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même prix que les Turcs, & ils en chargeront pour l'emporter autant qu'ils voudront, et personne ne le leur pourra deffendre, ni prendre d'eux plus que le prix ordinaire de ces Lieux, ni les inquiéter en aucune manière.

XLVI. Venant dans l'Isle de Chipre, & désirant avoir du sel pour charger sur leurs Vaisseaux, parce que ce sel n'est pas de même valeur que l'autre; et que d'ancienneté l'usage est de payer soixante & onze aspres de chaque chariot, ils pourront semblablement charger de sel leurs Gallions & leurs Vaisseaux, en payant comme on a usé d'ancienneté soixante & onze aspres pour un char, sans qu'on puisse prendre d'eux un Aspre de plus, & dans ce cas le Cadi ni les Emini ni le reste des Officiers ne leur pourront faire aucune peine.

XLVII. Dans toutes les Villes de mon Empire, où les susdits ameneront tant du plomb, de l'étain, fer, acier, qu'autres sortes de Marchandises, personne ne le leur pourra deffendre ni leur faire aucune difficulté, & comme il est contenu dans cette mienne Capitulation, ils en payeront seulement trois pour cent de Dace, & on ne pourra leur rien prendre de plus, ni leur faire à ce sujet aucune moleste.

XLVIII. Les Gallions & Vaisseaux des susdits des Païs-Bas allant à Damiette ou à Alexandrie, & dans toutes les autres Echelles, si quelques Turcs veulent en même tems charger avec eux quelques Marchandises, ils le pourront faire, tant pour Constantinople que pour quelque autre Païs de mon Empire, & personne ne le leur pourra deffendre, & on ne prendra de ces Marchandises, sous prétexte qu'elles seront chargées sur des Vaisseaux des Chrétiens, plus de Daces, qu'on est accoutumé d'en demander de tous les autres.

XLIX. Les susdits Vaisseaux & Gallions qui auront ainsi payé dans les Havres où ils viendront, les Daces, comme il est spécifié dans cette Capitulation Impériale, ne pourront pour quelque sujet que ce soit être arretez, ni retenus par aucunes angaries, (ce sont des charges Impériales) ou pour le service de notre Majesté.

L. Si quelqu'un des susdits Marchands, venant icy avec quelques Marchandises, se fait Ture, l'Ambassadeur & le Consul pourront lui ôter l'argent & ses Marchandises qu'il aura aporté de son Païs, apartenans à d'autres Marchands, & les retiendront entre leurs mains pour les restituer aux propriétaires d'iceux, ensorte qu'il ne leur reste rien de ce qui appartiendra aux dits Marchands Chrétiens, & en tel cas les Cadis & autres Gouverneurs ne les pourront inquiéter ni empêcher en nulle manière.

LI. Si quelqu'un vouloit convaincre quelque Sujet des Païs-Bas qu'il se seroit fait Turc & que pour cette raison il voulut lui faire de la peine, cela ne sera point vallable, à moins qu'il ne dise en présence d'un Drogueman des Païs-Bas avec franchise volonté, Je me veux faire Turc, ce qui seul sera vallable, & si le Drogueman ne vient point, on

ne pourra pas les molester pour cela, mais on cherchera le Drogueman afin de le lui présenter.

LII. Si les Estimateurs du Peage estiment les Marchandises que ceux des Païs-Bas auront amenées avec leurs Gallions & Vaisseaux, plus que leur valeur, ils pourront les payer en Marchandises sur le pied qu'elles seront estimées, sans qu'ils puissent demander de l'argent, mais ils se devront contenter de la Marchandise.

LIII. Si les Gallions & Vaisseaux des susdits viennent à se battre avec quelques-uns qui ne soient point en paix avec nous, & leur prennent leurs Vaisseaux, ils pourront en tout tems, soit de franche volonté, soit qu'ils soient poussés par la tempête ou gros tems, venir dans tous les Païs de mon Empire, en quelques Ports & Echelles qu'ils veuillent aller, & quand même ils voudroient s'y rassembler, ils le pourront faire; & personne ne leur pourra faire moleste ou empêchement, & tout ce dont ils auront besoin ils pourront l'acheter pour leur argent, sans que personne le leur puisse deffendre.

LIV. Les Sujets des susdits Seigneurs Etats Généraux & tous ceux qui sont sous leur obéissance qui voudront voyager à Jerusalem pour voir le Païs, tant en allant qu'en retournant, ils le pourront faire librement, sans que personne leur fasse aucune peine, les Moines étant dans la Camanie, & personne non plus ne pourra les inquiéter ni les empêcher, ni leur dire, Vous êtes Lutheriens, nous ne voulons pas vous laisser voir les lieux, mais ils seront obligez de leur montrer les lieux qu'on a coutume de voire sans faire aucune opposition, ni alléguer aucune excuse.

