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Caisse que l'on redresse, afin d'éclairer les vérifications qui pourraient être faites par la suite.

116. Ainsi qu'il a été dit au commencement de l'article, le grattoir ne doit pas être employé, car ce moyen, en cas de faillite ou de contestations, peut toujours faire suspecter la bonne foi ou laisser croire à la fraude; ainsi donc, si aux livres auxiliaires on avait passé un article à tort, il faudrait se contenter de l'annuler par une ligne à l'encre, et en la motivant. Il en sera de même sur les Grands-Livres; seulement, au lieu de faire une ligne à l'encre, on grattera la somme et on laissera subsister le libellé avec cette annotation: (Nul).

Dans tous les cas, il est toujours ennuyeux d'avoir à passér de ces sortes d'articles, et si cela arrivait sur des livres qui doivent correspondre avec la colonne des comptes généraux, on aurait soin d'arranger les notes et les chiffres de manière à ce que les additions cadrent toujours entre elles.

Si l'on avait un ou plusieurs articles à contre-passer, soit au livre de ventes, soit à tout autre, on ajouterait à l'addition de ces livres le chiffre de l'importance de l'article contre-passé, et pour cela on choisirait toujours le bas de la page.

Chapitre 23.

DE LA PARTIE DOUBLE

PAR RAPPORT AUX DIVERSES COMPTABILITÉS ET A LA PARTIE

SIMPLE.

117. La tenue des livres en partie double telle que nous la présentons peut s'appliquer à toutes les comptabilités; le principe est toujours le même, et, s'il doit s'opérer quelque changement, ce n'est absolument que dans la dénomination

des comptes généraux et principaux, et dans les livres auxiliaires. Dès lors, les personnes qui prendront notre ouvrage pour y puiser quelques renseignements pourront toujours s'orienter, quels que soient leurs besoins, d'après les exemples que nous avons émis. Ainsi, depuis le receveur général jusqu'au fermier, tous pourront se servir des mêmes moyens pour arriver à une bonne comptabilité et aux résultats désirés.

Nous n'avons donc pas besoin de nous occuper de ces divers genres de comptabilité, puisque tous peuvent se ramener à un seul.

118. Par rapport à la partie simple, il n'y aura de changement que dans la rédaction des articles du Journal et dans la suppression des Comptes généraux. Ainsi, dans l'art. 1er du Journal, au lieu de dire Caisse à Capital, par la partie simple on dira Avoir Capital, et dès lors la somme ne sera plus transportée sur le Grand-Livre qu'au compte de Capital, au libellé duquel il n'y aura pas une première division, où il sera rappelé que c'est par Caisse que la somme a été versée. Tous les livres auxiliaires devront être les mêmes.

La rédaction des articles portés au Brouillard pourra servir de renseignements pour le libellé du Journal de la tenue des livres en partie simple. (V. art. 238.)

119. La préférence pour l'emploi de la partie double ne peut donc être douteuse, puisque les points qui la distinguent de la partie simple sont justement ceux qui doivent la lui faire mériter, attendu qu'ils ont pour résultat la clarté, la netteté et la sécurité, avantages incontestables qui ne peuvent s'obtenir que par ce système de comptabilité.

Chapitre 24.

DE LA RÉCAPITULATION DES ARTICLES DU JOURNAL A CHACUN DES COMPTES GÉNÉRAUX.

120. Le tableau qui récapitule les articles du Journal a pour but d'aider les élèves dans la recherche des articles de même nature.

121. Cette manière de classer l'étude doit faire faciliter considérablement le travail, en ce que la mémoire n'a pas besoin de se fatiguer, et que les exemples sur le même sujet se trouvent plus aisément.

Nous conseillons donc de l'adopter, afin de faire marcher l'étude progressivement et suivant l'ordre des matières que l'on aura étudiées d'abord. (V. ch. 32.)

Chapitre 25.

DU PRIX DE REVIENT.

122. Le prix de revient, pour le négociant comme pour le fabricant, est l'un des calculs qui doivent attirer le plus son attention, parce qu'il est le principe sur lequel on doit s'appuyer, surtout lorsqu'on établit une maison nouvelle ou que l'objet de fabrication cst créé pour faire concurrence à d'autres articles en voie d'exploitation.

Ce qui constitue ce prix, ce ne sont pas seulement les dépenses principales qui sont faites soit pour l'achat des matières premières, soit pour la marchandise elle-même; mais il faut comprendre encore les frais de maison, de bureau, etc., enfin tous ceux que l'on désigne sous le titre de frais généraux Ces frais s'élèvent plus ou moins suivant le commerce ou l'in

dustrie dont il s'agit, et il est toujours bon de s'en rendre compte, 'afin de pouvoir fixer autant que possible les résultats que l'on espère.

123. Le commerçant a une dépense annuelle de maison et de bureau qu'il peut évaluer approximativement, à laquelle, et en particulier à chaque partie de marchandise, il doit joindre les frais de transport et autres qu'elles peuvent occasion

ner.

Ayant ainsi évalué les frais généraux, 'on les répartit sur un chiffre d'affaires également d'une évaluation approximative; par ce moyen on sait de combien on doit augmenter le prix principal de l'achat.

Il n'est pas inutile de prévoir également un certain chiffre pour les pertes probables, attendu qu'elles sont une conséquence naturelle du commerce.

Après avoir groupé les frais généraux avec les pertes probables, admettant qu'ils s'élèvent ensemble à 5,000 fr., et que l'évaluation du chiffre des affaires soit de 100,000 fr., la marchandise doit supporter une charge de 5 % que l'on ajoutera au prix principal. Le bénéfice que l'on désire faire ou qui est d'usage s'ajoute ensuite, ce qui constitue le prix de vente.

124. Le calcul pour le fabricant est plus compliqué, car pour lui la valeur de la marchandise, qui est le but de sa fabrication, ne repose pas seulement sur le prix d'achat des matières et sur les frais généraux ; il y a en outre la maind'œuvre qui doit être ajoutée, et qui est souvent très importante; dans les écritures on la porte au compte de Marchandises générales.

Il y a donc à s'enquérir, soit d'après des calculs positifs, soit d'après des données approximatives, de ce que peut coû→ ter la fabrication, ce qui s'exécute sur une certaine quantité de marchandises. A cet effet on totalise jour par jour la dé

pense de sa fabrique, en ayant soin d'y ajouter l'évaluation de l'usure possible des machines, de l'intérêt d'argent du capital qu'elles nécessitent, et un chiffre quelconque pour les accidents imprévus, enfin les autres frais dont nous avons parlé dans l'article précédent, avec le prix des matières premières. Par ce moyen, on arrivera à établir un prix de revient qui fera la base des opérations.

Nous ne pouvons entrer dans les détails que doivent nécessiter les calculs; l'intelligence du fabricant seule y suppléera d'après les données générales que nous venons d'exposer.

125. Un bon négociant et surtout un bon fabricant ne doit donc jamais négliger de mettre en rapport le prix de revient avec celui de vente; l'achat ou la production avec les moyens d'écoulement, et les frais généraux avec le chiffre possible d'affaires. La prudence lui commande de rester toujours en dessous : car, monter sa maison dès le début sur un grand pied, dans des proportions qu'il n'est permis d'atteindre ordinairement qu'après plusieurs années d'expérience, quel qu'ait été l'apprentissage préalable, est une faute dont beaucoup de jeunes négociants ont à se repentir, quand bien peu ont à se louer de leur témérité. Il en est de même pour ceux qui lancent leurs affaires plus que leurs capitaux le leur permettent; une grande partie ont à subir tous les échecs que l'imprudence entraîne toujours après elle.

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