transports en marge, et il est surtout expressément sous-entendu que l'on ne doit pas gratter. Ainsi donc, lorsque, par suite d'une erreur, on porte un nom au lieu d'un autre, ou que l'on débite l'article qui aurait dû être crédité, il faut nécessairement recourir à un moyen de correction qui évite de gratter. (C. comm., art. 10.)

Le seul que l'on puisse employer est de redresser l'erreur en contre-passant l'article si elle repose sur les deux comptes à la fois, et en redressant le compte qui est erroné si elle existe sur un seul.

114. Ainsi, pour le premier cas, si l'on avait débité la Caisse par le compte de Pierre, par exemple, d'une somme de 200 fr. au lieu de la créditer, il serait évident que, suivant les livres, la Caisse perdrait 400 fr., puisqu'on la charge de 200 fr. au lieu de la décharger, et que Pierre se trouverait avoir bon au lieu de devoir. Pour rétablir l'équilibre, il saudrait donc passer un article inverse et créditer la Caisse par le débit de Pierre, ce qui mettrait au néant le premier article, et, pour faire reparaître la remise espèces de 200 fr. réellement faite à Pierre, on le débiterait de nouveau par le crédit de la Caisse. (Journal, art. 122, et prop. 237.)

Cependant on pourrait, au lieu de deux articles, n'en passer qu'un, dans lequel on ferait entrer la somme deux fois, dont l'une serait pour redresser, et l'autre pour rétablir l'article.

115. L'erreur pourrait également porter sur deux comptes isolés, dont l'un aurait été débité à la place d'un autre. Donc, si dans l'exemple qui vient d'être cité, Pierre avait été débité au lieu de Jean, il est évident qu'il y aurait une erreur qui chargerait le premier d'une dette, tandis que ce serait le second qui devrait réellement. On pourrait donc contre-passer l'article, c'est-à-dire créditer Pierre par le débit de Caisse, et passer un nouvel article dans lequel on débiterait Jean par le crédit de Caisse, et dire Jean à Caisse, et dans l'autre Caisse à Pierre.

Comme dans l'article précédent, au lieu de passer deux articles pour redresser l'erreur faite au préjudice de Pierre, on pourrait n'en faire qu'un. En effet, la Caisse ne peut être que créditée; dès lors, qu'elle le soit par Pierre ou par Jean, son total ne peut changer; il suffit donc de créditer Pierre, sur qui a porté l'erreur, par le débit de Jean, à qui la remise a été faite, et expliquer le libellé de manière à bien faire comprendre le but de l'article.

Il serait bien aussi de mettre une annotation à l'article de

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