LV. Tous les Gallions & Vaisseaux des susdits venans icy, tous les Païs de mon Empire les honoreront autant qu'il sera possible, & feront en sorte qu'ils puissent aller & retourner en paix & toute sureté, tant les Vaisseaux que leurs Marchandises.

LVI. S'il arrivoit qu'on leur emportât quelques gens ou effets, on fera tous les devoirs & diligences possibles pour découvrir le voleur, & l'on punira le délinquant, quel qu'il puisse être, rigoureusement selon son mérite.

LVII. On ne prendra ni Dace, ni Bach, ni Cassapie & le reste, des Ambassadeurs des susdits des Païs-Bas, ni des Consuls, ni des Droguemans, ni de leurs gens, pour toutes les choses qui leur seront apportées, soit pour faire des présens, soit pour s'habiller, ni pour denrées servant au boire, ou manger, qu'ils achetteront & feront venir pour leur argent, & ne leur pourra être rien demandé du tout à ce sujet.

LVIII. Tous les Beglierbeis, Sangiacbeis, & les Capitaines étant mes esclaves, comme aussi les Cadis, Emini, Soprostanten & Patrons de mes Galères qui sont mes Esclaves, ou autres Patrons qui ont leurs propres Galères, & tous les Peuples de mon Empire, feront tout

conformément à cette Capitulations de commandement de ma Majesté, & personne ne pourra le moins du monde manquer à aucun Article, mais an contraire ils les exécuteront ponctuellement en tous leurs points.

LIX. Et si quelqu'un vient à commettre quelque chose contre les commandemens de mon Honneur & Majesté, tel êtant la cause d'une semblable contravention sera compté au nombre des rebelles de mon Etat, & à tels ne sera donné ni lieu ni tems, mais seront aussitôt punis pour servir d'example aux autres.

LX. Les Sujets des susdits Hauts Seigneurs les Etats Généraux des Païs-Bas pourront acheter les Denrées & Marchandises, & les aporter à Trebisonde & Caffa & en tous les lieux & Eschelles de mon Empire scituez sur la Mer Noire, comme aussi aux Païs scituez sur le Danube, Asoph en Moscovie, & dans toutes les Villes de la Russie. Semblablement ils pourront aussi mener des Marchandises dans toutes les Villes de mon Empire, & faire leur négoce; sans que personne le leur deffende, & des susdites Marchandises ne sera pris seulement que trois pour cent, sans qu'on puisse rien demander davantage, de la manière que nous l'avons déclaré dans cette Capitulation de notre Royaume.

LXI. Et s'il arrivoit que leurs Vaisseaux venans à Constantinople demeurent à Caffa, ou environ sur les côtes, soit qu'ils fassent volontairement voile vers les dites Places, personne ne pourra les contraindre par force, d'y décharger leurs Marchandises, à moins que les Marchands ne désirent volontairement de les y vendre, & personne ne pourra, tant aux Gallions qu'aux Vaisseaux qui voudront faire voile sur les dites Côtes, donner aucun empêchement, ni le leur deffendre.

LXII. Et dans les lieux où il y pourroit avoir crainte ou péril, les Gouverneurs & Régens des dites Places garderont & protégeront les susdits Vaisseaux, avec tout ce qui y sera tant monde que Marchandises & Denrées, de telle manière qu'ils n'en souffrent aucun dommage ni perte, & en tout ce dont ils auront besoin, soit pour victuailles pour leurs Vaisseaux ou autrement, leur sera témoigné toute courtoisie, afin qu'ils en puissent avoir pour leur argent.

LXIII. Et s'ils ont besoin de quelques Chariots ou Vaisseaux pour y charger leurs Marchandises, on les leur fera avoir, pourvu qu'ils ne soient pas loués à d'autres, & personne ne pourra le

deffendre.

LXIV. Et s'ils apportent quelques Marchandises pour les mener à Constantinople, on ne pourra dans aucune autre Place leur faire payer les Daces, à moins qu'ils ne les y aient déchargées pour les vendre, jusques à ce qu'ils soient venus à Constantinople, & même étant arrivez ici à Constantinople, on leur fera seulement payer les Daces des Marchandises qu'ils déchargeront, & quant aux Marchandises

qu'ils ne déchargeront pas, on n'en prendra rien ici à Constantinople en nulle manière; & iront & viendront en paix pour faire leur négoce. De plus on ne pourra même leur demander à Constantinople que trois pour cent de leurs Marchandises, & non plus.

LXV. Et tout ce qui est mentionné cy-dessus en telle manière qu'il est déclaré dans la présente Capitulation tant qu'ils entretiendront sincèrement & de bon cœur & courage, j'agréeray leur amitié, & promets & jure par celui qui a créé les Cieux & la Terre, qui est le grand Dieu, outre lequel il n'y en a aucun, dont le nom soit magnifié, & par les âmes de mes Pères & Ancêtres, que Dieu veuille soulager dans sa Gloire éternelle! qu'il ne sera rien en nulle manière fait de ma part contraire aux Points de ce qui est promis, mais que tout sera observé en conformité de la présente Capitulation de ma Majesté: Et c'est ici la signature de ma Majesté à laquelle tout l'Univers donnera une entière créance; Et ces présentes sont écrites au commencement du mois de Giamasi Elebla, qui est l'an d'après la manifestation du Prophète, 1021, qui est au commencement de Juillet de l'année de notre Seigneur Jésus Christ, 1612.

Dans l'Etat de la haute Cour Royale de Constantinople que garantisse de tout mal, & de toute adversité.

Dieu

Sur le dos est signé par le Rais Kitap, qui est le Grand Chancelier de l'Empire.

No. 3.-Capitulations. (Commerce, &c.) Constantinople, September, 1680.*

Verbond of Tractaet van Vriendschap, Navigatie en Commercie, tusschen Sultan Mahomet de IV. Turksche Keiser, en de Heeren Staten Generael der Vereenigde Provintien, gesloten tot Constantinopelen in September, 1680.

Inden Name van den Hogen ende Alderverhevensten God, want het is recht ende behorelyk eerst synen Name aan te roepen.

NADEMAEL den tegenwoordigen aldergoedertierensten ende hoogsten Heere Koninck, mildadigsten, ende alderheyligsten gever, sonder eenige gelykenisse, suiver in magt, ende van onrechtvaerdigheyd, wiens kragt van alle Eeuwigheyd bestaet, ende goetheyd tot alle Eeuwigheden sal duren, by ons blyft, ende den alderheldersten Son

* Dumont. Vol. 7. Part 2. Page 4. (Flemish.) See Capitulations, December 1680. Hauterive. Part II. Vol. 4. Page 468.

der Prophetic, ende van de gesternte het alder klaerste teyken der Heerlykheyd van den Sodiacq, den Voorganger van het Heyr der Propheten, d'eerste der Heyligen, die op den rechten wegh gaen, beminde van God, Middelaer der Sondaren in den dag des Oordeels, Muhamed Mustapha (op wien zy de rust en Vreede van den hogen God) naer syne menichvuldige Miraculeuse segeningen, vrient van de uitverkorene syne oprchte naevolgers (het welbehagen der hogen God zy over haer allen, en alle Vrienden Gods, die by den rechten wegh blyven, ende heylige alle de Secreten van die gcenen, die de reynigheyd, en geluckzaligheyd besitten, tot den dach des Oordeels toe, met de heylige Zielen van hare medemackers) met ons is.

Hier naer volght de Teykeninge van den Keyser, vervat
in een gouden Strick behelsende dese Woorden;

Sultaan Muhamed Ghan, Soon van Sultaen Ibrahim Ghan altyd
Vermeerder.

Ben ik een Coning van de Magtigste Coningen, een van alle die heerschappyen voeren, een schenker der Croonen van de grootste Coningen die de hoogste Tronen besitten; Een verdelger van de ongelovige Keyserlyke lusthoven, ende een verbreker van derselver aldermagtigste huysen; schrickelyk te Water, ende te Lande, een Schaduwe Gods op de vaste Aertryken, ende op de heylige plaetsen, mitsgaders een waerachtige volmaght van God op der Aerden, Dienaer van de heerlykste en geluckigste Landen, en Steeden der gebenedyde twee Tempelen, Beschermer ende Rechter van 't gebenedyde Jerusalem, ende van 't hoogste Coninklyke Hoff, ende de heerlyke Stad Constantinopolen, (bemint by alle Princen, ende bevryt zy van alle quaet) ende van het welbewaerde Adrianopolen, ende van het beschermde Brussa, van Grieken-landt, ende Temiswar, ende van de Landen van Bossina, van Buda, van Segitwar, van Egri, van Kanisce, van Semendra, van Belgraed, ende van Lantschappen in Anatolia, van Caramanie, ende van geheel Arabien, van de suyvere Sitplaetse Damasco huyse des Vreedes, ende van de onvergelykelyke ende voornaemste Stad Cairo, van 't geluckige Yemen, van Etiopien, van Adem, ende desselfs Landschappen, van Babilonien, van Basra, van Lachsa, van Suwackien, van Senan, van Aleppo, van Sulkadrie, van de Stad Soul, van Adena, van Tarsus, van Adalia, van Scio, van Diarbeckir, van Celder, ende van de Amadische Landen, van 't geheele Kiurdistan, van Kars, ende Arsroam, ende van Jurziustan, van Caffa, van Inslewe, ende van de Quartieren der Tartarische Valeyen, van de Westerlyke Landen, ende huysen des Oorloghs, Tunis, Tripoli, ende Algiers, mitsgaders derselver Landen, van Transilvanien, Moldavien, Wallachien, ende meer andere groote ende kleyne Steeden, uyt de vyantlyke huysen door de schrickelyke

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